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Arbre

Le Temps des Rêves

Avatar de Wensaïlie Wensaïlie Mode Lecture - Citer - 28/03/2012 22:00:58

Et voilà, j'ai reçu la réponse, je ne suis pas retenue pour ce concours! Il fallait un peu s'en douter, j'avais oublier la définition du genre "nouvelle" avec le temps... Mais au moins j'ai écris quelque chose qui me plait beaucoup!
Alors je pense que ce sera en annexe dans "Les Marcheurs" (tome qui suivra les Poètes) mais comme il faudra attendre environ deux ans pour que ce roman soit écrit (grande hâte), voilà l'appendice en avant première (je sais, ce n'est pas très logique).

Image
zoom http://ambassadecodee.files.wordpress.com/2012/10/imbrication-histoire.jpg

Avatar de Wensaïlie Wensaïlie Mode Lecture - Citer - 28/03/2012 22:01:17

Illian


« Je ne me souviens plus de mon nom. Pour les besoins de mes archives, la Sorcière est venue l’écrire elle-même sur mon manuscrit. Mais les mots se sont effacés de mon esprit. »

Avatar de Wensaïlie Wensaïlie Mode Lecture - Citer - 28/03/2012 22:01:48

Dernières pages des Chroniques du Monde d’Illian, jour de la Destruction.

1



Lorsque je me réveille ce matin, je suis plutôt de mauvaise humeur. J’ai les membres engourdis et l’esprit embrumé. Avec difficulté, je me lève, tout en revisitant mes souvenirs de la veille. Grande fête. Bien organisée, il faut l’admettre. Je sens de la chaleur dans mon dos, accompagnée d’une respiration calme. Sans doute une fille. J’entends déjà leurs murmures. Fils indigne. Gaspilleur. Libertin… Haussement d’épaules de ma part. J’ai l’habitude. Je connais leur refrain par cœur. Et, après tout, je l’ai cherché. Que tout le monde pense que je me moque des affaires de ce pays ! Cela me permet de rester en vie. D’agir dans l’ombre pour préserver le doux quotidien de certains. Aveugles, ils ne voient que ce qu’ils souhaitent, ils me croient faible. Ils oublient de regarder là où il faut. De voir mes heures de pratique au sabre, l’apprentissage de mon corps, de sa force et de ses capacités. Ils oublient mes heures d’études sur l’histoire de notre Monde, nos coutumes et notre mode de vie. Mais peu importe, maintenant que tout va se terminer.
Je l’ai dit, je suis plutôt de mauvaise humeur. Etonnant que je le remarque, car cela fait presque un mois que je me lève, furibond, dans cet état désagréable. Comme tous mes compatriotes. Badauds, femmes, enfants, citadins et villageois. Filles de joie et hommes de bon aloi. Princes et Rois. Personne n’échappe à cela.
Je m’approche du balcon. Sur mes épaules, une fine tunique, que je ne prends pas la peine de fermer. La lumière du Soleil, trop glaciale pour m’apporter le moindre réconfort, caresse la peau blanche de ma poitrine.
Je plonge mon regard dans l’horizon. Le spectacle m’assaille. A la fois coutumier et insolite. Saisissant par son improbabilité et terrifiant par sa signification incroyable. Incroyable, c'est-à-dire, à laquelle on ne veut pas croire. Au loin, le ciel, carmin éclatant, se reflète sur la mer, en teintes variées d’ocre et de mauve. Il n’y a plus de vent depuis longtemps. Ni de vague. Juste un immense miroir d’eau qui s’étend à l’infini…
Dans la grande artère qui divise la ville en deux et mène du port au palais, quelques silhouettes, étourdies par la brume matinale, se pressent vers le port, à la recherche d’un abri. Un chien renifle des ordures abandonnées à même le sol. Les rues, froides, sont vides. Désertées. Elles qui grouillaient de joie et chatoyaient des couleurs de la vie, qui embaumaient les passants de senteurs exotiques, arrivées des bateaux, des récits des marins…. Les rues dorment aujourd’hui. Non. Elles ne dorment pas. Elles sont mortes. Les gens se sont échappés, poussés par la peur. Fuite nécessaire, besoin vital. Les bateaux qui dansaient dans le port ont disparu. Les cales chargées d’habitants, ils sont partis à l’horizon. A l’infini de la mer. Mais le Temps les rattrapera. Il y a toujours une fin.
Tout cela est inutile.
On ne peut éviter l’inévitable. On ne peut s’évader d’un Monde qui meurt, qui se craquèle doucement. Il faut rester, observer les couleurs se faire violentes, les éléments entrer dans des orages tourmentés et la terre rugir et se broyer. Lorsque la Fin est là, il faut la regarder. L’admirer. Le cœur frappant les côtes, si vite qu’on se demande s’il va tenir.
Attendre.
Accepter la fatalité.
Aujourd’hui, les couleurs sont celles du calme avant la tempête. J’oblige mes yeux à admirer cette terrible vision. Sublime et oppressante vision, d’un Monde qui meurt.


