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Arbre

Le Temps des Rêves

Avatar de Brumepin Brumepin Mode Lecture - Citer - 28/05/2014 13:36:49

Note avant la lecture : je partage juste ce texte sur le forum. L'idée est d'amener un débat sur le sujet de l'abstention. Vous pouvez aussi lire ce texte sur : http://brumepin.e-monsite.com/blog/. Bonne lecture


Ce billet est une réponse à un statut publié sur Twitter puis sur Facebook dans lequel je disais ceci « Les abstentionnistes sont les collabos des électeurs du #‎FN #‎Réveillezvous #‎HonteDeLaFrance »

La formule était volontairement provocante.

Des personnes qui se sont senties visées, m'ont vivement répondu. En arguant notamment que la collaboration était un choix actif alors l'abstention était un acte passif. Et je suis assez d'accord avec ce point de vue.

Ma première réaction, c'est le regret de devoir provoquer les abstentionnistes pour qu'un débat se créé. Un FN à 25% ne suffit plus. Chacun pleurniche dans son coin quelques jours, et on verra à la prochaine élection, si ça recommence. On laisse les abstentionnistes en plein déni de responsabilités ! Il faut aller dire aux personnes qui ne votent pas : vous êtes des complices de cette catastrophe et ceux qui se sentent un poil concernés réagissent : « Moi, collabo ? Ah non, ça jamais ». Et dans le procès que vous leur faîtes, la question fatidique vient : « Mais pourtant, vous aviez une arme lorsqu'un criminel a pointé un flingue sur la tempe d'un de nos concitoyens. Vous étiez à armes égales, voire plus nombreux. Vous êtes vous servi de vos armes pour arrêter le drame ? » La réponse de l'intéressé : «Non, mais je ne suis pas collabo !».

Ce que je dis est grave, pourtant c'est ce qui se passe dans cette démocratie. Je reviens sur le terme de « collabos », il est trop fort bien sûr. Je le reconnais. Ce qu'il s'est passé dimanche, c'est de la « non assistance à personne en danger » et je ne sais pas si la formule aurait attiré autant d'émules...

Tout le monde savait ce qui allait se produire, dimanche. Tout le monde avait les armes – le droit de vote – pour empêcher le drame de se produire – le FN premier parti de France – et tout le monde est resté, las, les bras croisés. On est dans le cas typique de la « non assistance en personne en danger ». La victime ? La démocratie, l'Europe, la Paix.

Critiques incessantes des médias : Stop !

Oui, le FN flingue la paix de ce continent sous nos yeux et on reste les bras croisés.

A critiquer les médias, comme on critique un match de foot dans son canapé. On dit aux joueurs ce qu'il faut faire mais on serait bien incapable de le faire soi-même

Et les médias patatati, et les médias patata. J'en ai ma claque. Le journalisme est un métier humain, les journalistes ont le droit de se planter. Marine Le Pen à la Une du Monde la veille des municipales, ce n'était pas la meilleure idée du Monde, j'en conviens. Mais s'il vous plaît, lisez les reportages de Piotr Smolar sur l'Ukraine ou de Isabelle Mandraud sur l'Afrique du Nord, vous verrez que Le Monde tient encore son rang !

Même chose pour France 2. Ok, la chaîne n'a pas diffusé le débat entre les candidats à la présidence de la commission, mais quand même... On a eu le droit à une soirée sur l'Euro, à plusieurs reportages sur la finance, le salaire minimum etc. Sans oublier le numéro spécial de Des Paroles et des Actes, jeudi dernier où les six principaux partis étaient invités à confronter leurs idées.

J'en ai assez de ces gens qui se croient tous plus malins que les journalistes, qui contrairement à eux sont formés. S'ils ne sont pas contents qu'ils se forment et qu'ils fassent le boulot s'ils sont si malins.

Le job sur les élections européennes a été fait par les médias, et pas trop mal je trouve. Le procès qui est fait aux médias est trop sévère. Certes, ils ne sont pas parfaits... mais il ne faut pas exagérer non plus. D'ailleurs les premiers à critiquer, sont les premiers refuser de changer de chaîne ou de journal quand ils constatent que les informations délivrées ne leurs conviennent pas.

Ils ne pensent même pas à se tourner vers les médias alternatifs. Si vous n'êtes pas satisfaits des médias traditionnels, vous pouvez toujours aller voir ailleurs. Rien ne vous l'empêche (par contre si le FN gagne un jour une élection nationale, préparez-vous à voir les choix de vos lectures se réduire).

Je suis pour une critique exigeante des médias, mais pas pour qu'on nous sorte des vérités toutes faites sans rien prouver. D'où sort-on le fait que l'on dise à tout le monde que l'Europe ne sert à rien ? Depuis un mois, c'est un autre son de cloche que j'ai entendu. Alors, ok, un mois, c'est peut-être court pour installer un débat de fond. Cependant, dans tous les médias français, je suis sûr qu'on parle d'Europe au moins une fois par semaine. Peut-être en bien, peut-être en mal. Mais on en parle. Alors arrêtons ces critiques sur la médiatisation de l'Europe. Il me semble que les journalistes font le job et se débrouillent plutôt bien.

