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Arbre

Le Temps des Rêves

Avatar de poulix poulix Mode Lecture - Citer - 30/01/2013 02:53:44

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Allez, comme Nani réclame de nouveaux topics, je fais une entorse à mon règlement de le pas poster directement sur le forum et je vous propose un petit texte écrit à des heures indues.



Le texte en spoiler est le texte que j'avais proposé à l'origine. Il est cependant maintenant caduque, allez voir le post un peu plus bas.

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J'ai jeté une parole par-dessus mon épaule. Derrière-moi, deux papillons se défroissaient les ailes en dansant.

Des courants d'air pur sont apparus dans le ciel et tous les papillons du monde s'y sont engouffrés en tous sens, volettant au gré de leurs envies et des appels lointains. Pensées aux ailes fragiles.

Vaste, vaste, vaste monde...
De là-haut, ils voient sûrement les déserts comme autant de flaques d'or et les villes de nuit sont des constellations. Les continents défilent, se succèdent sous chaque battement d'aile.

Là-bas, l'enfant lève les yeux vers le ciel. Il aperçoit un immense cerf-volant pointilliste. Il tend les bras et deux papillons bleus s'échappent de sa paume, tourbillonnent un temps puis disparaissent dans l'éclat du soleil, poudrant leurs ailes de lumière. Ils s'en vont là où le vent les mène.
Vaste, vaste, vaste monde...
Vu du ciel, les villes sont des jeux de mikado brisés. La folie tache l'azur mais les messagers de couleur poursuivent leur chemin car quelqu'un les attend. À des milliers de kilomètres.
Un homme aux yeux bleus s'effondre sous la pluie, les pieds entravés de chaînes, une balle dans la tempe.

Deux papillons dorés se posent sur ses paupières.
Ça lui fait le regard du paradis.

Dans des millions d'années, deux papillons rouges veilleront sur le cimetière de l'Humanité.
Peut-être bien plus tôt.

Avatar de naniquolas naniquolas Mode Lecture - Citer - 30/01/2013 20:02:22

J'ai vraiment beaucoup aimé le début. C'est très joli tous ces papillons qui s'envolent de partout, j'aime beaucoup les images vues "de là haut" : le désert, des villes, etc., et j'adore "vaste, vaste, vaste monde...".
Par contre la fin je suis plus mitigé : "à des milliers de kilomètres"--> là c'est plus du titillement mais je trouve que le mot "kilomètres" rapporte l'idée à quelque chose de froid, mesurable, et c'est un peu dommage.
Pour le reste, les yeux du paradis l'image me plait et le cimetière de l'humanité aussi, j'aime la dernière phrase également, le problème serait plus que j'a du mal à comprendre la connexion avec ce qui précède, à comprendre en quoi cette fin là était nécessaire ou indiquée pour ce texte.
En tout cas le tout me laisse une très belle impression, merci !

Avatar de Toti Toti Mode Lecture - Citer - 01/02/2013 17:38:11

J'ai adoré ! C'est franchement très réussi. Je trouve que les images et les couleurs données par ce texte sont magnifiques. Par contre, je trouve qu'il manque une transition entre les deux parties. J'aime aussi beaucoup la fin.

Avatar de poulix poulix Mode Lecture - Citer - 23/02/2013 01:28:26

Merci pour vos remarques. J'ai laissé reposé avant de vraiment m'attarder sur vos commentaires (vous commencez à connaître mon fonctionnement) mais, à présent que je suis détachée du texte et que les "liaisons" ne sont plus inscrites en moi, je suis assez d'accord avec vous sur le manque de transition. Peut-être en faire deux poèmes distincts...

(retourne réfléchir ^^)

Avatar de MKL MKL Mode Lecture - Citer - 23/02/2013 16:15:11

Suite à ma quatrième lecture... je ne suis toujours pas sûr d'avoir saisi ce texte. Je m'y perds jusqu'à la fin et une fois sorti du labyrinthe je ne sis plus ce que j'y ai croisé. Je suis incapable de dire si c'est positif ou négatif.

Avatar de zebree zebree Mode Lecture - Citer - 24/02/2013 15:40:34

Il y a des images que j'aime beaucoup! Comme le jeu de mikado brisé (qui mériterait peut-être à être plus développé?), les villes qui sont des constellations et le regard de Paradis. Le cerf volant pointilliste je ne comprends pas par contre. Mais il y a de très bonnes idées!

