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Arbre

Le Temps des Rêves

Avatar de Wensaïlie Wensaïlie Mode Lecture - Citer - 19/04/2012 17:49:19

Ooooh ! Un premier post dans cet endroit !
Voilà, je suis en train de faire un mémoire (moi aussi ^^) et du coup je vais développer (enfin je compte y développer) ma philosophie de l'architecture et je tiens à vous partager mes trouvailles littéraires (ou autres ^^).

"Cela étant, d'où provient la forme du schème spatial, s'il est avéré qu'il engendre lui-même son «sens», c'est à dire la raison de sa forme...? C'est toujours la même question: d'où viennent les formes, d'où viennent les idées? "

En architecture (et en art) il est important de savoir d'où viennent nos idées, parce que cela nous permet d'éviter les erreurs de nos prédécesseurs, et d'améliorer si possible le concept. Mais jusqu'où creuser leurs origines ? Jusqu'à quel point prendre un compte une référence ? Et faut-il vraiment chercher la source d'où part l'idée plutôt que la mer où elle va arriver...?
Au final il est important de savoir d'où les idées viennent, pour la richesse de l'enseignement que cela apporte, mais il ne faut pas que cela nous encloisonne.


(citation de "Cyrille Simonnet
Le seuil inférieur de la spatialité

Extrait de FACES n° 48, automne 2000, pp. 4-7"Clin d'oeil



L’espace :
La réponse du poète : Lieu d’évolution. L’espace physique est matérialisé par le Temps et notre perception. L’espace intangible est matérialisé par notre imaginaire et les projections de nos rêves, nos utopies.
La réponse de l’architecte : c’est là matière première avec laquelle je travail.
La réponse de l’habitant : c’est là où je vis !


Avatar de Wensaïlie Wensaïlie Mode Lecture - Citer - 19/04/2012 20:24:01

Homme :
La réponse du poète : mystère de l’Univers qui cherche à donner un sens à sa vie, tiraillé entre rêves et réalité, envies et volonté.
La réponse de l’architecte : c’est l’habitant !
La réponse de l’habitant : c’est moi, être vivant avec des besoins, des envies, et qui cherche du confort, pour vivre correctement et honorablement.

Architecture :
La réponse du poète : Mondes ouverts et partagés par chacun.
La réponse de l’architecte : c’est l’acte de créer un espace pour l’Homme.
La réponse de l’habitant : c’est là où je vis.

Avatar de Wensaïlie Wensaïlie Mode Lecture - Citer - 19/04/2012 20:31:47

Quelques sources d'inspiration littéraire, puisque j'ai oublié de préciser ma problématique: "Comment la littérature et l'écriture attisent l'imaginaire pour faire la curiosité du projet?"





Sous cette brume empoisonnée par leurs fatigues d'hier, des millions d'hommes s'éveillent, déjà exténués d'aujourd'hui.

La Nuit des temps, 1968, Barjavel

=> c'est bien pour cela qu'il faut faire de la curiosité, de la surprise, du nouveau, de l’inattendu! Pour surprendre encore et encore et empêcher les gens de s'endormir, de s’empâter dans ce qu'ils ont l'habitude de voir et d'oublier de rêver leur vie (et de rendre ce rêve vrai ^^).
se référer au poème de Pablo Neruda "Il meurt lentement"http://omega.letempsdesreves.fr/topic.php?t=268

Pourquoi je suis cette voix:

L'architecture ne peut pas sauver le monde, mais elle peut montrer l'exemple.

Alvar Aalto

Et nous savons déjà au moins une chose, c'est que l'homme est merveilleux, et que les hommes sont pitoyables, et que chacun de notre côté, dans notre morceau de connaissance et dans notre nationalisme misérable, c'est pour les hommes que nous travaillons.

La nuit des temps
se référer aussi au poème si c'est un homme, Primo Levi, qui est déjà sur le forum quelque part.

Ma devise:

La maturité de l'homme est d'avoir retrouvé le sérieux qu'on avait au jeu quand on était enfant.

