Le Temps des Rêves

Des traces distinctes dans la poussière,
Cette poussière ocre qui assoiffe
Fouette les cactus et nous aveugle.

Nous montons le camp comme chaque soir
Au son du hurlement des coyotes
Avec les Rocheuses dans le lointain.

Encore une journée à chevaucher de passée
Dans l’espoir de les rattraper, les ficeler
Pour ensuite les condamner ces foutus bandits.

L’obscurité maintenant nous entoure,
Les étoiles accompagnent la lune
Et des braises tentent de les rejoindre.

Nous sommes assis, silencieux,
Autour du feu projetant sa lumière crue
Sur des pierres rejetant la chaleur du jour.

Des voix nous parviennent.
Tout autour de nous.
Du fond de la nuit.

Une bouteille comme calumet,
Des serpents comme voisins,
Une cigarette pour seule compagne.

La folie nous guette chaque soir
Avec ces murmures chuchotés
Au moment de la pitance.

Nous ne saurions décrire
Toutes ces paroles insidieuses
Par ces voix sur quatre pattes.

Ils nous surveillent, nous épient
Ces lapins hors du commun
Avec leurs bois de cerf.

Monstruosités ou maladies
Jackalope ou papillomavirus
Il fait trop sombre pour savoir.

Sûrement une légende,
Peut-être une réalité,
Mais comment vous pouvez savoir,

Tant que vous ne l’avez pas vécu ?

Mickaël Landès
Le 20/04/2016

J'aime beaucoup ! Cette tension qui monte à mesure que les vers raccourcissent !
Par contre je n'ai pas compris "Encore une journée à chevaucher de passée"...

Juste cette phrase là ou l'ensemble des 3 vers?

Finalement je pense en avoir saisi le sens, mais il faudrait que tu enlèves le "de". Ca donne deux compléments au verbe, ce qui alourdit la phrase (et, selon moi, brouille le sens).

J'aime bien ! Encore une légende sympa que j'ai découverte ensuite.

Et bravo pour avoir réussi à caser "papillomavirus" dans un poème ! Même si j'ai un peu de mal à comprendre son intégration dans le texte^^

Est-ce que "encore une journée passée à chevaucher", ça ne fonctionnerait pas mieux ?

Merci, en effet nani ça fonctionne bien avec cette tournure

Alors... je ne suis pas vraiment du même avis que mes deux camarades ^^

D'abord de petites suggestions :
Pour ensuite les condamner (virgule ici ?) ces foutus bandits.

« Sur des pierres rejetant la chaleur du jour. » rejetant… c’est peut-être mon esprit scientifique mais j’ai l’impression que tu aurais pu trouver mieux (même un gardant un ton négatif)

« Ils nous surveillent, nous épient
Ces lapins hors du commun
Avec leurs bois de cerf. »
Mon cerveau a bugué à l’évocation de lapins alors que nous étions dans le désert (même si je comprends), et « hors du commun » m’a paru presque trop facile, comme pour fuir une description

Ensuite : je n'ai pas vraiment accroché au texte :/
J’ai eu un peu de mal avec le rythme du poème, qui m’a paru « aléatoire ». Sinon, je trouve ça intéressant et on entre facilement dans le poème, comme dans un conte. Par contre, je ne suis pas fan de lire des textes qui font référence à des mythologies que je ne connais pas et qui ne sont pas expliquées (dans le poème ou en note de bas de page), surtout quand (comme ici) j’ai du coup l’impression de rater la moitié de l’histoire à cause de mon ignorance crasse XD En fait je suis rentrée dans l’histoire du poème sans bien savoir à quoi m’attendre quoi… C’est surement un choix de ta part, de mon côté, j’ajouterais une strophe je sais pas trop où, pour parler plus clairement de la légende (mon esprit didactique cette fois-ci :p ). En tout cas, je salue le travail et l'idée de ce bestiaire poétique ! ça doit vraiment être passionnant !