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Arbre

Le Temps des Rêves

Avatar de poulix poulix Mode Lecture - Citer - 22/01/2012 19:28:33

Je posterai ici toutes mes critiques pour le prix littéraire des grandes écoles. Je possède les livres, si on se croise, je peux vous les prêter. Quand aux autres lecteurs et jurés, n'hésitez pas à venir débattre !
bonne lecture.


En tant que juré tu prix littéraire des grandes écoles, j'ai eu la chance de découvrir le roman Le bon, la brute, etc. d'Estelle Nollet.
Non seulement j'adore le titre mais j'adore aussi l'histoire.
Voici mon humble critique de ce livre. J'espère que les autres jurés du prix seront nombreux à venir réagir sur ce roman et sur les autres.

*

Bang a un don qui ressemble à une malédiction.
Elle se niche dans son regard.
Nao a une tumeur qui lui donne envie de vivre.
Elle se niche dans son cerveau.

Deux êtres perdus, noyés dans les soubresauts de la vie. Deux inconnus. Un jour, ils se rencontrent au bar. Ils couchent pour la première fois ensemble. Le temps qu'il leur reste à vivre, ils le passent à voyager, à s'aimer, à rire d'eux, des autres et de la vie. À souffrir, un peu, aussi.

Ils vivent un immense mensonge empli de vérité.
Le mensonge, c'est la vie que Nao s'est inventée pour oublier qu'elle allait bientôt mourir : si elle incarne l'existence de quelqu'un d'autre, peut-être qu'elle, Fiona de son vrai nom, ne mourra pas tout à fait...
La vérité, c'est celle qui sort de la bouche des gens lorsqu'ils croisent le regard de Bang. Ses yeux ont le pouvoir d'arracher des aveux à n'importe qui, de l'enterrement d'un mari dans une fosse sceptique au crachat de la serveuse dans les plats des colons malpolis.

Mais un jour, Nao doit abandonner son mensonge.
Quelques temps plus tard, Bang, embarqué dans une affaire louche, décide de ne plus jamais entendre la vérité.
Tout est une histoire de vision.

Dans ce roman, Estelle Nollet nous plonge dans un monde imaginaire aux durs reflets de réalité. Par le don inimaginable de Bang, elle nous fait entrer au plus profond de l'âme humaine, dans les méandres inavoués des hommes et des femmes qui peuplent tous les pays. À force d'entendre toutes les saletés que les hommes avouent sous le regard de Bang, « Tous des salauds » pourrait être la cruelle conclusion de cette histoire... et pourtant, il y a toujours cette flamme d'espoir entre les mots d'Estelle Nollet, cette énergie que rien ne semble éteindre. Il suffit de prendre la vie comme un jeu tant que cela est possible. Il suffit de savoir que les grenouilles qui se camouflent sont les moins dangereuses et que les géladas, parce qu'ils passent leur temps à cueillir de l'herbe, arborent un gros plastron rose bien visible sur le poitrail.

Il faut parfois mentir pour survivre. Parfois pas.
C'est l'envie et l'amour qui dictent les pas de l'Amérique à l'Afrique, de la jungle aux hôtels crasseux.
Un grand roman fait d'une belle plume, des petits rien et des grandes questions de la vie.

*

Avatar de Zinzolin Zinzolin Mode Lecture - Citer - 22/01/2012 19:51:15

Je ne connaissais pas ce prix. Est-ce une sorte de "prix Goncourt des lycéens" mais pour les grandes écoles ?

En tout cas, ta critique coule toute seule, intrigue, soulève un petit coin d'histoire sans rien dévoiler... et me donne une envie folle de m'embarquer dans cette aventure. A mettre sur ma (longue) liste de bouquins à lire.

Avatar de naniquolas naniquolas Mode Lecture - Citer - 22/01/2012 20:45:56

j'approuve. qu'est-ce donc que les géladas ?

Avatar de poulix poulix Mode Lecture - Citer - 28/01/2012 14:49:51

Les géladas sont.... héhéhéh c'était le but ! Interroger le lecteur de la critique pour qu'il veuille lire le bouquin. Je pourrais te dire "va donc lire le livre de mademoiselle Nollet, tu y trouveras la réponse mais comme je sais que, parfois, google est mon ennemi...
Un gélada, c'est un singe.

Le Prix littéraire des Grandes Ecoles récompense un roman paru dans l'année, écrit en français par un auteur n'ayant pas encore reçu de prix littéraire.

Le Prix est organisé en trois sessions d'environ deux mois chacune. A chaque session,le Comité organisateur propose 5 romans au jury (dont poulix fait partie cette année ^^). A l'issue de leur lecture, les jurés rédigent la critique des deux romans qu'ils ont préférés, et un vote a lieu pour en conserver deux en compétition.

Le 7 mai 2012, le jury remettra le Prix littéraire des Grandes Ecoles au lauréat qui aura été choisi parmi les six romans issus des diverses sessions. Cette année encore, nous aurons l'honneur d'être accueilli par le restaurant Taillevent. "


Donc, oui, c'est un peu de principe du prix Goncourt des Lycéens.

Merci pour vos réactions en tout cas. J'espère vraiment que d'autres jurés viendront partager leurs impressions ici.

Avatar de poulix poulix Mode Lecture - Citer - 22/02/2012 21:55:18

Héhéhéh ! Le livre d'Estelle Nollet a été pré-sélectionné !
Ainsi que Le silence ne sera qu'un souvenir de Laurence Vilaine.
Je vous les conseille !
à bientôt pour de nouvelles aventures !

