J'ai commencé un petit recueil de poèmes pour participer à un concours sur l'immigration dont la consigne est: "Créer un récit/ une poésie ou une pièce de théâtre qui a pour protagoniste un(e) jeune issu(e) de l’immigration qui raconte la vie de son quartier à travers les rapports de voisinage, d’amitié, de conflit, d’amour et de solidarité qui peuvent naître en partageant le même espace citoyen."
-dans le premier "d'un capital infini" me paraît un peu trop positif par rapport à ce qui l'entoure, et aussi un peu "bateau". Dommage, parce que le jeu de mots était bien trouvé...
-Dans le second la première strophe m'a semblé un peu trop naïve, trop "bisounours" (attention, je caricature, bien sûr...). Dans la seconde c'est plus le "toutes" dans "toutes nos différences" (et la répétition d "différences, puisqu'on retrouve ce mot à la fin...) que j'ai trouvé un peu en trop, et l'inversion grammaticale fait perdre un peu de sa simplicité/spontanéité au poème je trouve. Par contre j'aime vraiment beaucoup la troisième ! (mais je crois qu'il manque des "s" : deS nuances (?), de nos différenceS.
Si tu en fais d'autres,je crois que j'apprécierais rencontrer un peu moins de réflexions générales et plus de vivant, de détail : des portraits de gens, de lieux... Merci pour ce texte !
PS : as-tu bien vu, dans le règlement, que les droits d'auteurs sur tes poèmes ne t'appartiendraient plus s'ils sont publiés ?
Pour le premier poème, c'est vrai "D'un capital infini" fait un peu bateau, lourd même. Au début j'avais mis "D'une consommation infinie", je trouvais que ça cassait le rythme.
Pour le deuxième, pareil je suis d'accord avec tes remarques. Je vais remédier à ça !
Heureusement que tu me parle de vie, de détails pour la suite parce que me connaissant je serais resté dans le général. C'est mon défaut quand j'écris, j'ai du mal à rentrer dans le détail par peur de m'étaler. Je vais essayer, ça sera sans doute plus intéressant.
Et non... Je n'avais pas vu que les droits d'auteur ne m'appartiendraient plus... Mais je pense (je vais me renseigner) qu'ils parlent de l'aspect financier vu la tournure de la phrase:
"les droits d’auteur appartiendront au concours littéraire « Exister : à bout de plume» et serons entièrement consacrés aux prochaines éditions du concours."
J'ai apporté quelques modifications aux poèmes par rapport aux remarques de naniquolas. Aussi, des deux poèmes je n'en ai fait qu'un à j'ajoute donc un deuxième poème:
Paris,
Mes adieux au bled, bonjour à Paris.
Par ici tout est si noir, froid, aigri.
La ville lumière sombre
Sous l'ombre de la pluie.
Sa beauté: les décombres
De l’éphémère infini.
Paris sous la nuit,
Paris sous la pluie.
Paris se fait voir,
Triste et noire.
Les gens changent en hiver
Et portent leurs ombres,
Les gens plongent dans l'éther
D'une danse si sombre.
La danse des nuances
De couleurs, de croyances,
L'instable balance
D'une justice en silence.
La spirale infernale
De nos différences,
Opale pure
Dont on draine la transe.
Voici la danse de nuances
Des classes sociales,
Les chaises musicales
De l'égalité des chances (ou: des chances égales)
II
Le métro,
Ou le silence
D'un vacarme qui pense
Et broie du noir
Du matin au soir.
Des ombres, des âmes
Perdues.
Ça sent le drame
A la trame tordue.
Des hommes, des femmes,
Inanimés.
Ça sent la survie
Et les souvenir à panser.
Voici la boîte à restes
Des pensées qui empestent.
Bienvenue par ici
Dans la danse de l'oubli.
Je me suis renseigné pour le concours et lorsqu'ils parlent des droits d'auteurs, c'est bien l'aspect financier. Pas de risque pour les textes. L'auteur garde ses droits sur eux.
Je ne sais pas si rassembler tes deux poèmes en un apporte beaucoup, mais en tout cas j'aime bien les modifications que tu y as apporté (à l'exception de "dont on draine la transe" : la transe d'un émeraude j'ai déjà du mal mais en plus drainer cette transe je ne visualise pas du tout ce que ça peut bien vouloir dire...). Quant à ton nouveau, sur le métro, je l'aime vraiment beaucoup ! C'est simple, ça me parle, les rimes ne m'ont pas parues surfaites...
Bref, bravo ! (je me disais juste que peut-être tu aurais pu trouver autre chose que "danse" de l'oubli vu qu'au dessus on a déjà "danse" des nuances -- sauf si c'est un jeu d'écho).
