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Arbre

Le Temps des Rêves

Avatar de Sheedo Sheedo Mode Lecture - Citer - 15/12/2011 00:09:04

Dans la profondeur des âges
Dans les mains froides des ombres
Dans la marée grise des songes
Plus rien ne rayonne, tout sombre.

Loin du monde indécent
Loin des rêves innocents
Loin des cris d'enfant ;
Des chansons d'antan.

Plus rien ne circule tout brûle.
Perdus sont les horizons
Menant à la pendaison.

Plus rien ne vie, tout s'annule.
Partis sont mes rêves d'enfant,
Ils étaient mon seul présent.





ça fait longtemps que je n'avais pas relu ce poème, et quelque chose me dérange, je ne peux expliquer quoi...

Avatar de UnAutreLapin UnAutreLapin Mode Lecture - Citer - 15/12/2011 00:56:05

Voyons voir...
J'ai un petit soucis sur les alternances des rimes. On retrouve par exemple à la première strophe des rimes riches mais super classiques (ombres/sombre) alternées avec des choses bien plus légères (âges/songes). Il y a la même chose à la fin quand tu fais rimer brûle/annule (bien trouvé ^^) et enfant/présent. En gros, j'ai une impression de léger déséquilibre, pas forcément important mais comme un petit truc bancal pitêt.
Mais bon, la rime ne fait pas tout!

Le rythme... Là c'est plus au second que ça cloche, si tu souhaite être carré/carré sur les pieds (heu... un carré sur es pieds, c'est pas un tabouret? déso, je divague). Perso je compte 6(ou 7)/6(ou 7, pareil)/5/5... alors que le reste est en hepta. Sauf peut être l'avant dernier vers (ça me semble un 8). C'est pas grand chose, mais il y a du coup une accélération à l'oral sur la 2nd strophe.

Je suis pas bon en conjugaison, mais "plus rien ne vit". Et c'est tout ce que j'ai vu ^^

(et là, je me rends compte que j'ai oublié de piquer les pincettes à Poulix, empruntées par Lune et... arf!)


A partir de là... Vu ce que tu nous a fait tout autour, avec des fois des corrections très bien pensées, il y a carrément moyen que tu nous trouves une jolie solution à ça!!


(L'impression d'avoir fait mon méchant, là Cruel )


Juste pour finir de t'embêter, une alternance rigoureuse strophe longue/courte/courte/longue, et un jeu identique sur la richesse des vers... Ça s'approche assez de ce que je lis... Je sais pas si ce serait joli, mais c'est carrément faisable sans trop d’efforts ^^

Avatar de Lune Lune Mode Lecture - Citer - 15/12/2011 10:50:00

Tout ce que décrit le Lapin ne m'a pas excessivement gênée.

Perso, j'ai bloqué sur la troisième strophe avec sa rime à l'intérieur du premier vers circule/brûle que je trouve un peu lourde et "menant à la pendaison" qui me semble un cheveu sur la soupe dans ce texte car pas du tout dans le même style que les autres vers. Le flow - comme dirait Le Lapin - se tarit à ce moment de ma lecture...

Avatar de Sheedo Sheedo Mode Lecture - Citer - 15/12/2011 14:21:31

ça explique ma gêne tout ça.. Je vais voir ce que je peux faire! (mais peut-être pas dès aujourd'hui. ^^)

Avatar de Wensaïlie Wensaïlie Mode Lecture - Citer - 20/12/2011 00:48:46

et bien chez moi, c'est passé tout seul! rien ne m'a gêné, rien ne m'a dérangé!

Avatar de naniquolas naniquolas Mode Lecture - Citer - 30/12/2011 12:07:53

Je n'ai pas été complètement transporté mais je n'ai accroché à aucun endroit particulier et le "menant à la pendaison" me réveille un peu justement en contrastant avec le reste, je trouve que ça redonne un peu d'élan. Par contre le dernier paragraphe me laisse plutôt froid.