Seulement, ce n'est pas de critique des médias dont nous parlons ici mais de politique et d'élections...

Nous avions le choix entre une vingtaine de listes...

J'en viens à nos chers (très chers hommes/femmes politique). « Ouais, tous pourris !» Et en disant cela, personne ne s'intéresse un minimum aux candidats qui se présentaient à nous dimanche. Dans ma circonscription du Nord-Ouest, j'avais le choix entre vingt-deux listes. Alors ceux qui me disent « ah bah, de toute façon, c'est tous les mêmes hein. Tous les mêmes élus à rien foutre au parlement européen... » Sur cette élection, je réponds non. On avait le choix. Que l'on soit de sensibilité de gauche ou de droite. Dimanche, en plus des six principaux partis, on pouvait voter pour « Nouvelle donne », « Le parti pirate », « Nous citoyens » etc. Une liste portait même le nom de « Vote blanc ».

Alors j'entends déjà « On les connaît pas ». Vous vivez à l'heure d'internet, vous pouvez aller voir leurs programmes sur leurs sites web.

« Ce sont des personnes qui n'ont jamais fait de politique. Une fois élus, ils seront incompétents, ils ne connaissent pas les rouages des institutions ». De une, vous vous mettez en totale incohérence avec votre soi-disant volonté de changer la classe politique française. De deux, vous n'avez pas forcément tort en disant qu'ils sont incompétents.

J'en reviens alors aux six principaux partis (en France). Je suis d'accord avec vous. Les trois premiers sont pourris : FN, raciste. UMP, corrompu. PS, ne tient pas ses promesses et est enlisés dans un système de baronnie qui l'étouffe.

Prenons les trois suivants alors. Et là, tiens c'est déjà un peu mieux. Que peut-on reprocher à l'UDI-Modem si ce n'est le fait que l'on ne sache toujours pas s'ils sont de droite ou de gauche ? Leur participation aux gouvernements Fillon ? Ok, Borloo a apporté le chèque emploi-service (gouvernement Villepin) qui évite de travailler au black, Rama Yade a condamné le gouvernement dont elle faisait partie lorsque Kadhafi est venu fouler le sol français. Quant au niveau d'activité des élus UDI-Modem, Marielle de Sarnez prend son rôle très à cœur, comme Corinne Lepage désormais leader du mouvement Cap 21.

Deuxième parti : Europe-Ecologie – Les verts. Faut-il encore démontrer le travail d'Eva Joly pour le parlement européen ? Même chose pour Karima Delli ou encore Daniel Cohn-Bendit. Que peut-on reprocher aux Verts ? Leurs querelles internes ? Ca les regarde après tout. Leur participation au gouvernement de Jean-Marc Ayrault ? Cécile Duflot a fait voter une loi pour plafonner les loyers lorsqu'elle était ministre du logement. Les Verts ont tenu parole en sortant du gouvernement lorsque Manuel Valls a été nommé premier ministre.

Troisième parti : Le Front de Gauche. Peut-être le parti qui réunit le moins de sympathie. On accuse Jean-Luc Mélenchon de ne pas être présent au parlement européen. Je ne sais pas dire le vrai du faux. Deux études indépendantes affirment des résultats totalement contradictoires. Il n'en reste pas moins que M. Mélenchon explique chacun de ses votes sur son blog. Quel élu le fait ? Ils sont rares. Et si tant est que M. Mélenchon ne soit pas présent au parlement européen, ces explications de vote ont le mérite d'éclaircir les débats qui se trament dans l'hémicycle européen. En cela, il est utile car il anime la vie démocratique européenne. J'ajoute à cela le fait que Jean-Luc Mélenchon est à la tête d'un courant d'opinion important dans le pays. Il reste humain. Il ne peut pas tout faire à la fois et pour rester crédible, il doit conserver un mandat.

De plus, une vie d'élu ne se passe pas seulement dans l'enceinte du parlement. Il y a le travail sur le terrain, l'information (propagande) auprès de la population, les réunions publiques etc. On ne peut pas mesurer l'activité d'un élu à sa seule présence au parlement. Il faut analyser un tout. J'ajoute que ces trois partis-là n'ont jamais pris le pouvoir par eux-mêmes. Ils se sont soit greffés soit à l'UMP, soit au PS à la fois pour faire progresser leurs idées, occuper un espace médiatique et des raisons politiciennes (ne nous leurrons pas). Ces partis n'ont jamais été majoritaires et pourtant, ils connaissent les aléas de l'administration. En un mot, ils sont compétents. Pour démarrer un renouvellement de la classe politique, je me dis que ça devrait peut-être passer par eux...

