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Arbre

Le Temps des Rêves

Avatar de Gynoïde Gynoïde Mode Lecture - Citer - 28/07/2011 13:18:46

Je parlerais bien de Garion et de ses acolytes, (ou même de bichons ^^) pendant des heures, mais cela ne servirait qu'à remuer le couteau dans la plaie. Que faire de nos vie quand une telle saga est finie ? Qu'on se retrouve subitement abandonné, avec plus aucun volume auquel se raccrocher ? Et surtout quand on sent s'insinuer en soi la terrible impression que plus rien ne sera aussi bien ?

Rassurez-vous j'ai survécu, le temps étant pour ce genre de mal, la pommade la plus efficace, même s'il n'efface pas les cicatrices.

Alors on continue son chemin, et un jour on fini par être récompensé.

Ou carrément scotché.

C'est ce qui m'est arrivé ces derniers jours avec La Horde du Contrevent de Alain Damasio.

Un peu science-fiction, un peu fantasy, un peu... non, totalement fantastique ce roman en un seul tome, a reçu le Grand Prix de l'Imaginaire 2006... Et on comprend facilement pourquoi.

Si on accepte de passer outre les explications fastidieuses des hypothèses théoriques des personnages, et qu'on accepte d'attendre la définition des termes techniques dû à ce monde complètement réinventé et donc très différent du notre, ce livre nous transporte de la tête aux pieds dans cet univers où le vent souffle sans arrêt dans la même direction.

Et nous aussi, nous finissons par ne vouloir qu'une chose : comprendre.
Et c'est déjà trop tard, nous accompagnons totalement les héros, souffrons avec eux, controns avec eux, et partageons leur quête : atteindre le bout du monde, l'extrême-amont.

L'histoire, la disposition particulière du livre (je laisse la surprise), la profondeur de mon immersion...
Vraiment je vous le conseille de tout coeur. Ça vaut vraiment le coup de patauger au début.



Pour ceux qui veulent plus de concret, voici un site (attention) très détaillé, avec même une bande annonce ! Mais je ne vous la conseille pas avant d'avoir lu le livre.
Et je viens de découvrir qu'il en est sorti un CD audio.
www.lahordeducontrevent.org/resume.html


Un livre-Univers dans toute sa splendeur, donc.
A bon lecteur salut !

Clin d'oeil

Avatar de Wensaïlie Wensaïlie Mode Lecture - Citer - 19/04/2012 20:30:16

j'aime énormément (en cours de lecture).
Caracole est juste génial.

Je recopierais sa théorie sur la création de l'Univers ici, parce que je la trouve très intéressante!

Avatar de Lune Lune Mode Lecture - Citer - 20/04/2012 14:38:45

L'ai commencé aujourd'hui. Très intriguée Clin d'oeil

Avatar de Lune Lune Mode Lecture - Citer - 23/04/2012 21:58:18

L'ai fini aujourd'hui. Voilà. Un peu scotchée. Positivement et négativement.

Petite critique (très) décousue :

C'est très difficile de critiquer sans spoiler. L'idée est géniale, sublime, détonante ! L'Univers aussi, les réflexions proposées, les connaissances de ce monde particulier, tout ce que l'on découvre peu à peu au fil du livre (ce qui tient terriblement en haleine !!) aussi bien au niveau de certains personnages, que de l'essence des choses et du monde, que du (des?) but(s) premier(s) de la Horde : l'Extreme-Amont et les trois dernières formes du vent. Mais de grosses déceptions aussi, de la perplexité, (je censure les exemples pour les futurs lecteurs) face à des incohérences majeures, des absences d’éléments important à la compréhension, des éléments qui ont du potentiel mais qui ne sont pas traités au bout et qui retombent lamentablement (à mon avis!). En ce qui concerne la fin, c'est une fin possible (et finalement annoncée depuis longtemps et plutôt prévisible) mais je trouve qu'elle n'a pas de force. Elle aurait pu être magique, terrible ! Pour moi elle ne l'a pas été par manque de puissance, je trouve que l'auteur n'a pas assumé son parti-pris, au delà du fait qu'il me "plaise" ou non. Idem pour toute la partie "spirituelle" où la Horde cherche à comprendre l'essence de leur monde. J'ai été enchantée par les propositions de Caracole sur la théorie de l'univers, à l'affut de tout ce que pouvait dire Oroshi, notamment dans la compréhension du vif et des chromes, mais j'ai été déçue par la manifestation finale, comme s'il manquait quelque chose, un bout, une fin. Cela dit, l'auteur explique superbement bien certains concepts, il manie le langage avec panache, c'est savoureux ! Il y a un certain décalage entre les parties "action" et les parties "réflexions", ce qui je pense peut pousser à sauter certains passages selon ses préférences. J'ai fait corps avec le Vent, essence de toute chose dans ce monde, c'est entrer dans un autre espace-temps, même si on peut faire des analogies avec le notre, mais je suis restée sur ma fin. Enchantée aussi par la manière dont s'exprime Caracole (et Gorgoth et les autres), par l'écriture du vent (j'aurais aimé que l'auteur nous oblige à apprendre à s'en servir), par toutes les réflexions que propose le livre sur la quête, collective et personnelle, la maturité ("Furvent, ceux qui vont murir te saluent!"Clin d'oeil le sens profond des choses (ou son absence...), le chaos, l'essence, la liberté, l'union, la force du groupe, les liens, le pouvoir de la persévérance, la solitude, la foi ...