Avatar de Faël Faël Mode Lecture - Citer - 24/02/2013 23:37:26

Vraiment Bien ! Le poème évoque une grande légèreté, une grande douceur, celle du papillon, de ses ailes et de leurs battements... J'aime beaucoup !

Avatar de poulix poulix Mode Lecture - Citer - 04/03/2013 15:29:17

Me revoici, me revoilà !
Merci à vous tous pour vos remarques qui m'ont permis de mieux savoir comment retravailler ce texte.

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zebree : le cerf-volant pointilliste, c'est l'image des papillons qui volent tous ensemble dans le ciel : ça fait plein de petits points de couleurs différentes tout en formant un tout, comme dans le pointillisme

zebree toujours : je n'ai pas voulu trop développer le jeu de mikado brisé parce que je trouve que l'image se suffit à elle-même. Cependant, ta remarque m'a permise d'introduire une autre idée qui file la métaphore sans la forcer : merci ! ^^

MKL : tu me diras si la nouvelle mouture est moins obscure ? ^^

J'ai pris le parti de faire deux textes différents et cela m'a permis, je pense, de plus les développer et de faire ressortir la singularité de la deuxième partie.
Pour vous expliquer le lien qu'il y avait entre les deux parties... j'avoue que c'est plus que ténu car j'ai actuellement du mal à m'en rappeler. je crois que ça s'est fait d'association d'idée en association d'idée.
Au début, l'idée de la parole qu'on jette par dessus son épaule avait pour sens qu'on dit parfois des choses qui vont prendre leur indépendance et aller toucher l'autre, celui auquel on pensait ou celui qu'on ne connaît pas encore mais qui attendait cette pensée. Le papillon s'est imposé de lui même.
Ensuite, le lien entre la seconde et la deuxième partie était faite dans mon esprit par les papillons. Le gamin aux yeux bleus qui envoie au soldat des pensées, qui communique avec lui par-delà les kilomètres. Et que le fait que l'un pense à l'autre et inversement, est une richesse. Le lien, en réalité, était inscrit dans la couleur. L'enfant envoie des papillons bleus vers le ciel. Les papillons se poudrent de lumière dorée... et ce sont des papillons dorées qui se posent les paupières de l'homme... et, finalement, les papillons rouges de l'humanité sont toujours les mêmes papillons... avec le sang de l'homme aux yeux bleus... tout n'est que recommencement ^^


BREF : trêve d'explications, passons aux choses sérieuses :

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Pensées ailées



J'ai jeté une parole par-dessus mon épaule. Derrière-moi, deux papillons se défroissaient les ailes en dansant.

Des courants d'air pur sont apparus dans le ciel et tous les papillons du monde s'y sont engouffrés en tous sens, volettant au gré de leurs envies et des appels lointains. Pensées aux ailes fragiles.

Vaste, vaste, vaste monde...
De là-haut, ils voient sûrement les déserts comme autant de flaques d'or et les villes de nuit sont des constellations. Les continents défilent, se succèdent sous chaque battement d'aile.

Là-bas, l'enfant lève les yeux vers le ciel. Il aperçoit un immense cerf-volant pointilliste. Il tend les bras et deux papillons bleus s'échappent de sa paume, tourbillonnent un temps puis disparaissent dans l'éclat du soleil, poudrant leurs ailes de lumière. Ils s'en vont là où le vent les mène.

Vaste, vaste, vaste monde...


**

Les plus beaux mots du monde



C'est la guerre.
Bien à l'abri dans nos petits cubes de bétons, on se bouche les oreilles, les yeux et le cœur autant qu'il est possible.
C'est la guerre.
Comme tous les jours, quelque part sur terre.

Si l'on sortait quelques minutes de nos vies, si on allait discuter un peu avec le ciel, on comprendrait pourquoi il a tant pleuré cet hiver. Et pourquoi le froid s'incruste dans l'azur.
Vu du ciel, les villes sont des jeux de mikado brisés. La folie explose sur elle-même. Et le premier faux mouvement ensevelira des milliers d'humains sous les décombres. Sur les routes, quelques silhouettes essaient de s'inventer un chemin dans la poussière coagulée.

Pendant ce temps, la terre tourne toujours et le ciel l'observe sans répit.
Un homme aux yeux bleus s'effondre sous la pluie, les pieds entravés de chaînes, une balle dans la tempe.

Le cœur du ciel se serre. Il cherche quelque chose pour atténuer l'évidence de ce cadavre qui vient de naître. Alors, il murmure les deux plus beaux mots du monde.