Avatar de Brumepin Brumepin Mode Lecture - Citer - 30/12/2011 12:44:57

Cela fait plusieurs fois que je lis tes textes. Je n'accroche jamais, rien ne percute, et je commence à comprendre pourquoi. Tu n'inventes rien et désolé d'être aussi sec mais ce texte est le mauvais que j'ai pu lire de toi. Peut-être que qui me pousse à commenter pour expliquer mon point de vue.

Je te ferai une critique que l'on m'a faîte il n'y a pas si longtemps que cela lorsque je faisais lire l'un de mes sonnets à l'une de mes amies: "C'est vieux jeu, quiconque qui a un peu de culture de générale peut écrire des sonnets régulièrement au bout de quelques mois d'exercices." Ca m'a un peu cassé, mais j'ai pris conscience que le sonnet était une facilité. Cela bloque tout un champ de possible en création poétique. Cela n'invente rien dans la forme, et frustre le fond. Un sonnet, c'est la garantie d'être maladroit une fois sur deux, au niveau du rythme et de la musicalité. Il n'y a qu'à regarder les rimes que tu nous proposes. J'ai l'impression d'avoir un dictionnaire de rimes sans originalité (surtout à la seconde strophe) et dans l'ensemble du texte. Ces rimes manquent de richesse et lorsque la rime manque, nous avons le droit à deux verbes conjugués (brûle/annule). C'est une facilité que j'ai vu trop souvent.
Au niveau du fond, le thème est vu, vu, vu et revu, rabâché et re-rabâché. Tu nous parles d'enfances, sans qu'une certaine candeur ne puisse s'en dégager ; c'est à se demander pourquoi tu nous en parles. Ce qui, pour moi, fait l'intérêt des textes qui reviennent vers l'enfance, c'est la recherche de l'auteur vers ses souvenirs, ses madelaines de Proust et qu'il essaie de les sublimer. Ici, tu nous proposes un texte blasé sur la "profondeur des âges", la "marée grise des songes". Tu conclues sur un ton où il est difficile de faire plus laconique: "Partis sont mes rêves d'enfant, Ils étaient mon seul présent."
Bref, c'est adolescent dans le mauvais sens du terme. C'est à dire une vision blasée et négative de la vie. Comme si grandir était une corvée. Ca ne donne pas envie d'aller plus loin dans la découverte de ton oeuvre, si tout est aussi noir, et de plus déclaré avec une créativité médiocre.
Ce texte ne prête pas à réflexion, il n'émerveille pas. Il n'invente rien sur le plan littéraire. Tout au plus, c'est un exercice de style qui me semble maladroit. Le rythme n'est pas au rendez-vous et la rime est pauvre (je l'ai déjà dit).
Je ne suis pas convaincu.


Avatar de UnAutreLapin UnAutreLapin Mode Lecture - Citer - 30/12/2011 13:11:13

(merci Brumepin de m'avoir remis à mon rôle de gentil, en fait LOL )

Les remarques d'ordre général étant ainsi exprimées, quelles solutions peuvent être proposées pour faciliter une ré-écriture de ce texte ?

Avatar de Brumepin Brumepin Mode Lecture - Citer - 30/12/2011 14:39:49

Proposer une réécriture, je n'aime pas trop ça. A mon sens, c'est à l'auteur de prendre en compte les critiques et d'adapter son texte ensuite au besoin.
Mais bon si tu le demandes:

Je reprends le texte d'origine:

Dans la profondeur des âges
Dans les mains froides des ombres
Dans la marée grise des songes
Plus rien ne rayonne, tout sombre.

Loin du monde indécent
Loin des rêves innocents
Loin des cris d'enfant ;
Des chansons d'antan.


