La lune auréole les nuages de ses rayons d’argent
L’eau s’écoule avec douceur, langueur, en longueur
Les reflets aqueux et lunaires m’hypnotisent,
Attirent mes membres au travers du garde-fou
Le bois du pont est humide, légèrement glissant
Le parapet est froid comme mes humeurs
Les rayons de la céleste blonde s’éternisent
Dans un silence réconfortant comme du houx
Je suis assise, là, la tête contre le métal
Les jambes pendantes au dessus de l’eau
Un nuage s’égare, le fleuve se rembrunit
Sa couleur d’ébène me renvoie mon visage
Il ferait un mausolée des plus acceptables
La lune est toujours là, surplombant ce canal
Tout ce liquide appelle ma détresse comme un écho
La brume m’entoure, me glace et me séduit
La nuit sur mon cœur continue son carnage
Car c’est là que commença l’effroyable
Mon corps de poupée cassée se dresse
Pour un dernier et unique moment de liesse
Dans cette jeunesse intimement tronquée
Je lâche prise pour mon premier envol
Je n’aurais plus mal, moi, petite luciole
Aux ailes arrachées, à la lumière voilée
Tout ça à cause d’un homme, d’un soir
Je finis dans un linceul froid et noir
Landès Mickaël
Le 15 novembre 2011
Jusqu'à "la nuit sur mon coeur continue son carnage", j'aime assez. J'aime l'ambiance que tu veux décrire, j'aime la sensation du bois humide et glissant et le front contre le métal froid.
En revanche je trouve que dans le premier vers, "la lune auréole les nuages de ses rayons d'argent" c'est un peu superflu de rajouter "de ses rayons d'argent" à la fin, et je trouve que ça rend ton premier vers un peu trop banal (ce n'est que mon avis, hein !).
De même, "les rayons de la céleste blonde s'éternisent" : la céleste blonde, c'est un peu trop pour moi.
"Il ferait un mausolée des plus acceptables" : J'aime beaucoup l'idée du mausolée et le ton de la phrase, mais le rythme me gêne un peu.
Pour la fin, l'idée du personnage qui se jette dans l'eau ne me déplaît pas, mais "car c'est là que commença l'effroyable" me laisse complètement froid, et je n'aime pas vraiment les deux derniers vers. Par contre j'aime bien la strophe sur la luciole (juste la virgule après le "moi" qui casse peut-être un peu le rythme).
Merci pour ce poème !
Je prends bonne note de ton commentaire nani. Merci beaucoup.
Nouvelle mouture!
La lune auréole les nuages de ses rayons d’argent
L’eau s’écoule avec douceur, langueur, en longueur
Les reflets aqueux et lunaires m’hypnotisent,
Attirent mes membres au travers du garde-fou
Le bois du pont est humide, légèrement glissant
Le parapet est froid comme mes humeurs
Les rayons de la céleste blonde s’éternisent
Dans un silence réconfortant comme du houx
Je suis assise, là, la tête contre le métal
Les jambes pendantes au dessus de l’eau
Un nuage s’égare, le fleuve se rembrunit
Sa couleur d’ébène me renvoie ma frimousse
Tel un mausolée couvert de mousse
La lune est toujours là, surplombant ce canal
Tout ce liquide appelle ma détresse comme un écho
La brume m’entoure, me glace et me séduit
La nuit sur mon cœur continue son carnage
Car c’est là que je perdis mon âge
Mon corps de poupée cassée se dresse
Pour un dernier et unique moment de liesse
Dans cette jeunesse intimement tronquée
Je lâche prise pour mon premier envol
Je n’aurais plus mal, moi petite luciole
Aux ailes arrachées, à la lumière voilée
Tout ça à cause d’un homme, d’un soir
Je finis dans un linceul froid et noir
Mais je n'ai pas encore touché aux deux derniers vers car je ne sais pas trop comment y toucher pour le moment.
Dans le premier, j'avais détaché à cette strophe:
"La brume m’entoure, me glace et me séduit
La nuit sur mon cœur continue son carnage
Car c’est là que commença l’effroyable"
Dans le deuxième, la dernière phrase est tellement mieux que du coup, c'est passé tout seul! J'ai même beaucoup aimé "C'est là que je perdis mon âge".