Deux papillons dorés se posent sur les papupières de l'homme.
Ça lui fait le regard du paradis.

Dans des millions d'années, deux papillons rouges veilleront sur le cimetière de l'Humanité.
Peut-être bien plus tôt.

Avatar de Zinzolin Zinzolin Mode Lecture - Citer - 05/03/2013 15:58:12

Alors, alors... J'avais lu plusieurs fois le poème d'origine et je me retrouvais toujours avec une impression sur laquelle je ne trouvais pas de mots à mettre (d'où l'absence de commentaires). Je ne l'ai pas relu mais ses deux rejetons m'ont beaucoup plus emballée.

Le premier est vraiment très beau, léger, plein de couleurs et d'espoir : les images que tu as conservées sont plus mises en valeur maintenant qu'elles sont condensées, je trouve ! Et je suis contente que tu ais gardé le refrain "Vaste, vaste, vaste monde" qui a vraiment un souffle extraordinaire.
Une remarque, cependant, sur l'avant-dernière phrase : l'expression "là où le vent les mène" m'a accrochée parce qu'elle est tellement usée et abusée qu'elle semble plaquée ici. Ce n'est ps l'image qui cloche mais peut-être est-ce possible de la reformuler dans des mots plus xiluopiens ?

Le second m'a beaucoup touchée surtout le deuxième paragraphe (parfait) et les deux dernières phrases, dont je ne suis pas sûre d'avoir compris la symbolique mais dont j'admire la formulation. J'ai juste un peu de mal avec l'entrée du poème, la répétition du "C'est la guerre" m'a gênée ainsi que la rime... Mais je ne vois pas trop pourquoi (helpful, isn't it ?). Et l'expression, un peu plus loin, "Le coeur du ciel se serre." m'a semblé trop "naïve" compte-tenu du reste de ton texte.

Bref ! Une très belle réécriture de ton texte. Je ne sais pas si tu comptes les laisser en diptyque mais je trouve que le choc innocence/guerre et le lien que continuent de former les papillons y invitent pas mal...

Avatar de poulix poulix Mode Lecture - Citer - 18/03/2013 21:10:41

Merci Zinzo. Je me demandais justement si j'allais le laisser en dyptique ou non... tu me fais plutôt pencher pour le oui ^^
Quand à tes remarques, je les entends mais je n'arrive pas encore à me décider car elles ne mettent pas en valeur des choses qui me sautent aux yeux comme négatives. A voir donc...
Du coup, je suis preneuse d'autres avis.
Des amateurs ^^ ?

Avatar de naniquolas naniquolas Mode Lecture - Citer - 19/03/2013 15:00:30

yep !

Je préfère le premier ainsi. Je le trouve toujours très joli. Le second plus surprenant mais le lien se fait et je trouve que le dyptique fonctionne très bien comme ça. Les points soulevés par Zinzolin ne m'ont pas sauté aux yeux, mais je suis d'accord pour "là où le vent les mène", et un peu aussi pour la répétition de "c'est la guerre". Par contre la rime ne me dérange pas et j'aime "le coeur du monde se serre", justement parce que c'est naïf, pour moi c'est un peu la naïveté du premier poème qui voit l'"horreur" du second.

Et "vaste, vaste, vaste monde"... C'est dingue ce que ce petit refrain tout simple peut avoir comme puissance...

Avatar de poulix poulix Mode Lecture - Citer - 20/03/2014 22:55:38

1 an plus tard, alors que je fais de la spéléologie dans mes poèmes pour voir lesquels je vais publier sur mon site...

Suite à vos judicieuses remarques, voici une nouvelle mouture (dans 5 ans, ce diptyque est fini)

voici !


Pensées ailées


J'ai jeté une parole par-dessus mon épaule. Derrière-moi, deux papillons se défroissaient les ailes en dansant.

Des courants d'air pur sont apparus dans le ciel et tous les papillons du monde s'y sont engouffrés en myriades, voletant au gré de leurs envies et des appels lointains. Pensées aux ailes fragiles.

Vaste, vaste, vaste monde...
De là-haut, ils voient sûrement les déserts comme autant de flaques d'or et les villes de nuit sont des constellations. Les continents défilent, se succèdent sous chaque battement d'aile.

Là-bas, l'enfant lève les yeux. Il aperçoit un immense cerf-volant pointilliste. Il tend les bras et deux papillons bleus s'échappent de sa paume, tourbillonnent un temps puis disparaissent dans l'éclat du soleil, poudrant leurs ailes de lumière.