Déjà enlever, les deux anaphores "Dans" et "Loin" qui n'évoquent rien. "Dans" est un adverbe. Quelle est l'utilité de faire une reprise anaphorique d'un adverbe? C'est un mot sans couleurs, qui n'évoque rien. Je comprends pas cette reprise. C'est un effet de style raté. La reprise anaphorique d'un groupe nominal ou d'un nom commun aurait été un tantinet plus intéressante. Ca trahit le fait que l'auteur maîtrise mal ce qu'il veut écrire.
Les derniers vers des deux premières strophes: bien joué pour la cassure du rythme et de la répétition, mais pour le coup, j'ai l'impression que l'on se retrouve face un vieux jeu de frustration. Tu emmènes par deux fois le lecteurs dans ce qui ressemble à une envolée lyrique dans couleur. Et là je me rends compte que si ton texte était écrit en prose, il aurait mieux passé et tu te serais rendu compte de tes erreurs. Regarde un peu:

Dans la profondeur des âges Dans les mains froides des ombres Dans la marée grise des songes Plus rien ne rayonne, tout sombre.

Loin du monde indécent Loin des rêves innocents Loin des cris d'enfant ; Des chansons d'antan.

Et là, nous nous rendons bien compte qu'il manque du travail, parce que le volume du texte est pauvre. La faute est aussi à mettre sur ton choix d'écrire un sonnet, ça a bloqué le développement de ton texte. Nous sentons bien que tu as essayé quelques quelques choses, cependant nous n'accrochons pas.
1) parce que l'anaphore de ton envolée lyrique manque de couleur. Il faut d'autres mots, un groupe nominal.
2) Parce que l'élan que tu donnes à cette envolée est bien trop court. Il nous faut plus de mots, plus de couleur pour partir avec.
3) En conséquence du 2), la coupure de l'envolée paraît vieux jeu, parce que nous ne nous sommes même pas envolés. Nous avons à peine mis un pied dans ton avion que tu nous fait déjà redescendre sur Terre. Ca ne va pas.

Critique sur la rime: 1ère strophe: âges/songes démontre que tu étais mal inspiré.
2nde strophe, 4x la même rime, je trouve ça lourd.


Plus rien ne circule tout brûle.
Perdus sont les horizons
Menant à la pendaison.

Plus rien ne vit, tout s'annule.
Partis sont mes rêves d'enfant,
Ils étaient mon seul présent.


Ces deux tercets sont laconiques. Tu essaies de créer du rythme, mais en fait le texte s'étouffe.

"Plus rien ne circule tout brûle"
La rime avec l'hémistiche qui n'en est pas vraiment une est assez maladroite, puisqu'ensuite le tout vient rimer avec "annule". Je trouve ça lourd. Je note aussi le fait que ce soit des verbes conjugués qui créé la rime et donc la musique. Je n'aime pas ça, fait rimer des vrais mots qui ont de la couleur. Aussi la structure de phrase identique entre les deux vers, en ajoute avec la lourdeur et de fait de ces tercets vu qu'ils en sont les vers introducteurs. Là dessus, il faut retravailler: la syntaxe, la rime et aussi la ponctuation.

Enfin les quatre autres vers souffrent de la même maladresse: une syntaxe inversée, introduite par un participe passé suivit du verbe être. C'est le stéréotype de la construction de vers lyriques, vieux jeux. De fait les phrases sont à rallonge et ils sont d'avantage composé de verbes, d'adverbe voire de participe présent que de nom commun. S'ajoute à cela, le fait que j'ai l'impression que tu n'as mis que la moitié de la ponctuation.

A cela s'ajoute aussi l'image d'un ado qui veut se pendre parce qu'il a perdu ses rêves d'enfants... La forme et le fond s'enfoncent l'un l'autre dans un message prépubère.

Pour la réécriture, vite fait:

Dans la profondeur des âges, pomme d'Api, mais toujours pas pomme d'Amour. Dans les mains froides des ombres, déjà ridées. 20 ans à peine, et les éraflures de la vie. Déjà? Dans la marée grise des songes, les images des soleils bleus, des feux de camps d'automne, et Plus rien ne rayonne, tout sombre.