Je ne suis pas d'accord quand on dit que les députés européens se dorent tous la pilule sous le soleil de Strasbourg. Il existe des euro-députés qui bossent, qui se bâtent pour leurs idées et qui font avancer certains dossiers.

Et si parmi les trois partis que j'ai mis en exergue ci-dessus, chers abstentionnistes, si vous n'étiez toujours pas contents, je répète encore qu'il y en avait 19 autres vers lesquels vous pouviez vous tourner. Pas besoin de voter "extrême" pour signifier sa défiance. Si vous vouliez réellement que ça change, il suffisait de vous déplacer et de mettre la tête que vous voulez voir dans une urne. Mais cela, vous ne l'avez pas fait. Perdant dès le départ, la flemme. En un mot défaitiste. Il y a aussi un peu de fainéantise citoyenne là-dedans, ne nous le cachons pas !

« De toute façon, voter ça ne sert à rien. »

Et puis, il y a ce dernier argument, trop souvent entendu. « Oui, mais la démocratie, telle qu'on la connaît maintenant, je ne la cautionne pas... » On est tous d'accord pour dire que le système est imparfait. On est tous d'accord pour dire qu'il faut l'améliorer. Mais ce n'est pas en snobant l'un des rares moyens d'expression du peuple que les choses avanceront. Sachez amis intellectuels (car cette réflexion vient souvent de milieux éduqués) que vous vivez avec des ouvriers, des banlieusards, des chômeurs... et que leurs voix a la même dignité que la vôtre.

Nier le droit de vote, c'est nier la dignité que chaque citoyen a de s'exprimer. Ne pas reconnaître le résultat d'une élection avant même de l'avoir faite, c'est déclarer forfait. Refuser de se battre, c'est une attitude de mauvais perdant. « Ouais, bah vu que personne n'est d'accord avec mes idées, et bien je ne joue pas ! » Voilà, une brillante manière de faire avancer les choses. Il y a aussi la méthode du « pour que je joue, on prend MES règles ». Ca s'appelle du chantage chez les enfants. Dans une démocratie, c'est une attitude proche du dictateur en herbe. « Mes idées, sinon rien ». Très bien, pour moi ça ne sera rien alors.

Il y a aussi « Non, mais tu comprends il faudrait une démocratie où l'on participe plus. Tant qu'on n'a pas ça je ne vois pas l'intérêt de voter ». Et bien vu que plus de 50% des électeurs ne sont pas fichus de se déplacer pour aller déposer un bout de papier dans une urne, je n'ose pas imaginer une agora publique où l'on déciderait de tout. Vide tous les jours certainement !

Il y a plein de raisons pour ne pas aller voter : la faute aux médias, on l'a vu tout à l'heure (sauf que les médias ne se présentent pas), la faute aux politiciens, la faute au « système », bête immonde est tellement complexe qu'on l'appelle ainsi, la faute au vote qui n'est pas assez engageant alors on se désengage complètement #logique.

Seulement, en abandonnant ce droit pour lequel nos ancêtres se sont battus, les descendants de leurs adversaires reviennent, les dents aiguisées reprendre ce qu'ils estiment être leur dû. Faisons un peu le bilan de ce que va nous coûter cette abstention.

D'abord, il y a le plan strictement politique. Une grande majorité de personnes pense que l'euro est trop fort, qu'il faudrait le dévaluer. Une grande majorité de personnes pense que si l'ensemble des pays européens mettait en place un salaire minimum, on résoudrait en partie le problème du dumping social sur le continent. Une grande majorité d'électeurs enfin, s'inquiète du traité transatlantique qui est négocié dans le dos de tous les européens. Et vous savez quoi, ce n'est pas en ayant conduit des élus FN à Strasbourg, que tout ça va changer. Bien au contraire. Ca va s'empirer. Du fait de l'abstention, beaucoup d'idées qui paraissaient justes pour une majorité de français passent à la trappe ! Le coût de l'abstention est là, il est temporel. On vient de perdre cinq ans pour réorienter la politique européenne.

Grâce à ses euro-députés, le FN raflerait un million d'euros !

Autre coût, comptable celui-ci. Au minimum, un député européen gagne au bas mot 12 256 euros par mois (7957 euros de salaire de base + 4299 euros de frais généraux – source : Sud Ouest). Mettons que chacun des 24 euro-députés FN versent tous les mois une partie de cette rémunération à leur parti, comme il est coutume de le faire. Si on admet que ces dons représentent 10% de ces 12 256 euros par député européen, et bien le Front National se voit attribuer une somme de 352 972,8 euros par an ! En 2017, le FN aura récolté la bagatelle de 1 058 918,4 euros. Le seuil du million d'euro est dépassé avant la présidentielle ! Et nous parlons ici d'un minimum !

Ce million d'euro, nous aurions pu le donner à l'UDI-Modem, à EELV, au FDG, à Nouvelle Donne, au parti Pirate, à Debout la France, au collectif « Vote blanc »...

