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Arbre

Le Temps des Rêves

Avatar de poulix poulix Mode Lecture - Citer - 22/05/2011 20:55:34

Je vais aujourd'hui vous parler du spécisme.
Le spécisme est ce que le racisme est à la race et ce que le sexisme est au sexe. C'est, en tant qu'humain, ne pas traiter les autres espèces comme on traiterait nos homologues. C'est accepter des traitements que l'on n'accepterait pas s'il s'agissait d'humains. Vous l'aurez compris, je ne suis pas venue là pour défendre le spécisme.
Mais qu'est-ce qui lui prend à poulix de vous parler du spécisme tout à coup ?
Et bien poulix vient de voir un film qui l'a... disons... renseignée sur certaines pratiques un peu perturbantes quant aux animaux.
Earthlings est un documentaire américain de Shaun Monson qui dénonce notre comportement envers les animaux. La réalisation a nécessité 5 années de travail et d'investigations et montre des images prises en caméra cachée. Le principe est très simple :
1)D'où viennent et que faisons nous de nos animaux de compagnie ?
2)D'où vient notre nourriture ?
3)D'où viennent nos vêtements ?
4)Comment traitons-nous les animaux pour nous "divertir" ?
5)Les animaux et la science...

Bon... tout le monde sait qu'il y a des chiens abandonnés, tout le monde sait qu'il y a des abattoirs, qu'on élève des poules et des cochons en batteries, que pour avoir une jolie capuche à fourrure ou un beau sac en cuir il faut tuer quelques animaux. Tout le monde sait qu'on fait mal aux taureaux lors des corridas et qu'on fait des expériences sur les animaux.
Mais je pense qu'on ne sait pas "assez" (ou qu'on ne veut pas savoir, c'est à voir ^^)

Tout d'abord, le plus constructif est probablement que je vous donne le discours que j'aurais eu avant de regarder ce film.
"J'ai conscience que le steak qu'il y a dans mon assiette est le produit de la mort d'un animal mais... ben... c'est bon... et on en a besoin pour vivre. Tout homme a besoin d'une certaine dose de viande tout comme le lion tue la gazelle ou comme la baleine mange le plancton. C'est naturel. Je comprends qu'on puisse être végétarien mais personnellement je ne le suis pas. Et puis, maintenant, on fait ça "proprement". Un électrochoc, pas de douleur, l'animal n'a même pas eu le temps de se rendre compte qu'il allait mourir. Et nous, il nous faut bien vivre."
Je n'évoque ici que le cas de "d'où vient notre nourriture ?" parce que je pense que c'est le cas le plus flagrant.

Maintenant, laissez moi vous dire quelques petites choses que j'ai apprises.
1)Les animaux de compagnie. Rien de bien nouveau à vrai dire ; des abandons, des chenils, des euthanasies lorsque les chenils sont pleins. Le plus choquant était ici la mort non par piqûre (indolore mais parfois trop coûteuse) mais par chambre à gaz : il faut alors 20 minutes à l'animal pour mourir. (je vous laisse imaginer l'agonie).
À partir de là, je pense qu'on peut tirer deux conclusions. La première, pas sorcière : n'abandonnez pas vos animaux (est-ce vraiment tile de le dire ?). La deuxième : si un jour poulix veut un animal de compagnie, elle l'adoptera.

2-3)Les animaux que nous mangeons et avec lesquels nous nous habillons. Là... c'est assez horrible...
C'est une chose que de savoir que les animaux sont entassés, qu'ils ne gambadent pas dans les près verts. C'en est une autre que de savoir que :
*il n'y a pas d'anesthésie...
-on coupe la queue des cochons (parce qu'ils se la mangent d'ennui et que ça prend trop de place ! ), on leur arrache les dents, on les émascule... sans anesthésie.
- on marque les vaches au fer rouge, on leur arrache les cornes sans anesthésie
-idem pour le bec des poussins...
*les vaches laitières sont tellement exploitées qu'elles meurent souvent au bout de 4 ans (au lieu de plus de 2O ans)
*le transport se fait dans des conditions exécrables et plusieurs dizaines d'animaux en meurent.
*L'abattage est loin d'être toujours sans douleur. Le film montre différentes manières de tuer les animaux (il faut parfois avoir le coeur bien accroché...)
- on les pend par une patte au plafond, on les égorge vivants et on les laisse se débattre au bout de leur corde
- pour les porcs, on les frappe avec une batte jusqu'à ce que mort s'ensuive (et la mort est très, très longue à venir...)
- souvent, on n'attend même pas que la bête soit morte pour lui enlever la peau... vous imaginez la scène.