Voilà. Absolument mitigée. Enchantée tout de même. Je ne relirais pas les 700 pages de ce bouquin mais les pages de citations que j'en ai tirées et quelques souvenirs puissants sur de belles images et des réflexions, oui.

Avatar de poulix poulix Mode Lecture - Citer - 24/04/2012 00:56:44

Il va falloir que je le lise...

Avatar de Wensaïlie Wensaïlie Mode Lecture - Citer - 02/05/2012 22:15:16

moi c'est toujours en cours alors je lis pas la critique de lune, de peur de spoiler ... mais j'ai le suspens intense sur Carac T.T

Avatar de Wensaïlie Wensaïlie Mode Lecture - Citer - 22/05/2012 22:24:43

J'ai fini ! et j'aurais énormément à dire ! Mais je vais laisser décanter mon admiration-stress-déception et surtout dépression pour revenir plus tard Grand Sourire
Sans entrer dans le détail, je suis plutôt d'accord avec Lune, même si aucun élément ne m'a laissée "incomprise", c'est plutôt beaucoup de détails apportés de temps en temps et peu approfondis et parfois oubliés qui font les "incompréhensions".
bon finalement je suis partie...

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Après je salue la bravoure de ce style d'écriture, notamment pour les personnages de Caracole, Golgoth et un ou deux autres mais qui parlent moins souvent. Je salue les différences de caractères de chacun, mais parfois j’ai noté que les signes qui précédaient les paragraphes n’étaient pas les bons (ça aide pas à comprendre ^^). Les capacités et connaissances de tous étant très fragmentés et bien réparties : machin fait ça, bidule ci, ça aide aussi a reconnaître les personnages. Par contre les surnoms (petite Source, la Lueur …) faut du temps parfois pour comprendre à qui ils s’appliquent. Les relations entre les personnages sont bien étudiés, quelques uns se distinguent : Pietro, pour sa recherche de noblesse légitime, Caracole, parce que c’est Caracole (son nom suffit), Golgoth, pour son attitude vraiment peu habituelle, et Oroshi, par le fait que l’auteur à chaque fois s’appesantit délicatement sur ses descriptions, histoire de dire : « hé ho, celle là retenait là, vous aurez besoin d’elle » !
Par contre je trouve que l'histoire est menée de manière très étrange et parfois maladroite, des fois même on se demande si il n’a pas coupé dans le vif (ha ha) certains passages parce que 700 pages, c’étaient déjà beaucoup… comme il y a quelques lecteurs ici moi je donne les exemples : un des hordiers voit sa mort dans la flaque (flaqui flaquo) de Lapsane, touché par une îloméduse. Cette mort surviens quelques pages plus tard mais on ne l’apprend qu’ensuite, par procuration, alors que Pietro, leur petit Prince au grand cœur, demande comment ils n’ont pas pu remarquer qu’un des hordiers manqués… bali balo, tombé à l’eau ! De même à d’autres reprises. Quand il y a de l’action soit il fait une ellipse et la raconte à postériori (la remonté du fleuvent par Golgoth, on ne la comprend que peu à peu pendant que Caracole joute contre un glaçon avec des mots), la mort que je cite au dessus etc… sinon, il découpe l’action entre la narration de chacun des personnages, ce qui rend la chose à la fois intéressante : certains comprennent plus que d’autres ce qu’il se passe, et à la fois terriblement incompréhensible et frustrante : parce que d’autres ne pige vraiment que dalle, voir se méprenne, et ça devient difficile à suivre.
Côté suspens … en réalité il n’y en a pas. La fin se devine assez facilement, mais même les secrets des quelques personnages qui en ont, ils sont annoncés bien avant que les héros ne les découvrent vraiment. Tout le monde me disait « Mais il (allait je suis sympa je ne cite pas le nom, mais ceux qui savent comprendront) a un autre secret, bien plus important, tu comprends à la fin ». Sauf que (personnellement en tout cas), son secret et dévoilé pour une première partie lors du voyage sur la barque des Fréoles et ensuite dans le passage avec le Corroyeur. Que notre cher ? à l’envers était de la poursuite, ce n’était pas devinable (tout le monde était potentiellement traître), mais le fait qu’il soit un chrone doué d’une intelligence propre, ça quand même, l’hypothèse était facile à faire !