Mais non, on les a donné au Front National parce qu'on n'a pas eu le temps d'aller voter. C'est con, c'est trop con...

Et par là, je discrédite ceux qui se retrouvant à court d'arguments allaient me dire « de toute façon, les élections européennes, ce n'est pas important ». A eux de me dire, si le fait que le Front National démarrera la campagne de 2017 avec 1.058.918,4 euros d'avance sur ces adversaires, est un problème ou non...

Voilà donc les conséquences de la nonchalance citoyenne et du snobisme intellectuel, le FN est en position de force pour remporter un jour une élection nationale. Et quand ceci arrivera, amis abstentionnistes, il sera trop tard. Vous ne pourrez plus revenir en arrière. Chacun sait que derrière la vitrine de Marine Le Pen, le FN demeure un parti fascisant. En d'autres termes, il installera une dictature dès qu'il en aura la possibilité.

Pour revenir en arrière, il faudra utiliser la force, la violence voire la lutte armée.

Il y a bien un courant d'opinion qui souhaite cela dans ce pays. Ce sont les anarchistes. On connaît la chanson « Du passé, faisons table rase, instaurer un nouvel ordre en provoquant le chaos ». Ils ont leur dignité car ils ne sont pas envahis de haine. Il faut les respecter. Ils savent que la solution qu'ils proposent est violente. Ils savent que ce qu'ils veulent, implique un engagement entier dans leur projet politique. Ils savent aussi que si on en arrivait à leur « grand soir », on risque aussi bien de tout gagner comme de tout perdre.

On en connaît beaucoup des anarchistes, des gens qui « seraient prêts à se battre » mais des véritables, il n'y en a très peu. Et c'est d'ailleurs souvent le lendemain d'une élection que beaucoup d'abstentionnistes se découvrent une conviction anarchiste sans même être capable de situer Proudhon, Bakounine ou encore Kropotkine pour les plus connus... La bonne blague !

Il n'est pas trop tard

Soyons honnêtes, la part d'anarchistes réellement convaincus par leurs idées dans la société française s'évalue à 5%, et même en dessous. Elle ne justifie par le taux d'abstention de 57% de dimanche dernier.

Il y a bien plus de personnes qui voient dans nos démocraties représentatives un système bien confortable, mais à qui il ne faut pas trop en demander non plus pour l'entretenir. Bref, bien trop de personnes qui sont en incohérence avec elles-mêmes

Alors oui, au lendemain de ces élections européennes, ceux qui ne sont pas allés voter, sont responsables.

Et ils continueront dans ce déni de responsabilités, ils disent « oui mais les électeurs FN, c'est de leur faute. Ils n'avaient pas à voter FN ! » Là encore, comble du snobisme. Pour que le gentil abstentionniste ne culpabilise pas, la plèbe est priée de ne pas se rendre aux urnes. Je reprends l'image du flingue utilisée tantôt. Dans le crime, il y a deux responsables. Celui qui tire : on appelle cela un homicide volontaire, premier chef d'inculpation, c'est l'électeur FN, c'est un procès. Et celui qui ne fait rien alors qu'il peut intervenir. C'est de la non-assistance à personne en danger, second chef d'inculpation. C'est l'abstentionniste. C'est un autre procès. Dire aux électeurs FN que tout est de leur faute, ce n'est pas sérieux. Surtout quand on lutte à armes égales contre eux ! Amis abstentionnistes, vous les avez laisser gagner. En connaissance de cause ! Tous les sondages prédisaient la victoire du FN et vous n'avez rien fait !

Vous les avez laisser prétendre qu'ils représentent 25% de l'opinion française alors qu'en réalité, ils ne représentent que 10% des inscrits sur les listes électorales françaises. Vous vous êtes rendus avant d'avoir mener la bataille. Vous leur avez donné un magot que personne ne serait prêt à leur confier. Plus d'un million d'euros, rappelons-le. Vous avez négligé les valeurs fondamentales de ce continent, l'héritage que nous ont donné nos ancêtres. Cette négligence, elle me met en colère. Car cet héritage, ce n'est pas juste un vieux bibelot pour lequel on a des sentiments irraisonnés. Non. C'est la garantie de nos libertés fondamentales, c'est la liste des droits auxquels nous pouvons prétendre, c'est toute la vie que nous avons mené jusqu'ici en hommes et femmes libres !

Quand la nuit s'abattra sur nous. Quand on ne sera plus libre de se déplacer, de faire grève, de dire ce que l'on pense, alors on songera à l'époque où l'on avait ce luxe de pouvoir le faire.

La seule perspective que cela s'arrête un jour en Europe, m'indigne. Cela m'indigne encore plus que cette privation de liberté serait le fruit d'une simple négligence ou d'un snobisme mal placé. Alors, je reprends l'appel de Stéphane Hessel, résistant pendant l'occupation, et je m'indigne, au moins ça. Quitte à passer pour un moraliste, quitte paraître politiquement correct, quitte à faire l'objet de brimades. Les conséquences qui suivront cette élection sont trop graves pour que l'on se taise !