4)Les animaux avec lesquels nous nous amusons ;
-pour les torrerro, si le taureau rue c'est moins par colère que par douleur (on leur inflige des électro-choc pour les exciter.
- la corrida... tout le monde connaît le principe
- les cirques : on oublie bien souvent, devant la docilité des animaux et la magie du moment que pour en arriver là, il faut parfois avoir eu recours à des violences..


*Les animaux que nous utilisons pour les expériences.
Certes, les expériences sur les animaux permettent des progrès et ont sûrement permis de sauver bien des vies humaines (ce que le documentaire ne dit pas) mais ces expériences sont l'incarnation du spécisme. C'est estimer que la vie des autres animaux vaut moins que la nôtre et que la fin justifie les moyens. C'est estimer qu'ils ne sont que des brouillons et que notre survie est plus importante que la leur. Ils peuvent bien mourir du moment que c'est pour nous sauver.


Le mieux est probablement de voir le film pour comprendre ce qu'on peut ressentir. Il y a sûrement des vidéo sur Youtube si ça vous tente (je n'ai pas trop envie de les insérer dans Le Temps des Rêves...)

Alors... quelles conclusions à ce film ?
Pour ma part, je trouve qu'il a le mérite de montrer ce qu'il y a à voir. Il y a bien sûr une dimension très moraliste (mais ce genre de film ne saurait être, de toute façon, objectif) : "c'est pas bien, les humains sont méchants et cruels avec les animaux". Mais il pousse à réfléchir. Par exemple, après avoir vu ça, je sais ce que je cautionne en achetant mon steak et je diminuerai sûrement ma consommation (ou bien je l'orienterais), j'y réfléchirai à trois fois avant de m'acheter quelque chose en cuir et j'adopterai mes animaux de compagnie. Je risque aussi de remettre un peu en question mon discours "c'est pour le bien de la science"... disons que, au minimum, on devrait obliger à faire des anesthésies quand c'est possible et interdire la vivisection. Et rien que l'idée de prendre les animaux comme "brouillon" est dérangeante : en tant qu'espèce pensante et consciente de la douleur endurée ; en avons-nous le droit ?
Oui, car je pense que c'est là que se niche la réelle question.
J'ai toujours pensé que manger de la viande (et donc tuer) était dans notre nature et que nous n'y pouvions rien, qu'en cela, nous n'étions pas plus cruel que les autres animaux. Mais les autres animaux n'ont (jusqu'à preuve du contraire) pas conscience de causer une souffrance à leur proie. Donc, je dirais que :
-oui, il nous faut manger
-MAIS, puisque nous avons conscience des conséquences de nos actes, nous devons faire en sorte que cela soit le moins dommageable possible pour nos victimes (élevage, transport, abattage...). De même, il est prouvé que nous mangeons trop de viande : sans forcément être végétarien, il est possible de réduire notre consommation... Tout le monde en bénéficierait...

Cependant, je pense qu'il manque quelque chose à ce documentaire. En effet, il fait comme si les conditions d'abattage et co étaient quelque chose d'universel. Mais tout de même... il existe bien des normes, des garde-fous, une attention portée au bien-être des animaux. Toutes les vaches laitières normandes ne meurent pas au bout de quatre ans ? si ?
Le film se centre sur certaines firmes industrielles et passe totalement sous silence celles qui sont le plus respectueuses possible des animaux. Pourtant elles existent et l'Europe a d'ailleurs pris des mesures en ce sens.
Il présente les "divertissements avec animaux" comme nos seuls divertissements, comme si tout le monde était totalement impliqué...
Je trouve dommage qu'il ne soit pas plus nuancé. Certes, il énonce des vérités mais il ne propose pas de solutions. A la fin du film, on aurait presque envie de se flageller en tant qu'humain cruel mais après ? Que faire ? Quelles sont ses firmes que l'on pourrait boycotter ? Quelles sont celles que l'on doit favoriser ? De combien de viande pourrions-nous nous contenter ? Comment cela se passe-t-il pour adopter des animaux ? Y a-t-il des solutions alternatives ? Que faire ? Que faire ? Que faire ?

