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Arbre

Le Temps des Rêves

Avatar de UnAutreLapin UnAutreLapin Mode Lecture - Citer - 18/12/2011 15:30:50


Perceval



En un autre lieu,
Un autre moment…



Blanc chevalier, silhouette d’ombre
A chacun de ses pas, je le vois, il rentre
Délaissant sa quête pour rejoindre l’antre
De ses doutes, sa vie, de son tas de décombres

Il est vêtu du manteau blanc de la nuit
De cette chose si souillée qu’elle en devient pure.
Perdu sur une route, ballotté par des murs
Qui l’enfermaient le jour, le dévoraient d’ennui

Un jour de printemps. Ou d’été ? De joie
Il le vit. Ce Graal. Si beau calice. Simple coupelle
Si… Il aurait pu passer à côté mais… si belle
Qui était-il pour oser… la toucher… du… doigt…

Il voulait y croire. Il ôta, une à une les plaques
De sa carapace d’acier. Une à une. Il acceptait enfin
N’être qu’un homme. Pas qu’un animal doué de faim
Mais aussi de tripes, en pleine crise cardiaque

Il baigna ses mains dans ce sang sacrifié
Se délecta du trésor, en proie à du bonheur
En buvant par goulée tel un stryge pilleur
Tétant avidement de sa bouche putréfiée

Il se trouva bientôt nu. Fort. Et en pleurs
Qu’avait-il fait ? Il renfila en hâte sa veste de bure
Teintée, noire, des restes et des ordures
Qu’il avait laissé. Le...

...le vase était brisé, ailleurs


Perceval, dévêtu de son exosquelette,
Porte sur son cœur un foulard teint du Graal.
Il est vêtu du manteau noir du mâle
De cette chose si voyante qu’elle en devient désuète.


En un autre lieu,
Un autre moment…



Il marche, cape noire et larmes au vent,
Fuyant son antre mais aussi ses plaisirs
A encore délaissé l'objet de tout désir
Il aurait dû mourir...

En un autre lieu
Plus que tout il souhaite fermer les yeux,
Se re-proser
Vivre
Un autre moment
à deux


...Mais il va de l’avant



Ci-dessous la version d'origine

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En un autre lieu,
Un autre moment…



Blanc chevalier, silhouette d’ombre
A chacun de ses pas, je le vois, il rentre
Délaissant sa quête pour rejoindre l’antre
De ses doutes, sa vie, de son tas de décombres

Il est vêtu du manteau blanc de la nuit
De cette chose si souillée qu’elle en devient pure.
Perdu sur une route, ballotté par des murs
Qui l’enfermaient le jour, le dévoraient d’ennui

Un jour de printemps. Ou d’été ? De joie
Il le vit. Ce Graal. Si beau calice. Simple coupelle
Si… Il aurait pu passer à côté mais… si belle
Qui était-il pour oser… la toucher… du… doigt…

Il voulait y croire. Il ôta, une à une les plaques
De sa carapace d’acier. Une à une. Il acceptait enfin
N’être qu’un homme. Pas qu’un animal doué de faim
Mais aussi de tripes, en pleine crise cardiaque

Il baigna ses mains dans ce sang sacrifié
Se délecta son âme en panne de bonheur
En buvant par goulée tel le pire des pilleurs
Tétant avidement de sa bouche putréfiée

Il se trouva bientôt nu. Fort. Et en pleurs
Qu’avait-il fait ? Il renfila en hâte sa veste de bure
Teintée, noire, des restes et des ordures
Qu’il avait laissé. Le...

Le vase était brisé, ailleurs



Perceval, dévêtu de son exosquelette,
Porte sur son cœur un foulard teint du Graal.
Il est vêtu du manteau noir du mâle
De cette chose si voyante qu’elle en devient désuète.


En un autre lieu,
Un autre moment…



Il marche, cape noire et larmes au vent,
Fuyant son antre mais aussi ses plaisirs
A encore délaissé l'objet de tout désir
Il aurait dut mourir, mais il va de l’avant

En un autre lieu
Plus que tout il souhaite fermer les yeux,
Se reposer
Vivre contre son sein
S'y re-proser
Vivre
Un autre moment
à deux


Avatar de UnAutreLapin UnAutreLapin Mode Lecture - Citer - 18/12/2011 15:32:55

Et dire que je devrait faire des courses ou dessiner plutôt qu'écrire...

(soupir)

D'ailleurs, ce texte manque totalement de rythme ^^

Avatar de Zinzolin Zinzolin Mode Lecture - Citer - 18/12/2011 19:36:01

Eh bien je ne trouve pas, non. (Et j'aime bien quand tu écris plutôt que de faire des courses^^.)