Loin du monde indécent. Indécis, à gauche, à droite. Tout droit, c'est le cul de sac. Le cas d'école! Loin des rêves innocents: les neiges d'été et les soleil d'hiver. A s'en rendre ivre de printemps. Loin des cris d'enfant, des balbutiements d'amoureux dans les draps bleus d'amant. Ils sentent le fiel de ce qui n'est plus. Des chansons d'antan.

Plus rien dans le vestibule
des enfances. Les doux horizons.
Les errances à raison.

Plus rien. Ne reste que le ridicule
De ces chants. Ces rêves d'enfants
S'effilent au gré des instants présents.

Avatar de Wensaïlie Wensaïlie Mode Lecture - Citer - 30/12/2011 18:25:51

Cela fait plusieurs fois que je lis tes textes. Je n'accroche jamais, rien ne percute, et je commence à comprendre pourquoi. Tu n'inventes rien et désolé d'être aussi sec mais ce texte est le mauvais que j'ai pu lire de toi. Peut-être que qui me pousse à commenter pour expliquer mon point de vue.
Longue réponse pour Brumepin.
« Tu n’inventes rien ».

Il est impossible de ne rien inventer, rien que les différentes manières que chacun de nous avons de nous exprimer sont des inventions en elles-mêmes.

Je te ferai une critique que l'on m'a faîte il n'y a pas si longtemps que cela lorsque je faisais lire l'un de mes sonnets à l'une de mes amies: "C'est vieux jeu, quiconque qui a un peu de culture de générale peut écrire des sonnets régulièrement au bout de quelques mois d'exercices."

Je me suis longtemps entraînée, et j’estime avoir un peu de culture générale, pourtant, je ne sais pas écrire de sonnets.
Ca m'a un peu cassé, mais j'ai pris conscience que le sonnet était une facilité. Cela bloque tout un champ de possible en création poétique. Cela n'invente rien dans la forme, et frustre le fond. Un sonnet, c'est la garantie d'être maladroit une fois sur deux, au niveau du rythme et de la musicalité.

Quel est le problème d’aborder le style du sonnet, en fait ? Si c’est la garantie d’être maladroit une fois sur deux, cela signifie que finalement, ce n’est pas si simple que ça d’en écrire un correct. Il faut donc écrire, écrire, progresser, pour tenter d’être le meilleur possible. Dans ce cas, si on n’aime pas, c’est à nous de guider l’auteur vers un meilleur texte. S’interdire d’écrire des sonnets parce que cela bloque tout un champ de possible, moi je veux bien, mais si tu arrêtes d’écrire des sonnets, tu t’autobloque un autre champ de possible. Pour ma part, je pense qu’il est plus compliqué de faire très simple. L’apparente simplicité d’un sonnet est trompeuse.
Il n'y a qu'à regarder les rimes que tu nous proposes. J'ai l'impression d'avoir un dictionnaire de rimes sans originalité (surtout à la seconde strophe) et dans l'ensemble du texte. Ces rimes manquent de richesse et lorsque la rime manque, nous avons le droit à deux verbes conjugués (brûle/annule). C'est une facilité que j'ai vu trop souvent.
Pour les rimes, je suis d’accord, parfois elles sont un peu faciles.

Au niveau du fond, le thème est vu, vu, vu et revu, rabâché et re-rabâché.

Je trouve dommage cette critique, parce que dans notre développement personnel nous avons tous besoin de nous poser des questions, et évidemment, elles sont souvent similaires. On y peut rien si trois cents personnes et des très célèbres ont déjà écrit sur le même thème, et pour les mêmes raisons qu’on ne va pas s’interdire d’écrire des sonnets, on ne va pas s’interdire de faire des rimes ou de choisir des thèmes vus, vus, vus et revus etc…

Tu nous parles d'enfances, sans qu'une certaine candeur ne puisse s'en dégager ; c'est à se demander pourquoi tu nous en parles. Ce qui, pour moi, fait l'intérêt des textes qui reviennent vers l'enfance, c'est la recherche de l'auteur vers ses souvenirs, ses madelaines de Proust et qu'il essaie de les sublimer.