Et vous ? Qu'en pensez-vous ?

Avatar de Eraneon Eraneon Mode Lecture - Citer - 15/06/2011 10:38:00

(Eraneon lit les articles sur sa version de test et répond sur la version de prod'...)

J'ai toujours eu un problème avec ce genre de documentaires : montrer aux gens les images les plus violentes qu'on puisse tourner, ne jurer que par cette violence, pour au final ne donner aucun autre message que "voilà ce qu'on fait aux animaux" (ah... c'est tout ? pas de pédagogie ? bon, ben bonne nuit...)

Des images insoutenables d'animaux qu'on torture sous couvert de survie de l'espèce humaine, à ma connaissance, j'en ai toujours vu. Le phénomène n'est pas nouveau, et les prises de conscience ont été progressives, autant que scientifiques.

Il me semble qu'il est prouvé qu'un animal qui ne souffre pas (et c'est vrai notamment pour toutes les espèces qui nous fournissent de la viande) produit une viande de bien meilleure qualité. Les abattoirs en Europe sont archi-contrôlés, toute la chaîne de production de la viande est surveillée de très près, aucun doute que les images du documentaire en question n'ont pas été tournées en Europe. Faut-il pour autant se dire "c'est pas chez moi alors je m'en fous" ? Non, certainement pas. Mais il faut reconnaître néanmoins raisonnablement qu'il n'y a qu'une volonté politique dans les pays concernés qui saurait faire changer les choses : nous qui regardons ce documentaire n'y pouvons rien.

Concernant les animaux de compagnie, je regrette d'avoir à penser qu'il n'est pas impossible que l'euthanasie de masse autrement que par injection léthale ne soit par chez nous plus régulière qu'on ne le croit, et ce tout simplement parce que les centres spécialisés ne sont pas tous réglo', loin de là. Si on les contrôlait un peu plus, nous n'aurions plus aucun doute. Et pour moi adopter n'est pas une solution. La solution se trouve bien en amont, avant l'abandon. Si on généralisait le puçage des animaux et qu'on intégrait aux données de la puce le nom et l'adresse du propriétaire déclaré, l'abandon pourrait être bien mieux puni. Ca financerait les centres, et ça en dissuaderait quelques-uns de s'acheter un animal au moins de Janvier pour se réchauffer et de le larguer au mois de Juillet, quand il est encombrant pour partir en vacances.

Quand aux expériences sur les animaux : la question est "sur qui fera-t-on les tests". Qui jugera-t-on suffisamment inutile pour qu'on puisse prendre le risque de le tuer pendant une expérience. A qui donnera-t-on le droit de tuer légalement au nom de la science, et dans quelles conditions. Là encore, prendre parti pour les animaux, c'est ne pas se poser d'autres questions, ou faire preuve d'une incroyable misanthropie.

Pourquoi je préfère toujours regarder les documentaires qui nous montrent des endroits magiques où nous n'aurons peut-être jamais l'occasion d'aller, ou ceux qui nous expliquent comment l'homme a conçu et construit les plus extraordinaires des édifices ? Tout simplement parce que même si j'ai naturellement une très mauvaise image de mes semblables, ça fait du bien de penser, l'espace d'une heure, que par endroits le monde est beau, et que l'Homme sait faire autre chose que la guerre, quelque chose de bien plus impressionnant.

Avatar de naniquolas naniquolas Mode Lecture - Citer - 30/05/2017 15:35:52

(6 ans plus tard, je me pose le même genre de question, après avoir vu quelques vidéos de la chaîne "véganement", et je me suis rappelé de ce sujet)

En mode questions/réponses et en l'état actuel de mes connaissances, la version courte :

1) Est-il nécessaire de manger de la viande ?
--> Non. Diététiquement c'est faisable au moins pour les adultes (je ne suis pas assez renseigné pour la petite enfance), et pas trop dur (mettre des légumineuses pour les protéines (ou des oeufs si on est pas vegétalien), varier les aliments...), et même si jamais on fait n'importe quoi la médecine a les moyens de corriger les carences de manière très simple par une petite supplémentation (mais le mieux ça reste de pas faire n'importe quoi).