Pour les éléments inexploités, ça c’est certain : à travers tout le livre, l’auteur aurait l’occasion (enfin, moi c’est ce que je cherche dans un livre) de nous faire ressentir des sentiments forts, de mettre les personnages dans des situations compliquées, mais à chaque fois il évite la confrontation (j’aurais aimé connaître la réaction de Gogo quand Caracole revient de la tour d’Aer, sûrement en disant « Salut ! Je reviens de mes vacances, je vous ais fait perdre, à cause de moi vous devez faire une révolution – dont on n’entend pas parler d’ailleurs, mais surtout accueillez moi comme il se doit ! » ) et il préfère la théorisation : montagne et montagne d’explications pour dire pourquoi le combat se déroule ainsi etc… ce qui est cool c’est que lorsque trois se battent, les autres ont le temps et la lucidité (bon Oroshi ok, mais c’est une maniaque) de réfléchir à l’action des autres et même d’expliquer à ceux qui ne comprennent qu’ils utilisent tels ou tels pouvoirs des mots, du vent etc… chapeau. Le seul moment vraiment fort du livre, où il exploite à fond ses donnés et sa narration, c’est Norska. Là, c’est l’horreur absolue (en tout cas pour moi), la puissance de ce passage et son horreur est géniale. C’est à ce moment là que les ellipses deviennent terribles, lorsque les personnages disparaissent un par un, entre ceux qui meurent pour rien, et ceux qui se sacrifie, ceux qui savent qu’ils vont mourir… bref la grosse catastrophe. Personnellement, ça m’a énormément touché de voir le groupe se dissoudre peu à peu et chacun tombé d’épuisement ou dans la folie (le Fauconnier m’a donné la nausée). Après trente ans de vie commune en arriver là… c’est juste infâme (que plus personne ne vienne dire que je suis horrible avec mes persos : au moins ils ne meurent pas pour rien ! ). Quand à ? à l’envers, qui répète sans cesse à Sov (le scribe du groupe, qui considère ? à l’envers comme son meilleur ami, même si techniquement les sentiments ne sont pas réciproques) « Demain je vais mourir » et qui vient lui faire ses adieux… non là c’était trop. Surtout d’utiliser Sov : le seul avec Golgoth et Pietro qui sente la Horde et tisse ses liens. Je me suis beaucoup reconnue dans ce personnage par sa manière d’aborder ses relations avec les autres (même s’il lui manque juste de savoir se détacher de ses liens qu’il créait pour atteindre ce que je considère comme l’idéal sentimentaliste au niveau des relations). C’est ensuite que tout dégénère, après Norska. La narration devient longue, Oroshi nous assomme d’explication de derniers moments. Le truc de récupérer les vifs, c’est une bonne idée, mais ça devient un peu facile, et hop tu meurs je t’aspire… l’idée est bonne mais devient carrément absurde, tout comme le reste de la fin (alors déjà que leur quête était dérisoire… enfin comme dit Pietro : « l’important c’est pas le but, c’est tout ce que nous avons traversé »). Entre ceux qui partent galoper sur les chevaux et ceux qui se suicident volontairement ou non… hého ! il en restait huit, ils étaient pas tous obligé d’en finir comme ça ! Pourquoi seul Sov pourrait atteindre la fin ? Moi la seule question qui me reste c’est : est-ce qu’Oroshi savait qu’il n’y avait pas d’extrême amont parce qu’ils étaient revenus à leur point de départ ? En tout cas, il paraît ironique que la quête de Sov soit « Comment être vivant ? Pourquoi je contre ? » et qu’il soit le seul à comprendre la vérité. C’est même terrible, est-ce que ça signifie que tout est vain ou que la quête seule compte ? C’est vraiment dommage de ne pas connaître sa réaction face à la conclusion du livre. Et je trouve horrible que son défi personnelle soit la solitude vu le personnage, c’était vraiment bien joué ça aussi (dans l’horreur que ça provoque, par compassion pour le perso), mais ça arrive à un moment où on est dans un tel état d’abrutissement –finalement comme si nous aussi on était seul, que c’est un peu plombé. Après tout il est au fond du trou (où en haut de la falaise), alors il ne peut rien lui arriver de pire ^^.
Sinon pour repartir dans les compliments, l’inventions de ces décors, des ces objets, faunes et flores est vraiment géniale, et il a eu le génie de savoir exprimer des théories complexe grâce au mot « Vent », et de faire tortiller nos cerveaux (cervents, tout ça c’est du vent !) sur des réflexions sur les relations, ou le but d’une vie… fort intéressante et qui s’approche beaucoup de sujets auxquels je réfléchis aussi (avec des ami(e)s qui se reconnaîtrons :p), donc au moins merci d’avoir su dire ce qui nous brûlait les lèvres mais n’arrivaient pas à s’exprimer.

