Le Temps des Rêves

Une image, même un peu plus que cela.

Un portrait, plutôt. Puis un autre, et un autre...

Celui-là me fixe, me sonde et me juge.

Mes yeux s'accrochent, mon cœur s'emballe.



Je croyais la page tournée

Mais comme un sourire semblant me narguer

Cette bouche de papier va m'engloutir,

Chaque souvenir que j'avais cru larguer...



Ce sourire figé, plein de cellophane,

Plein de poussière et écrasé

Me mâche les tripes

Et fait saigner mes pleurs.



Ce regard condescendant

Rempli de cendres du passé

Rallume en moi un vieux brasier

Qui brûle ma chair et ravive mes peines.



Car tu es heureux, toi le clone délavé,

Aux dents pleines de bonheur mâchouillé

Avalant la vie, ma vie, mon passé

Mes doigts en fondent, se confondant à mes larmes.



La pompe à sentiments ne sait plus quoi penser

Face à ce cliché empli de ta joie d'être.

Elle ne fait que cracher des réminiscences,

Des restes d'un ancien bonheur.



Dur à digérer... Je me plie en deux,

L'acide chloraurique gastrique nimbe mes yeux

Et ulcéré je ne peux ravaler ma bile

Moi qui croyais le futur facile.



Les tremblements de la couverture ont cessé.

Et moi, terrassé, je gis en morceau,

Tout comme cette photo déchirée

Devant laquelle jaillissent des sanglots.



Lentilles déformant ton image

Idéalisée par le passé et l'oubli

Mais notre histoire ne fut qu'un instantané:

Fugace, éphémère, quasi-abandonné et beau.



Le Grand Inculte

Le 28 août 2013

J'aime bien mais j'ai le sentiment que j'aimerais encore plus si j'arrivais à cerner la métaphore filée du papier/du livre. Qui/de qui parle-t-on ? Je suis sûr qu'il y a quelque chose qui m'échappe (j'ai pensé peut-être à une feuille en train de se faire photocopier ?). Du coup je n'arrive pas à être constructif pour l'instant et je me contente de répéter que, vraiment, j'aime bien. Surtout les deux derniers vers (mais le "mais" au début de l'avant dernier est-il vraiment utile ?).

Ça me fait penser à un truc que j'ai mis ailleurs.



Et ça, mélangé avec... heu...


Enfin... ça c'est mon interprétation ^^

j'ai quand même du mal à faire coller le poème avec tes zombies déjantés, cher lapin^^

C'est un très beau poème qui se base sur une bonne idée (:

Je ne voudrais pas donner l'impression de découper ton poème donc je ferais plutôt des remarques formelles, syntaxiques que j'ai noté à la deuxième lecture.

Strophe 2: "Mais comme un sourire semblant me narguer" Dans ce vers le "semblant" est un peu bizarre, il alourdit le vers. Peut être le remplacer par une tournure plus directe ?

Strophe 5: "Aux dents pleines de bonheur mâchouillé" Ici, c'est un avis vraiment personnel, je trouve que le vers passe mieux sans "machouillé", il est plus simple, plus frappant. Après c'est vrai le "bonheur machouillé" va bien avec le reste de la strophe.

Strophe 6: "La pompe à sentiments ne sait plus quoi penser" J'aime beaucoup l'idée de "pompe à sentiment", c'est le verbe "penser" qui selon moi, brise l'harmonie du vers. Pourquoi pas un verbe mécanique qui va avec l'idée de "pompe" tout en gardant le même sens ?

Dans la même strophe: "Elle ne fait que cracher des réminiscences, / Des restes d'un ancien bonheur." la répétition de "des" et de la sonorité. "Les restes dans anciens bonheur" ?

Voilà, voilà ! Le reste est vraiment harmonieux, surtout les deux dernières strophes que j'aime beaucoup. J'espère ne pas être aller à l'encontre de l'esprit de ta poésie.