J'ai d'abord lu ta première version avant de me rendre compte de l'existence de la seconde que je préfère globalement à la première. Très bonne idée de ne faire qu'un texte des deux : le général est concentré et tu peux t'intéresser à d'autres aspects.
Premier poème : J'ai vraiment beaucoup aimé, les sonorités lancinantes, les rythmes courts soutenus par les rimes et la brièveté des strophes. J'aime ce ton un peu naïf qui traduit en profondeur ce que tu narres.
Certains vers m'ont semblé un peu maladroits :
"Sous l'ombre de la pluie." => c'est le sous qui me gêne. Pourquoi pas "à" ou "dans" ? Je trouve que c'est étrange d'être sous une ombre.
"Dont on draine la transe." => je n'ai pas compris la signification de ce vers par rapport au sens global
"Voici la danse de nuances" => c'est le voici trop "enfantin" dans le contexte qui me gêne. Si tu veux interpeller le lecteur, je pencherai plutôt pour un impératif, un vrai, comme "regarde", "vois"...
J'adore la dernière strophe et vote pour la fin qui n'est pas entre parenthèses, qui conclut mieux et passe mieux syntaxiquement.
Deuxième poème : Ben j'adore, vraiment... jusqu'à la dernière strophe où j'ai trouvé dommage que tu "retombes" dans tes tics de la dernière strophe du I. Pourquoi "voici" et "bienvenu par ici" ? Les idées sont tout aussi bien que plus haut mais c'est vraiment la formulation qui pêche, pour moi. Si tu veux garder cet aspect dialogue avec le lecteur, je pense qu'il y a des manières plus élégantes de le faire, peut-être de façon moins directe.
Voilà ! Désolée si j'ai été un peu dure sur certaines formulations. En tout cas, tes textes en occultant ces détails me touchent beaucoup et j'espère lire la suite de ce recueil !
Pour les "voici", disons qu'effectivement, je voulais donner un aspect dialogué mais je ne voyais pas vraiment comment l'amorcer. Un impératif me parait tout à fait correct (:
- "Sous l'ombre de la pluie": En fait, "l'ombre de la pluie" désigne les nuages. C'est une métaphore que j'ai fait sans m'en rendre compte, c'est maintenant que tu fais la remarque que l'image me revient: une ville obscurcie par des nuages.
- "Dont on draine la transe": Je suis aller chercher trop loin. J'avais une idée en tête et beaucoup de mal à l'écrire. Je vais changer ça.
Pour le deuxième poème il semble que c'est la répétition de "voici" et "danse" qui fait flancher un peu. Bon "voici" et "Bienvenue", pareil, je voulais un effet dialogué, je vais y revenir. Et "danse", oui c'était un effet d'écho voulu. Mais je vais y réfléchir. Ca fait peut être un peu trop.
En tout cas merci pour ces remarque, je vais retravailler tout ça et la suite viendra dans quelques jours (:
J'ai honte face à tous ces commentaires détaillés de rester dans le général ! xD Mais en fait, je n'ai pas aimé. C'est personnel mais pour moi ce n'est pas assez ... nuancé. Je ne ressens pas la galère de Paris. L'idée de ce ton un peu naïf comme dit Zinzolin me plait, mais il n'a pas réussit à me percuter. Je n'aime pas non plus l'effet que donne les rimes (oh la râleuse ce soir ! ^^"... Et en ce qui concerne les images du premier poème, Paris la nuit et Paris quand il pleut des cordes véhiculent une autre symbolique car j'adore ces moments, donc ça doit jouer aussi. Je suis curieuse de voir l'évolution de ces poèmes.
J'aime beaucoup tes textes. Il y a de belles sonorités qui nous plongent dans une ambiance fidèle aux ambiances de Paris.
Si l'ensemble de ton recueil est du même acabit, je l'achèterai bien moi !
(je n'ai pas lu les autres commentaires pour ne pas être influencée. Donc, s'il y a des redites... sorry ! )
J'ai commencé à lire et je me suis dit "wouaaaaah, trop bieeeen"
J'adore : "Mes adieux au bled, bonjour à Paris.
Par ici tout est si noir, froid, aigri.
La ville lumière sombre
Sous l'ombre de la pluie."
Alors, je te le dis, tu en fais ce que tu veux, mais j'ai eu tendance à préférer lire la strophe ainsi :
"Mes adieux au bled, bonjour à Paris.
Par ici tout est noir, froid, aigri.
La ville lumière sombre
Sous l'ombre de pluie."