Ici, tu nous proposes un texte blasé sur la "profondeur des âges", la "marée grise des songes". Tu conclues sur un ton où il est difficile de faire plus laconique: "Partis sont mes rêves d'enfant, Ils étaient mon seul présent."

Chacun sa manière de voir les textes sur l’enfance, et la façon de les écrire. Che n’est pas mal dans le genre « peu enfantin » malgré le sujet. D’ailleurs, puisque c’est un adolescent/adulte qui fait un retour sur son enfance, je ne vois pas pourquoi il devrait être candide ou sublimer ses « madelaines ».
Bref, c'est adolescent dans le mauvais sens du terme. C'est à dire une vision blasée et négative de la vie. Comme si grandir était une corvée.

Pour certain(e )s grandir est une corvée, pourquoi ne pas l’avouer dans un texte ou le faire ressentir ?

Ca ne donne pas envie d'aller plus loin dans la découverte de ton oeuvre, si tout est aussi noir, et de plus déclaré avec une créativité médiocre.
Ce texte ne prête pas à réflexion, il n'émerveille pas.

C’est ton opinion, rappelons le.

Il n'invente rien sur le plan littéraire. Tout au plus, c'est un exercice de style qui me semble maladroit. Le rythme n'est pas au rendez-vous et la rime est pauvre (je l'ai déjà dit).

Un exercice de style n’est pas toujours réussit, l’idée de ce forum est justement de partager ses essais pour s’améliorer, mais pour cela il faut donner des conseils pour aider l’auteur à aller de l’avant (je l’ai déjà dit).
Je ne suis pas convaincu.


Proposer une réécriture, je n'aime pas trop ça. A mon sens, c'est à l'auteur de prendre en compte les critiques et d'adapter son texte ensuite au besoin.

Est-il nécessaire de faire remarquer qu’une critique peut-être mal prise ? Est-il nécessaire de dire que lorsqu’on apprend, regarder un texte qu’on pensait fini pour le retravailler ressemble à franchir le sommet d’une montagne les pieds attachés aux mains ? Est-il nécessaire de rappeler que lorsque quelqu’un a besoin d’aide, la meilleure chose à faire n’est pas toujours de lui dire qu’il en a besoin mais de la lui proposer ?

Avatar de Wensaïlie Wensaïlie Mode Lecture - Citer - 30/12/2011 18:39:15

Après j’avais commencé ta critique détaillée en détail, mais je me suis arrêtée au troisième paragraphe.
Je trouve ça terrible ce que tu dis, et juste comme exemple « Déjà enlever, les deux anaphores "Dans" et "Loin" qui n'évoquent rien. "Dans" est un adverbe. Quelle est l'utilité de faire une reprise anaphorique d'un adverbe? C'est un mot sans couleurs, qui n'évoque rien. Je comprends pas cette reprise. »
C’est deux anaphores sont la structure initiale du poème ! et personnellement, ce « dans » répété ne m’a causé aucun problème, au contraire, il m’a permis d’entrer dans le poème. Et pourquoi on n’aurait pas le droit de répéter « dans » parce que c’est adverbe ? Si c’est à cause de certaines règles classiques ou qu’en sais-je, pourquoi ne pas saluer l’originalité plutôt ?
Lorsque j’ai lu ta réécriture final, je n’ai trouvé aucun respect du style de l’auteur, et la simplicité qu’il avait tenté d’amener dans son sonnet (même si à ton avis il est raté) tu l’as complètement négligée en transformant les deux premières strophes en longs couplets. Est-ce que cette solution de facilité que tu voulais éviter, tu ne viens pas de l’emprunter, en sautant dedans à pieds joints ? Il est plus facile d’exprimer une idée en quatre LIGNES qu’en quatre VERS de la taille de ceux de Shai. De plus pourquoi avoir « prosé » les deux premières strophes et pas les dernières ?