Alors, s'il vous plaît. Pour que l'histoire ne se répète pas. Pour que ce genre de situation n'arrive pas. Pour la simple raison qu'il n'y pas d'arguments valables pour ne pas se rendre aux urnes. Ne détruisez pas la garantie de nos libertés par nonchalance ou par dédain. Acceptez votre erreur car elle est réparable...

Au prochain scrutin, allez voter !

Avatar de naniquolas naniquolas Mode Lecture - Citer - 28/05/2014 23:38:10

Sur l’abstention en général, je suis d'accord : il n'y a pas pour moi de raisons valables jusqu'au bout, si on n'est pas d'accord avec le système ou si personne ne nous convainc on peut voter blanc (ainsi on dira "tant de français n'ont été convaincus par personne" et pas "tant de français s'en foutent complètement -- malheureusement il y a peut-être une part de vérité là dedans), ou même voter anti-système (listes proposant une sortie de l'Europe, ici -- donc oui, y compris le FN). Soixante pour cent d'abstention n'est pas forcément la meilleure manière de se faire entendre à mon avis, même pour l'expression d'un ras-le-bol général.

La où je trouve que ta critique pèche, c'est que tu n'envisages même pas une seconde que la montée du FN soit au moins en grande partie dû à la démocratie elle-même : de plus en plus de gens sont convaincus par ce parti, qui a une communication extrêmement efficace et des idées facilement tentantes, et puisqu'ils sont convaincus ils vont voter pour eux. Sont-ils des assassins de la France ? Peut-être que oui et que si la montée continue on se retrouvera à feu et à sang comme tu nous le promets, sous ce système hautement dictatorial dans lequel tu te projettes. Peut-être que ce serait simplement un fiasco économique, politique et social (ça, c'est mon opinion), ou peut-être que ça ne fonctionnerait pas plus mal qu'avec quelqu'un d'autre : et ça, c'est une liberté fondamentale des électeurs du FN d'avoir le droit de le penser et de l'exprimer dans l'urne -- même s'ils ont bien tort à mon avis.

Donc, en gros : dénoncer l'abstention je suis d'accord, aussi massivement que ça : c'est grave.
Mettre en avant les failles du FN, les failles des diverses critiques à l'encontre des médias ou de l'Europe ou des autres partis, montrer les alternatives et argumenter en leur faveur : ça me paraît sensé.
En revanche, prendre comme argument principal : allez voter parce qu'il faut endiguer le FN, à la fois je suis d'accord car c'est un bon moyen de mobiliser des gens et je crois aussi qu'il faut tout faire pour endiguer le FN, et à la fois ça me pose un problème, mathématiquement parlant : le FN a aussi une existence en tant que parti politique démocratique, il joue dans les règles, il me paraît catastrophique mais pas illégitime (les accusations de fascisme et de volonté dictatoriale sont à mon humble avis plus fantasmées que réalistes, même s'il y a sûrement un certain nombre d'apparences trompeuses). Ne tapez pas, ça ne veut pas dire qu'on a pas le droit de s'inquiéter et de s'indigner de la montée du FN, simplement qu'il ne faut pas hurler tout de suite à la mort de la démocratie sous prétexte que ce n'est pas le bon parti qui monte, il suffit juste d'hurler que c'est le mauvais parti qui monte. Bien sûr, ce n'est que mon avis.

Avatar de Zinzolin Zinzolin Mode Lecture - Citer - 29/05/2014 12:52:32

Au fond, je suis d'accord avec l'ensemble des arguments de Naniquolas même si ça me hérisse de devoir admettre la légitimité démocratique d'un parti qui me fait peur et qui est une résurgence d'une série de mouvements anti-démocratiques et anti-républicains (René Rémond, dans les Droites en France, en fait il me semble des "légitimistes", la fraction de la droite qui ne s'accommode pas du passage à la République ; et Jean-Marie Le Pen est apparu en politique au moment de la flambée poujadiste de la IVe République, dans un mouvement très réactionnaire).
Cependant, je reconnais ton texte pour ce qu'il est Brumepin, un pamphlet, et je dois lui reconnaître son efficacité derrière sa violence et ses idées peu-être trop tranchées. Je reste convaincue que même si ce n'est pas forcément la vérité (et malgré le fait que, comme le dit Nani, c'est une forme de procès en légitimité d'un parti qui n'est jamais sorti des cadres démocratiques nationaux -de manière interne, c'est autre chose), brandir la peur du FN et des conséquences, plus ou moins dramatiques, de son accession au pouvoir nationalement, reste le meilleur moyen de faire réagir les abstentionnistes et de les responsabiliser.
Après, je sais que les Européennes sont importantes (je suis allée voter, pas taper) mais reconnais que pour l'instant, la machine politique européenne n'est ni très démocratique, ni très claire, ni très efficace. On a refusé la constitution (c'est un autre débat mais personnellement, j'ai pour l'instant peur des conséquences culturelles d'un Etat européen) et le Parlement européen a beaucoup moins d'importance que les gouvernements de chaque pays : en gros, vu le fonctionnement actuel des institutions, on se montre plus citoyen européen, au sens de participation, en votant lors des élections nationales que lors des européennes elles-mêmes. Ce n'est pas à mes yeux un argument recevable pour s'abstenir (de toute façon, il n'y a aucun argument en faveur des abstentionistes à mes yeux), d'autant plus que l'échelle européenne me semble l'échelle pertinente pour certaines décisions difficiles à prendre nationalement (l'écologie, la potentielle sortie du nucléaire, pour prendre mes propres opinions), mais c'est un de éléments qui explique ce taux d'abstention. Les médias ont peut-être fait leur travail (je suis trop déconnectée de l'actualité pour en juger) mais l'absence d'espace public et d'opinion publique proprement européenne, de culture politique de l'Europe sont un frein à l'information ; il reste un grand chemin à parcourir dans ce domaine.

