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Arbre

Le Temps des Rêves

Avatar de asso asso Mode Lecture - Citer - 30/03/2011 16:44:59

Message de Butterfly (2011)

Quand mon esprit arrêtera-t-il de tourner sans cesse ? Constamment, des liens se font, entre deux idées, deux mots, deux pensées. Toujours je pense à quelque chose, parfois même deux à la foi. Jamais ne je pense à rien ou très rarement à l’instant présent, ce que je récent. Beaucoup, je pense, me diront que c’est une chance. Mais ils ne savent pas ce que c’est. Jamais mes pensées ne s’arrêtent, même quand je suis fatiguée. Si seulement il y avait un bouton « off » ! Je n’arrive de toute façon pas à imaginer une chose pareille ; que mes pensées puissent se poser, une idée (encore une) folle ! Je suis née ainsi, jamais je ne saurais quelle impression cela fait. Cela doit tout de même être agréable.

Réponse de Lune

C'est agréable, effectivement. Surtout quant on vit ce que tu décris et qu'après des années d'efforts on arrive par instants à commencer à ne pas penser et à être là tout simplement...

Tout est possible...

Réponse de Naniquolas

et même rien...

Ne pas penser... c'est merveilleux, c'est paisible, reposant, et pourtant je trouve ça effrayant parfois. Mais jamais sur le moment.

Réponse de Wensaïlie


Moi je ne le supporte pas (de ne pas penser), c'est pour ça que je n'ai jamais réussit le Yoga (je faisais l'intrigue des étoiles pendant le salut au Soleil) ou le Tai Chi (idem)

Par contre je suis d'accord que quand c'est trop (penser) c'est fatiguant...

Avatar de Contraste Contraste Mode Lecture - Citer - 19/04/2011 21:56:10


Je ne sais pas comment vous faites, pour ne pas penser, car je suis dans la même situation que Butterfly. Infernal, hein ?
Dis moi Wen, toi c'est volontaire ? Ou involontaire mais ça te convient ?

Avatar de Wensaïlie Wensaïlie Mode Lecture - Citer - 19/04/2011 22:01:50

Ben en fait tu fais le vide dans ta tête et tu te concentres sur rien, et quand tu te concentres bien ça peut marcher. En fait quand tu ne penses pas tu penses, mais de manière inconsciente, et pas de choses importantes, ni de petit rien, en fait c'est un peu comme penser l'instant présent.... (c'est difficile d'expliquer comment c'est de ne pas penser). Enfin quand tu as un bon professeur tu peux y arriver. Mais comme je l'ai dit moi j'y arrive deux seconde et après boum badaboum je retombe dans le délice de l'ouragan infernal des milles idées à la fois !

Avatar de Contraste Contraste Mode Lecture - Citer - 19/04/2011 22:17:38

^^ alors dans ce cas, il m'arrive de "ne pas penser" quelques fois. Mais souvent, je suis dans l'ouragan que je le veuille ou non ! La prochaine fois que ça m'incommodera, j'essayerai ce que tu viens de me dire.
( L'ouragan, ça a marqué...)

Avatar de reutty reutty Mode Lecture - Citer - 20/04/2011 00:17:39

Je pense que si on prenait le temps de se concentrer sur une seule chose, et une seule, par exemple sa respiration, notre esprit éviterait de vagabonder et avoir un aspect aussi négatif. La pensée, on ne peut pas l'arrêter. C'est comme un filet d'eau de rivière. Par contre, on peut se poser sur la berge et regarder le flot couler. Ce qui est tout de suite plus apaisant, moins stressant

Avatar de UnAutreLapin UnAutreLapin Mode Lecture - Citer - 20/04/2011 01:01:26

Et si...
Et si, pour éviter deux secondes de se laisser embarquer par le flot du temps, on reste à observer le vivant.