La 7ème forme est le vent vertical. Bizarre étant donné qu’ils connaissent les tourbillons (donc le vent monte forcément non ?). De plus s’ils ont des bases de mécaniques des fluides (Oroshi) pourquoi ne savent-ils pas que le vent se créait par différence de pression dans l’air (pour simplifier l’affaire ?). La huitième je suis pas certaine de l’avoir pigée (un truc sur les relations etc…) elle a l’air plutôt inutile mais permet d’y opposer la neuvième, qui est l’abattement. Sauf que c’est bien joli mais les autres sont trop physiques à mon goût pour donner l’appellation de vent à ces deux principes. Il aurait pu utiliser le vif (affaiblissement, maladie…) pour expliquer ça. C’est la seul fois où le mot vent ne résout pas le problème à mon sens. Et pour moi la neuvième semble plutôt être la réalisation des pires fantasmes/cauchemars de chacun qu’un simple et véritable sentiment interne. La neuvième forme de vent serait alors un vent hallucinatoire je ne sais pas (plein de chrone empoisonnés, tels des miasmes ?). Enfin bref, je trouve que les trois dernières formes du vent ne sont pas logiques. Les deux dernières (les liens et la contre-quête, l’abattement et la mort interne –il meurt lentement celui qui…) s’expliqueraient plus par leur vécu : la huitième les trente ans de contre ensemble, et la neuvième chacun la ressent un jour où l’autre, alors pourquoi l’appeler vent ? pourquoi appelle-t-elle ces défis suicidaires ? borf.


Voilà, donc plus rapidement : très bien, très intéressant, pleins de concepts à réfléchir, des personnages originaux et inspirés, mais pour moi une narration un peu trop façon « exposé » qui manque parfois de fluidité et qui n’utilise pas les différents points de vue pour rendre l’histoire plus intéressante (à part nous frustrer pour nous raconter des trucs inutiles pendant que les autres se font venter-massacrer-piéger). Une pré-fin géniale et une fin complètement absurdissante, qui laisse beaucoup de questions à l’esprit (notamment sur la légitimité et la logique de cette fin).

Avatar de Gynoïde Gynoïde Mode Lecture - Citer - 23/05/2012 20:14:00

Je ne suis plus sûre d'avoir lu ce livre maintenant... Hein ?

Avatar de Wensaïlie Wensaïlie Mode Lecture - Citer - 23/05/2012 20:15:34

Désolée, il fallait que ça sorte

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J'ai oublié de dire que le fait que Gogo s'obstine à appelé les Hordiers mort dans les 100 dernières pages, c'est tout bonnement affreux. Comme s'il réveillait les morts ^^

Avatar de naniquolas naniquolas Mode Lecture - Citer - 23/05/2012 23:14:03

globalement je suis assez d'accord, surtout pour les dernières formes de vent, sauf que la fin ne m'a pas tant déçu que ça, pour moi ça correspondait à une sorte d'évaporation de la horde qui s'inscrivait dans la logique de ce que l'auteur annonce depuis déjà un moment.
Pour la poursuite, je n'ai toujours pas bien compris ce que c'était au final.