(oui oui, je réécris les textes dès que je les lis, c'est devenu un automatisme. Une histoire de rythme...) J'ai enlevé le "si" car tu en as un un peu plus loin et je trouve que ça fait beaucoup pour un seul poème.
ça : "Opale pure
Dont on draine la transe."
Je ne saisis pas bien et je trouve que ça ne correspond pas vraiment à l'ambiance que tu as brossée. De l'Opale... pourquoi donc ?
"Voici la danse de nuances
Des classes sociales,
Les chaises musicales
De l'égalité des chances" -- >, là, ça me donne le sentiment que tu t'es forcé à écrire quelque chose sur "le thème du concours, oh, zut, j'avais oublié ^^". Du coup, que trouve que ce discours journalistique vient briser l'ambiance que tu instaures...
Voilà pour me remarques en vrac ^^. Tu m'excuseras de l'aspect "lance-pierre de ce commentaire ^^"
Tu fais bien de faire tes remarques sans lire les autres commentaires parce que du coup je me rend compte que les deux vers sur l'opale clochent vraiment vraiment ! Tout le monde m'a fait la remarque (:
Pour le premier paragraphe, effectivement, en enlevant le "si", c'est mieux, plus fluide et naturel.
Et pour le dernier, il est venu moins naturellement que les autres (problème de sonorités, de rimes), c'est vrai. Mais c'était mon intention originelle de conclure là dessus.
Il renvoie à cette strophe (un peu plus haut)
"La danse des nuances
De couleurs, de croyances,
L'instable balance
D'une justice en silence."
(Celui ci, d'ailleurs, je l'avoue, était un peu plus "forcé" que les autres)
Ensuite je ne vais pas être constructif du tout car je rejoins mes collègues sont le ressenti qui se dégage des poèmes, que je n'ai pas trop tenté de dissocier, et sur les tout petits changements à effectuer pour le rythme.
J'ai enfin trouvé le temps de corriger mes textes grâce à vos remarques ! C'est un combat de tous les jours pour trouver ne serait ce qu'un petit quart d'heure pour écrire. Mais ma foi j'y suis arrivé !
Voila la nouvelle version des deux texte: (en spoiler pour pas faire trop long)
Mes adieux au bled, bonjour à Paris.
Tout est noir, froid, aigri.
La ville lumière plombe
Mon regard sur l'infini.
Sa beauté: les décombres
D'un capital sans fond.
Dont l'abîme fait ombre
Au char des saisons.
Paris se fait voir,
Triste et noire.
En hiver les gens sombrent
Et s'habillent de leurs ombres.
Aujourd'hui comme hier
Est aussi triste qu'amer.
La danse des nuances
De couleurs, de croyances,
Est l'instable balance
D'une justice en silence.
La spirale infernale
De nos différences,
L'harmonieux dédale
De l'intolérance.
Regarde la danse de nuances
Des classes sociales,
Les chaises musicales
De l'égalité des chances
II
Le métro,
Ou le silence
D'un vacarme qui pense
Et broie du noir
Du matin au soir.
Des ombres, des âmes
Pendues au vide
Comme une larme acide
Au bord du drame.
Des hommes, des femmes,
Sans visage,
Des enfants, des vieux
Sans âge,
Me disent qu'ici
Vivre est une survie.
Ça sent le manque de paix
Et les souvenirs à panser.
Dans la boîte à restes
Des entrailles parisiennes
Les corps empestent
Les pensées à la traîne.
Je me rends compte que je n'ai pas répondu à quelques post alors j'en profite
Lune: Tu as raison, mon texte n'est pas assez nuancé. Il ne trouvait pas d'équilibre et sans être complètement sombre il n'était pas complètement joyeux (c'est grossièrement dit mais je résume)
Je me suis penché sur les images de Paris la nuit, Paris sous la pluie, qui en effet, peuvent avoir une connotation plutôt agréable pour certains. Du coup, j'ai évité les nuances et essayé de décrire le paysage triste, morne et répétitif sans détours, sans essayer d'équilibrer. J'espère avoir réussi.
Brumepin: Merci beaucoup, c'est un commentaire très encourageant pour la suite du petit recueil. J'ai un peu de mal en ce moment mais petit à petit ça vient !
MKL: Je n'arrive pas à lire ta vidéo, je pourrais en avoir juste le lien ?
Dahij
Mode Lecture -
Citer - 19/08/2013 07:53:18
... Et en ce qui concerne les images du premier poème, Paris la nuit et Paris quand il pleut des cordes véhiculent une autre symbolique car j'adore ces moments, donc ça doit jouer aussi. 