J'aime beaucoup le récit, la manière dont tu as recyclé l'histoire de Perceval. Je retrouve toujours avec plaisir les mots un peu crus qui viennent se glisser parmi les autres.
Quelques critiques tout de même :
Se délecta son âme en panne de bonheur

J'ai bloqué sur ce vers : le "se" pronominal suivi d'un COD, déjà, ma grammaire souffre, même si d'habitude je fais abstraction dans les poèmes. Et surtout, je trouve que l'expression "en panne de bonheur" ne va pas avec le reste de l'ambiance, un peu trop naïf par contraste...

En buvant par goulée tel le pire des pilleurs

Le début, j'adore, tout comme l'idée de piller. C'est juste la formulation "tel le pire des pilleurs" qui me gêne un peu. Peut-être pourrais-tu essayer de l'alléger ? (Je sais, je t'aide beaucoup, là^^.)

Perceval, dévêtu de son exosquelette,

Il marche, cape noire et larmes au vent,

Ces deux là, j'adore !!

Enfin, à mon avis, la chute est trop longue. J'aime bien l'idée de mettre des vers en retrait, qui donne l'impression d'un changement de narration, ou de plonger dans les pensées du narrateur ou du personnage, comme si cela ne nous était pas vraiment destiné. Mais la dernière fois est trop étirée. Je m'arrêterais bien sur "Il aurait mourir. Mais il va de l’avant" (oui, d'ailleurs, petite coquille), ou sinon, juste un ou deux vers pour condenser ton idée...

Avatar de UnAutreLapin UnAutreLapin Mode Lecture - Citer - 18/12/2011 22:45:04

J'ai tenté une modif.

Pour la fin, j'ai tenté un micro-découpage un peu différent. Et surtout viré quelques vers (parce qu'un ver ça va, mais 6...).

Pour le stryge, je sais pas. Il y a le sens (truc sans cœur, très animal, assoiffé, un peu pilleur de tombe, tout ça tout ça)... mais même si c'est plus prononçable, il y a quelque chose qui me chatouille la langue quand je le dis.

Sinon, ben merci ^^

Avatar de Zinzolin Zinzolin Mode Lecture - Citer - 19/12/2011 13:41:52

Alors, au niveau du rythme de la fin, c'est beaucoup mieux. En plus, le fait que l'écriture s'amenuise fait écho au "re-proser" (enfin, si j'ai bien compris ce que tu mettais derrière ce mot) et du coup, cela justifie ce dernier paragraphe qu'on ne comprenait pas forcément avant. Et puis, finir sur il va de l'avant rend la fin moins déliquescente, tout en la gardant en suspend... Bref, bravo !

Par contre, j'ai toujours du mal avec les deux mêmes vers :

Se délecta du trésor, en proie à du bonheur
En buvant par goulée tel un stryge pilleur


En fait, avec la deuxième moitié de chacun des deux vers. Pour le premier, l'idée de proie atténue le sens trop gentil de bonheur dans ton ambiance et du coup, j'aime bien mais la formulation est étrange : je dirais soit "en proie au bonheur", soit "(la) proie du bonheur" mais comme ça, cela m'a accroché à la lecture...
Pour le second, la dimension mythologique des stryges est intéressante mais déjà, ce sont des femmes (et du coup, il faut dire "pilleuses" et ça te casse tout) mais ça encore on peut ignorer. Du coup, c'est juste que... tu ne trouves pas que ça fait trop savant tout d'un coup ? Moui, ça doit dépendre des références des gens... Finalement, pour ce vers-là, je te laisse faire la part des choses parce que je m'embrouille !^^

Avatar de naniquolas naniquolas Mode Lecture - Citer - 20/12/2011 15:18:36

J'ai eu un peu de mal avec la fin au début, mais à relire finalement ça passe bien. Quant au stryge pilleur j'avais beaucoup aimé ce vers mais sans savoir ce qu'était qu'un(e) stryge.
Je ne suis pas complètement transporté mais j'ai beaucoup apprécié, j'aime bien ton regard sur le personnage et ta manière d'écrire me dépayse toujours autant.

Avatar de Wensaïlie Wensaïlie Mode Lecture - Citer - 20/12/2011 18:01:08

Moi j'ai adore, même si en général, les versions sombres un peu "brutasse" ne me parle pas, là je me suis laissée aller... J'ai quand même eu un peu de mal vers la fin, tout est devenu très obscur.
Mais la seule phrase qui m'a seulement gênée c'est:

"N’être qu’un homme. Pas qu’un animal doué de faim
Mais aussi de tripes, en pleine crise cardiaque"

le deuxième vers m'a vraiment fait sortir du poème.