Par contre, bonne idée de retravailler:
"Un nuage s’égare, le fleuve se rembrunit
Sa couleur d’ébène me renvoie mon visage
Il ferait un mausolée des plus acceptables"
mais là deuxième version je trouve... aïe aïe! Mousse rime avec frimousse, c'est vrai... mais là c'est un peu GROS ^^ de plus c'est (d'après ce que j'ai compris) le fleuve qui miroite le visage et elle le regarde, elle se dit (dans la première version) que le fleuve fera une belle tombe. Dans la deuxième "Tel un mausolée couvert de mousse'' Je ne comprend plus, 1 parce que j'ai du mal à voir de la mousse pousser sur un fleuve (et que la rime...), 2 parce que c'est une comparaison, je trouve que c'est moins fort, que lorsque la pauvrette se dit que ça fera une belle tombe.
J'aime beaucoup l'ambiance qui s'installe dans les premiers vers du poème. Ce qui est amusant, c'est que j'ai presque sentit deux poèmes du coup: un qui décrit, et un qui raconte. Mais la rupture n'est pas très nette (au niveau de la cinquième ou sixième strophe)
J'ai trouvé dans ton texte une belle ambiance mais à mon goût gâchée à plusieurs reprises par la présence de "clichés", aussi bien au niveau des métaphores que des rimes.
Par exemple :
La lune auréole les nuages de ses rayons d’argent
Les rayons de la céleste blonde s’éternisent
D'autres que je n'ai pas vraiment saisis ou que j'ai mal digérés...
L'emploi de ces adjectifs est laborieux à la lecture
Les reflets aqueux et lunaires m’hypnotisent
Euh ... no comprendo ...
Dans un silence réconfortant comme du houx
C'est joli un mausolée couvert de mousse mais ... je ne comprend pas le rapport avec le fleuve et l'ambiance du texte ... (et la rime bien grosse bien visible alors que la plupart sont beaucoup plus discrètes ...)
Sa couleur d’ébène me renvoie ma frimousse
Tel un mausolée couvert de mousse
Je ne trouve ça pas très joli ...
Tout ce liquide appelle ma détresse comme un écho
Idem ...
Dans cette jeunesse intimement tronquée
Mais il y en a aussi qui m'ont vraiment séduite !
Un nuage s’égare, le fleuve se rembrunit
Et l'ambiance générale aussi ! Oui oui je critique je critique MAIS j'adore l'ambiance humide, son front sur le métal froid, l'appel du vide ...
Par contre, à la première lecture je n'ai pas compris qu'elle se jetait d'un pont ...
Bon ok je sors
(Mais merci pour ce poème !
)
Je ne sais plus si je l'ai déjà dit, mais moi aussi, j'ai pas compris le truc du houx...
Concernant le houx... oui ça se veut réconfortant suite à ce qu'il représente, c'est-à-dire les fêtes de fin d'année, l'ambiance chaleureuse, le chocolat chaud devant la télé pendant les vacances à regarder des dessins animés etc. Mais c'est aussi dangereux pour ses épines et ses boules rouges remplies de poison. Essayez de vous lover dans un nid de houx et vous verrez que ce n'est pas si confortable que cela. J'ai donc tenté une antithèse qui a échoué ^^
tu voulais dire que le silence était réconfortant, mais en fait peut-être pas tant que ça et qu'il fallait prendre garde?
bingo! pour le silence il y a tellement d'adjectifs contradictoires: le silence est d'or/ un silence de mort / un silence serein / un silence qui fait bourdonner les oreilles...
je pense juste que houx, maintenant que tu l'a expliqué, j'en comprend bien l'image, mais le son se détache trop du poème, c'est pour cela qu'on le remarque tant.
l'image avait fonctionné avec moi dès la première lecture.
(note: c'est horrible mais à chaque fois que je lis le titre dans ma tête ce chante: "Sur un pont... d'Avignon, on y danse, on y danse..."
Merci de me comprendre nani!
La solidarité masculine en oeuvre!