à Alice...
Il neigeait ce soir là...
Sur la place Darcy une petite voiture rose était garée là
Et la petite voiture rose est devenue blanche comme neige
Blanche comme la neige à cause du froid
Il neigeait ce soir là
Et dans mon cœur aussi il faisait froid :
Tu l'as remué dans tous les sens
Et puis tu l'as reposé
Et alors il a neigé.
Un peu comme ces boules de plastique
Quand tu étais enfant
Ces boules de plastique avec la tour Eiffel dedans
Tu la prenais
délicatement
Et puis tu la retournais
complètement
Puis tu la reposais
Et il neigeait sur elle
- "elle" c'est la tour Eiffel
Emprisonnée dedans -
Et il neigeait sur elle
pendant longtemps...
Et tu as pris mon cœur pour une boule de plastique
Tu l'as remué dans tous les sens
Et maintenant il neige dedans
- Et tu trouves ça intelligent ?
Mon coeur n'est pas en plastique !
Et Maintenant
Plus personne n'y trouvera de tour Eiffel
Pas plus qu'un trésor dans les couleurs du ciel
Lors d'un couché de soleil
un soir sur les quais de la Seine
Car avec toute cette neige on y voit plus rien ;
Les enfants sont partis
Pour se mettre au chaud et regardent à l'abri
Derrière les carreaux tomber des conféttis
Dont je ne vois plus les couleurs...
Alors ce soir-là
Sur la place Darcy
Sur cette voiture rose
blanchie par la neige
Qui tombait sur elle
Depuis si longtemps
Avec mes doigts de guitariste
Avec ces petits doigts d'enfant
Qui jouait autrefois
avec des boules de plastique
J'ai dessiné un cœur sur le capot de la voiture
Et ça faisait un cœur rose sur fond blanc
Et j'ai trouvé ça joli
Joli et surtout amusant
Amusant d'avoir pensé à toi à ce moment
Alors j'ai souri en pensant à toi
Devant mon "Cœur Rose Sur Fond Blanc"
Et puis je suis rentré chez moi
Tout doucement...
J'aime bien les images que tu crées, c'est toujours frais (mais un un peu moins printanier ^^) n'empêche qu'il y a encore une idée de couleurs, de douceur, de brise légère, et en même temps un regard profond.
Par contre, dans la construction de ton texte, ce qui m'a gêné c'est qu'on a l'impression que tu n'arrives pas à t'exprimer, tu reviens en arrière, tu t'expliques, on s'attend à ce que tu écrives des "euh..." et des "bref!". A certains moments, lorsque ça ressemble à un dialogue, je trouve que ça rend super bien, mais par moment seulement ...
Personnellement, j'aime cette impression de retour en arrière, d'hésitation. Ca donne un ton enfantin, timide, sensible. Le ton d'un coeur rose sur fond blanc qui tremble un peu dans un froid doux.
Mais, même si j'aime cette maladresse (feinte ou non ^^), je pense qu'il ne faut pas insister trop grandement dessus. Par exemple, je pense que tu peux éviter certaines répétitions comme :
Il neigeait ce soir là...
Sur la place Darcy une petite voiture rose était garée là
ou
Mon coeur n'est pas en plastique ! et il n'y a pas de tour Eiffel dedans
D'ailleurs je ne sais plus s'il y a encore quelque chose dedans
Avec toute cette neige on y voit plus rien
En tout cas moi je n'y vois plus rien depuis que tu n'es plus dedans
--> concernant cette dernière citation, je pense qu'elle mériterait d'être reformulée. Elle me semble un peu lourde.
note (tant que j'y pense ^^)
-complêtement --< è
-Avec toute cette neige on y voit plus rien --> on n'y voit
-essaie de relire un peu plus tes textes ^^ (ben oui, ça me prend du temps de signaler les fautes et je suis fainéante !