Alors oui, ça fait peur et il y a de quoi s'indigner, oui je suis d'accord avec ta logique stylistique pamphlétaire, mais je ne suis pas sûre que les Européennes (même si j'ai compris et reconnais parfaitement leur impact) soit la meilleure occasion, malheureusement, pour donner une leçon de civisme parce que nous n'avons pas encore en France la culture nécessaire, globalement, pour se ranger à tes arguments. Mais il faut bien commencer quelque part et je soutiens ta démarche.
Et ceci n'est bien sûr que mon opinion (c'était sous-entendu).

Avatar de Dahij Dahij Mode Lecture - Citer - 03/06/2014 13:22:42

Je suis fatigué d'écouter la radio, la télé, lire les journaux et entendre parler de "démocratie". La seule démocratie qui puisse exister serait anarchique sauf que l'humanité ne peut pas concevoir l'anarchie sans chaos. Du coup on revient au point de départ. Il faut quelque chose ou quelqu'un pour empêcher ça. Et au fond c'est amputer l'humanité de sa liberté en lui laissant choisir ses chaînes.
La politique est ce qu'elle est par un concours de circonstance au même titre que toute chose est ce qu'elle est par un concours de circonstance. A partir de là, si on est vraiment en démocratie, il faudrait voter tous les PDG de toutes les entreprises, et au même titre, tout le monde devrait voter pour accepter ou non la candidature de quelqu'un qui dépose son CV.

S'abstenir de voter n'est pas forcément synonyme de désaccord avec le gouvernement, le système, la politique ou la manière d'agencer la démocratie. Si l’abstentionnisme semble être un moyen de s'opposer au système en place pour certains, ce n'est pas forcément le cas pour d'autres.

Si on a offert à tous citoyens le droit de vote, c'est justement pour qu'ils puissent choisir de voter ou pas. Au même titre que ne pas choisir est un choix, je pense que ne pas voter est un vote. On vote pour soi en quelques sortes.
L’abstentionnisme est peut être tout simplement la volonté de n'appartenir à aucune frontière, un sentiment d'être apatride puisque de toute façon j'aurais pu être sénégalais, péruvien, allemand ou tchétchène. Et que de toute les façons peu importe qui on est il y aura toujours une personne ou un groupe de personne qui joue un grand drame devant nos yeux pour ensuite manger à la même table dans les coulisses du spectacle.
J'ai l'impression d'être un pantin. Le terrain politique est un énorme job-dating dans lequel les employés décident de leur patron qui leur promet que quand il sera élu, ils leur donnera le pouvoir de décisions. Personne ne sent l'ironie ?

Nani a raison: on peut voter blanc. Mais pour moi la différence entre s'abstenir et voter blanc c'est une signature, un nom appliqués sur la liste du recensement des votants de chaque commune ? De toute façon ce n'est pas en allant voter blanc qu'on affirmera plus son opposition ou son désaccord.

Personnellement, je ne suis pas très politique et je ne crois pas que de nos jours quiconque puisse agir pour le bien de l'humanité. Le grand défaut de la politique c'est d'aspirer à la prophétie. Elle y est presque mais ce qui lui manque, c'est l'humanisme.
Politicien, c'est un boulot comme un autre. Ils ont un salaire (discutable), sans doute des horaires, un emploi du temps, des choses à faire. Et on ne peut pas travailler pour l'humanité. On se donne à elle ou on l'envoie chier. Il ne peut pas y avoir de demie mesure. Ceux qui ont voulu la démocratie, ne sont pas entrer en politique.

