Le Temps des Rêves

Je propose de livrer ici des poèmes qu'on a écrit il y a un an, quatre ans ou peut-être dix, et qui ont eu pour nous une valeur toute particulière, qui ont été un temps parmi ceux dont on était le plus fier, même si aujourd'hui on les regarde différemment et on n'ose souvent plus les faire lire.
Un peu kitchounes, un peu naïfs, maladroits ou prétentieux, juste pour le plaisir, pour nous celui de les sortir de leur tiroir, car on garde pour eux une certaine tendresse, et pour les autres celui de déguster, sans forcément chercher à les commenter, ces petits trésors-- car au fond ce sont bien des trésors, des moments uniques, car on n'écrira plus jamais de la même manière que dans nos débuts (petit moment de nostalgie^^).

A votre bon cœur !

Pour moi, il y a (entre autres) ceux-là (du plus vieux au plus récent) :

La vie

La vie est une rivière
Eclaboussée de lumière
Y vivent d’innombrables poissons
Qui s’entretuent au fil des saisons,
Tous, jusqu'à ce qu’il n’en reste que deux ;
Les plus grands, les plus majestueux
Un poisson noir, un poisson blanc
Qui font une ronde
Dans le courant.

Accident

Dans ma tête, ça bouchonne
Là dedans, ça klaxonne.
Ces véhicules
Qui se bousculent
Je ne peux le supporter
Ou je vais exploser.
Dans ma tête, ça résonne,
Là dedans, ça klaxonne.
Il se met à pleuvoir,
La route devient glissante
On ne peut plus rien voir
Sous cette pluie battante.
Un virage.
Quel dommage.
Le véhicule immatriculé REVE
Percute de plein fouet
La dure réalité.
Il continue à pleuvoir,
Mais ce sont des gouttes salées.


Le poète et la mort

Vois la mort s'approcher,
Noirceur lumineuse
Ecoute-la te dire
Ses paroles brumeuses :
« Viens, poète
Viens et quitte ton corps
Trop charnel
Trop cruel
Sois âme pure,
Sois cœur pur,
Hors des barrières de chair,
Envole-toi
Librement
Vers les cieux originels,
Offre aux mortels ton chant
Le chant du poète
Un chant éternel. »

Regarde-la, poète,
Elle t'attire, tu es las.
Regarde-la, poète
Elle est belle, mais ne t'y prends pas.
Regarde-la, poète,
Et maintenant,
Gifle-la.




INCONNU

Parfois j'entends des cris, des plaintes
Au delà de l'horizon
Mais ce monde est hors d'atteinte
Je ne peux rien faire à ces lamentations

Parfois j'entends crier de joie
Derrière cette montagne, là bas
J'aimerais tant rire avec eux
Apercevoir ces gens heureux

Parfois derrière les nuages
Eclatent des couleurs fugitives
Le mystère demeure, et j'enrage :
Qui les envoie, si belles, si vives ?

Parfois je surprends deux oiseaux
Qui se regardent dans la brise
J'aimerais savoir ce qu'ils se disent
Avec leurs yeux, comprendre leurs mots.

Souvent je rêve, solitaire
De pouvoir percer l'inconnu
De voir bien au delà des mers
D'entendre même ce qui est tu

Toujours je rêve des étoiles,
Et je savoure cet espoir.
Mais je sais qu'au delà du voile
Tout est plus beau dans le noir.

Aaah voilà un topic où je pourrais poster mes anciens poèmes que j'osais pas mettre ailleurs ! Merci Nani

J'adore tes anciens poèmes, merci pour ce petit voyage, tu décris très justement leurs interêts

De jolis poèmes! Pour ma part une grosse préférence pour Accident! Ça fait combien de temps qu'il a été écrit?


Et un dont j'ai longtemps été fière:
Ma bonne étoile

Chaque fois que je regarde le ciel
C’est elle que je vois la première
Celle qui le plus étincelle
Elle me sourit et m’éclaire
De toute sa splendeur naturelle
Point éphémère à travers les mers

Elle est toujours là pour moi
Où que je sois peu importe l’endroit
Affrontant mes tourments et naufrages
Pour me ramener sur le rivage
Prête à jeter l’ancre au premier émoi
Méritant tous les hommages

C’est mon étoile gardienne,
Le deuxième univers pour moi
Où sont partis mes anges gardiens
Avec la sagesse des anciens
Écouter mes prière’ et ma voix
Douce magie musicienne.

ça doit faire six ou sept ans, je pense...
Il y a beaucoup d'espoir dans ton poème, c'est beau !

D'accord pour l'espoir... les rimes très présentes donnent un côté envoûtant, très très musical qui me plaît bien.
Dans tes poèmes, Nani, j'ai (toujours) un faible pour le poète et la mort.

Oh Isally j'ai adoré ton poème ! Il a un petit côté naïf et parfois j'ai trouvé que c'était forcé, j'imaginais l'enfant réfléchir ''comment faire pour que ça marche'' et en même temps il est simple et prenant ! Merci beaucoup

merci
et vous devez sans doute en avoir aussi au fin fond de vos tiroirs

Un petit échantillon de mes années lycée...

La Physique (oui, j'avais quelques comptes à régler avec cette matière)

Entre les spires de cuivre d’une bobine
Mon âme prisonnière languit et se meurt,
Et coincée sous les plaques d’un condensateur
S’embourbe au milieu des formules sibyllines.

Mon cerveau blessé saigne à poursuivre la sin-
Usoïdale morne de l’oscillateur,
Et finira exsangue ou bien fou de douleur,
Sous les coups sans pitié de l’équation maligne.

O matière vaine et bête et ne laissant
Pas même le simple plaisir de l’abstraction !
Où mon rêve chassé par l’accélération

Est assommé de reproches tonitruants !
Pauvre cœur, soigne donc ta douloureuse plaie
En dirigeant tes pas vers le cours de français.

Mais il est trop génial ! J'adore le décalage entre le ton tragique et le sujet, et milles bravo pour le sonnet ! Cette forme participe grandement à l'humour du texte. Merci de nous avoir fait partager !

Elle a fait quelques pas sous le soleil voilé
Sous la pluie qui battait le pavé
Elle a tendu la main vers les briques rougissantes
Vers le lierre ravi de l’averse chantante

Et la pluie caressait sa joue ensommeillée
La pluie qui ravivait ses rêveries lovées
Sourire fugitif qui revient la hanter

Doux, il passe puis s’efface
En gouttes ruisselantes
Et le mur redevient vierge, redevient sale

Comme sa vie bancale.

(Je ne comprends plus mon propre texte. ==)

Et je suis d'accord avec Nani, Hedera, ton texte est franchement génial dans le genre coup de gueule dramatisé !

Merci pour vos avis nani et zinzo, c'est vrai que je m'étais bien amusée à l'écrire celui-là !

Deux poèmes collector de bébé Hedera :

La pluie tombe sur les pavés
La pluie fait sonner les gouttes
La pluie tombe
Avec un tout petit bruit.

***

Belle maison,
Allées pour courir partout,
Herbe bien verte
Et jolies fleurs jaunes
Tout ce qu'il faut pour le bonheur.