Le Temps des Rêves

J'adore le premier !

Moi aussi ! Et j'aime bien aussi l'idée du deuxième.

L’homme-songe

Nous ne sommes tous que rêveurs, rêvés et rêves.
Rêvant à la femme désirée mais inconnue,
Âme sœur perdue dans ses pensées sur une grève
Connue, songée par tous, mais au corps jamais nu.

Dès lors l'esprit se lâche dans les nimbes des songes,
Tel un souffle ne sachant où aller, où mourir.
Morphée recueille chacun de nous pour nous nourrir,
De merveilles, délaissant les remords qui nous rongent.

Mais le temps qui défile à ceci d'imprudent
Qu'il ne tient qu'à un fil de lui rentrer dedans.
Et lorsque l'aube se profile à l'horizon

Le dieu des nuits sans fin lâche l'homme démuni
Qui n'a pour seul recours que sa nature, son cri.
Réitérons l'attente des nuits, des visions.

Mickaël LANDÈS
2007 ?

Tiens ! J'étais passé à côté de celui-là.
J'adore :
"Mais le temps qui défile à ceci d'imprudent
Qu'il ne tient qu'à un fil de lui rentrer dedans."

----

Un vieux poème (2007 ?) que j'avais oublié et que j'ai trouvé assez frappant

Il est minuit
J'écris.
Dehors, tout est calme.
Les plantes dorment,
Et la nuit prend dans ses bras d'ébène
Le monde et ses joies
Le monde et ses peines.
Tout est calme,
Mais des gens meurent
Des gens tuent
Dans l'ombre.
Tout est calme, d'un calme trompeur
tout est calme
Tout est beau
Mais je sais que cette splendeur
Cache une immense horreur.
Je sais que certains ont faim
Je sais qu'il y en a qui triment
Avant d'être passés par l'enfance
Je sais que le monde va mal,
Je sais que certains crèvent
A cause d'une société injuste
Qui déchire les rêves
a coup de dollars
Je sais que la paix n'est qu'illusion,
Que sous ses apparences mielleuses
Le monde est plein de choses hideuses
Je sais que la guerre est là,
Qu'elle ne s'en ira pas
Je sais que tout est fichu
Depuis que l'Homme a trouvé le premier écu
Je sais que mon bonheur
N'est fait que de malheur
Du malheur de milliers d'humains,
Et pour cela je sais
Qu'ils méritent plus que moi
D'être heureux
D'être deux
D'être humain.
Et pourtant c'est moi
Sale , ingrat
Qui dispose des richesses que d'autre mériteraient
Et qu'ils n'auront jamais.

Tout cela , je le sais.
Mais je me tais.
Je me détourne,
Je ferme les yeux
Lâche parmi tant d'autres,
Je me tais,
Pour conserver l'illusion,
Et je m'efforce de ne pas y penser.
Parce que le vrai est trop faux
Et le faux bien trop vrai.

Alors, je rêve, pour oublier
La où certains boivent,
Moi J'écris
Là où certains meurent,
Moi je vis.

Mais si un jour j'arrête,
Dites vous bien que je suis mort
Parce que j'en savais trop.