Celui qui braille de toutes ses forces dans la tête. Ok, celui-là je le connais. Du moins je vis avec. Il est fourbus de rouages, de mécaniques et d'idées tordues. Projets de futur. Analyse du présent. Calcul des hypothèses du temps. Horlogerie de ma calculatrice intérieure.
Celui qui, derrière les neurones possède aussi un corps. Drôle d'entendre son cœur, de sentir la tension le long des veines, de compter ses propres os, de voir comment poussent les poils de la main...
Celui qui me parle. Il m'assène des idées comme autant de coups de gourdin. Mais pas les miennes. Et comme si ce n'était pas suffisant, des pensées qui ne vont pas dans le sens de ma propre pensée.
Celui qui, derrière tout ça, me rabâche des choses connues, apprises, ou bien encore tatouées au fer rouge de la culture. Il essaye de me souffler sans fin que penser de mes propres neurones et de ceux d'autrui.
Celui qui essaye de me raconter des histoires, à chaque instant, pour me distraire ou pour m'apprendre. J'aime l'écouter. Il est moins chiant que l’analyste.
Celui qui regarde passer les gens. Il observe, scrute, cherche, l'animal!Les yeux sont vifs, fuyant ou prédateurs. J'observe la jungle.
Celui qui bat et se serre. Toujours. A chaque minute. Il me fait vivre, me pousse à suivre sa dictature du bon, du beau. Je le hais. Il me laisse, à chaque seconde, l'impression d'être câliné et d'être trop loin. Je l'aime. Mélange hormonal des souvenirs et du désir.
Celui qui voit le monde. Les pierres qui poussent et les arbres immobiles. La matière d'un espace et la couler de la nuit. Les créations de l'homme faites jardin, pavé ou désert. Les idées farfelues d'un divin ou d'un autre, en larmes d'océan.

Celui qui au final regarde le ciel, après s'être abreuvé jusqu'à plus soif de tant de pensées. Ce petit bout, là, entre les nuages... Il est bleu. Pas un morceau de ciel, pas des atomes d'azote et d'oxygène excités de photons. Pas une onde. Pas un mélange de cobalt et d'ultramarine. Pas le reflet d'un regard. Pas une couleur de papier peint. Pas la chute (un peu nulle) d'un mauvais jeu de mot. Pas une couleur vue dans un film. Pas un élément de langage expliquant un concept. Pas une des résultantes de l'effet Doppler appliquée à un signal lumineux. Pas la couleur de la police à appliquer en haut d'un rapport.

Bleu.
Juste... "Bleu".

Et c'est tout.

PS : je dis ça, mais dernièrement, j'arrive pas forcément à éliminer toutes les pensées. Saleté d'hormones ^^

Avatar de poulix poulix Mode Lecture - Citer - 25/04/2011 13:10:42

Je suis assez d'accord avec l'idée de la berge de la rivière. Laisser couler l'eau et essayer, de temps à autre, de se contenter de la regarder. Admettre qu'on ne peut pas la maîtriser et que la vie est une rivière (pas un long fleuve tranquille hein ^^) par laquelle il faut accepter de se laisser emporter.
Il ne s'agit ni d'être indifférent à la vie, aux évènements et aux pensées ni de tout accepter au nom de la fatalité. Il s'agit d'apprendre le lâcher prise aux moments où notre force se fait trop faible.

Je ne veux pas cesser de penser même si c'est parfois fatiguant. Oui, je suis une spécialiste de la quadruple pensée et tout particulièrement en ce moment. J'ai longtemps réussi à instaurer des barrières, des cloisonnements dans mon esprit : "ça, tu y penseras plus tard"... et bien parfois, il faut bien admettre que les barrières s'effritent un peu. Ca a ses avantages et ses inconvénients.
Je ne veux pas cesser de penser mais j'aime prendre le temps de vraiment penser. Me centrer sur une chose, quelle qu'elle soit. L'écriture est un moyen je crois. Quand j'écris, je ne pense qu'à ce que j'écris. La nature aussi. Quand tu es seul au pied d'un arbre, qu'il n'y a rien d'autre à faire que d'attendre, la pensée s'ouvre. Ca ne veut pas dire que tu ne penses qu'à "être au pied de l'arbre". Ca veut dire que ce à quoi tu vas penser va t'occuper pleinement. Que ce soit l'écureuil qui gambade, la vie en général ou le bon moment que tu as passé hier.

Et, bande de fous, n'essayez pas de ne plus penser du tout car je tiens à ce que vous soyez !

Avatar de Wensaïlie Wensaïlie Mode Lecture - Citer - 15/05/2011 09:21:04

Je pense que l'idée de s'asseoir sur la berge d'un fleuve et regarder la rivière n'est pas la même chose que de ne plus penser. Oui des fois il faut apprendre à lâcher prise, lorsque tu observes le fleuve tu te dis qu'il est beau, que tu retournerais bien dedans, mais que tu as peur, et tu commences à imaginer tout ce que tu vas faire une fois dans l'eau, analyser les futurs actions potentiellement réalisables, commencer à te bercer de rêves nouveaux. Et au final tu penseras toujours.