2) Est-il nécessaire de manger des produits d'origine animale (oeuf, lait) ?
--> Non, avec réserves. Il faut être plus rigoureux pour avoir sa dose de protéines (même si probablement qu'aucune étude ne parvient à mesurer la quantité de protéine effectivement absorbée par un vegan) et d'acides gras essentiels, et en cas de régime strict sur plusieurs années il faudra envisager une supplémentation en vitamine B12 (pas de source végétale efficacement absorbée connue à ce jour, je crois).

3)Est-ce que c'est mal de manger de la viande ?
--> Pour moi c'est mieux de ne pas en manger, avant tout pour des raisons environnementales : ça me paraît peu discutable de dire que c'est moins dépensier en énergie de manger la récolte d'un champs de blé plutôt que de faire manger à un boeuf dix champs de blé (edit après avoir vu "cowspiracy" : en fait dix champs de blé j'étais gentil, et je parle pas de dizaines de tonnes d'eau) pendant sa vie pour produire quelques kilos de viande. Et vu que ce n'est pas nécessaire de tuer des animaux pour les manger, c'est pas très sympa de le faire. En plus, comme ça on est sûr de pas cautionner des méthodes abattage douteuses (même si je sais, le principe de l’abattage est déjà douteux) ni toutes les conséquences en amont des méthodes d'élevage industrielles.

4)LE SPECISME : est-ce mal d'être spéciste ? (question qui permet de répondre à : Est-ce que c'est mal de tuer les animaux ? Est-ce que c'est mal d'exploiter les animaux (pour la laine, les oeufs, le lait, etc.)
--> Là je tombe sur un os. En effet, je pense qu'à ce stade je suis un spéciste modéré : je pense qu'il faut traiter au mieux les animaux (=ne pas être cruel si on peut s'en passer), mais si on me demande est-ce que c'est plus grave de tuer une poule ou de tuer un homme, j'opterai sans hésitation pour l'option numéro 2.
Or, ça ne me déplaraît pas de me dire : bon allez j'arrête de discriminer les animaux, moi j'aimerais pas qu'on m'exploite pour bouffer mon lait ou qu'on me vole mes oeufs, donc je milite pour qu'on arrête de le faire à d'autres.
Pourtant, je vois deux limites au non-spécisme :

- Est-ce que ce n'est pas de l'anthropomorphisme ? Est-ce qu'on ne projette pas sur une poule une souffrance et des besoins de petit humain qui se prend la tête avec son cerveau spécifique ? Est-ce qu'une poule bien nourrie bien soignée, même si elle a pas le droit de dépasser le grillage et même si on lui pique ses oeufs, elle n'a pas en fait une vie tout à fait satisfaisante pour une poule ?

- Où est-ce qu'on s'arrête ? Si j'estime que la vie d'une vache est éthiquement au même niveau que ma vie, et qu'il faut lui porter autant d'attention, ça reste à peu près gérable. Mais du coup si on étend à tous les animaux, je commettrais un crime quand j'attaque les fourmis qui viennent dans mon appart' ? Il faudrait que je regarde tout le temps où je marche pour être sûr de ne pas écraser d'insectes alors que j'aurais pu l'éviter ? Ou alors on se limite aux mammifères, mais du coup ça reste du spécisme, juste un peu élargi.
Parce qu'après, si on dit que tous les animaux ont le même droit à la vie, quid des acariens (ce sont des animaux) ? Quid des bactéries (elles savent communiquer, former une communauté...) ? Quid des plantes (qui ont un vrai système de perception voir de motricité) ? Doit-on accuser les vegans d'être "régnistes" parce qu'ils ne prêtent pas autant d'attention à la vie végétale qu'à la vie animale ?

Au final, je pense qu'on doit tous décider où est-ce qu'on met la barre de l'empathie, mais qu'on a pas le choix : il en faut bien une quelque part, et elle sera de toute manière arbitraire. (edit : après on peut déjà commencer par éviter de manger les animaux alors qu'on en a pas besoin, et se poser ce genre de questions philosophiques après.)

Qu'en pensez-vous ?