La horde du contrevent

Avatar de Wensaïlie Wensaïlie Mode Lecture - Citer - 19/04/2012 21:59:53

L’horizon est un diamant brut que l’on découvre lorsqu’on trouve un terrain. Comme un diamant on le taille donc : on le cache pour mieux le montrer, on le coupe pour mieux le révéler. Car « le paysage omniprésent sur toutes les faces, omnipotent, devient lassant ». (Le Corbusier, une petite maison)


Le confort et le progrès nous empêche de réfléchir à certains problèmes, ils répondent à nos questions avant qu’on ne les formules et on doit se prévenir d’en devenir dépendants. Pour cela, il faut rester dans les besoins simples et nécessaires, sains, qui rendent simplement heureux. Il faut apprendre à reconnaitre le superflu afin de gagner du temps et du bonheur.


Le mouvement, c’est la stabilité (les traits) et la fluidité (le cercle), deux entités qui cohabitent dans une même pièce. Le mouvement induit la découverte de l’espace, il faut donc ménager des surprises sur le parcours, de la variation. Cela passe par des vues choisies, définies, des dispositions spatiales, des glissements, des recouvrements, qui guident et entraînent l’homme.


Les citations coup de coeur:
« « La journée n’a que vingt-quatre heures ». Voilà l’indiscutable, l’intransformable, la constante. Voilà qui juge tout. Vous ne pouvez pas vous émouvoir de tout : vous n’en avez pas le temps. Il faut choisir. Il faut donc désigner l’essentiel, désigner le superflu. La journée de vingt-quatre heures fixe seule le sens du mot superflu et du mot essentiel »

P. Saddy

et
« On peut imaginer sans peine un appartement dont la disposition reposerait, non plus sur des activités quotidiennes, mais sur des fonctions de relations […] : suite de salons en enfilade, […] gran salon, petit salon, bureau de Monsieur, boudoir de Madame, fumoir, bibliothèques, billard etc…
Il faut sans doute un petit peu plus d’imagination pour se représenter un appartement dont la partition serait fondée sur des fonctions sensorielles : on conçoit assez bien ce que pourrait être un gustatorium ou un auditoir, mais on peut se demander à quoi ressemblerait un visoir, un humoir, ou un parloir ».

la suite à lire absolument: il propose une partition en mercredoir, mardioire, etc.. et d'autres encore plus farfelues !

Les autres :
« Architecture : prétendre à émouvoir »

Cahiers d’Art n3 mars 1926, Corbusier (sous son nom de peintre)


« On devait alors découvrir qu’être architecte, cela signifie avant tout réagir à ce que l’on voit, à une situation donnée. Il s’agissait un peu d’une espèce de démarche psychanalytique. »

Interview Guillaume Jullian de la Fuente (digressions)

« La copie était une méthode pédagogique pratiquée dans toutes les écoles professionnelles. Elle visait à l’éducation de l’œil et à la sûreté de la main ».

P. Saddy



A lire (plus ou moins vite) : le degré 0 (auteur ? ), Dessiné d'après désir (P. Zumthor), L'épuisement des lieux (G Pérec), Espèces d'Espaces (G. Pérec).

Avatar de Wensaïlie Wensaïlie Mode Lecture - Citer - 12/08/2012 11:08:22

« L’espace public commence à trois ». C’est un jeu, où chacun est une figure et joue un rôle, et où le créateur de l’espace doit accentuer les chances qu’on les acteurs de se rencontrer, se frictionner, se frôler, s’emboîter. Le but est de provoquer la conscience de l’autre, mais on ne peut pas obliger. C’est aux dispositifs spatiaux, aux matériaux, et à la culture de chacun et de la société de faire les rencontres possibles mais non nécessaires. Il doit toujours y avoir un chemin dérobé, où l’on pourra marcher seul.


Il n'y a aucune connaissance de la terre qui ne commence par l'imagination. Lorsqu'elle disparaît, lorsque se brise la création par l'imaginaire, la curiosité s'évanouit avec elle et le savoir s'épuise.

L'amitié
Francesco Alberoni