Avatar de Lune Lune Mode Lecture - Citer - 24/05/2012 09:47:01

Suis aussi d'accord avec Wen. Perso, la poursuite, j'ai compris que c'était des gens qui s'amusaient à mettre des batons dans les roues de la Horde pour voir s'ils étaient assez résistants ^^

Avatar de Wensaïlie Wensaïlie Mode Lecture - Citer - 24/05/2012 14:13:54

Moi j'ai compris que c'était ceux contre les Hordes qui l'envoyait, dans le but de leur mettre des bâtons dans les roues, ou pour tester les résistances, ou pour entraîner leur soldat, ou pour rendre vivante la légende. Des mecs qui s'ennuient quoi ^^

Avatar de Lune Lune Mode Lecture - Citer - 24/05/2012 16:19:22

D'toute façon, les Hommes s'ennuient, z'ont toujours besoin d'inventer des trucs inutiles ^^

Avatar de Wensaïlie Wensaïlie Mode Lecture - Citer - 18/06/2012 19:14:34

Je tiens a vous faire partager les passages qui m'ont marqué parce qu'intéressants dans leur théorie :
En secret des spoiler pour les non-lecteurs !

L’utilité d’une quête :
"Moi je voudrais connaître la neuvième forme du vent, l'ultime. Et mourir après, en sachant. L'origine c'est comme pour les sources des fleuves : quand tu la découvres, tu es toujours déçu!" (Coriolis page 634)" (débat de poulix : faut-il tout savoir? dans philo il me semble)

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(c'est d'ailleurs suivi du lapsus révélateur: " le vent vient de la terre, il en sort comme la lave des volcans"...)


Le respect du silence :
"Voilà comment Golgoth est devenu notre traceur. On peut penser ce qu'on veut de lui après ça. Que c'est un assassin, qu'il est fou, ce qu'on veut. Moi, je le respecte. Je n’ai pas été formé à Ker Derban, je n’ai pas été arraché à mes parents à l’âge de cinq ans, on ne m’a pas musclé les cuisses en les frappant à la barre de fer. Je n’ai pas vu mon frère mourir devant moi, tué par la rigueur inepte de mon père. Je ne sais pas qui je serais à sa place. Si même je serais là. je ne lui demande pas qu’il me tape sur l’épaule quand je rame derrière lui. Je ne lui demanderais jamais rien. Qu’il soit vivant me suffit » (Pietro, page 624)

La théorie du caillouvent par Caracole :
« Le mouvement crée la matière ! Le torrent fabrique sa berge. Il fait des rochers parmi lesquels il coule ! Le poisson, croyez-moi, n’est qu’un peu d’eau enturbannée… […] vous voyez ce feu ? ces éclats de roche qui le protègent ? Eh bien, ils sont traversés d’un même fluide, de la même eau invisible et mobile qui gonfle les navires tandis qu’elle sue notre patience et nos rêves. La roche n’est que du feu recourbé, pris dans des croûtes d’ombre. Et le feu à son tour a l’étoffe du vent, dans le miracle de ses vitesses, de ce qu’il prend et s’associe, de ce qu’il meut et laisse au calme, parce qu’aucune vie – écoutez ce secret – aucune vie ne tient qui n’a pour elle la paix des formes et un sol assez constant. Steppe le sait : le buis même flambe secrètement. Les pierres – pour peu qu’on ait ce cran : les regarde – vibrent. [...] Elles tiennent court la bride de leur vent pour qu’ils circulent, s’encerclent serrés et laissent intacte la forme fixe qu’elles se sont choisies. […] Quelle tension terrible pour ne pas fluer, devenir eau, prendre feu ! » (Caracole page 624 et 623)

On ne voit pas ce qu’on ne sait pas chercher :
« La horde a toujours eu un autre rapport au vent… C’est ce rapport qui rendra capable de repérer les neuf formes du vent là où les Fréoles pourraient explorer la terre entière, dans toutes ses largeurs, sans y rien découvrir ! […] Mais au fond, ce trace ne serait à rien [il parle de cartes]. Ce qui compte, c’est l’espace entre les points, là où aucune carte ne peut plus vous guider. » (Leordan, p. 548)

Bon il y a l’histoire de gérer le vent dans son métabolisme (laminaire – temps perçus par nous autres incultes, et vortex : temps qu’on pourrait se donner en faisant pas mal de yoga ^^ …) pour bouger « dans des secondes plus longues » que les notres, pages 513-515 mais je vais pas tout taper alors à vos livres ! Notez aussi la BD phenomenum, au graphique agréable, à la narration un peu longue (c’est toujours un des héros qui raconte) mais qui traite aussi de savoir gérer la vitesse de son métabolisme pour accélérer ou ralentir son temps, et donc décaler sa vitesse par rapport à celle des autres.