Avatar de Wensaïlie Wensaïlie Mode Lecture - Citer - 04/04/2012 23:22:14

Note: vous trouverez les infos complémentaires ici: http://omega.letempsdesreves.fr/topic.php?t=399

Avatar de Phil Phil Mode Lecture - Citer - 05/04/2012 12:26:47

Wen, j'adore.

NB : seul éventuel reproche : note néanmoins que "incroyable" signifie éthymologiquement "ce qu'on ne PEUX pas croire" il n'est pas question de vouloir dedans...

J'ai hâte !

Avatar de Wensaïlie Wensaïlie Mode Lecture - Citer - 05/04/2012 18:05:36

réponse au NB: je m'étonne que tu n'ais pas pensé que le vouloir puisse avoir été TRES volontaire, n'as-tu point lu Ouvrir un monde? ^^
"INCROYABLE: entité à laquelle on ne veut pas croire" est bien dans le dico d'Illian ^^

En tout cas je suis contente que tu aimes ce début, la suite bientôt Petit Sourire

Avatar de Phil Phil Mode Lecture - Citer - 06/04/2012 11:19:01

*avoir été ;p
figure toi que je me suis posée la question... Mais il en reste que meme voulu ça me titille... ^^"

Avatar de Wensaïlie Wensaïlie Mode Lecture - Citer - 06/04/2012 16:52:21

Mais c'est fait pour ça Grand Sourire

Avatar de Wensaïlie Wensaïlie Mode Lecture - Citer - 06/04/2012 16:55:12

2



En me rendant vers la salle du Conseil, j’en viens à me demander pourquoi. Pourquoi maintenant ? Qu’avons-nous fait pour recevoir cette malédiction ? Faut-il accepter de mourir ou refuser de vivre ? Même aujourd’hui, je n’ai pas de réponses à ces questions. Pourtant j’ai eu le temps de chercher… Je sais qu’aucun de mes « contemporains » n’aura l’occasion de lire ces mémoires, mais je tiens à le préciser malgré tout : j’ai utilisé tous les moyens en ma possession pour chercher une solution. Pour trouver une autre voie, un chemin tranquille qui éviterait l’ouragan. Mais il n’y en avait pas. Ou il est resté caché de moi. Vous ne le saviez pas, trop occupés à critiquer la façade que je vous offrais, trop convaincus par le rôle que je vous jouais.
Au détour d’un couloir, des murmures attirent mon attention. Pour écouter, j’arrête de marcher. Retiens ma respiration. Des murmures, oui ! Furieux… Deux personnes se disputent. Peut-être trois. Et le ton monte. Je m’approche jusqu’à l’angle, collé au mur, afin de pouvoir écouter.
– On ne peut pas les utiliser sans qu’on nous le demande !
Voix grave, rocailleuse.
– Mais plus personne ne nous le demandera !
Voix de femme. Légère. Une pointe d’incompréhension. Sentiment d’injustice. Elle reprend :
– Nous devons les rendre au Roi et à ses fils ! Ils ont le pouvoir de sauver la ville !
– Certainement pas. Elles ont été confisquées à la famille royale, il y a des siècles, par nos ancêtres. C’était pour une bonne raison. Rien ne doit faire vaciller notre foi, nous les garderons sous notre protection.
– De quoi les protéger lorsque nous serons morts ? Aujourd’hui, la situation l’impose, c’est notre seule chance ! Nous aurons juste le temps d’échapper à …
– Je ne changerais pas d’avis. Et cela prendrait trop de temps de leur enseigner les Mots.
– La famille royale n’a pas besoin des mots. Elles leur obéissent !
– Cela fait trop longtemps. Elles ont perdu la Trace de la famille X’ande Olvander.
Silence tendu. Mon cœur bat la chamade. J’essaie de démêler leur propos.
– C’est faux ! Je ne veux pas y croire ! s’exclama finalement la femme.
Bruit de bousculade. Je sens l’énergie d’une puissante magie à l’œuvre. Le couloir se colore d’étranges teintes émeraude et grenat. Cette fois-ci plus de murmures, mais des cris, qui résonnent dans les couloirs. Cependant je n’écoute plus. Mon attention a été attirée ailleurs.
J’aurais peut-être dû attendre. Prendre le temps de réfléchir à ce que j’allais faire. A ce que je venais d’entendre…
J’aurais peut-être dû.
Cependant, en transe, mû par une volonté étrange, je me baisse, et je ramasse cette étrange pierre. Cette pierre que je suis le seul à avoir entendu tomber, et rouler sur le sol dallé du palais. Tout à leur dispute, les belligérants n’ont conscience de rien. Elle le voulait ainsi. C’est à moi qu’elle s’adresse. Le son a résonné comme une évidence. Intime et secret. Je le connais. Il éveille en moi des images extraordinaires. Une mémoire profonde et ancienne m’envahit, mon sang bouillonne. C’est comme se réveiller d’une longue transe. L’impression d’une conscience aigüe. Le monde qui m’entoure se met à vrombir, à se tordre. Les couleurs s’étalent et explosent, se mettent à luire. Dans mon esprit, une litanie se fait entendre. D’abord douce et réconfortante, puis de plus en plus puissante, faisant vibrer tout mon être. On aurait dit une prière. Impossible toutefois d’en distinguer les Mots. Même lorsque la mélopée devient assourdissante et me vrille les tympans, il n’y a qu’un amas délicieux de sonorités variées.
Et soudain, le silence.
Je relève la tête, arrachant mon regard de cette petite pierre. Devant moi, les trois inconnus, les yeux affolés. Ils me regardent, la bouche entrouverte. Abasourdis. Sauf la femme. Et avant de les voir disparaître, je grave ma mémoire de ses yeux d’une savoureuse couleur de miel, et son sourire intriguant.


