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Arbre

Le Temps des Rêves

Note avant la lecture : je partage juste ce texte sur le forum. L'idée est d'amener un débat sur le sujet de l'abstention. Vous pouvez aussi lire ce texte sur : http://brumepin.e-monsite.com/blog/. Bonne lecture


Ce billet est une réponse à un statut publié sur Twitter puis sur Facebook dans lequel je disais ceci « Les abstentionnistes sont les collabos des électeurs du #‎FN #‎Réveillezvous #‎HonteDeLaFrance »

La formule était volontairement provocante.

Des personnes qui se sont senties visées, m'ont vivement répondu. En arguant notamment que la collaboration était un choix actif alors l'abstention était un acte passif. Et je suis assez d'accord avec ce point de vue.

Ma première réaction, c'est le regret de devoir provoquer les abstentionnistes pour qu'un débat se créé. Un FN à 25% ne suffit plus. Chacun pleurniche dans son coin quelques jours, et on verra à la prochaine élection, si ça recommence. On laisse les abstentionnistes en plein déni de responsabilités ! Il faut aller dire aux personnes qui ne votent pas : vous êtes des complices de cette catastrophe et ceux qui se sentent un poil concernés réagissent : « Moi, collabo ? Ah non, ça jamais ». Et dans le procès que vous leur faîtes, la question fatidique vient : « Mais pourtant, vous aviez une arme lorsqu'un criminel a pointé un flingue sur la tempe d'un de nos concitoyens. Vous étiez à armes égales, voire plus nombreux. Vous êtes vous servi de vos armes pour arrêter le drame ? » La réponse de l'intéressé : «Non, mais je ne suis pas collabo !».

Ce que je dis est grave, pourtant c'est ce qui se passe dans cette démocratie. Je reviens sur le terme de « collabos », il est trop fort bien sûr. Je le reconnais. Ce qu'il s'est passé dimanche, c'est de la « non assistance à personne en danger » et je ne sais pas si la formule aurait attiré autant d'émules...

Tout le monde savait ce qui allait se produire, dimanche. Tout le monde avait les armes – le droit de vote – pour empêcher le drame de se produire – le FN premier parti de France – et tout le monde est resté, las, les bras croisés. On est dans le cas typique de la « non assistance en personne en danger ». La victime ? La démocratie, l'Europe, la Paix.

Critiques incessantes des médias : Stop !

Oui, le FN flingue la paix de ce continent sous nos yeux et on reste les bras croisés.

A critiquer les médias, comme on critique un match de foot dans son canapé. On dit aux joueurs ce qu'il faut faire mais on serait bien incapable de le faire soi-même

Et les médias patatati, et les médias patata. J'en ai ma claque. Le journalisme est un métier humain, les journalistes ont le droit de se planter. Marine Le Pen à la Une du Monde la veille des municipales, ce n'était pas la meilleure idée du Monde, j'en conviens. Mais s'il vous plaît, lisez les reportages de Piotr Smolar sur l'Ukraine ou de Isabelle Mandraud sur l'Afrique du Nord, vous verrez que Le Monde tient encore son rang !

Même chose pour France 2. Ok, la chaîne n'a pas diffusé le débat entre les candidats à la présidence de la commission, mais quand même... On a eu le droit à une soirée sur l'Euro, à plusieurs reportages sur la finance, le salaire minimum etc. Sans oublier le numéro spécial de Des Paroles et des Actes, jeudi dernier où les six principaux partis étaient invités à confronter leurs idées.

J'en ai assez de ces gens qui se croient tous plus malins que les journalistes, qui contrairement à eux sont formés. S'ils ne sont pas contents qu'ils se forment et qu'ils fassent le boulot s'ils sont si malins.

Le job sur les élections européennes a été fait par les médias, et pas trop mal je trouve. Le procès qui est fait aux médias est trop sévère. Certes, ils ne sont pas parfaits... mais il ne faut pas exagérer non plus. D'ailleurs les premiers à critiquer, sont les premiers refuser de changer de chaîne ou de journal quand ils constatent que les informations délivrées ne leurs conviennent pas.