En tout cas, comme Lune, j'aime énormément l'ambiance qui se dégage de ce texte. Elle est belle, fraîche, simple... d'une beauté comme je les aime ! (Tu connais Christian Bobin ? Si non, il faut que tu connaisses ! (cf
http://omega.letempsdesreves.fr/topic.php?t=38)
Cela fait plusieurs fois que je lis ce poème, que j'apprécie beaucoup mais (ben oui sinon ce n'est pas drôle) il m'en rappelle un que j'ai lu sur brouillon d'écriture (il me semble) il y a un petit bout de temps et je n'arrive dès lors plus a dissocier les deux. Il y était aussi question d'une boule à neige. Quand cette sensation m'aura quittée je ferais un commentaire plus constructif et objectif.
Ce qui me frappe assez dans vos remarques, surtout celles de lune, c'est a propos du retour en arrière, le sentiment d'une hésitation timide. En fait ça n'a pas du tout été volontaire, un effet de style recherché.
Il se trouve que c'est le premier poème que j'ai écrit après des années de silence et j'ai vraiment eu le sentiment en le relisant qu'il me correspondait tout a fait, sans trop savoir pourquoi.
Or c'est peut etre précisément parce qu'il reflete un genre de malaise, ou plutot une difficulté à mettre des mots sur une impression, un sentiment, faute d'habitude.
En celà je pense avoir reussi à faire ce que je recherche par l'écriture "esthétique" : retransmettre avec des mots des sentiments, des impressions, une atmosphère...
Sur la forme il y a effectivement des répétitions, qui ont souvent été souhaitées. Pour les autres je les ai supprimées, j'ai reformulé les passages, peut etre d'ailleurs abusivement, je viens de le faire et manque de recul du coup. J'espère ne pas avoir dénaturer le poème (au pire des cas c'est pas grave, j'ai aussi conservé l'original...). J'y ai développé un petit peu le coté "enfants - paris sous la neige" mais j'en dis pas plus
Dites moi quoi... biz
Arf ! C'est dommage que tu n'as pas laissé la première version pour comparer ! Du coup là ça devient plus dur à commenter en fonction de l'ancien, c'est comme un autre poème ...
Je note quand même ce qui m'a frappé à la première lecture.
Jibouille a dit :
Tu la prenais
délicatement
Et puis tu la retournais
complètement
Puis
(tu) la reposais
Et il neigeait sur elle
Je rajouterais un "tu" sur l'avant dernier vers pour une question de rythme
Et le dernier vers, je ne sais pas, je le trouve rêche par rapport justement à la mélodie phrase/adverbe que tu as créée au dessus (qui en passant n'était pas là avant il me semble et que je trouve super)
Jibouille a dit :
Plus personne n'y trouvera une tour Eiffel
Pas plus qu'un trésor dans les couleurs du ciel
Lors d'un couché de soleil
un soir sur les quais de la Seine
Bon, ça c'est une remarque que je fais tout le temps à tout le monde (ou presque
) mais je trouve que les rimes font trop "recherchées" ...
Jibouille a dit :
Les enfants sont partis
Pour se mettre au chaud et regardent à l'abri
Derrière les carreaux tomber des confétis
Dont je ne vois plus les couleurs...
Je ne me souviens plus exactement de l'ancienne version (on m'avait pas dit qu'il fallait les apprendre par coeur!!) mais il me semble que c'était moins enfantin, et c'était bien ...
Donc voilà, tu l'auras compris, y a des reformulation que je trouve bien (sauf les deux dernières citations donc) mais peut être es-tu allé trop loin et tu as perdu cette fragilité, cette émotion ... Il faudrait remettre un peu "d'hésitation" (trouver le juste milieu ! ^^)
Alalala c'est dur dur !! ^^
(Bon et tout ceci reste subjectif, bien entendu)
EDIT : Houuuuuurra ! L'ancienne version est sur ton micro blog !
EDIT 2 : J'ai trouvé mon passage regretté !