Dans la profondeur des âges, pomme d'Api, mais toujours pas pomme d'Amour. Dans les mains froides des ombres, déjà ridées. 20 ans à peine, et les éraflures de la vie. Déjà? Dans la marée grise des songes, les images des soleils bleus, des feux de camps d'automne, et Plus rien ne rayonne, tout sombre.
VS
Dans la profondeur des âges
Dans les mains froides des ombres
Dans la marée grise des songes
Plus rien ne rayonne, tout sombre.


Je ne comprends pas d’où sort le pomme d’Api. J’ai même cru que c’était pour te moquer. Je trouve amusant cette idée, à la deuxième lecture je l’ai comprise, mais ici tu rajoutes la dimension de l’amour (vue, vue, revue et rabâchée, re-rabâchée non ?) à l’enfant qui se rend compte qu’il a grandi. En quoi est-ce moins classique ? Qu’est-ce que cela apporte de plus au poème ? Est-ce que le lecteur ne peut pas chercher lui-même ce qui se cache dans une profondeur des âges ?
De même qu’est-ce que des « soleils bleus» ? qu’est-ce que ça représente ? C’est la pointe de couleur qu’il manquait ? Et pourquoi les feu de camps ? C’est ainsi que tu voudrais faire appel aux souvenirs ? Mais n’est-ce pas hyper classique aussi ? Et qui dit que Shai, s’il s’identifiait au poème, a vécu des feux de camps ?

Loin du monde indécent. Indécis, à gauche, à droite. Tout droit, c'est le cul de sac. Le cas d'école! Loin des rêves innocents: les neiges d'été et les soleil d'hiver. A s'en rendre ivre de printemps. Loin des cris d'enfant, des balbutiements d'amoureux dans les draps bleus d'amant. Ils sentent le fiel de ce qui n'est plus. Des chansons d'antan.
VS

Loin du monde indécent
Loin des rêves innocents
Loin des cris d'enfant ;
Des chansons d'antan.


« à gauche, à droite. Tout droit, c'est le cul de sac. Le cas d'école! »
Cette phrase me semble tout à fait hors contexte.
« les neiges d'été et les soleil d'hiver » facile comme double oxymore.
« des balbutiements d'amoureux dans les draps bleus d'amant. » répétition de bleus et encore une fois tu amènes la dimension de l’amour que Shai avait gardé discrète (voir inexistante dans mon interprétation). Mais c’est tes « Madelaines » je suppose.
« . Ils sentent le fiel de ce qui n'est plus. » Pourquoi du fiel ?

Plus rien dans le vestibule
des enfances. Les doux horizons.
Les errances à raison.
VS
Plus rien ne circule tout brûle.
Perdus sont les horizons
Menant à la pendaison.


Ah Shai, je viens de me rendre compte que « plus rien ne circule tout brûle » avec en plus le « annule » c’est vrai que c’est un peu lourd.
Par contre Brumepin, je ne comprends pas du tout ta strophe, je trouve l’expression « vestibule des enfances » très peu poétique, surtout que vu qu’il en sort, c’est dommage d’utiliser le mot d’une pièce où la notion d’entrer est plus importante que celle de sortir (dans mon inconscient en tout cas).
Par contre, « Menant à la pendaison » après relecture, est un vers assez difficile à comprendre aussi.

Plus rien. Ne reste que le ridicule
De ces chants. Ces rêves d'enfants
S'effilent au gré des instants présents.
VS
Plus rien ne vie, tout s'annule.
Partis sont mes rêves d'enfant,
Ils étaient mon seul présent.

