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Arbre

Le Temps des Rêves

La lune auréole les nuages de ses rayons d’argent
L’eau s’écoule avec douceur, langueur, en longueur
Les reflets aqueux et lunaires m’hypnotisent,
Attirent mes membres au travers du garde-fou

Le bois du pont est humide, légèrement glissant
Le parapet est froid comme mes humeurs
Les rayons de la céleste blonde s’éternisent
Dans un silence réconfortant comme du houx

Je suis assise, là, la tête contre le métal
Les jambes pendantes au dessus de l’eau

Un nuage s’égare, le fleuve se rembrunit
Sa couleur d’ébène me renvoie mon visage
Il ferait un mausolée des plus acceptables

La lune est toujours là, surplombant ce canal
Tout ce liquide appelle ma détresse comme un écho

La brume m’entoure, me glace et me séduit
La nuit sur mon cœur continue son carnage
Car c’est là que commença l’effroyable

Mon corps de poupée cassée se dresse
Pour un dernier et unique moment de liesse
Dans cette jeunesse intimement tronquée

Je lâche prise pour mon premier envol
Je n’aurais plus mal, moi, petite luciole
Aux ailes arrachées, à la lumière voilée

Tout ça à cause d’un homme, d’un soir
Je finis dans un linceul froid et noir

Landès Mickaël
Le 15 novembre 2011

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