Avatar de UnAutreLapin UnAutreLapin Mode Lecture - Citer - 20/12/2011 18:50:10

Merci les gens ^^

Alors, revenons à mon stryge. Ok, c'est féminin ^^ . Comme la goule en fait. C'est la même chose avec des ailes (une cape dans le cas présent). Mais comme mon personnage est à l'origine masculin, son passage à un état monstrueux me pousse à le garder masculin. Mouais, explication foireuse, mais explication quand même LOL

Wen, pour te répondre, en fait ce vers j'y tiens vraiment, pour son petit côté gritty. C'est une manière assez violente d'exprimer un sentiment, je sais. Mais C'est une façon de dire que ce désir vient de l'intérieur, ce n'est pas qu'une pulsion sexuelle ou un désir maîtrisé par la raison. C'est le corps tout entier qui réagit violemment et dit : voilà, j'accepte ce que je ressens, même si c'est un joli mix entre animalité et intellectualisation.
Et j'adore cette expression de crise cardiaque (Arf!!)

Pour l'expression "en proie à du bonheur"...
Zinzolin, ne serait-ce pas tout simplement que le mot bonheur n'a strictement rien à faire ici? Je ne sais pas. Toujours est il que si je l'accepte, ce mot, je vois plus le bonheur comme une chose quantifiable ("du" bonheur, comme "un peu de bonheur", ou "du pain"Clin d'oeil mais ni absolue ("au" Bonheur, comme "au Paradis"Clin d'oeil ni comme une chose qui peut être source de causalité voire réfléchie (la proie "du" bonheur, comme "du Grand Méchant Loup"Clin d'oeil.
Si je joue à l'opposé, je préfère "coupable d'une tristesse" plutôt que "coupable de la Tristesse", "coupable de tristesse"...
(comme d'hab, je me sens absolument pas clair ^^)

Avatar de Wensaïlie Wensaïlie Mode Lecture - Citer - 20/12/2011 19:00:01

Je ne suis pas certaine d'avoir compris ton explication, mais soit!

Avatar de Lune Lune Mode Lecture - Citer - 21/12/2011 20:59:06

Je n'ai pas lu les commentaires ni l'ancienne version. Mais alors ce poème j’adore ! Je crois que c'est un de mes préféré de toi Le Lapin ! Peut être parce que je suis passionnée par l'univers des Chevaliers de la Table Ronde et du Graal ...

Mes coups de coeurs :
Il ôta, une à une les plaques
De sa carapace d’acier. Une à une. Il acceptait enfin
N’être qu’un homme

Et puis le "refrain" et la fin ... Slurp ! Grand Sourire

Merci !!

Avatar de Wensaïlie Wensaïlie Mode Lecture - Citer - 21/12/2011 21:09:43

Moi aussi j'adore ce monde, mais je n'en ai pas du tout cette vision. Du coup ça me freine. Mais je crois que c'est quand même aussi un de mes préférés de toi ^^

Avatar de Lune Lune Mode Lecture - Citer - 21/12/2011 21:11:07

Wen tes commentaires me font peur en ce moment, ils décrivent trop ce que je pense !

Oui, moi non plus ce n'est pas vraiment ma vision, mais ça doit me toucher quand même Clin d'oeil

Avatar de Wensaïlie Wensaïlie Mode Lecture - Citer - 21/12/2011 21:20:53

Grand Sourire

Avatar de poulix poulix Mode Lecture - Citer - 22/12/2011 12:49:22

J'aime beaucoup ce texte.
Il a, comme dirait l'autre, la "force de sa fragilité"...
Je préfère de loin la deuxième version : le rythme est bien meilleur.
J'ai encore quelques difficultés avec :

De cette chose si voyante qu’elle en devient désuète

(d'autant plus que tu as déjà un vers plus haut qui reprend le schéma "de cette chose... que".)
A vrai dire, pour ce vers, je ne vois pas trop quelle image/idée tu veux faire passer. Trouver une autre manière de la dire, moins "lourde" est donc, je pense, à méditer.

"...Mais" --> rajouter un espace après les ...

Et perso, j'adore la stryge ^^

Avatar de UnAutreLapin UnAutreLapin Mode Lecture - Citer - 22/12/2011 13:36:57

La répétition... Je peux dire qu'elle est faite exprès? Parce qu'en fait c'est le cas, c'est un bout de strophe en reflet.

Il est vêtu du manteau blanc de la nuit
De cette chose si souillée qu’elle en devient pure.
(...)
Porte sur son cœur un foulard teint du Graal.
Il est vêtu du manteau noir du mâle
De cette chose si voyante qu’elle en devient désuète.


Après... je ne sais pas si l'effet est réussi.
L'idée, c'est un type qui était habillé du tabard blanc d'un chevalier en quête. Mais le blanc, c'est salissant. La quête aussi. Il fini donc 1- Noir comme la nuit 2- Le cœur dans un état à peu près équivalent 3- porteur du Graal (la pureté retrouvée) et en même temps totalement tâché du sang divin. Et une tâche de rouge vermillon pur sur des fringues en blanc boueux/noir...

Mettons que je cherche autre chose. Dans ce cas je casse totalement l'effet miroir? Ou alors j'essye de trouver une forme un peu plus fine?