L'abstention de vote est peut être tout simplement le refus d'admettre qu'il y a des gens qui puissent choisir ce qu'il y a de mieux pour nous même. Le vote est un jugement quelque part. Voter pour un parti plutôt qu'un autre, on pourrait dire que c'est de l'égoïsme pur, un manque d'humanité. Chaque politique prend plus ou moins parti pour une classe sociale, pour un combat. Voter pour un partir c'est penser qu'un combat vaut mieux qu'un autre (c'est une interprétation pas une généralité). C'est penser que ce combat est plus apte à apporter de l'harmonie. Et qui sommes nous pour juger de la justice d'un combat ?


Amis votants, bien à vous.

Bon évidemment je ne condamne pas du tout ceux qui votent, bien au contraire, je le respecte. Et désolé si je me suis éloigné du sujet ... ^^

Avatar de naniquolas naniquolas Mode Lecture - Citer - 04/06/2014 13:36:48

C'est bien, il manquait un défenseur de l'abstention dans ce débat !
Je suis d'accord avec toi sur le mot "démocratie" qu'on utilise un peu à tout bout de champs et pas forcément à bon escient. D'ailleurs il me semble qu'il y a une différence entre "démocratie" et "république", mais je serais bien infichu de l'expliquer. Dans une république le peuple choisit des gens pour le gouverner, c'est discutable, mais c'est à peu près efficace et c'est notre régime actuel. Comme tu l'as fait remarquer, il est impossible de pousser le concept de démocratie à bout de façon viable (et l'anarchie n'est à mon avis pas plus performante dans ce domaine que la république) : on ne va pas faire un référendum pour chaque modification d'une phrase dans n'importe quel texte de loi. Est-ce pour autant qu'on ne peut pas se féliciter du petit bout de démocratie contenu dans la république, en faire usage et tenter de le conserver autant que possible ?

Je pense que j'arrive à comprendre la vision de l'abstention que tu soutiens ici, mais je n'arrive pas à y adhérer.
Il faut quand même rappeler que le vote est obligatoire dans certains pays, et en France il ne constitue pas seulement un droit mais aussi un devoir civique, aussi floue et discutable que soit la notion de devoir civique. On peut se sentir étranger à la communauté d'un pays, on peut se sentir apatride, ou penser que les politiques sont tous corrompus, que voter ne changera pas le monde, etc., mais objectivement on vit quand même tous dans un pays, on subit et profite des institutions de ce pays. Comment peut-on lui reprocher un mauvais fonctionnement si on utilise même pas le fragment de moyen imparfait qui est à notre disposition pour signaler ces imperfections et essayer --c'est déjà pas mal-- d'avoir une petite influence dessus ? Pourquoi tenter d'améliorer ce moyen s'il semble n'intéresser personne ?
Pour revenir sur la différence entre l'abstention et le vote blanc, pour moi l'abstention signifie en gros "je m'en fous, faites ce que vous voulez je ne me sens pas concerné" avec tous les dangers que ça comporte, alors que le vote blanc signifie "sincèrement, j'aimerais quelque chose chose qui soit plus au niveau parce là y'en a pas un pour racheter l'autre".
On peut ne pas se sentir concerné, effectivement, par ce qui se passe autour (ou plutôt dans le lointain des assemblées d'élus chipotant sur un amendement de l'articile 356-3 de je ne sais quelle loi obscure sur l'économie). Je dirais que si on ne se sent pas concerné c'est qu'on a la chance de ne pas se sentir révolté, ce qui pourrait finir par arriver si tout le monde laisse dériver la politique sous prétexte qu'en l'état elle n'est pas très attrayante.
Pour reprendre l'image bien connue du bateau, et proposer quelque chose d'un peu plus osé : c'est un peu l'équipage qui trouve qu'on se fait chier sur ce navire, que le commandant est décidément un emmerdeur incompétent comme la plupart des matelots, alors tout le monde abandonne son poste et fait d'autres choses qu'il estime plus importantes, et pendant ce temps là le capitaine se prend un iceberg. Bon, c'est une image qui vaut ce qu'elle vaut.
En tout cas j'ai quand même du mal à admettre que tous les combats défendus par les différents partis politiques te semblent si indifférents que ça. Qui sommes-nous pour juger de la justice d'un combat ? Ben on est ceux qui vivent sur le champs de bataille, tout simplement !

Petite citation qui me revient en mémoire pour finir : "même si tu te t'intéresses pas à la politique, rappelle-toi que la politique s'intéresse à toi"

Avatar de Dahij Dahij Mode Lecture - Citer - 04/06/2014 17:02:00

J'aime bien l'image du bateau. Je suis tout a fait d'accord avec ce que tu dis. S'abstenir de voter, c'est quelque part dire effectivement "je m'en fous, faites ce que vous voulez je ne me sens pas concerné". Mais ça c'est dans le cas d'une abstention disons inconsciente, qui n'est pas motivée. C'est une abstention que je ne défends pas.

