Le Temps des Rêves

J'aime ton interprétation, je pars méditer dessus.

Idem, Sequoïa. J'aime beaucoup cette idée.

Merci Che de m'avoir fait découvrir. Personnellement, ses tableaux me touchent et me bouleversent en profondeur car ils mettent des images sur des ressentis quotidiens, et mieux que des mots, savent les traduire.

La dernière par exemple... On dirait le métro, où les corps ne font plus qu'une masse informe et confondue, où chaque individu est déjà mort, n'est plus qu'un corps d'où s'échappe de vagues visages flottant au dessus de la masse... Comme les derniers relents de vie. Et la masse qui s'avance dans le mur de brique indiqué par une flèche, c'est assez explicite pour que je n'en rajoute pas.
J'aime beaucoup son univers, j'aurais aimé connaître cet homme, questionner ses ressentis, sa vision du monde, l'entendre de sa voix pour comparer avec les peintures.

On nous peint sans cesse la beauté avec une telle hypocrisie, tenant absolument à nous faire penser un " TOUT VA BIEN", que celle-ci devient rare et de plus en plus complexe à appréhender.
Peindre la laideur, la peur, les angoisses, la solitude, le glauque, le sombre, les corps torturés... C'est comme une éloge du caché, qui ne vaut rien de plus ni de moins que le beau sans cesse démontré par ceux qui influencent. Chacun est bloqué ou dans l'obsession du morbide, du laid, etc, ou de la vie, du beau, etc. En généralisant, hein.

Ce qui m'intrigue c'est de voir à quel point nous semblons incapables de vivre avec les deux pôles confondus, constamment.

Je ne peux m'empêcher de répondre à ce commentaire car je te trouve bien manichéen.

Je ne suis pas tout à fait d'accord. Enfin, sur le fait que le "beau" se faire rare, oui, mais sur le fait qu'on nous laverait le cerveau à coup de "beau hypocrite" je ne suis pas du tout convaincue. J'ai  des doutes quand à la suprématie du "beau". Est-ce qu'on vit dans le même pays? Si tu sors dans les galeries  d'art et les musées, c'est plutôt l'âme d'artistes "torturés par la  société et par eux-même" (restons dans le cliché...) qu'on y trouve. L'art moderne contemporain n'est pas joyeux dans l'ensemble. Et quant aux rares égarés qui servent le "beau", le vrai, ce n'est pas très sympa de les prendre pour des menteurs qui prônent un "tout va bien" factice. Les personnes qui prônent le "beau" le vivent, le pensent, l'incarnent tout entier, tout comme toi tu incarnes ta propre foi et ta propre vision du monde. Tu souhaites que l'on respecte le "laid" ? Respecte le "beau". 

D'autre part, j'ai mis les termes de "laid" et "beau" entre guillemets pour deux raisons. D'abord, quelle est cette séparation totalitaire ? "Ceux  qui influencent" ... Ne te sentirais-tu pas un peu en situation d'infériorité ? Il n'y a pas de raison. Écoute les critiques artistiques, ces élites aiment les angoisses existentielles, la masturbation intellectuelle et le "glauque",  comme tu dis (pas tous bien entendu!! Moi aussi je généralise :p). Et d'ailleurs, soit dit en passant, je ne suis pas sur que tu aimes ce qu'ils aiment... (mais j'y viens, j'y viens...). En tout cas, si tu ressens une dictature du "beau" autour de toi comme une certaine forme de superficialité (qui pour moi n'est pas du tout la "beauté" telle que je la conçois), je pense qu'il faut chercher derrière les apparences ... Et tu sais très bien le faire.

Je te trouve très sévère de catégoriser ainsi en deux mouvements un monde artistique qui est tout sauf catégorisable. Peut être que sur le TDR tu te sens en infériorité parce que des gens comme moi aiment une certaine forme de beau, et alors ? Je ne suis pas Dieu et encore moins la représentante de l'humanité. A mon humble avis, lorsque j'observe le monde qui m'entoure, je ne vois pas cette dictature dont tu parles. Je vois simplement un monde riche d'une infinité de visions et de vies. Tu émets aussi la notion de "valeur" entre ces deux "courants" que tu décris, comment peux-tu mettre une telle valeur sur une œuvre ? Pour certains le "beau" sera "glauque", pour d'autres le "glauque" "beau", et cette distinction variera de toute façon selon les individus. Le monde n'est pas noir ou blanc. Il est fait de Nuances. En effet, j'en viens à la seconde raison pour laquelle j'ai mis "laid" et "beau" entre guillemets. Tout est relatif. Ce que tu mets dans chacun de ces termes ne dépend que de toi. Je pense que chacun a une vision différente et si tu as déjà discuté de qu'est-ce que le beau/le laid avec des gens tu t'es bien rendu compte que personne n'avait la même vision de ce que signifient ces termes. D'ailleurs, pour moi, le "beau" et le "laid" ne se distinguent pas par les sujets qu'ils abordent mais par la manière/la forme/la réalisation/l'esprit par lequel ils sont abordés. Énorme différence. Aussi seras-tu étonné (c'est ironique...) de savoir que moi, l'amoureuse de la lumière, j'aime de nombreux spectacles qui parlent de violence, pure et sanglante ou bien métaphorique, ou encore de problèmes humains et de ce genre de choses qui ne sont pas étrangères au "beau" tel que je le conçois. Le "beau" ce n'est pas des fleurs bleues et des gens qui planent ! (Libre à toi de le penser mais sache que tout le monde ne le voit/vit pas ainsi).