Avatar de Zinzolin Zinzolin Mode Lecture - Citer - 30/05/2017 21:36:02

Je suis en plein dans ces réflexions en ce moment. J'ai décidé d'être végétarienne depuis quelques mois, à la base surtout pour réduire mon impact sur l'environnement. Mais je suis de plus en plus sensible à l'horreur qu'il y a dans le fait d'élever un être vivant pour le conduire à l'abattoir, quel que soit le type de mort qu'on lui réserve. On a les moyens dans notre société actuelle (je dis pas que c'est possible partout dans le monde, j'y connais rien) de ne plus avoir besoin de tuer des animaux pour se nourrir alors pourquoi le faire ?

Le "problème", c'est qu'une fois que j'ai commencé à réfléchir à ça, je me dis que certes, je ne cautionne plus leur abattage, mais je continue à cautionner leur réduction en esclavage : les oeufs, le lait, le miel. Et je ne suis pas sûre que cette idée soit anthropomorphique. Le problème c'est qu'on ne sait pas/plus (en tout cas, pas moi) comment vit une poule ou une vache à l'état sauvage, donc on ne peut pas savoir si la captivité la rend malheureuse par comparaison. C'est moins simple à voir que pour les animaux enfermés au zoo ou dans les parcs d'attraction. Par contre, il y a des pratiques maltraitantes qui ne disparaissent pas avec les abattoirs. Ce qui intéresse les humains, ce sont les femelles. Ce qui signifie qu'on intervient sur la population de bétail et de volailles pour éliminer une grande partie des mâles - et a priori, on s'embête pas à faire des IVG chez les animaux. Donc si on cesse de les manger (ce qui est une bonne chose), qu'est-ce qu'on en fait ? A cela s'ajoute la reproduction forcée pour augmenter le cheptel : je ne sais pas à quel point cela diminuerait si tout le monde devenait végétarien, mais dans notre société de consommation, même si c'est juste pour les produits laitiers et les oeufs, on a besoin de toujours plus d'animaux pour en fournir et ça m'étonnerait qu'on y arrive en laissant faire la nature.

Restent les expériences sur les animaux. Pour ça, je ne sais pas trop quoi dire. Je suis d'accord qu'on ne peut décemment pas tuer des hommes pour sauver d'autres hommes. Par contre, je pense qu'on pourrait mettre moins de merde dans nos cosmétiques ce qui éviterait de devoir les tester sur des animaux et réduirait la souffrance dans les laboratoires au stricte "nécessaire".

Quant au spécisme en général, je ne sais pas trop ce que je pense. Je suis d'accord avec Nani que l'antispécisme peut aller très loin. Mais je pense qu'on peut commencer par remettre en question l'idée que l'humain a des droits sur le règne animal, qu'il est normal qu'il l'exploite. Après, si on suit la logique antispéciste, nous sommes des animaux aussi et on a le droit de réagir en animaux quand un autre animal nous attaque (insectes, bactéries...). Ce qui compte, c'est de ne pas le faire gratuitement et sans utilité. Pour moi, écrabouiller un moustique qui est en train de te bouffer est différent que de balancer un insecticide ultra puissant sur un marais parce que c'est là que tu as décidé de construire ta maison. Mais peut-être que je me trompe. Et je pense qu'on ne peut pas aller plus loin si on veut que les humains survivent - et les végans ne sont pas misanthropes. L'homme est omnivore, il peut donc adapter son alimentation en en supprimant une partie. Mais il peut pas manger de l'air. Ce serait comme reprocher à une vache de manger de l'herbe ou à un lion de manger une antilope. Ou même à un homme végétarien échoué sur une île déserte de remanger du poisson. Ce qui compte, c'est ce qu'on est en mesure de faire en adéquation avec notre santé.

Voilà où j'en suis dans mes réflexions. Je ne suis pas végane, je ne sais pas si j'irai jusque là. Je pense que je ne suis pas encore assez sensibilisée. Et je suis aussi arrêtée par des obstacles très bêtes peut-être : les végans prétendent qu'il est simple de devenir végan. C'est vrai tant que tu fais tes propres courses et manges ce que tu te prépares. Mais vis-à-vis de la famille et des amis, c'est pas si simple que ça. Tu fais un choix éthique et tu es étiqueté chieur de service pour qui il faut un menu spécial super compliqué à faire. Je sais que c'est une question de force mentale, mais je n'aime pas imposer mes choix aux autres. Alors pour l'instant je louvoie avec ma conscience. (Pitêtre que je reviendrai dans ce sujet dans quelques mois/années ?^^)