Retour à la conversation
Arbre

Le Temps des Rêves

Je posterai ici toutes mes critiques pour le prix littéraire des grandes écoles. Je possède les livres, si on se croise, je peux vous les prêter. Quand aux autres lecteurs et jurés, n'hésitez pas à venir débattre !
bonne lecture.


En tant que juré tu prix littéraire des grandes écoles, j'ai eu la chance de découvrir le roman Le bon, la brute, etc. d'Estelle Nollet.
Non seulement j'adore le titre mais j'adore aussi l'histoire.
Voici mon humble critique de ce livre. J'espère que les autres jurés du prix seront nombreux à venir réagir sur ce roman et sur les autres.

*

Bang a un don qui ressemble à une malédiction.
Elle se niche dans son regard.
Nao a une tumeur qui lui donne envie de vivre.
Elle se niche dans son cerveau.

Deux êtres perdus, noyés dans les soubresauts de la vie. Deux inconnus. Un jour, ils se rencontrent au bar. Ils couchent pour la première fois ensemble. Le temps qu'il leur reste à vivre, ils le passent à voyager, à s'aimer, à rire d'eux, des autres et de la vie. À souffrir, un peu, aussi.

Ils vivent un immense mensonge empli de vérité.
Le mensonge, c'est la vie que Nao s'est inventée pour oublier qu'elle allait bientôt mourir : si elle incarne l'existence de quelqu'un d'autre, peut-être qu'elle, Fiona de son vrai nom, ne mourra pas tout à fait...
La vérité, c'est celle qui sort de la bouche des gens lorsqu'ils croisent le regard de Bang. Ses yeux ont le pouvoir d'arracher des aveux à n'importe qui, de l'enterrement d'un mari dans une fosse sceptique au crachat de la serveuse dans les plats des colons malpolis.

Mais un jour, Nao doit abandonner son mensonge.
Quelques temps plus tard, Bang, embarqué dans une affaire louche, décide de ne plus jamais entendre la vérité.
Tout est une histoire de vision.

Dans ce roman, Estelle Nollet nous plonge dans un monde imaginaire aux durs reflets de réalité. Par le don inimaginable de Bang, elle nous fait entrer au plus profond de l'âme humaine, dans les méandres inavoués des hommes et des femmes qui peuplent tous les pays. À force d'entendre toutes les saletés que les hommes avouent sous le regard de Bang, « Tous des salauds » pourrait être la cruelle conclusion de cette histoire... et pourtant, il y a toujours cette flamme d'espoir entre les mots d'Estelle Nollet, cette énergie que rien ne semble éteindre. Il suffit de prendre la vie comme un jeu tant que cela est possible. Il suffit de savoir que les grenouilles qui se camouflent sont les moins dangereuses et que les géladas, parce qu'ils passent leur temps à cueillir de l'herbe, arborent un gros plastron rose bien visible sur le poitrail.

Il faut parfois mentir pour survivre. Parfois pas.
C'est l'envie et l'amour qui dictent les pas de l'Amérique à l'Afrique, de la jungle aux hôtels crasseux.
Un grand roman fait d'une belle plume, des petits rien et des grandes questions de la vie.

*