La virgule,
chers amis, est un rebond de l'entre deux. Elle s'invite sur la feuille, et régule le rythme, et fait virer la phrase, énumérant sans pitié les silences, les pauses, l'inspiration et les coupures ; sur papier, elle s'élance, n'hésitant pas à montrer le poing quand elle ordonne de s'envoler à la phrase qui chutait. Silencieuse, d'un coup d'aile, elle redonne pourtant une vigueur nouvelle à la lente paresse d'une belle fin de phrase, l'embrasant soudain d'une passion plus vive, plus inspirée, mais qui chavire pourtant dans un bref océan ; car la virgule ne revient plus, à la fin.
Virez de bord, crie l'encre qui coagule, car une vague inquiétude l'oppresse, la démange, la tient comme toujours, alors qu'elle disparaît mais que la virgule, sans pitié, se moque du mot breveté, qui d'ailleurs la porte au dessus de son « e », et prolonge la torture de tout ce noir qui se vide, ignorant son tourment, comme celui aussi du poète qui désespère, car il regrette bien de ne point terminer, ici, par une virgule.
Alors, ça commence très fort ! J'adore la première phrase.
Mais du coup, à moins que j'aie loupé trois jeux de mots, ce qui est fort possible, je trouve que la première partie de la phrase suivante, jusqu'au point virgule, ne fait que décrire des choses que l'on sait déjà. Je m'attendais, après un tel début, à quelque chose de neuf, à un regard inédit sur la virgule. J'aime bien les images de la suite du paragraphe mais peut-être pourrais-tu les compléter en exploitant ce que tu nous as annoncé : la virgule est un rebond de l'entre deux, soit, eh bien prouve-le !
Pour le deuxième paragraphe, j'apprécie l'idée de la fin avec la phrase interminable qui ne cesse encore de se prolonger. J'ai eu un peu de mal à respirer à la première lecture mais elle passe beaucoup mieux à la seconde. Après, j'ai eu l'impression que cela venait trop vite, que tu ne nous avais pas assez fait entrer dans le monde de la virgule pour amener déjà cette conclusion. Je ne dis pas forcément de rallonger, même si c'est une solution. Plutôt densifier, développer plus d'idées différentes dans le premier paragraphe, cueillir plus notre attention pour que nous arrivions vraiment hors d'haleine au point (à la virgule) d'orgue.
Bref, je suis d'accord avec toi : l'idée est bonne mais tu pourrais en faire quelque chose de beaucoup plus original, j'en suis certaine !
J'approuve Zinzo, même si c'est déjà un petit texte bien sympa à lire ^^
@Che : non non, ça fait plus d'un an que j'ai écrit ce texte !
Zinzolin :
la virgule est un rebond de l'entre deux, soit, eh bien prouve-le !
Arrgh ! Je n'en ai pas mis assez ? J'avais pourtant l'impression d'avoir choisi les endroits où mettre des virgules pour illustrer le rebondissement des phrases. Genre "pause" entre deux virgules, l’énumération virgulée qui vient après "énumère sans pitié... "
Sinon je suis d'accord le début manque de punch je m'étais déjà fait la réflexion. Quant à allonger... j'y penserais... Je pense que j'essaierai de le réécrire, ce texte, un de ces jours. Mais c'était déjà assez dur de tenir deux paragraphes ! Bref, faisons de ce texte ce qu'il mérite d'être ! *étoiles dans les yeux*
Oups... En fait, les virgules me paraissaient juste... au bon endroit !
Je pensais plutôt à faire des images en rapport avec cela, même si c'est déjà génial de le faire ressentir dans les phrases elles mêmes (ça marche sûrement avec quelqu'un un peu moins maniaque de la virgule que moi^^).
enfin, ça ne marche pas sur quelqu'un d'aussi peu maniaque de la virgule que moi en tout cas =='
J'admire l'exercice, c'est le genre de chose que j'adore lire mais que je ne saurais jamais écrire. Je trouve ça très donc sympathique à lire, et il y a de vraiment belles phrases. Après peut être que oui ça manque un peu de concret, on aimerait mieux tenir cette virgule entre nos mains, et qu'elle y rebondisse davantage !! Je suis sure que tu peux nous en faire un petit bijoux
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Wensaïlie a dit :
enfin, ça ne marche pas sur quelqu'un d'aussi peu maniaque de la virgule que moi en tout cas =='
Idem Wen ne t'inquiètes pas
J'avoue ne pas comprendre : qu'est-ce que marche ou ne marche pas, là ?
Lune, tu dis qu'il y a de belles phrases : lesquelles ? Que je voie à peu près dans quelle direction je pourrais aller...
"Je pensais plutôt à faire des images en rapport avec cela, même si c'est déjà génial de le faire ressentir dans les phrases elles mêmes (ça marche sûrement avec quelqu'un un peu moins maniaque de la virgule que moi^^)."
moi non plus ça ne marche pas...
La virgule,
chers amis, est un rebond de l'entre deux. Elle s'invite sur la feuille, et régule le rythme, et fait virer la phrase, énumérant sans pitié les silences, les pauses, l'inspiration et les coupures ; sur papier, elle s'élance, n'hésitant pas à montrer le poing quand elle ordonne de s'envoler à la phrase qui chutait. Silencieuse, d'un coup d'aile, elle redonne pourtant une vigueur nouvelle à la lente paresse d'une belle fin de phrase, l'embrasant soudain d'une passion plus vive, plus inspirée, mais qui chavire pourtant dans un bref océan ; car la virgule ne revient plus, à la fin.
Virez de bord, crie l'encre qui coagule, car une vague inquiétude l'oppresse, la démange, la tient comme toujours, alors qu'elle disparaît mais que la virgule, sans pitié, se moque du mot breveté, qui d'ailleurs la porte au dessus de son « e », et prolonge la torture de tout ce noir qui se vide, ignorant son tourment, comme celui aussi du poète qui désespère, car il regrette bien de ne point terminer, ici, par une virgule.
Mais c'est sans doute très personnel ...
Ben je serais plutôt d'accord avec ta sélection !
Particulièrement la dernière. La conclusion est très bien.