Avatar de Phil Phil Mode Lecture - Citer - 07/04/2012 11:21:52

J'aime beaucoup à partir du moment où il ramasse la pierre, mais je trouve ce qui précède quelque peu maladroit et simpliste (les dialogues, notamment) mais j'ai hâte de lire la suite, tout de même, pour avoir la réponse à quelques questions ^^

Avatar de Wensaïlie Wensaïlie Mode Lecture - Citer - 07/04/2012 13:21:52

J'aime beaucoup à partir du moment où il ramasse la pierre, mais je trouve ce qui précède quelque peu maladroit

explicite ta pensée s'il te plaît ^^

et simpliste (les dialogues, notamment)

le problème des dialogues, c'est qu'il écoute au porte, et qu'il prend une conversation en cours. Alors il ne pouvait pas tout comprendre, mais je ne voulais pas non plus perdre le lecteur dans trop de complexité. Peut-être que coup j'ai trop simplifié.

Avatar de Phil Phil Mode Lecture - Citer - 07/04/2012 19:16:01

Disons que ça donne une impression de mise en scène"... N'étant pas une lectrice naïve j'ai lu ça en me disant "ben voyons, il y a une conversation secrète, il passe FORCÉMENT par là !" ce qui, il faut avouer, est quelque peu "facile"...
Quand à la "simplicisation" du dialogue pour ne pas perdre le lecteur... Ben... Justement... Là c'est tellement simple que c'enest TROP fcile et peu crédible....
Précisons que cela reste MON ressenti, voilà tout Clin d'oeil

Avatar de Wensaïlie Wensaïlie Mode Lecture - Citer - 08/04/2012 17:36:47

Ah mais oui, précisément, il entend cette conversation ^^ elle n'est pas hyper secrète, sinon ils ne la feraient pas au milieu d'un couloir (ils ne sont pas fous les Gardiens des Pierres). Illian est tout de même le Prince, et les Gardiens sont sous les ordres directs du Roi/Prince/Conseil, donc il avait toutes les chances de la capter. Mais peut-être qu'il faudra la retravailler ^^

Avatar de Wensaïlie Wensaïlie Mode Lecture - Citer - 25/04/2015 00:29:43

Petite mise à jour : du coup je n'ai jamais publié la suite ici, tout simplement parce que j'ai décidé d'éditer le livre ! Merci aux correcteurs et à tous pour vos encouragements Petit Sourire