Pour donner un autre exemple, Le Lapin me disait que pour lui, même dans une expression morbide, le "beau" reste une volonté, "un but sous-jacent" (je partage cet avis) "Et quand le laid se complait à ne pas rechercher une quelconque beauté... ben j'ai plus de mal" (interview en direct ^^). "Dans le cadre de la philosophie antique, le Beau est un concept presque aussi fort que Dieu. Et comme le divin qui accepte les désastres tant qu'ils sont dans son dessein, il est possible de voir du beau en toute chose". Qui a dit que la Beauté est dans les yeux de celui qui regarde ?

Quant au fait que chacun serait "bloqué dans son obsession", effectivement, comme tu le dis, je trouve que tu généralises. Chacun a un chemin qui lui est propre. Certains sont peut être "bloqués" mais pas tout le monde. Personnellement, le monde que je côtoie, je le trouve certes assez englué dans des schémas, mais il y a aussi énormément de gens qui sont sur une voie de recherche, de découverte et de renouveau constant. On ne peut réduire l'humanité en une équation à deux données. Et puis bloquer les gens dans une de tes deux catégories c'est bloquer le fait qu'ils puissent en sortir. A trop nommer et délimiter les choses, je suis convaincue (c'est personnel) qu'on construit sa prison.

Pour finir, sur le fait que nous serions incapable de vivre avec les deux pôles confondus, la réponse peut être différente selon ce que les "deux pôles" signifient. De manière générale, je pense que nous les portons tous les deux en nous dans le sens que nous avons à traiter avec chacun des deux au cours de notre vie, de manière absolument différente selon les individus, ce qui - encore une fois - créé la richesse d'un monde. La notion de "pôles confondus" quant à elle dépend à nouveau de ce que serait pour toi une union de tes deux pôles (qui ne sont pas les même pôles que ton voisin!). On fait sa cuisine dans la vie, certains cherchent une unité et une harmonie, au final je pense qu'elle sera différente pour chacun.

Peut être que tu es d'accord avec tout ce que je viens de dire, peut être pas, en tout cas, à trop généraliser je pense que c'est dangereusement réducteur. Je ne dis pas que je ne le fais pas mais j'essaye d'observer toutes les données (c'est assez déroutant au final ...).

En tout cas tu m'as fait bondir au plafond ! ^^

Et c'est pas "beau" ça?

http://www.ericwatier.info/ew/index.php/tout-va-bien-5/

Cher contraste,
En effet, ta critique est comme qui dirait... contrastée...
Lune a déjà fait un assez long exposé, je n'en rajouterai pas. Je me contenterai de quelques questions :

Qui est ce "on" ?
Qui sont "ceux qui influencent" ?
Tu as des exemples d'oeuvres hypocrites qui imposent la beauté à nous faire partager ?
Ne connais-tu pas des gens capables de vivre avec leurs deux pôles ?
Que dirais-tu, pour continuer dans l'idée de Wen de ça : ?

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Ben moi je réponds que là, tout de suite, j'ai une furieuse envie d'écouter une jolie comptine pour enfant, et de manger des madeleines dans un jardin tout vert.

De dire, non, crier que le rejet complet et systématique de la beauté me fatigue au plus haut point. Et je ne parle pas de beauté artificielle, figures de pub parfaites et sans relief, non...
Je parle de moments où on veut crier "regarde merde!". Regarde. Là haut, sur la tour de 8 étage délavée, il y a une cigogne. Regarde, dans cette rue baignée d'alcool, la haut, il y a deux gargouillent qui ricanent de nos bouilles d'ivrognes. Regarde... ces yeux, ce ciel, ce geste...

Regarde.
Le monde est beau.
ce chien galeux aussi est beau à sa façon. Et le clodo au gros nez vérolé qui l'accompagne aussi.

Et non, je ne suis pas saoul, fou, illuminé. Juste ouvert à regarder

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autant le texte que tu as posté est magnifique (même s'il n'a rien à voir avec le débat), autant ton "Hear my cry" me donne envie de me taper la tête contre le mur (mais NON, je ne le ferai pas, parce que j'ai une flamme en moi que je tente de protéger malgré les assauts répétés).
Et revenons-en au débat. Ou au post d'origine. Merci.

Je suis d'accord, je comprends pas ton histoire vis à vis du débat...

Peut-être que sublimer la mort c'est une façon d'oublier d'en avoir peur?

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Quelque chose peut être attirant et effrayant à la fois il me semble. On peut la craindre parce que sait ce qui arrive ensuite? Si on ne se trompe pas et qu'en fait c'est ici qu'il faut rester?
On peut aussi en avoir peur, mais pas directement. Ce serait plus de la tristesse. Quitter les choses qu'on aime, se dire qu'on ne pourra pas les faire.... et du coup on représente la Mort joliment, on la fait paraître belle et attirante, pour ne pas penser à tout ça et se résoudre...

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