Ils ne pensent même pas à se tourner vers les médias alternatifs. Si vous n'êtes pas satisfaits des médias traditionnels, vous pouvez toujours aller voir ailleurs. Rien ne vous l'empêche (par contre si le FN gagne un jour une élection nationale, préparez-vous à voir les choix de vos lectures se réduire).

Je suis pour une critique exigeante des médias, mais pas pour qu'on nous sorte des vérités toutes faites sans rien prouver. D'où sort-on le fait que l'on dise à tout le monde que l'Europe ne sert à rien ? Depuis un mois, c'est un autre son de cloche que j'ai entendu. Alors, ok, un mois, c'est peut-être court pour installer un débat de fond. Cependant, dans tous les médias français, je suis sûr qu'on parle d'Europe au moins une fois par semaine. Peut-être en bien, peut-être en mal. Mais on en parle. Alors arrêtons ces critiques sur la médiatisation de l'Europe. Il me semble que les journalistes font le job et se débrouillent plutôt bien.

Seulement, ce n'est pas de critique des médias dont nous parlons ici mais de politique et d'élections...

Nous avions le choix entre une vingtaine de listes...

J'en viens à nos chers (très chers hommes/femmes politique). « Ouais, tous pourris !» Et en disant cela, personne ne s'intéresse un minimum aux candidats qui se présentaient à nous dimanche. Dans ma circonscription du Nord-Ouest, j'avais le choix entre vingt-deux listes. Alors ceux qui me disent « ah bah, de toute façon, c'est tous les mêmes hein. Tous les mêmes élus à rien foutre au parlement européen... » Sur cette élection, je réponds non. On avait le choix. Que l'on soit de sensibilité de gauche ou de droite. Dimanche, en plus des six principaux partis, on pouvait voter pour « Nouvelle donne », « Le parti pirate », « Nous citoyens » etc. Une liste portait même le nom de « Vote blanc ».

Alors j'entends déjà « On les connaît pas ». Vous vivez à l'heure d'internet, vous pouvez aller voir leurs programmes sur leurs sites web.

« Ce sont des personnes qui n'ont jamais fait de politique. Une fois élus, ils seront incompétents, ils ne connaissent pas les rouages des institutions ». De une, vous vous mettez en totale incohérence avec votre soi-disant volonté de changer la classe politique française. De deux, vous n'avez pas forcément tort en disant qu'ils sont incompétents.

J'en reviens alors aux six principaux partis (en France). Je suis d'accord avec vous. Les trois premiers sont pourris : FN, raciste. UMP, corrompu. PS, ne tient pas ses promesses et est enlisés dans un système de baronnie qui l'étouffe.

Prenons les trois suivants alors. Et là, tiens c'est déjà un peu mieux. Que peut-on reprocher à l'UDI-Modem si ce n'est le fait que l'on ne sache toujours pas s'ils sont de droite ou de gauche ? Leur participation aux gouvernements Fillon ? Ok, Borloo a apporté le chèque emploi-service (gouvernement Villepin) qui évite de travailler au black, Rama Yade a condamné le gouvernement dont elle faisait partie lorsque Kadhafi est venu fouler le sol français. Quant au niveau d'activité des élus UDI-Modem, Marielle de Sarnez prend son rôle très à cœur, comme Corinne Lepage désormais leader du mouvement Cap 21.

Deuxième parti : Europe-Ecologie – Les verts. Faut-il encore démontrer le travail d'Eva Joly pour le parlement européen ? Même chose pour Karima Delli ou encore Daniel Cohn-Bendit. Que peut-on reprocher aux Verts ? Leurs querelles internes ? Ca les regarde après tout. Leur participation au gouvernement de Jean-Marc Ayrault ? Cécile Duflot a fait voter une loi pour plafonner les loyers lorsqu'elle était ministre du logement. Les Verts ont tenu parole en sortant du gouvernement lorsque Manuel Valls a été nommé premier ministre.

