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Arbre

Le Temps des Rêves

Avatar de Lumen Lumen Mode Lecture - Citer - 17/07/2015 20:21:07

L'escapade

Courrait dans les fourrés le diaphane élément
Qui fuyait son seigneur, le présomptueux soleil.
Plongeant sous les feuillés, il râlait faiblement
Des mots contre son joug, son nébuleux sommeil.


Et moi je m'échappais entendant les cerbères
Hurler à ma suite, dans de lointains abois
Comme pour m'inviter, dans l'auguste tanière
Que, délié, je fuyais, perçant à travers bois.

Je bondissais, volais au dessus des fourrés,
Exhibais mes ailes naguère mutilées
Par mon noir gouverneur, mon geôlier abhorré
Qui jadis me retint au champs des exilés.

Cependant ce jour là, le cœur emplit de fiel,
J'allais vers l'horizon brèche entre terre et ciel.

Avatar de naniquolas naniquolas Mode Lecture - Citer - 19/07/2015 10:47:05

Je trouve que ton texte sonne bien et qu'il a une certaine atmosphère. Mais il a tendance à "glisser" sur moi : les images s'enchaînent de manière plutôt fluide mais cela manque de rupture dans le rythme (peut-être trop de césures à l'hémistiche ?) et de surprises dans le sens pour réussir à me marquer vraiment. En ce qui concerne le sens, d'ailleurs, ce que j'en ai compris est joli mais ça reste assez flou, et j'ai eu du mal à identifier le narrateur (la lune ?). Je l'avoue humblement, je n'aime pas (plus) devoir faire des efforts pour comprendre un poème, je n'ai donc pas réellement cherché à saisir ce que tu voulais dire mais je me suis simplement laissé porter. Ton style soutenu est souvent assez élégant même s'il y a aussi quelques maladresses et que ce n'est pas le genre de style que j'apprécie le plus.

Quelques remarques :

"Exhibais mes ailes naguère mutilées"

--> Pour faire l'alexandrin il faut lire "Exhibais mes ailes naguère mutilées, et le "e" à l'hémistiche alourdit énormément le vers, je crois qu'on n'est pas censé le faire en poésie classique.

"Cependant ce jour là, le cœur emplit de fiel,"

--> Le "cependant" n'est pas utile en tant que lien logique à mon avis, on a l'impression qu'il est là juste pour remplir le vers et c'est dommage.

J'ai trouvé aussi qu'il y avait trop d'inversions dans ton texte. Le premier vers, surtout, nous envoie deux inversions d'un coup dès le départ et diminue mon seuil de tolérance pour la suite.

"Courrait dans les fourrés le diaphane élément
Qui fuyait son seigneur, le présomptueux soleil.
Plongeant sous les feuillés, il râlait faiblement
Des mots contre son joug, son nébuleux sommeil.

Et moi je m'échappais entendant les cerbères
Hurler à ma suite, dans de lointains abois
Comme pour m'inviter, dans l'auguste tanière
Que, délié, je fuyais, perçant à travers bois.

Je bondissais, volais au dessus des fourrés,
Exhibais mes ailes naguère mutilées
Par mon noir gouverneur, mon geôlier abhorré
Qui jadis me retint au champs des exilés.

Cependant ce jour là, le cœur emplit de fiel,
J'allais vers l'horizon brèche entre terre et ciel."


Sinon, j'aime bien ton dernier vers !

Avatar de Lumen Lumen Mode Lecture - Citer - 19/07/2015 12:10:33

Salut naniquolas,

Je te remercie pour tes commentaires, surtout la remarque concernant le terme "cependant" car je n'avais réellement pas remarqué que ce terme était insignifiante, c'est pourquoi je m'efforcerai de régler ce problème, cependant:

-En ce qui concerne le narrateur, il faut savoir qu'il reste le même dans tout les œuvres que je vous ai proposé jusqu'ici. Aussi l'Homme dont je décris les actions est le même Homme qui écrivit sa souffrance dans "Servage", ses souvenirs dans "Souvenirs perdus", ses rêves dans "Impressions oniriques" ou sa découverte de la cité dans le ciel dans "La cité dans le ciel". En réalité je suis en pleine écriture d'un recueil qui a pour but de raconter l’histoire de cet homme. Vos commentaires sur mes poèmes sont donc d'autant plus bienvenus.

- Dans le vers "Exhibais mes ailes naguère mutilées" la prononciation des deux e est clairement voulue, dans le sens où, j'ai voulu suggérer la difficulté du narrateur à s'élever dans le ciel, à fuir son noir gouverneur. On peut mettre cet observation avec le rythme assez régulier qui suggère la course du narrateur. Tu peux en outre remarquer que le poème se termine par le terme ciel... Je conviens toutefois que l'alexandrin n'ai pas le meilleur des vers pour exprimer la tension.

Avatar de Faël Faël Mode Lecture - Citer - 15/08/2015 15:49:04

Ce n'est peut-être pas la première fois que je te le dis, mais je rejoins Nani sur ce point : j'ai un peu de mal à rentrer dans ton poème.
Je l'apprécie pour sa richesse lexicale et grammaticale et autre, pour les possibilités de la langue qu'il déploie. Mais il ne me raconte pas une histoire. Ou plutôt, c'est une histoire avec beaucoup d'inconnues, alors que j'ai le sentiment que ce n'est pas ce que tu essaies de créer ici (c'est parfois le but, de créer le mystère, mais je ne crois pas que ce soit ici le cas). D'où mes difficultés à m'insérer dans ton poème. Il ne rend pas l'accès au sens facile.
Pour ton recueil, si j'imagine sans peine un lien entre "Servage" et "L'escapade", j'ai plus de mal à y adjoindre "La cité dans le ciel"... Mais peut-être que ça viendra plus tard Clin d'oeil