Pour ma part, lorsque trop de pensées s'accumule je fais la liste. Et rien n'est plus satisfaisant que de barrer le dernier mot d'une liste. C'est peut-être ça mon instant zéro pour ne plus penser. Barrer le dernier mot d'une liste, juste avant de penser à la suivante.

Avatar de Eraneon Eraneon Mode Lecture - Citer - 15/05/2011 14:26:24

Il m'est arrivé de ne plus penser, au sens où l'entend Wen... mais j'en suis arrivé à la conclusion que cet exercice n'est simple qu'en enfance. Lorsqu'aucune obligation d'aucune sorte, lorsqu'aucune considération matérielle ne vient te pourrir l'instant de bonheur. C'est con, et c'est osé, mais j'assume : le seul moment vide de toute pensée est celui de l'amour, et celui qui le suit immédiatement, un peu avant le sommeil. Pulsion animale, peut-être bien, mais seul moment où la pensée n'importe pas, que c'est l'orchestre du coeur et de l'instinct qui jouent une symphonie, couvrant tout le reste.

Je ne saurais plus m'arrêter de penser aujourd'hui. Mais je suis de ceux qui croient qu'on peut maîtriser sa pensée. Lui faire suivre un chemin que l'on a consciemment défini, et maîtriser ainsi une très grande partie de sa vie. Laisser libre cours, consciemment, à une pensée. Et la développer. Partir de faits, se poser des questions, tenter d'y répondre et tirer des conclusions. Ca ne m'a jamais desservi jusqu'à il y a peu. Jusqu'à ce qu'une femme me fasse remarquer que je me posais trop de questions. Depuis, le processus est quelque peu... déréglé. Comme rouillé. Pas inopérant, mais malade.

Mais je me félicite d'avoir pleinement conscience de ce à quoi je pense. Par peur, peut-être, de l'inconnu, du non-maîtrisé, de l'imprévu. Pas un lieu ne m'est pas familier au bout de quelques minutes. Mon regard est posé dix mètres devant moi lorsque je marche, et dans les rues d'Amiens, ma trajectoire entre les badauds est tracée avec une dizaine de mètres d'avance. Les vitrines sont autant de rétroviseurs, les conversations sont toutes prises au vol, pour s'envoler aussitôt. Les informations se recoupent au fil des conversations volées à toutes occasions, et qui ne ressortent jamais, question de confiance ; il n'est jamais rare que je connaisse bien mieux qu'elle ne l'imaginerait la personne avec qui je viens d'engager une conversation.

C'est un mode de fonctionnement tout entier. Basé sur l'entière maîtrise de soi et de son environnement. C'est à mon sens l'alternative à l'absence de pensée. La pensée maîtrisée.

Avatar de poulix poulix Mode Lecture - Citer - 17/05/2011 14:01:03

Era, tu sais que ta maîtrise de la pensée fait presque peur décrite comme ça ?
Quand tu dis "pas un lieu ne m'est pas familier au bout de quelques minutes. Mon regard est posé dix mètres devant moi lorsque je marche, et dans les rues d'Amiens, ma trajectoire entre les badauds est tracée avec une dizaine de mètres d'avance." ça me fait penser à Jason Bourne, le héros de la trilogie (la mémoire dans la peau / la mort dans la peau / la vengeance dans la peau). C'est l'histoire d'un tueur à gage amnésique de la CIA. Il a oublié qui il est, d'où il vient... mais il a conservé ses dons : il parle plusieurs langues et surtout : il analyse tout, repère tout, est capable de te ressortir le numéro des plaques d'immatriculation de toutes les voitures garées sur le parking du restaurant dans lequel il est etc. Comme si aucune information ne lui échappait.
Enfin, voilà, c'est juste qu'en te lisant j'ai eu l'impression de lire Jason Bourne (la chance : c'est un super héros!)

Personnellement j'ai toujours dit comme toi qu'il était possible de maîtriser sa pensée, de privilégier une idée au détriment d'une autre pour mieux la développer. Mais il se trouve que lorsque trop d'idées ou des pensées trop fortes débarquent, les barrières mentales se brisent. Alors : oui mais uniquement dans une certaine mesure et dans certaines conditions.

