Le Temps des Rêves

Je n'voudrais pas grandir

Je n’voudrais pas grandir,
Pour souffrir le martyr,
A dix-huit ans majeur,
Enchainer les erreurs,
Et répondre de ses « hics »,
Embarqué par les flics,
Un matin d'jà casé,
Marié d'la tête au pied,
Lécher les bottes au boss,
Se lever pour les gosses,
Ceux-là même qu’à vingt ans,
Quand ils seront plus grands,
Vous laisseront tomber,
Pour aller s’accoupler,
Au mépris de votre vie,
Pour eux tant appauvrie,
Ne plus se reconnaitre,
Dans l’reflet du miroir,
Tant les rides de l’être,
Ne permettent plus d’y croire,
Se sentir fatigué,
De ne faire que bosser,
Pour une bouchée de pain,
Qui s’en va le matin.
Non,


Je n’voudrais pas grandir,
Mais rester dans l’enfance
Ne pas connaitre le pire,
Rester dans l’insouciance,
Me plaindre de l’école,
Du collège du lycée,
Se prendre des heures de colles,
Amplement méritées,
Toujours en demandant,
Le pourquoi du comment,
Préférer ses amis,
Là de jour comme de nuit,
Pour un groupe incassable,
Abuser du portable,
Scotché à son écran,
Au gymnase fréquemment,
Bus, boulot, et dodo,
C’est le rythme d’un ado,
Plus facile à régler,
Qu'la facture du loyer,
Toujours trop fatigué,
Que c’est dur de s’lever !
C’est une autre paire de manche,
Que rendre son toit étanche !
Qu’en dites-vous ?

J'en dis...
Que bien des années
J'ai muri. Ou grandi
Le cynisme a-t-il gagné?

Mais non...
Peter Pan s'est battu
A maravé bien des canons
D'la société et d'ses statuts

Je veux...
Garder vivant le p'tit garçon
Qui rit d'mes rides autours des yeux
Tous les matins, de toute façon.

Et toi...
J'aime lire tes mots
Qui montrent du doigt
Que t'aime ta vie plus que les maux.

J'en dis que ça se comprend. j'aimerais en dire que grandir c'est pas une affaire d'âge et qu'on reste enfant jusqu'au bout, que la vie ne peut rien contre ce qu'on a décidé d'être. Seulement voià y'a des jours ou c'est facile d'y croire, et d'autres ou ça l'est moins.

J'en dis que... oui on est parfois pris d'une petite peur devant la vie qui nous attend. mais j'en dis aussi qu'il y a dans le fait de grandir quelque chose de magnifique. Apprendre chaque jour un peu plus. La vie d'un adulte ne se résume pas à ses factures : ses sens et sa sensibilité sont enrichies par les années. Franchement... rester ado toute ma vie ? Non. C'est une époque sympathique mais j'aime avoir le sentiment que le monde bouge et que je l'accompagne pour un temps.
J'en dis que ton texte claque gentiment, que je le verrais bien slammé ou en rap étant donné la rythmique.J'en dis qu'il lui manque (pour moi) juste de résonner vraiment avec mon univers intérieur. Il y aurait sûrement eu une belle osmose à une certaine époque.
Ah, et j'en dis que j'aime beaucoup (surtout niveau rythme je pense) le passage "Se prendre des heures de colles,Amplement méritées,". En fait... hum... je ne sais pas pourquoi mais je crois que j'aurais presque écrit ça y'a quelques temps (dans ma période rebelle ! )
J'en dis que j'ai envie de lire d'autres textes de toi

J'en dis que ... ton poème ne m'a pas spécialement touché, comme poulix, je pense qu'il ne correspond pas à mon univers et surtout à ma conception de la vie. On ne veut pas grandir, on pense ce que tu décris, mais tu prends l'exemple d'un certain type d'adultes, un certain type de vie (d'accord très rependu). Mais la vie ne se résume pas à cela (et bien heureusement) et beaucoup de bonheur nous attend, aujourd'hui, mais aussi dans 10 ans. On ne peut pas arrêter le temps, on ne peut pas stagner au même niveau, et autant se dire, dès maintenant, que tout sera toujours plus merveilleux. C'est ainsi que l'on construit notre avenir, en l'appelant, en le vivant. Car on peut grandir et être heureux, évidemment, c'est notre but le plus grand

J'en (re)dis que c'est amusant, car chacun de vous a bien évidemment raison, je ne redoute pas ce futur à ce point-là! Mais à l'inverse, mes amis se retrouvent dans ce poème (bien plus que dans les autres)! ce doit être une question d'environnement, de maturité ou je ne sais quoi.
Je voulait juste, à travers ce poème, montrer que, malgré tout ce qu'on dit, tout ce dont on se plaint, à n'importe quelle étape de sa vie (car ce même poème peut se calquer pour n'importe quelle étape de la vie), et bien j'aime vivre ma vie, profiter du présent quel qu'il soit!