Troisième parti : Le Front de Gauche. Peut-être le parti qui réunit le moins de sympathie. On accuse Jean-Luc Mélenchon de ne pas être présent au parlement européen. Je ne sais pas dire le vrai du faux. Deux études indépendantes affirment des résultats totalement contradictoires. Il n'en reste pas moins que M. Mélenchon explique chacun de ses votes sur son blog. Quel élu le fait ? Ils sont rares. Et si tant est que M. Mélenchon ne soit pas présent au parlement européen, ces explications de vote ont le mérite d'éclaircir les débats qui se trament dans l'hémicycle européen. En cela, il est utile car il anime la vie démocratique européenne. J'ajoute à cela le fait que Jean-Luc Mélenchon est à la tête d'un courant d'opinion important dans le pays. Il reste humain. Il ne peut pas tout faire à la fois et pour rester crédible, il doit conserver un mandat.

De plus, une vie d'élu ne se passe pas seulement dans l'enceinte du parlement. Il y a le travail sur le terrain, l'information (propagande) auprès de la population, les réunions publiques etc. On ne peut pas mesurer l'activité d'un élu à sa seule présence au parlement. Il faut analyser un tout. J'ajoute que ces trois partis-là n'ont jamais pris le pouvoir par eux-mêmes. Ils se sont soit greffés soit à l'UMP, soit au PS à la fois pour faire progresser leurs idées, occuper un espace médiatique et des raisons politiciennes (ne nous leurrons pas). Ces partis n'ont jamais été majoritaires et pourtant, ils connaissent les aléas de l'administration. En un mot, ils sont compétents. Pour démarrer un renouvellement de la classe politique, je me dis que ça devrait peut-être passer par eux...

Je ne suis pas d'accord quand on dit que les députés européens se dorent tous la pilule sous le soleil de Strasbourg. Il existe des euro-députés qui bossent, qui se bâtent pour leurs idées et qui font avancer certains dossiers.

Et si parmi les trois partis que j'ai mis en exergue ci-dessus, chers abstentionnistes, si vous n'étiez toujours pas contents, je répète encore qu'il y en avait 19 autres vers lesquels vous pouviez vous tourner. Pas besoin de voter "extrême" pour signifier sa défiance. Si vous vouliez réellement que ça change, il suffisait de vous déplacer et de mettre la tête que vous voulez voir dans une urne. Mais cela, vous ne l'avez pas fait. Perdant dès le départ, la flemme. En un mot défaitiste. Il y a aussi un peu de fainéantise citoyenne là-dedans, ne nous le cachons pas !

« De toute façon, voter ça ne sert à rien. »

Et puis, il y a ce dernier argument, trop souvent entendu. « Oui, mais la démocratie, telle qu'on la connaît maintenant, je ne la cautionne pas... » On est tous d'accord pour dire que le système est imparfait. On est tous d'accord pour dire qu'il faut l'améliorer. Mais ce n'est pas en snobant l'un des rares moyens d'expression du peuple que les choses avanceront. Sachez amis intellectuels (car cette réflexion vient souvent de milieux éduqués) que vous vivez avec des ouvriers, des banlieusards, des chômeurs... et que leurs voix a la même dignité que la vôtre.

Nier le droit de vote, c'est nier la dignité que chaque citoyen a de s'exprimer. Ne pas reconnaître le résultat d'une élection avant même de l'avoir faite, c'est déclarer forfait. Refuser de se battre, c'est une attitude de mauvais perdant. « Ouais, bah vu que personne n'est d'accord avec mes idées, et bien je ne joue pas ! » Voilà, une brillante manière de faire avancer les choses. Il y a aussi la méthode du « pour que je joue, on prend MES règles ». Ca s'appelle du chantage chez les enfants. Dans une démocratie, c'est une attitude proche du dictateur en herbe. « Mes idées, sinon rien ». Très bien, pour moi ça ne sera rien alors.

