Le Temps des Rêves

Alors tu as rêvé devenir immortel
Son cri drapé d’aurore
Son ventre en nouménie
Tu t’es vu dans ses bras ramasser le cristal
De sa larme
Larmes en lames aigues qu’elle saupoudre à ton corps
Si belle
Alors tu as rêvé devenir immortel

Ta peau touche d’ivoire
Où sa partition se jette
Tu tombes
Le vertige est partout comme t’enveloppe sa silhouette
Le grain blanc et doux comme voûte et comme ciel
Sa chaleur en manteau
Et l’étreinte brûlante

Comment ne pas rêver devenir immortel
Quand elle étouffe en toi toute forme de sommeil
Nuit et jour pouvoir
Egrainer les heures à la boire du regard
Ne perdre,
Ni la seconde où la paupière se ferme
Ni l’éternité sombre où l’épuisement t’entraîne
Elle
Qui sera tout ton être quand tu seras son ombre

Mais hâve toute de transparence
C’est sa fièvre qui réchauffe ton corps qui se transit
C’est soudain l’aube entière qui va s’amenuisant
Et tu voudrais suspendre
Que la nuit ne revienne
Tu voudrais la garder
Tu voudrais la souffrir
Tu voudrais…

... sur sa lèvre l’haleine s’épuise
La livre à plus fort que toi
Et dans son œil s'engouffre et se dessine
Ta tentation du départ

Bon, là encore, mes efforts de mise en page disparaissent mais c'est pas grave.

En fait, je l'ai surtout mis parce que j'ai déjà réécrit trois fois la dernière strophe sans être convaincue et que les avis seraient d'un grand secours sur ce point... C'est assez perturbant de l'avoir encore en soi, qui reste comme ça suspendu à l'acmé sans trouver comment chuter...

J'avais déjà lu le texte,et je l'avais déjà bien aimé, mais à le relire je l'aime bien plus que bien...
... Sauf, effectivement, toujours cette dernière strophe, et je dirais même plus ce dernier vers car il n'y a plus que lui que me freine.
Qu'entends-tu par "ta tentation du départ" ? Te tentation première ou ta tentation de partir ?
Du coup vu que je ne l'ai pas trop bien compris, ce fameux dernier vers, je n'ai pas trop de suggestions.

Merci...
Déjà, je suis heureuse que cela ne concerne plus que le dernier vers : on progresse...^^
Pour moi, je n'avais saisi qu'un sens possible pour ce vers : "Ta tentation du départ", la tentation de la suivre, de laisser là la vie qui te l'a ravie et partir, mourir quoi... Mais en fait, j'aime beaucoup ton deuxième sens, le fait que le désirs revienne même au-delà de la mort (même si c'est un peu glauque, du coup...).
Mais avec ce sens, la formulation est quand même très maladroite, je verrai plus "Ta tentation première" ou quelque chose dans le genre...
Reste à savoir si maintenant que tu as toutes les clefs en main, tu es en mesure de me dire si ce vers mérite ou non la suppression, la modification, le changement de sens... je suis ouverte à toute proposition !^^

j'ai beaucoup aimé le thème, les images... petit bémol uniquement sur le rythme de la troisième strophe mais c'est peut être du à la mise en page comme tu l'as dit.

On est pas obligé de comprendre qu'il y a une mort là dedans. Pour ma part j'en doutais encore largement.
Si tu prends le sens "tentation première" je ne vois pas de meilleure manière de le dire que "tentation première". Tentation originelle ? Et si tu veux garder le sens du départ, voire de la mort, je pense qu'il mériterait effectivement une reformulation. Mais je me garde d'en proposer, je ne te volerai pas le plaisir de te torturer les méninges...
Mais peut-être qu'il n'y a que moi que ce vers gêne !

Pour la dernière strophe, j'aurais presque envie de finir, simplement, sur "... sur sa lèvre l’haleine s’épuise".
Juste parce que je trouve ce vers très beau et que l'épuisement de l'haleine correspondrait à l'épuisement, la fin, l'essoufflement du poème.

Merci encore pour les commentaires !
J'avais tenté, dans une de mes réécriture de la dernière strophe, de la faire s'achever sur un seul vers, pas celui-ci mais peu importe. Mais je trouvais cela bancal, trop abrupte. Et là, à le relire en m'arrêtant sur le vers que tu proposes, Poulix, ça me fait le même effet d'inachevé, cela reste en suspend...
Quant au rythme de la troisième strophe, cela dépend de ce qui te gêne. Si c'est "Ne perdre", par exemple, je le voyais en attente, en suspension, et qui retombe ensuite par deux fois dans les deux "ni" qui suivent et que j'avais décalés pour bien le signifier. Peut-être qu'une virgule, même si j'ai essayé de réduire au maximum la ponctuation, produirait le même effet. Si c'est autre chose, n'hésite pas à les pointer du doigt !

Je le lis et le relis...
Est-ce que la dernière strophe te conviendrait mieux ainsi, Naniquolas :

...sur sa lèvre l'haleine s'épuise
La livre à plus fort que toi
Et dans son oeil s'engouffre et se dessine
Comme une envie de la suivre

Oui, je crois que je préfères. Et même que j'aime bien. Bravo !

Victoire !
Alors, voici donc la version intégrale (provisoirement) définitive^^.



Alors tu as rêvé devenir immortel
Son cri drapé d’aurore
Son ventre en nouménie
Tu t’es vu dans ses bras ramasser le cristal
De sa larme
Larmes en lames aigues qu’elle saupoudre à ton corps
Si belle
Alors tu as rêvé devenir immortel

Ta peau touche d’ivoire
Où sa partition se jette
Tu tombes
Le vertige est partout comme t’enveloppe sa silhouette
Le grain blanc et doux comme voûte et comme ciel
Sa chaleur en manteau
Et l’étreinte brûlante

Comment ne pas rêver devenir immortel
Quand elle étouffe en toi toute forme de sommeil
Nuit et jour pouvoir
Egrainer les heures à la boire du regard
Ne perdre,
Ni la seconde où la paupière se ferme
Ni l’éternité sombre où l’épuisement t’entraîne
Elle
Qui sera tout ton être quand tu seras son ombre

Mais hâve toute de transparence
C’est sa fièvre qui réchauffe ton corps qui se transit
C’est soudain l’aube entière qui va s’amenuisant
Et tu voudrais suspendre
Que la nuit ne revienne
Tu voudrais la garder
Tu voudrais la souffrir
Tu voudrais…

... sur sa lèvre l’haleine s’épuise
La livre à plus fort que toi
Et dans son œil s'engouffre et se dessine
Comme une envie de la suivre

Juste magnifique. J'ai été captivée du début à la fin, et même si je suis a peu près sûr de n'avoir rien compris et de devoir le relire trois fois, j'ai trouvé les mots, le rythme etc... magique!


(Toi, c'est comme Era, vous les livrez au compte goutte, mais lorsqu'ils arrivent enfin, pfiouuuu ils sont dévastateurs!)

Waaah ! Moi je dis rien sinon je vais réécrire le même commentaire que Wen ^^ (oui oui, également au niveau de la non compréhension de la première lecture =='). Mais en fait, on s'en fiche ... parce que ça emporte !!

Juste j'ai eu quelques problèmes à la lecture au niveau du rythme "décousu" (sans doute du à la mise en page si j'ai bien compris).

Au plaisir Zinzolin !

(ps: j'ai lu la deuxième version, pas le temps de comparer avec la première j'ai encore 36 000 textes à lire ==')