Avatar de poulix poulix Mode Lecture - Citer - 17/03/2012 12:32:29

Critique de la nuit du chien de Olivier Brunhes

Dans la vie de Tobbias, tout commence la nuit du chien, cette nuit où, enfant, alors qu'il est en fugue, il se retrouve avec un chien mort sur le corps. C'est l'hiver, en pleine montagne. Pour le meilleur et pour le pire le Vieux et Grandboche le découvrent et le sauvent. Déjà, sa vie ne tenait qu'à un fil. Ce fil, c'est aussi la corde qui a servi à pendre son père, un beau jour, nouée autour de la branche d'un arbre au fond d'un petit jardin. C'est également le lien qui se tisse entre lui et Martine, celle qui l'a recueilli. Mais le fil, c'est surtout celui qui s'effiloche sous les assauts des évènements.
Car Dog – c'est ainsi qu'on l'appelle depuis la nuit du chien – n'a pas une vie facile. Alors qu'il avait trouvé un petit havre de paix dans les bras de Chloée, il part en vrille, vole de l'argent et une voiture. Le voici en prison, dans la même cellule que Marco, une brute épaisse à la douceur touchante. Arrive le jour où Dog est libéré. Des projets, des échecs, des engrenages, des fils qui se croisent et se brisent, c'est dans ces quelques jours que s'écrit son avenir.

La plume d'Olivier Brunhes est très agréable à lire. À la fois énergique et poétique , il sait changer de rythme, changer de ton. Passer du registre familier au vocabulaire de la prière semble naturel. En équilibre entre les ravages d'une vie et la bonté d'un être, entre la brutalité et la douceur cachée, on s'attache facilement aux personnages : à Tobbias bien sûr mais aussi à Marco qui ne tue pas pour faire le mal, au Vieux et sa bouteille d'alcool, à Martine, cet ange qui regardera bientôt vers le ciel. Habile sculpteur du langage, Olivier Brunhes tisse le fil de l'histoire qui nous tient en haleine, accrochés à ses mots jusqu'à la dernière page.

Avatar de poulix poulix Mode Lecture - Citer - 17/03/2012 12:45:10

Critique de Un éclat de vie de Marie-Ève Sténuit

Vide. Blanc. Absence. Ève a perdu son propre monde. Brutalement. Et elle décide d'en jeter les clefs ; ses souvenirs. Mais avant de les jeter, elle les observe une à une. Il y a cet inconnu qui voulait l'emmener au bord de la mer, juste pour discuter avec elle. Il y a la clef de la boîte à bijoux, celle d'une plongée cauchemardesque. Une autre : celle de l'appartement qu'elle partage avec son mari, un homme calme aux paroles pesées comme l'or.
Et, enfin, il y a cette dernière clef, celle de l'explication du blanc. Celle qui lui a fait claquer la porte du monde juste après avoir ouvert celle de sa chambre, juste après avoir vu cette belle femme noire, nue, dans sa maison.
Claquer la porte pour se protéger d'un sentiment trop fort.

La belle au bois dormant n'est-elle qu'un conte pour enfant ?
Petit à petit, on comprend le mécanisme que Marie-Ève Sténuit a façonné pour son livre, on saisit un peu mieux ce que sont ces clefs, ce qu'elles signifient. On les regarde, une dernière fois, avec la narratrice et on en capte la beauté par les mots qui nous sont offerts. Ce petit livre est très agréable à lire. L'écriture est simple et poétique, juste assez éthérée pour nous laisser flotter dans ce blanc éternel. La décomposition en sept clefs de souvenirs est une idée originale et bien exploitée, cependant, on peut malgré tout regretter l'aspect un peu « répétitif » qui en ressort. Lorsque l'on arrive à la sixième clef, pourtant envoûtés par l'ambiance que nous ont fait découvrir les premières, on aurait presque l'impression de déjà connaître tous les codes, d'enfoncer des portes scripturales grandes ouvertes.

Avatar de poulix poulix Mode Lecture - Citer - 17/03/2012 12:57:48

note : que ceux qui ont envie de lire ces livres et qui me voient bientôt se manifestent. Je peux les leur prêter.

Avatar de Azouras Lazuli Tintomara Azouras Lazuli Tintomara Mode Lecture - Citer - 17/03/2012 17:35:21

Je te verrai à Durcet, a priori, et ça me plairait bien dans lire quelques uns, ne m'y connaissant absolument pas en littérature française contemporaine.
2 ou 3 parmi tes préférés : selon ton homme on devrait avoir les mêmes goûts artistiques Clin d'oeil

Avatar de poulix poulix Mode Lecture - Citer - 27/03/2012 15:25:14

Je vais te faire passer "Le silence ne sera qu'un souvenir" de Laurence Vilaine et un autre par super-lapin, messager intergalactique.(s'il a une place dans son sac à papier)

Avatar de Azouras Lazuli Tintomara Azouras Lazuli Tintomara Mode Lecture - Citer - 28/03/2012 11:10:20

Ca marche Petit Sourire

Avatar de Wensaïlie Wensaïlie Mode Lecture - Citer - 24/06/2012 17:44:20

je salue les critiques courtes (mais bien faites ^^) qui permettent de tout lire sans trop s'ennuyer au bout d'un moment.