Le Temps des Rêves

(Histoire d'étaler à mon tour mes angoisses métaphysiques )


Les anges noirs démoniaques sont sortis des pénombres
Au crépuscule déjà de rouges cieux les appelaient
Ils survolent ma tête, venants plus qu'en surnombre
Des obscures ténèbres comme pour me dévorer

Mon corps rejoint mon cœur au fin fond des Enfers,
Se noue comme un noyer torturé par les ans
N'y a t'il donc que la Mort qui nous fasse quitter terre ?
L'obole pour Charon est payée à présent.

Les démons déploient leurs ailes noires maléfiques,
Leurs regards de mort et, en un rire mystique
Se raillent longuement de mon triste malheur :

Adieu Ô triste Vie ! salut Ô toi cimetière !
J'ai tailladé mes veines, verrai-je bientôt Saint Pierre ?

Les grands de troisième B m'ont volé mon quatre-heure

[Contenu supprimé]

Un noyer = un arbre qui donne des noix, donc ça s'ecrit comme ça....

sinon je veux bien te conceder une ou deux majuscules...

pour la rythmique c'est simple et efficasse : un bon vieux sonnet bien d'chez nous !

bises

[Contenu supprimé]

"Mon corps rejoint mon coeur au fin fond des Enfers," j'aime beaucoup ce vers

"Se noue comme un noyer torturé par les ans" et là je trouve que la pseudo répétition marche moins bien.

"N'y a t'il donc que la Mort qui nous fasse quitter terre ?
L'obole pour Charon est payée à présent."
je comprends, mais je trouve qu'il manque d'une liaison entre les deux vers.

"J'ai tailladé mes veines, verrai-je bientôt Saint Pierre ?
Les grands de troisième B m'ont volé mon quatre-heure !!!"
MAGNIFIQUE conclusion! J'adore elle est juste excellente!

Moi, le rythme, j'ai eu un peu de mal : ben oui parce que quand je vois deux quatrains un tercet déjà je me dis tiens ça ressemble à un sonnet ! Et beaucoup de vers peuvent se lire comme des alexandrins, en mangeant parfois quelques "e", donc j'avais tendance à le lire comme ça. Mais ceux qui n'en sont pas et ne peuvent pas en être me cassaient un peu mon rythme du coup...

Sachant que j'étais donc grandement influencé par le rythme des Alexandrins qui m'est venu d'instint, ces vers m'ont paru trop longs :

"Au crépuscule déjà de rouges cieux les appellaient"
"N'y a t'il donc que la Mort qui nous fasse quitter terre ?" (pourquoi pas virer le donc ?)
"Adieu Ô triste Vie ! salut Ô toi cimetière !" (virer le "toi" ?)

Le premier quatrain passe assez mal je trouve. "Les anges noirs démoniaques sont sortis des pénombres" je virerais noirs (je ne sais pas ce que j'ai aujourd'hui...), le deuxième vers est un peu trop long, dans le troisième "venant plus qu'en surnombre" est un peu maladroit (m'écrasant de leur nombre ?) par rapport au ton littéraire qui s'annonce, et le quatrième "des plus obscures ténèbres" m'a gêné parce que ça fait une répétition de "plus" (mais si tu vires le premier plus, le suivant peut passer...).

Mais le reste, très bon ! Le ton grandiloquent est déjà drôle en soi, mais avec la chute derrière c'est excellent. Peut-être que les trois points d'exclamations cassent un peu ton effet, par contre, avec un simple point ou un seul point d'exclamation, on ne perdrait pas le ton solennel et le contraste n'en serait que plus drôle.

Merci pour ce bon moment !

pour la conclusion est-ce que 'piqué' irait pas encore mieux que "volé"?

Si, je suis d'accord !

Ce dernier vers fait vraiment tout mon cher Jibouille ;-)
Blague mise à part, j'aime beaucoup les images =)
Même si elles sont au final "réduites", tournées en dérision en quelque sorte,
le début change vraiment du monde que tu nous offre d'habitude, et je t'avoue
que ce n'est pas pour me déplaire

C'est heureux de voir en dérision l'état d'âme qui, mû par de plus nobles causes, hante certains poètes.
Non pas pour la pique, mais plutôt pour ton cœur : il semble ravagé par l'humour plus que la douleur.

L'ironie se sent vite, mais la fin manque de subtilité à mon goût.

on sent les "clans des goûts" :p

etant donné certains de mes textes je ne peux que aimer!

Bon...

alors j'ai changé deux trois trucs par rapport a l'original ( pour comparer avec la version actuelle voir la reponse de che qui a eu la bonne idée de me citer pour conserver le premier texte)

j'ai bien aimé cet exercice de style. comme dit violette je n'ai pas l'habitude d'ecrire en mode dark ; ce n'est pas mon univers et puis je trouve ça souvent pathétique de tomber dans cet état d'esprit (d'ou la chute du texte...)

Sur la forme, et pour répondre a naniquolas, c'est effectivement un sonnet. Lorsque j'ecris en rimes j'ai une tendance naturelle a ecrire en alexandrins sans m'en rendre compte ; cette rythmique est assez classe et naturelle chez moi ( influences baudelairiennes sans doute, m’étant à nouveau baigné dans "les fleurs du mal" durant tout le mois de janvier pour "faire l'acteur". Quant à la "forme" stricte du sonnet (le coté 2x4 + 2x3 ), elle s'est imposée plutôt curieusement, je trouvais que ça en rajoutait une couche au coté "pastiche noir"

Car sur le fond, il s'agit juste d'un clin d’œil amical aux poètes des dimanches maudits nageant dans les eaux ensanglantées du mélodrame.

J'espère que personne ne prendra ça comme une attaque personnelle. Il ne s'agit pas là d'un " jugement ", c'est juste que cet univers n’étant pas du tout le mien je le regarde avec détachement et préfère prendre le parti d'en rire.

Et il y a de quoi...