Le Temps des Rêves

Les femmes, ces fleurs aux mille couleurs, saveurs, odeurs.
Nous sommes une poignée à ne pas oser les cueillir ou ne serait-ce juste s'en délecter les sens. Malheureusement, des hommes médiocres s'en foutent et écrasent des jardins entiers. Ils cueillent sans se soucier de s'en occuper, les laissent dépérir, sécher. Parfois ils se font même des bouquets.
Du coup, certaines ne poussent presque pas, ne cherchent pas à éclore. Et qui s'intéresse aux boutons ? Ils n'ont pas la moindre phalange verte ces fumiers !
…
Mais oui, c'est cela. Les plus belles plantes ont besoin de fumier, de purin. Ces apparentés au lisier seraient donc nécessaires. Mais à quel prix pour elles ? Pour nous, les handicapés de la cueillette ?
Mesdames, il y a des hommes qui vous aiment de la racine jusqu'aux pétales, de votre passé jusqu'à votre intelligence. Sauf que ceux-là restent contemplatifs face à vous et ne cherchent surtout pas à vous effeuiller.
Les autres aiment le plastique car il ne change pas, peut être malléable. Honnêtement, je préfère les légères imperfections, quand il y a du piquant, de la personnalité. C'est à peine si j'oserais vous toucher, mais sachez que je crève d'envie de voir pousser une fleur au sein de mon foyer, quitte à installer des murs autour de la tige pour ne pas la déterrer et risquer de la voir faner.

Mickaël Landès
Le 25/04/2014

Beau sujet belle réalisation.
Le passage du nous au je est conscient ?
j'ai bien aimé ce coup de gueule merci !

Je suis mitigée. (Et c'est le cas pour la plupart de tes derniers poèmes).
D'un côté, j'aime bien le côté "coup de gueule", le fait que tu t'adresses (mesdames), qui donne une vraie dynamique à ton texte. Ca sent le ressenti, le "qui vient des tripes".
Il y a quelques très belles choses comme "Mesdames, il y a des hommes qui vous aiment de la racine jusqu'aux pétales"... L'idée du fumier est également assez intéressante.
Mais à côté de ça, je trouve le ton trop général. Trop catégorisant. Comme si il y avait d'un côté les "handicapés de la cueillette", de l'autre côté les "méchants-fumiers" et entre les deux la frêle et délicate "fleur-femme". On sent que ce texte cristallise des choses, les enferme dans une sorte de caricature et ça me gêne un peu.
Les phrases "Les autres aiment le plastique car il ne change pas, peut être malléable. Honnêtement, je préfère les légères imperfections, quand il y a du piquant, de la personnalité." ne sont peut-être pas indispensables. Personnellement, l'apparition du plastique m'a gênée et je trouve que ça n'apporte rien de plus.

Par contre, le "sachez que je crève d'envie de voir pousser une fleur au sein de mon foyer" est très bien exprimé.

Voilà. Comme d'habitude, ceci n'est que mon humble avis

Je suis plutôt d'accord avec Poulix. Le thème m'a emballée mais je trouve également que tu flirtes avec la caricature, ce qui est dommage. Cela le fait surtout quand tu parles moins avec "tes tripes" mais sur un ton plus "professoral" qui fait du sentiment une assertion catégorique (j'ai du mal avec le ton délibératif des questions rhétoriques, que je trouve un pe maladroit).
Peut-être pourrais-tu prendre ce texte pour "base" et plus assumer la première personne (qui est franchement sublime à la fin, mêmes coups de coeur que Poulix), en particularisant tes idées. Si le "je" est l'énonciateur de certains "clichés", plutôt qu'un impersonnel ou un "nous", cela peut faire le charme et/ou la faiblesse d'un locuteur poétique que l'on découvre plutôt que de faire se hérisser les âmes pointilleuses, qui se sentent (à tord ?) englobées dans les fleurs, le ils ou le nous.