Retour à la conversation
Arbre

Le Temps des Rêves

Je tiens a vous faire partager les passages qui m'ont marqué parce qu'intéressants dans leur théorie :
En secret des spoiler pour les non-lecteurs !

L’utilité d’une quête :
"Moi je voudrais connaître la neuvième forme du vent, l'ultime. Et mourir après, en sachant. L'origine c'est comme pour les sources des fleuves : quand tu la découvres, tu es toujours déçu!" (Coriolis page 634)" (débat de poulix : faut-il tout savoir? dans philo il me semble)

Spoiler - Afficher

(c'est d'ailleurs suivi du lapsus révélateur: " le vent vient de la terre, il en sort comme la lave des volcans"...)


Le respect du silence :
"Voilà comment Golgoth est devenu notre traceur. On peut penser ce qu'on veut de lui après ça. Que c'est un assassin, qu'il est fou, ce qu'on veut. Moi, je le respecte. Je n’ai pas été formé à Ker Derban, je n’ai pas été arraché à mes parents à l’âge de cinq ans, on ne m’a pas musclé les cuisses en les frappant à la barre de fer. Je n’ai pas vu mon frère mourir devant moi, tué par la rigueur inepte de mon père. Je ne sais pas qui je serais à sa place. Si même je serais là. je ne lui demande pas qu’il me tape sur l’épaule quand je rame derrière lui. Je ne lui demanderais jamais rien. Qu’il soit vivant me suffit » (Pietro, page 624)

La théorie du caillouvent par Caracole :
« Le mouvement crée la matière ! Le torrent fabrique sa berge. Il fait des rochers parmi lesquels il coule ! Le poisson, croyez-moi, n’est qu’un peu d’eau enturbannée… […] vous voyez ce feu ? ces éclats de roche qui le protègent ? Eh bien, ils sont traversés d’un même fluide, de la même eau invisible et mobile qui gonfle les navires tandis qu’elle sue notre patience et nos rêves. La roche n’est que du feu recourbé, pris dans des croûtes d’ombre. Et le feu à son tour a l’étoffe du vent, dans le miracle de ses vitesses, de ce qu’il prend et s’associe, de ce qu’il meut et laisse au calme, parce qu’aucune vie – écoutez ce secret – aucune vie ne tient qui n’a pour elle la paix des formes et un sol assez constant. Steppe le sait : le buis même flambe secrètement. Les pierres – pour peu qu’on ait ce cran : les regarde – vibrent. [...] Elles tiennent court la bride de leur vent pour qu’ils circulent, s’encerclent serrés et laissent intacte la forme fixe qu’elles se sont choisies. […] Quelle tension terrible pour ne pas fluer, devenir eau, prendre feu ! » (Caracole page 624 et 623)

On ne voit pas ce qu’on ne sait pas chercher :
« La horde a toujours eu un autre rapport au vent… C’est ce rapport qui rendra capable de repérer les neuf formes du vent là où les Fréoles pourraient explorer la terre entière, dans toutes ses largeurs, sans y rien découvrir ! […] Mais au fond, ce trace ne serait à rien [il parle de cartes]. Ce qui compte, c’est l’espace entre les points, là où aucune carte ne peut plus vous guider. » (Leordan, p. 548)

Bon il y a l’histoire de gérer le vent dans son métabolisme (laminaire – temps perçus par nous autres incultes, et vortex : temps qu’on pourrait se donner en faisant pas mal de yoga ^^ …) pour bouger « dans des secondes plus longues » que les notres, pages 513-515 mais je vais pas tout taper alors à vos livres ! Notez aussi la BD phenomenum, au graphique agréable, à la narration un peu longue (c’est toujours un des héros qui raconte) mais qui traite aussi de savoir gérer la vitesse de son métabolisme pour accélérer ou ralentir son temps, et donc décaler sa vitesse par rapport à celle des autres.

Le poids du savoir :
« Pfffuitt…. Ça doit pas être toujours drôle d’être Caracole… » (Larco, page 180).
« … tu devines pourquoi nous expulsons autant de brins de vif [traduire par essence vitale chargée de nos futurs probables, de nos passés et de nos présents, de nos souvenirs etc… bref une énergie qui résumerait votre être, mais pour mieux comprendre, lire le livre] ici, dans Norska [traduire par chaîne de montagne pire que l’Everest sur le Kilimanjaro au pôle Sud]. […] J’imagine qu’on se purifie, qu’on abandonne certains devenirs pour se recentrer sur notre quête intime, afin de survivre. » (Oroshi page 180)

Bon évidemment la relation Caracole/Sov m’a profondément intéressée à partir de ce point

Spoiler - Afficher

évidemment puisque Sov considère Carac comme son meilleur ami, mais Carac n’a pas la faculté/volonté de ressentir de tels sentiments et le décalage que cela crée est perturbant et très triste pour Sov. Le fait que Carac, mais je l’ai déjà dit, insiste sur sa mort à venir et le dit sans cesse à Sov est plus qu’horrible à mes yeux ^^


Le lien de l'amitié

Spoiler - Afficher

« La solitude n’existe pas. Nul n’a jamais été seul pour naître. La solitude est cette ombre que projette la fatigue du lien chez qui ne parvient plus à avancer peuplé de ceux qu’il a aimés, qu’importe ce qui lui a été rendu. Alors j’ai avancé peuplé, avec ma horde aux boyaux, les vifs à un pas et une certitude : l’écroulement de toutes les structures qui m’avaient porté jusqu’ici – la recherche de l’origine du vent, les neuf formes, l’Extrême-Amont, les valeurs et les codes de ma Horde – ne m’enlevait pas, ne pourrait jamais m’arracher, pas même par leur mort, ce qui ne dépendait, authentiquement, que de moi : l’amour enfantin qui me nouait à eux . » (dernière pages, Sov)