Jibouille a dit :
En tout cas moi je n'y vois plus rien depuis que tu n'es plus dedans
Enfin... plus complètement...
Et c'est bien là le problème
précisément...
Heureusement que Lune a mis quelques exemples de citations parce que je viens juste de lire ton micro-blog et je croyais que c'était la même version ici.
Mes impressions de ma première lecture (donc de l'ancienne version) sont exactement les mêmes que Poulix. Et puisqu 'elle les exprime si clairement, je ne m'amuse à reformuler en moins bien.
poulix a dit :
Personnellement, j'aime cette impression de retour en arrière, d'hésitation.
Ca (
ahlahlah et tes codes alt ?? ) donne un ton enfantin, timide, sensible.
Mais, même si j'aime cette maladresse (feinte ou non ^^), je pense qu'il ne faut pas insister trop grandement dessus. Par exemple, je pense que tu peux éviter certaines répétitions[/b].
Du coup je suis vraiment surprise de savoir que ce n'était aussi intentionnel que je le pensais.
En tout cas j'aime vraiment ce poème, qui semble défiler en petit film devant nos yeux, (ça existe des clips de poème ?
) et je suis complètement gaga de certaines images.
Jibouille a dit :
Les enfants sont partis
Pour se mettre au chaud et regardent à l'abri
Derrière les carreaux tomber des confe
ttis
Dont je ne vois plus les couleurs..
.
C'est vrai que je suis beaucoup plus "rimes" que Poulix ou Lune, donc moi ça ne me choque pas, au moins pour ce passage. La double rime "o" et "i" le rend très digeste.
Et puis l'image des confettis,... ben... ça me prend.
Merci pour cette visite de ton monde.
A quand la prochaine ?
J'ai pris le partie de ne pas faire une "comparaison" avec l'ancien poème mais d'essayer de relire avec un regard neuf celui-ci.
Voilà ce que j'en retire :
Joli et surtout amusant
--> pour un question de rythme et pour éviter le choc désagréable (soit trop dur si on fait la liaison soit trop chewing-gum si on ne la fait pas) entre les syllables "tout" et "a". Je pense qu'une simple virgule ou même, pour marquer la pause, un retour à la ligne serait les bienvenus. Ca permettrait de souligner physiquement l'importance que tu donnes au mot "amusant".
Car avec toute cette neige on y voit plus rien
--> il manque le "n'" puisque c'est bien une négation.
Sinon j'ai beaucoup aimé cette strophe
Plus personne n'y trouvera une tour Eiffel
Pas plus qu'un trésor dans les couleurs du ciel
Lors d'un couché de soleil
un soir sur les quais de la Seine
mis à part peut-être que, là encore pour des questions de rythme, je mettrai "de tour Eiffel" au lieu de "une"
Quand à la strophe des confettis... la répétition du mot couleur (non mais elle est lourde avec ses répétitions elle ^^) me gêne.
Comme tu peux le voir, nos remarques se recoupent et s'annulent parfois. A toi d'y puiser ce que tu veux !
J'ai zappé pas mal d'épisodes et de versions donc... euh ben j'aime ce que j'ai lu et pense que l'idée de la boule à neige, au départ assez classique est devenu quelque chose de vivant et à part entière. Bien joué!
J'ai bien aimé l'idée, mais j'ai trouvé le texte trop enfantin ou maladroit parfois. (au vu de tout ce qui s'est dit au dessus, je vous laisse travailler).
Halala ^^ Ayant "assisté" à la plus ou moins naissance du poème (et à ce qu'il retranscrit),
forcément, je ne peux pas être très objective.
Seulement, relire ce poème maintenant ( quelques mois après, donc) change un peu la donne...
J'aime bien, naturellement (Jibouille et son amour du style à la Prévert ^^), c'est doux, léger et
enfantin, malgré tout je trouve justement qu'il y manque parfois quelques petits <<élans>>,
quelque chose qui fasse décoller d'un coup l'émotion, et qui y imprime vraiment ta "patte"