Le Temps des Rêves

Abdication

A mort l'ankylose
de la langue
des idées
des émotions
Il faut réinventer
Il faut brûler
l'habitude et
les livres de grammaire,

En bon révolutionnaire.

Alors là, bravo ! Je le trouve super ce poème ! Rien à redire, tu m'as parlé.

Je connais ton idée de base, mais je peux m'empêcher d'être gênée par ces "Il faut" ... en même temps ça non seulement dans le sens mais aussi dans le rythme, ça rattrape ce que tu voulais dire... * cas de conscience en approche*
Sinon j'aime beaucoup

Je n'arrive toujours pas à déterminer si je trouve ce poème raté ou parfait, pour ma part^^.

Dahij, par curiosité, comment as-tu interprété ce texte ? J'ai eu beaucoup de mal à déterminer et à réaliser le dosage entre sincérité et ironie, explicite/implicite dans ce poème...

Je vois le texte en trois parties:

A mort l'ankylose
de la langue
des idées
des émotions

C'est là ce que tu penses vraiment


Il faut réinventer
Il faut brûler
l'habitude et
les livres de grammaire,

On sent que c'est également ce que tu penses mais le dernier vers qui est la troisième partie que j'ai vue apporte un ton ironique qui vient souligner le fait que c'est utopique et qu'on ne peut tout renier comme ça.

Merci. Je suis content que le texte ait fonctionné !

Dans la version précédente, il se terminait par :

"En bon révolutionnaire
Ce devoir d'insurrection
Me révolte."

J' aime beaucoup et je suis d"accord avec ce texte. en plus j'aime bien les poème au vers pas trop court!

Je suis perplexe, comme toi Nani. J'aime et j'aime pas au gré de mes lectures. En fait, je crois que j'adore la tirade mais que la chute brutale est à la fois parfaite et frustrante. Elle me semble trop courte mais je pense qu'en faire plus serait maladroit. Donc, du coup, j'oscille et je t'aide vraiment beaucoup.^^

J'aime beaucoup le contenu !

Je trouve que le vers court donne à la fois au poème un rythme et une vivacité, un mouvement, qui s'oppose bien à "l'ankylose", mais frustre le lecteur (en tout cas, me frustre moi), qui attend une suite, un continuité. L'arrêt est peut-être trop brutal, le réveil, la sortie de l'utopie qui se heurte à la réalité par trop impitoyable.

Quant à la fin, la "troisième partie", je n'arrive pas à savoir ce que je préfère entre l'ironie cynique (la version définitive, en un vers) et le paradoxe de la version originale qui pour moi peut véhiculer un tout autre sens (en plus d'être plus long et de peut-être mieux nous préparer à la fin du poème) : ce n'est plus seulement la réalisation que la destruction du passé et de la tradition est aussi impossible qu'absurde ; c'est aussi que, peut-être, la recherche incessante et surtout exclusive de la nouveauté est une erreur, et qu'il faut apprécier et entretenir "l'habitude et les les livres de grammaires". Ce serait presque une contre révolution.

Je ne sais pas quelle version tu préfères... Et tu as le droit de me dire que mon interprétation est absolument capilo-tractée, je ne m'en offusquerai pas ^^.

A la base j'étais plutôt parti sur la contre-révolution, "se révolter contre la révolution" ça me plaisait bien. Mais je pense que la première partie n'est pas assez étoffée, le portrait pas assez établi pour pouvoir ensuite le critiquer au point de dire "ça me révolte, finissons-en avec ça". Mais mes essais pour l'étoffer n'étaient pas très concluants.
Dans la version actuelle j'aime bien l'idée que ce soit au lecteur de comprendre l'ironie, et le paradoxe est peut-être un peu plus subtil (on est soumis à la révolution/si tout le monde, docilement, cherche à être révolutionnaire, au final ça ne l'est plus tant que ça). Mais je trouve aussi que c'est assez frustrant à lire, j'ai un peu l'impression du petit grain de sel qui vient faire grincer les rouages plutôt que d'une vraie argumentation ou d'une vraie thèse sur laquelle on peut réfléchir tranquillement. En même temps c'est aussi un peu comme ça que je l'ai pensé... Bref, ce poème me fait travailler les neurones ^^

Je considère qu'à partir du moment où on fait le choix de la brièveté (ce qui me semble, je crois, être le cas ici ; après, on n'est jamais sûr de rien...) on vise plus à interpeller et/ou dénoncer que proposer et construire (ce qui serait le cas d'une thèse et nécessite, pour moi, plus de temps et de développement). La dénonciation est pour moi un premier pas nécessaire à la proposition, cette fois plus étoffée, d'une alternative.
Cela ne veut pas dire qu'un message court est simpliste ou réducteur : ici, tu arrives à pousser le lecteur à s'interroger et à réflexionner (licence poétique ^^ ) plus loin que ce que le poème explicite.

Et en effet, la version définitive permet de soumettre le dernier vers à un plus grand nombre d'interprétations (incluant celles de la version longue) et est donc plus intéressante.

Ce poème est aussi pour moi un bon exemple de ce que peut (doit?) être la poésie : la synthèse des mots et des idées, la condensation extrême. Tu arrives à faire passer bien plus de choses, à ouvrir des ponts, des communications et des réflexions, en quelques mots, parce que tu leur donnes tout le poids qu'ils méritent, que certains auteurs en quelques livres...

Merci Faël, tu parviens à me faire aimer beaucoup plus mon propre poème ! ^^

j'en suis ravi !