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Arbre

Le Temps des Rêves

Proposer une réécriture, je n'aime pas trop ça. A mon sens, c'est à l'auteur de prendre en compte les critiques et d'adapter son texte ensuite au besoin.
Mais bon si tu le demandes:

Je reprends le texte d'origine:

Dans la profondeur des âges
Dans les mains froides des ombres
Dans la marée grise des songes
Plus rien ne rayonne, tout sombre.

Loin du monde indécent
Loin des rêves innocents
Loin des cris d'enfant ;
Des chansons d'antan.


Déjà enlever, les deux anaphores "Dans" et "Loin" qui n'évoquent rien. "Dans" est un adverbe. Quelle est l'utilité de faire une reprise anaphorique d'un adverbe? C'est un mot sans couleurs, qui n'évoque rien. Je comprends pas cette reprise. C'est un effet de style raté. La reprise anaphorique d'un groupe nominal ou d'un nom commun aurait été un tantinet plus intéressante. Ca trahit le fait que l'auteur maîtrise mal ce qu'il veut écrire.
Les derniers vers des deux premières strophes: bien joué pour la cassure du rythme et de la répétition, mais pour le coup, j'ai l'impression que l'on se retrouve face un vieux jeu de frustration. Tu emmènes par deux fois le lecteurs dans ce qui ressemble à une envolée lyrique dans couleur. Et là je me rends compte que si ton texte était écrit en prose, il aurait mieux passé et tu te serais rendu compte de tes erreurs. Regarde un peu:

Dans la profondeur des âges Dans les mains froides des ombres Dans la marée grise des songes Plus rien ne rayonne, tout sombre.

Loin du monde indécent Loin des rêves innocents Loin des cris d'enfant ; Des chansons d'antan.

Et là, nous nous rendons bien compte qu'il manque du travail, parce que le volume du texte est pauvre. La faute est aussi à mettre sur ton choix d'écrire un sonnet, ça a bloqué le développement de ton texte. Nous sentons bien que tu as essayé quelques quelques choses, cependant nous n'accrochons pas.
1) parce que l'anaphore de ton envolée lyrique manque de couleur. Il faut d'autres mots, un groupe nominal.
2) Parce que l'élan que tu donnes à cette envolée est bien trop court. Il nous faut plus de mots, plus de couleur pour partir avec.
3) En conséquence du 2), la coupure de l'envolée paraît vieux jeu, parce que nous ne nous sommes même pas envolés. Nous avons à peine mis un pied dans ton avion que tu nous fait déjà redescendre sur Terre. Ca ne va pas.

Critique sur la rime: 1ère strophe: âges/songes démontre que tu étais mal inspiré.
2nde strophe, 4x la même rime, je trouve ça lourd.


Plus rien ne circule tout brûle.
Perdus sont les horizons
Menant à la pendaison.

Plus rien ne vit, tout s'annule.
Partis sont mes rêves d'enfant,
Ils étaient mon seul présent.


Ces deux tercets sont laconiques. Tu essaies de créer du rythme, mais en fait le texte s'étouffe.

"Plus rien ne circule tout brûle"
La rime avec l'hémistiche qui n'en est pas vraiment une est assez maladroite, puisqu'ensuite le tout vient rimer avec "annule". Je trouve ça lourd. Je note aussi le fait que ce soit des verbes conjugués qui créé la rime et donc la musique. Je n'aime pas ça, fait rimer des vrais mots qui ont de la couleur. Aussi la structure de phrase identique entre les deux vers, en ajoute avec la lourdeur et de fait de ces tercets vu qu'ils en sont les vers introducteurs. Là dessus, il faut retravailler: la syntaxe, la rime et aussi la ponctuation.

Enfin les quatre autres vers souffrent de la même maladresse: une syntaxe inversée, introduite par un participe passé suivit du verbe être. C'est le stéréotype de la construction de vers lyriques, vieux jeux. De fait les phrases sont à rallonge et ils sont d'avantage composé de verbes, d'adverbe voire de participe présent que de nom commun. S'ajoute à cela, le fait que j'ai l'impression que tu n'as mis que la moitié de la ponctuation.

A cela s'ajoute aussi l'image d'un ado qui veut se pendre parce qu'il a perdu ses rêves d'enfants... La forme et le fond s'enfoncent l'un l'autre dans un message prépubère.

Pour la réécriture, vite fait:

Dans la profondeur des âges, pomme d'Api, mais toujours pas pomme d'Amour. Dans les mains froides des ombres, déjà ridées. 20 ans à peine, et les éraflures de la vie. Déjà? Dans la marée grise des songes, les images des soleils bleus, des feux de camps d'automne, et Plus rien ne rayonne, tout sombre.

Loin du monde indécent. Indécis, à gauche, à droite. Tout droit, c'est le cul de sac. Le cas d'école! Loin des rêves innocents: les neiges d'été et les soleil d'hiver. A s'en rendre ivre de printemps. Loin des cris d'enfant, des balbutiements d'amoureux dans les draps bleus d'amant. Ils sentent le fiel de ce qui n'est plus. Des chansons d'antan.

Plus rien dans le vestibule
des enfances. Les doux horizons.
Les errances à raison.

Plus rien. Ne reste que le ridicule
De ces chants. Ces rêves d'enfants
S'effilent au gré des instants présents.