Il y a aussi « Non, mais tu comprends il faudrait une démocratie où l'on participe plus. Tant qu'on n'a pas ça je ne vois pas l'intérêt de voter ». Et bien vu que plus de 50% des électeurs ne sont pas fichus de se déplacer pour aller déposer un bout de papier dans une urne, je n'ose pas imaginer une agora publique où l'on déciderait de tout. Vide tous les jours certainement !

Il y a plein de raisons pour ne pas aller voter : la faute aux médias, on l'a vu tout à l'heure (sauf que les médias ne se présentent pas), la faute aux politiciens, la faute au « système », bête immonde est tellement complexe qu'on l'appelle ainsi, la faute au vote qui n'est pas assez engageant alors on se désengage complètement #logique.

Seulement, en abandonnant ce droit pour lequel nos ancêtres se sont battus, les descendants de leurs adversaires reviennent, les dents aiguisées reprendre ce qu'ils estiment être leur dû. Faisons un peu le bilan de ce que va nous coûter cette abstention.

D'abord, il y a le plan strictement politique. Une grande majorité de personnes pense que l'euro est trop fort, qu'il faudrait le dévaluer. Une grande majorité de personnes pense que si l'ensemble des pays européens mettait en place un salaire minimum, on résoudrait en partie le problème du dumping social sur le continent. Une grande majorité d'électeurs enfin, s'inquiète du traité transatlantique qui est négocié dans le dos de tous les européens. Et vous savez quoi, ce n'est pas en ayant conduit des élus FN à Strasbourg, que tout ça va changer. Bien au contraire. Ca va s'empirer. Du fait de l'abstention, beaucoup d'idées qui paraissaient justes pour une majorité de français passent à la trappe ! Le coût de l'abstention est là, il est temporel. On vient de perdre cinq ans pour réorienter la politique européenne.

Grâce à ses euro-députés, le FN raflerait un million d'euros !

Autre coût, comptable celui-ci. Au minimum, un député européen gagne au bas mot 12 256 euros par mois (7957 euros de salaire de base + 4299 euros de frais généraux – source : Sud Ouest). Mettons que chacun des 24 euro-députés FN versent tous les mois une partie de cette rémunération à leur parti, comme il est coutume de le faire. Si on admet que ces dons représentent 10% de ces 12 256 euros par député européen, et bien le Front National se voit attribuer une somme de 352 972,8 euros par an ! En 2017, le FN aura récolté la bagatelle de 1 058 918,4 euros. Le seuil du million d'euro est dépassé avant la présidentielle ! Et nous parlons ici d'un minimum !

Ce million d'euro, nous aurions pu le donner à l'UDI-Modem, à EELV, au FDG, à Nouvelle Donne, au parti Pirate, à Debout la France, au collectif « Vote blanc »...

Mais non, on les a donné au Front National parce qu'on n'a pas eu le temps d'aller voter. C'est con, c'est trop con...

Et par là, je discrédite ceux qui se retrouvant à court d'arguments allaient me dire « de toute façon, les élections européennes, ce n'est pas important ». A eux de me dire, si le fait que le Front National démarrera la campagne de 2017 avec 1.058.918,4 euros d'avance sur ces adversaires, est un problème ou non...

Voilà donc les conséquences de la nonchalance citoyenne et du snobisme intellectuel, le FN est en position de force pour remporter un jour une élection nationale. Et quand ceci arrivera, amis abstentionnistes, il sera trop tard. Vous ne pourrez plus revenir en arrière. Chacun sait que derrière la vitrine de Marine Le Pen, le FN demeure un parti fascisant. En d'autres termes, il installera une dictature dès qu'il en aura la possibilité.

Pour revenir en arrière, il faudra utiliser la force, la violence voire la lutte armée.

Il y a bien un courant d'opinion qui souhaite cela dans ce pays. Ce sont les anarchistes. On connaît la chanson « Du passé, faisons table rase, instaurer un nouvel ordre en provoquant le chaos ». Ils ont leur dignité car ils ne sont pas envahis de haine. Il faut les respecter. Ils savent que la solution qu'ils proposent est violente. Ils savent que ce qu'ils veulent, implique un engagement entier dans leur projet politique. Ils savent aussi que si on en arrivait à leur « grand soir », on risque aussi bien de tout gagner comme de tout perdre.