Avatar de UnAutreLapin UnAutreLapin Mode Lecture - Citer - 17/05/2011 19:21:59

Je ne sais pas si ça fait réellement peur. C'est juste le signe d'un travail assidu d'observation et de recherche de détails, non?

Ce qui est amusant dans cette idée de Ne pas penser, c'est que ça ressemblerait à la recherche d'un état d'esprit qui n'est pas forcément habituel dans un monde où maitriser son environnement est un signe de force. Encore plus drôle, je crois que certaines spiritualités sont basées, justement, sur cet abandon complet (si ce n'est pas toutes).

Je ne sais pas si quelque part, en vous lisant, je ne serais pas un privilégié. Je m'explique.
Tout gamin, j'ai baigné dans un magma religieux (quelques pages l'attestent, entre autre ^^). Et il y a un truc dans ce magma qui reste, qui s'appelle la prière. La majeure partie du temps, c'est un moment de recueillement (comme on dit), plein de pensées sans paroles, ou bien de ce qui s'appelle de la contemplation. C'est cette dernière qui m'a le plus apaisé.
Tout gamin, encore, j'ai lu deux ou trois ouvrages sur une histoire de lhamas. Le bouddhisme offre une voie un peu différente à la prière et à cette contemplation, à la limite de l'exercice physique.
C'est cette spiritualité qui a le plus teinté mon petit monde intérieur, du moins dans les moments où j'ai envie de relâcher un peu du leste au niveau mental, dans des moments de méditation ou de contemplation.
« Jusque soit atteint le cœur de l’éveil » Cette méditation commence pour ma part par une contemplation du monde et une remise à sa place de soi-même au milieu : le but est d'arriver à un état de vacuité (ne penser à rien) et de se laisser emporter par la beauté du monde et de l'instant. Pas de remerciements, de demandes, de pleurs, d'analyse, de cris intérieurs, rien de tout ça.
En cela, l'acte d'amour, comme Era le décrit, est extrêmement propice à une admiration de ce qui entoure, de l'autre, de soit, de son propre corps, de l'instant. C'est peut être animal, comme tu l'écris si bien, mais cet état de grâce est quand même quelque chose qui n'a pas de prix, qu'il faut chérir.

Je disais être privilégié, parce qu'apprendre ceci à un jeune âge permet d'en avoir une plus grande expérience un peu plus tard, comme beaucoup de chose, en fait ^^.

Et puis, le monde est malgré tout suffisamment beau pour pouvoir être admiré pour ce qu'il est, simplement et sans mots, sans aucunes pensées exprimées. Non?

Avatar de Lune Lune Mode Lecture - Citer - 17/05/2011 20:47:13

Oui !! Merci le Lapin ^^ Tu décris bien la manière dont on peut "ne pas penser" que j'affectionne (au milieu de tous ces penseurs frénétiques, on se sent un peu seul!). Je n'ai rien à ajouter après ton message mais j'approuve pleinement!
Je n'ai pas baigné dans un environnement religieux mais je me suis construit très tôt aussi mon propre magma spirituel, très longtemps seule, et puis depuis un ans ou deux, j'ai lu autour de moi, j'ai discuté aussi et j'ai découvert que cet état de "vacuité", ou du moins sa recherche, était présente à beaucoup d'êtres ...

Grand Sourire

Avatar de Eraneon Eraneon Mode Lecture - Citer - 18/05/2011 10:56:51

Je réponds à Flora d'abord : ce n'est pas pour rien que je suis un grand amateur de films d'espionnage, et que mon roman est un roman traitant de ce monde souterrain qu'est le monde du renseignement et du contre-espionnage... ceci étant effectivement lorsqu'il y a trop-plein de pensées, d'événements ou de circonstances fortes, requerrant toutes en même temps une attention complète, c'est toujours une situation compliquée. Et ca a fait de moi quelqu'un de particulièrement instable dans ces moments-là, avant que l'âge et l'expérience jouent leur rôle.

Mais (et là c'est pour le Lapin et Lune ^^) j'ai toujours considéré les moments en pleine nature comme étant justement le cadre de ces réflexions maitrisées, rarement comme un vrai moment de contemplation de la Nature en tant que telle. Aujourd'hui, je vais passer l'apres-midi à Chambord... grandes réflexions a venir Langue