Le poids du savoir :
« Pfffuitt…. Ça doit pas être toujours drôle d’être Caracole… » (Larco, page 180).
« … tu devines pourquoi nous expulsons autant de brins de vif [traduire par essence vitale chargée de nos futurs probables, de nos passés et de nos présents, de nos souvenirs etc… bref une énergie qui résumerait votre être, mais pour mieux comprendre, lire le livre] ici, dans Norska [traduire par chaîne de montagne pire que l’Everest sur le Kilimanjaro au pôle Sud]. […] J’imagine qu’on se purifie, qu’on abandonne certains devenirs pour se recentrer sur notre quête intime, afin de survivre. » (Oroshi page 180)

Bon évidemment la relation Caracole/Sov m’a profondément intéressée à partir de ce point

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évidemment puisque Sov considère Carac comme son meilleur ami, mais Carac n’a pas la faculté/volonté de ressentir de tels sentiments et le décalage que cela crée est perturbant et très triste pour Sov. Le fait que Carac, mais je l’ai déjà dit, insiste sur sa mort à venir et le dit sans cesse à Sov est plus qu’horrible à mes yeux ^^


Le lien de l'amitié

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« La solitude n’existe pas. Nul n’a jamais été seul pour naître. La solitude est cette ombre que projette la fatigue du lien chez qui ne parvient plus à avancer peuplé de ceux qu’il a aimés, qu’importe ce qui lui a été rendu. Alors j’ai avancé peuplé, avec ma horde aux boyaux, les vifs à un pas et une certitude : l’écroulement de toutes les structures qui m’avaient porté jusqu’ici – la recherche de l’origine du vent, les neuf formes, l’Extrême-Amont, les valeurs et les codes de ma Horde – ne m’enlevait pas, ne pourrait jamais m’arracher, pas même par leur mort, ce qui ne dépendait, authentiquement, que de moi : l’amour enfantin qui me nouait à eux . » (dernière pages, Sov)

Avatar de Wensaïlie Wensaïlie Mode Lecture - Citer - 11/11/2012 08:06:10

Aujourd'hui à la maison il y a 1+1+2+2 = 6 livres de la Horde présents ^^ C'est plutôt un beau rassemblement non?

Il s'explique par le fait qu'hier aux Utopiales nous avons croisé... Alain Damasio ! C'était vraiment super intéressant ! Il était super sympa. En lisant le livre j'avais une vision de lui comme quelqu'un d'un peu froid ou hautain, un peu sec, une sorte de professeur d'université super calé en littérature qui le sait et le fait sentir... mais en fait pas du tout ! déjà il n'a pas mes 70 ans imaginaires mais 40 ans, il est très chaleureux, simple, on a discuté de l'asso avec lui (et oui, on lui a même laissé l'adresse du site !) on lui a raconté ce qu'on faisait, il nous a dit que nous étions des "mutants" d'écrire de la poésie à notre âge, que c'était pas courant mais très bien, on a parlé du débat "style-message" et Damasio a dit que pour lui on pouvait être parfait en poésie, dans le style et quand je lui ai dit que j'écrivais des romans plus pour le message et que le style c'était difficile de le rendre parfait sans y passer une vie, il a approuver et nous a fait un petit discours sur l'importance de la qualité de l'utilisation des mots....
Ensuite on a parlé du livre, Nani lui a dit qu'il trouvait la scène de la joute orale fantastique, et qu'on se demandait s'il avait mis du temps pour la faire. En fait il avait préparé ses listes de mots et du coup à écrire c'était plutôt rapide. Par contre les scènes sentimentales (l'arrivée à Camp Boban) elles, étaient vraiment difficile.
On s'est quitté sur mon "Les tirades de Golgoth sont géniales" et il a répondu qu'il s'amusait bien à les faire, mais que c'était un travail monstre, car écrire juste dix lignes ça allait mais ensuite, corriger et peaufiner un tel texte, c'était vraiment long (mais ça avait l'air de l'amuser)

ensuite on est parti parce qu'il devait finir de signer la longue queue derrière nous en 1/2 heure avant d'aller manger Petit Sourire (et que ça faisait déjà 1/2 heure qu'on était avec lui ^^)