On en connaît beaucoup des anarchistes, des gens qui « seraient prêts à se battre » mais des véritables, il n'y en a très peu. Et c'est d'ailleurs souvent le lendemain d'une élection que beaucoup d'abstentionnistes se découvrent une conviction anarchiste sans même être capable de situer Proudhon, Bakounine ou encore Kropotkine pour les plus connus... La bonne blague !

Il n'est pas trop tard

Soyons honnêtes, la part d'anarchistes réellement convaincus par leurs idées dans la société française s'évalue à 5%, et même en dessous. Elle ne justifie par le taux d'abstention de 57% de dimanche dernier.

Il y a bien plus de personnes qui voient dans nos démocraties représentatives un système bien confortable, mais à qui il ne faut pas trop en demander non plus pour l'entretenir. Bref, bien trop de personnes qui sont en incohérence avec elles-mêmes

Alors oui, au lendemain de ces élections européennes, ceux qui ne sont pas allés voter, sont responsables.

Et ils continueront dans ce déni de responsabilités, ils disent « oui mais les électeurs FN, c'est de leur faute. Ils n'avaient pas à voter FN ! » Là encore, comble du snobisme. Pour que le gentil abstentionniste ne culpabilise pas, la plèbe est priée de ne pas se rendre aux urnes. Je reprends l'image du flingue utilisée tantôt. Dans le crime, il y a deux responsables. Celui qui tire : on appelle cela un homicide volontaire, premier chef d'inculpation, c'est l'électeur FN, c'est un procès. Et celui qui ne fait rien alors qu'il peut intervenir. C'est de la non-assistance à personne en danger, second chef d'inculpation. C'est l'abstentionniste. C'est un autre procès. Dire aux électeurs FN que tout est de leur faute, ce n'est pas sérieux. Surtout quand on lutte à armes égales contre eux ! Amis abstentionnistes, vous les avez laisser gagner. En connaissance de cause ! Tous les sondages prédisaient la victoire du FN et vous n'avez rien fait !

Vous les avez laisser prétendre qu'ils représentent 25% de l'opinion française alors qu'en réalité, ils ne représentent que 10% des inscrits sur les listes électorales françaises. Vous vous êtes rendus avant d'avoir mener la bataille. Vous leur avez donné un magot que personne ne serait prêt à leur confier. Plus d'un million d'euros, rappelons-le. Vous avez négligé les valeurs fondamentales de ce continent, l'héritage que nous ont donné nos ancêtres. Cette négligence, elle me met en colère. Car cet héritage, ce n'est pas juste un vieux bibelot pour lequel on a des sentiments irraisonnés. Non. C'est la garantie de nos libertés fondamentales, c'est la liste des droits auxquels nous pouvons prétendre, c'est toute la vie que nous avons mené jusqu'ici en hommes et femmes libres !

Quand la nuit s'abattra sur nous. Quand on ne sera plus libre de se déplacer, de faire grève, de dire ce que l'on pense, alors on songera à l'époque où l'on avait ce luxe de pouvoir le faire.

La seule perspective que cela s'arrête un jour en Europe, m'indigne. Cela m'indigne encore plus que cette privation de liberté serait le fruit d'une simple négligence ou d'un snobisme mal placé. Alors, je reprends l'appel de Stéphane Hessel, résistant pendant l'occupation, et je m'indigne, au moins ça. Quitte à passer pour un moraliste, quitte paraître politiquement correct, quitte à faire l'objet de brimades. Les conséquences qui suivront cette élection sont trop graves pour que l'on se taise !

Alors, s'il vous plaît. Pour que l'histoire ne se répète pas. Pour que ce genre de situation n'arrive pas. Pour la simple raison qu'il n'y pas d'arguments valables pour ne pas se rendre aux urnes. Ne détruisez pas la garantie de nos libertés par nonchalance ou par dédain. Acceptez votre erreur car elle est réparable...

Au prochain scrutin, allez voter !