Vaste, vaste, vaste monde...


**

Les plus beaux mots du monde


C'est la guerre.
Bien à l'abri dans nos petits cubes de bétons, on se bouche les oreilles, les yeux et le cœur autant qu'il est possible.
C'est la guerre.
Comme tous les jours, quelque part sur terre.

Si l'on sortait quelques minutes de nos vies, si on allait discuter un peu avec le ciel, on comprendrait pourquoi il a tant pleuré cet hiver. Et pourquoi le froid s'incruste dans l'azur.
Vu de là-haut, les villes sont des jeux de mikado brisés. La folie explose sur elle-même. Au premier faux mouvement, des milliers d'humains seront ensevelis sous les décombres. Sur les routes, quelques silhouettes essaient de s'inventer un chemin dans la poussière coagulée.

La terre tourne toujours et le ciel l'observe sans répit.
Un homme aux yeux bleus s'effondre sous la pluie, les pieds entravés de chaînes, une balle dans la tempe.


Le ciel frémit. Il cherche quelque chose pour atténuer l'évidence de ce cadavre qui vient de naître. Alors, il le prend dans ses bras et lui murmure les deux plus beaux mots du monde.

Deux papillons dorés se posent sur les paupières de l'homme.
Ça lui fait le regard du paradis.

Dans des millions d'années, deux papillons rouges veilleront sur le cimetière de l'Humanité.
Peut-être bien plus tôt.

Avatar de naniquolas naniquolas Mode Lecture - Citer - 08/04/2014 10:01:30

Les quelques modifs que tu as faites sont bien, je trouve. Sur la fin ça ne m'avait jamais marqué, mais ce coup ci j'ai trouvé que deux papillons/deux papillons ne fonctionnait pas très bien comme répétition.

... Mais au fait, c'est quoi les deux plus beaux mots du monde ?

Avatar de Kite_Trash Kite_Trash Mode Lecture - Citer - 12/04/2014 09:14:45

Deux textes pour le prix d'un !
Deux texte que les papillons relient.
Petite préférence pour le premier sans trop savoir le pourquoi du comment peut être le coté catégorique de la fin du deuxième même et vraie malheureusement.
Enfin pas lu la première version car elle ne compte plus et je valide celle là !

Avatar de Wensaïlie Wensaïlie Mode Lecture - Citer - 19/04/2014 11:09:12

critique un peu brute de décoffrage ^^ j'ai aimé et à la fois j'ai été un peu perdue car je trouvais que ça restait très superficiel vis à vis de ce que je m'attendais. peut être parce que je pense qu'on pourrait en faire des nouvelles de ces poèmes Clin d'oeil

Je n’aurais pas mis en dansant. Je trouve que ça fait ajouté pour préciser mais qu’au final ce n’est pas si utile.
‘courant d’air pur’ je viens de finir Lune Mauve de Marilou Aznar où il n’y avait que ce ‘’genre’’ d’adjectif ‘’mirifique’’ pour qualifier les choses et du coup j’en suis un peu blasé ^^’ (c'est-à-dire qu’il faut prendre pur comme l’air pur de la montagne ou pur comme ‘à 100% de l’air’)
Je suis peut être fatiguée et lit tout de travers mais… ‘’ les villes de nuit sont des constellations’’ on dirait que ‘ville de nuit’ est un type de ville comme ‘ville marchande’ par exemple, mais les villes de nuit le jour ne sont pas des constellations puisqu’on ne les voit pas ^^ du coup j’aurais mis de nuit en apposition.


****


Le début du texte, dans le ton, me faisait un peu penser aux premiers poèmes qu’on fait. Après c’est passé jusqu’à ce que je lise mikado, ça m’a un peu sorti de ma lecture.
J’aime bien ‘’le ciel frémit… naître’’ (notamment pour la contradiction du cadavre qui nait et l’idée que le ciel veut le cacher). Est-ce que ‘’il cherche un moyen’’ ou juste ‘il cherche comment atténuer…’’ ne serait pas plus élégant ? (à cause de Lune, je n’aime pas trop les ‘’quelque chose’’)
‘’ça lui fait’’ va avec le style un peu enfantin du début et en même temps je n’aime pas trop quand même ^^

Ces deux textes lancent une sorte de mythologie du papillon c’est très intéressant Grand Sourire à mon avis tu peux en faire plus qu’un dyptique ^^