Dans la version de Shai « Ils étaient mon seul présent » est quand même d’une grande force. De plus, « s’effilent au gré des instants présents » ne signifie pas du tout la même chose. Pour Shai c’est fini et les souvenirs étaient le présent. On comprend le personnage perdu. Pour toi c’est en finition, en train de se faire, et du coup il y a beaucoup moins de puissance.
En quoi les chants sont ridicules ?
Par contre je trouve le vers de Shai « Plus rien ne vie, tout s’annule. » en effet un peu dommage (notamment avec la répétition du son « ule »). J’ai longtemps cherchée par quoi remplacer, mais comme je n’arrive vraiment pas à trouver des rimes je suis désolée, je n’ai rien à proposer.

Je trouverais ça dommage que Shai abandonne son style de sonnet, car c'est en quelque sorte sa signature.

Voilà.
Ma conclusion sera : je n’ai rien contre les critiques, à condition qu’elles soient constructives et qu’elles n’impliquent que l’auteur du message. Si c’était le cas, je suis désolée, mais je n’ai vraiment pas trouvé ça clair, et, sans vouloir censurer qui que se soit, je suis persuadée qu’il y a une manière de dire les choses telle que tout le monde puisse les entendre correctement, et que nous puissions ainsi tous avancer sans pour autant se sentir gêné ou mal à l’aise face aux regards de nos (futurs) lecteurs.

Avatar de Sheedo Sheedo Mode Lecture - Citer - 02/01/2012 23:57:09

Excusez ma réponse tardive, je n'ai pas pu me connecter depuis un certains temps.

Merci à Brumepin, qui m'a donné un style de critique que j'attendais depuis très longtemps ainsi qu'à Wen qui a pris ma défense.

Je vais te dire franchement Brumepin que ce qui ressort à mes yeux de ta critique est loin d'être utile ou constructif et que ta réécriture ne me donne pas envie de lire le reste de ton oeuvre. En effet je dois dire que ton style ne me plaît pas comme mon style ne ter plaît pas. Seulement si tu avais pu me donner quelque chose de plus intelligent que: "Vu ton style arrête d'écrire", j'aurai peut-être pu prendre ta critique en compte. En revanche ce ne sera pas le cas ici.

J'ai bien indiqué dans un précédent post que MA poésie ne recherchait pas la profondeur mais bien la forme, un rythme, une originalité orale et musicale. Je cherche la danse, pas le message. Si tu n'adhères pas à ce style ainsi soit-il mais proposes nous une critique intelligente, pas un pavé indigeste. (désolé d'être aussi sec que toi.)

Ce poème est loin d'avoir la prétention de s'approcher de la perfection à mes yeux c'est pourquoi j'ai bien indiqué que je comptais le retravailler. Ainsi ce que tu considères comme une oeuvre totalement achevée n'est pour moi qu'un brouillon, il n'était donc pas nécessaire d'en faire une référence de ma poésie.

Avatar de UnAutreLapin UnAutreLapin Mode Lecture - Citer - 03/01/2012 00:04:10

Bon, les échanges amicaux ayant été faits...

- Brumepin : ouais, là t'as un peu poussé, faut avouer. Pas inintéressant, mais je suis d'accord avec Wen pour dire que ton travail sur les deux premiers vers est un poil violent.
- Shaydeath : faut lire les nouvelles de Brumepin entre autre, ça serait dommage de louper ça. Sérieux.
- Wen : coucou Prez
- Moi : oh p--... je l'ai bien cherchée celle là...

Avatar de MKL MKL Mode Lecture - Citer - 03/01/2012 22:22:20

J'aime la musicalité de ton texte et du coup j'ai recherché ce qui pourrait clocher comme tu l'as annoncé... et je pense que ça vient de la rime entre le premier et le 4ème vers: il n'y a que "ge" comme rime.

Avatar de Sheedo Sheedo Mode Lecture - Citer - 04/01/2012 12:07:15

Je vais voir ce que je peux faire MKL Petit Sourire J'ai pas encore trop eu le temps de me pencher dessus... Petit Sourire