Je dis que ... tu as donc tout compris (enfin, presque ... on a jamais fini de comprendre )

C'est marrant ça, moi je préfère celui là.
Parce que justement il semble sans être. Il n'est pas flou. Il percute. Ouais, voilà quoi, "t'aimes ta vie plus que les maux".

Ce sentiment de ne pas vouloir grandir, ça apparait avec l'échec, je pense. En fait, c'est plus une impression d'être tombé sur le bord de la route plus que celle de refuser de la suivre. En effet, comment continuer à croire que l'avenir ne réserve que de belles choses quand le gading qu'on vient de subir en a détruit la moitié des projets? Ça nécessite une sacrée force, une conviction.
Rien à voir avec la maturité.
Je considère que les despotes qui ont réussi leur vie sociale, avec femme, enfants, maitresses et chien, ne sont pas forcément les plus matures des êtres humains. Et au contraire, garder sa candeur nécessite un combat quotidien contre pas mal de chiens errants.
Donc un truc à dire, n'abandonne pas tes potes le long du trottoir.

Pour en revenir au texte. Ça me parle. Plus que bien d'autres choses. Il y a la fraicheur du "J'm'en fout!!".

Encore.

Moi, je pense qu'on ne peut pas faire des "catégories" de maturité. On peut avoir un chien, une femme, des enfants et une voiture et être un vieux con ou un immature de première qui se prend pour un homme. Mais on peut aussi être tout ça et avoir gardé son âme d'enfant. Et on peut être un gosse et avoir une âme de vieux con.
L'âge dans tout ça n'a pas tant d'importance. Ce sont les expériences. On peut être vieux et n'avoir pas connu grand chose, ne pas avoir réussi à connaitre grand chose ou ne pas s'être rendu compte de tout ce qui pouvait nous arriver.
Et je pense aussi que si garder sa candeur (qu'elle rime ou pas avec coeur ^^) est une bonne chose, il ne faut pas que ce regard tourné vers l'enfance nous empêche de regarder vers l'avenir et vers l'accomplissement de soi. (là, vous pouvez mettre une musique très solennelle). On peut rire et réfléchir, payer des factures et savoir s'amuser.

Et je pense aussi, qu'au fond, tout mon blabla est un peu inutile parce que tous autant que nous sommes, ça ne m'étonnerais pas que nous ayons compris (jusqu'à nouvel ordre) à peu près ce que c'est que la vie et vers quoi nous voulons la faire tendre.

Belle conclusion, poulix.

Moi je dis que vous écrivez beaucoup...

Lécher les bottes au boss,
je mettrais du à la place de au...

Bus, boulot, et dodo,
C’est le rythme d’un ado,
Plus facile à régler,
Qu'la facture du loyer,

J'adore!!

J'en dis que malgré tout nos efforts pour rester des enfants dans nos esprits, les aléas et expériences que nous fait découvrir la vie nous force à grandir

J'en dis que moi par contre ce genre de sujet me touche vraiment (n'y a-t-il donc que moi qui pleure quand Peter part du Pays Imaginaire?)
J'en dis que ce n'est pas que dans l'échec que ce genre de sentiments apparaît, pour moi c'est surtout la peur et le doute qui peuvent être à l'origine de telles pensées...
Et je dis que moi je veux me rendre au pays Imaginaire où on peut écrire tous les jours ....

Wen : non, il est très bien comme ça ce vers, laisse-le donc tranquille !

Mon expérience fait que ce poème, même s'il est joliment construit, ne me parle pas... je vais pas m'étaler sur le sujet, mais toute la conversation me dépasse en fait...

C'est pas compliqué comme conversation! Soit un jour tu t'es dit : je veux rester au Pays Imaginaire, soit un jour tu t'es regardé dans la glace et tu t'es dit c'est l'heure de grandir mon pote! Soit t'as fait les deux....

Et si on se dit : "Heh mon vieux, une ballade au pays Imaginaire ça te tente pas aujourd'hui?", on est dans quelle catégorie?

Le truc drôle, c'est que des catégories, justement, il ,n'y en a pas vraiment

Selon le raisonnement de Wen on est dans la catégorie "les deux"