Le Temps des Rêves

Mais comme j’aimerais cela!
M’insurger de tout mon être,
Crier, gueuler de tout mon saoul.
Oh oui! Mais contre quoi?

La guerre dans des pays là-bas?
Cette économie de la mode et du paraître?
Ces ados qui bien trop tôt voient le loup?
Et s’il n’y avait que cela…

J’aboie et braille contre du vent
Car nulle poésie là-dedans.
Ce n’est pas à moi de me dresser
Révolté et poing levé.

Langue française rebelle-toi!
Orthographe et grammaire ensemble
Contre les fautes et l’inculture.
Mais vous n’êtes pas seules.

Des poètes, des écrivains et des lecteurs arrivent,
Les rimes en vrac et la prose dé-rythmée,
Les plumes aiguisées, la verve libre
Reliées d’amour, en bon français.

Mickaël Landès
18 février 2015

J'aime bien dans l'ensemble, l'évolution du poème, aussi, qui se dirige vers l'espoir...

Mais j'ai quelques problèmes avec le fond : veux-tu dire que la culture et l'éducation sont LA solution aux problèmes auxquels nous faisons face ?
Je suis le premier à penser que l'éducation est nécessaire, pour l'ouverture, la tolérance, et autres belles choses. Mais, bien sûr, MON éducation, celle dont je suis le fruit. Est-elle supérieure aux autres ? Je m'abstiendrai d'essayer de répondre. C'était un premier point.
Ceux qui sont responsables de "ces guerres là-bas", de "cette économie de la mode et du paraître", sont souvent cultivés, et savent pour beaucoup écrire convenablement. Malheureusement, ça ne les rend pas meilleurs.

Enfin, j'aimerais faire remarquer, mais ça m'est peut-être propre, que je suis la proie d'un énorme préjugé que d'autres partagent peut-être : voir un message (quelconque) écrit (volontairement ou pas) avec des fautes (des fautes, hein, pas des abréviations) décrédibilise souvent le contenu du message et son expéditeur, lui attribuant une bêtise que l'un comme l'autre sont loin d'avoir. Mais c'est souvent le premier sentiment que j'ai. Ecrire mal, ça donne l'air bête

Je crois que j'aime bien, mais j'ai du mal à suivre la progression du poème.

J'aime beaucoup la première strophe (qui me rappelle dans l'idée une certaine co-écriture entre moi en Zinzolin). La deuxième est moins punchy mais je la comprends.
La troisième par contre me désoriente un peu : "J’aboie et braille contre du vent / Car nulle poésie là-dedans." --> est-ce que tu veux dire que s'il y avait eu un peu de poésie dans ce contre quoi tu brailles, tu n'aurais pas braillé contre du vent, ou est-ce que tes brailleries (ah tiens ce mot n'existe pas ?) auraient été moins vaines si tu y avais mis de la poésie ?
"Ce n’est pas à moi de me dresser / Révolté et poing levé." --> Je trouve le changement de cap assez brutal par rapport à la rage, à l'enthousiasme du départ mais pourquoi pas.

Dans les deux dernières strophes ensuite j'ai du mal à comprendre pour quelle raison la langue prend tout à coup toute la place, et le ton me paraît trop sermonneux (ah ben encore un néologisme ==) surtout dans la troisième. Dans le dernier vers, je trouve que "en bon français" fait retomber l'envolée lyrique entamée, et bascule du côté indigné-qui-donne-des-leçons-aux-petits-jeunes.

Voilà voilà !

Merci car vous pointez tous les deux ce qui m'a dérangé à l'écriture. Je me suis de toute façon emmêlé les pinceaux dès le départ avec des rimes que je souhaitais ensuite enlever mais avec un raison explicite et surtout caser la poésie dans une révolte. J'y reviendrai à tête reposée mais si certains ont des idées...

Je vais tenter de m'y mettre. Donc je garde la première strophe, modifie la deuxième en gardant l'idée et refais les deux dernières.

Nouvelle mouture:

Mais comme j’aimerais cela!
M’insurger de tout mon être,
Crier, gueuler de tout mon saoul.
Oh oui! Mais contre quoi?

Les guerres, les attentats?
Les politiciens qui ne font que promettre?
La biosphère sens dessus dessous?
Et s’il n’y avait que cela...

Mais j’aboie et braille contre du vent
Seul avec mon stylo et mes mots.
Ma poésie est en sommeil
souhaitant se réveiller.

Sans aller jusqu’au parnasse,
En rime ou en prose,
Que les mots se lèvent
Et envahissent les esprits.

Lecteurs et auditeurs
Insurgez-vous!
Prenez partie
Au nom de la poésie!

Mieux?

Bien mieux ! Je trouve le poème plus... cohérent, plus uni. Je le sens plus proche de moi, sans reproches trop vagues ou trop vains.

(je ne commente que la nouvelle mouture sans avoir lu le reste)

J'ai beaucoup aimé le début. On sent ton impuissance, ton envie, ta colère, ton renoncement.
On pourrait le sentir encore plus si tu faisais fi des mots comme "cela" en le remplaçant par un bon vieux "ça". Ne pas essayer de policer la langue, y aller plus franco.

J'ai plus de mal à partir du Parnasse. Déjà parce que ce mot m'a éjectée de ton poème. Je trouve qu'il n'y a pas sa place. Ensuite parce j'ai l'impression que les deux dernières strophes sont déconnectées du reste.
Do you see what I mean ?

En tout cas, je pense qu'il y a du potentiel. Continue de le bosser.

La rupture est volontaire mais mal amenée alors.
Petite info: Parnasse c'est une montagne
parnasse est un mouvement littéraire.

Est-ce un problème pour la compréhension du coup?

Oui, j'avais les références pour le Parnasse. Mais, personnellement, le fait d'avoir besoin d'aller chercher dans la case "référence de mouvement littéraire et de montagne" m'a éjectée du poème.
Après, c'est bien sûr, comme d'habitude, tout à fait personnel.

Remplacer parnasse par perfection alors?