Cependant, celle que je défends, c'est l'abstention qui se réfléchie. Qui prend parti du sans parti. Effectivement, on peut se sentir apatride, se dire émancipé du pays dans lequel on vit, pourtant on profite et subit ses institutions. On a tendance à gueuler quand quelque chose ne fonctionne pas et à ne jamais dire merci quand "tout va bien" (et ça arrive !). Le système aide ! Mais on a rien sans rien n'est ce pas ? (je vais pas m'étaler là dessus c'est autre chose).

Alors je pense que l'abstention peut être justifiée à partir du moment ou elle n'est pas un moyen de revendication, de révolte personnelle. Et c'est le devoir de tous citoyens d'accepter cela (on pourrait tourner en rond avec ce genre d'argument, je sais bien). Je veux dire que n'est pas de la passivité, ni de la soumission. Mais de l'acceptation. Je pense que c'est une tentative de raisonner en dehors de la relativité, de la norme.
C'est une manière de penser son quotidien, sa vie dans l'Institution avec ses avantages et ses inconvénients avec certes, peut être bien un sentiment de fatalité qui dirait: "de tout façon qu'est ce qu'on y peut". Mais ça, c'est humain. De même que celui qui vote à l'impression de pouvoir changer quelque chose ou du moins il y aspire, celui qui ne vote pas à le sentiment de ne pouvoir rien changer, mettons. Celui qui ne vote pas prend le parti de ce qui lui sera donner de toute façon. Et il avisera. Il choisit de le faire. A partir de là, il n'a pas a se plaindre. Au contraire, il doit tout faire pour comprendre ce qui se met en place afin de vivre avec.

Pour ce qui est des combats menés sur terrains politiques, je pense que c'est justement parce qu'on est au milieu du champs de bataille qu'on ne peut pas juger. Il n'y a pas de combat injuste concrètement (et il n'y en a pas de juste). Chaque soldat porte une cause et en est fier (en général). S'il fait la guerre, c'est justement parce qu'il pense que sa cause est plus juste que celle des soldats qu'il affronte.

(Pour les fans du seigneurs des anneaux, ça me fait penser à ce que Faramir dit à Frodon lorsqu'ils se voient pour la première fois (dans le film). Un guerrier ennemi tombe à leur pied et Faramir dit quelque chose comme: Son sens de l'honneur et du devoir n'était pas moindre que le votre. Ca illustre bien l'idée je crois)

Après l'abstention peut être le choix, l'acceptation de voir qu'une chose nous dépasse. La politique, on en connaîtra jamais le fond. La forme est déjà difficile à percevoir. Et je ne sais pas vous, mais lorsque l'on a un caractère méfiant (le terme est un peu fort là), quand on constate qu'il est déjà difficile de faire confiance aux gens qui nous entourent, qu'ils nous paraissent prêts à n'importe quoi, à trahir la confiance ou peu importe. Faire confiance à un mec ou une femme qui veut diriger le pays et qui n'en vaut pas plus qu'un autre, c'est encore plus dur. C'est comme une loterie géante. Tu participes et tu sais pas ce que tu vas gagner. Tout ce que tu sais, c'est que quoi qu'il arrive, tu ne seras pas vraiment le gagnant. Personne ne peut savoir ce qu'il y a de mieux pour toi.

J'en viens à ta citation qui a du vrai. La politique s'intéresse à ceux qui ne s'intéresse pas à elle. Mais elle n'a pas le choix. La politique étudie la masse et agit en fonction. Ca pourrait être l'art de la compréhension de la masse. Elle applique des lois, des codes, des aides, des restrictions, pour la masse. Du coup ça touche ceux qui ne s'y intéresse pas.

C'est ce qui me fait dire que tous ces combats sont différents, inégaux et un peu vicieux sur les bords. Si toutes les politique visaient à satisfaire LA masse au grand complet, ça serait plus ou moins juste et équitable. Mais ce n'est pas le cas. Les politiques divergent et veulent surtout le bien d'une masse en particulier (sans pour autant vouloir le mal d'une autre).

Par conséquent, nous, soldats, nous jouons au jeu de la guerre et du hasard. On participe à cette grande loterie (et ce n'est pas vraiment une métaphore là...) mais au final ce qui en ressortira, ce n'est que la conviction d'une partie de ce qu'on appelle république (merci d'avoir fait la différence sur république / démocratie, je n'aurais pas pu l'expliquer). La voix du peuple prend sa première raclée au moment même ou un élu prend sa place.

Face à ça, l'abstention (pas au sens "je m'en fou"Clin d'oeil est un moyen de revenir à soi, de comprendre ce qui nous entoure au quotidien avant de prétendre voir à l'échelle de l'autre. Notre devoir de citoyen, ou plutôt d'être humain vivant en société est de vouloir pour l'autre ce que l'on veut pour nous même, c'est la base de la morale qui régit nos sociétés, nos lois (logiquement). Qui vote dans l'espoir qu'un autre puisse être heureux ? Le vote n'est-il pas une conviction personnelle et même secrète ?


(désolé si je m'éloigne un peu du sujet par moment)