Il suffit d'une fois
Soudain dans un esprit,
La glace prend.
Le visage se raidit -
Légèrement
Elle dénude le regard
Et d'une sobre caresse
Décourage le sourire,
qui cesse.
Et par un doux enchantement
Le froid, de sa langue glacée
enlace, transforme et tait
le cœur qui faiblement
se cherchait.
Vous, passant dont les mots enjoués,
approchant cet amer précipice,
se perdent
N'oubliez pas le sable
Duquel le verre est fait.
Ne laissez rien dans l'ombre
Car ce n'est pas par jeu
Qu'elle se cache, la Solitude
Flamme Bleue.
(premier poème depuis.... des années)
J'aime assez ton poème, bien que j'ai du m'y reprendre à deux fois pour le lire et trouver un lien entre les premières strophes et la dernière..... je vais d'ailleurs devoir y revenir pour te faire plus de commentaire car pour l'instant je reste bloquée sur ton apostrophe de la 3è strophe, qui me fait tellement penser à "Si c'est un homme" de Primo Levi que c'en est perturbant et que j'arrive plus à me concentrer sur TON texte...... ^^'
A suivre, donc..... !
oui j'ai encore un peu de mal à faire le lien entre la description et de la sensation et le message qui s'en suit... Ah bon, Primo Levi ? J'ai lu ce livre mais je n'aurais jamais trouvé de lien avec. Merci, en tout cas
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Vous qui vivez en toute quiétude
Bien au chaud dans vos maisons,
Vous qui trouvez le soir en rentrant
La table mise et des visages amis,
Considérez si c'est un homme
Que celui qui peine dans la boue,
Qui ne connaît pas de repos,
Qui se bat pour un quignon de pain,
Qui meurt pour un oui ou pour un non.
Considérez si c'est une femme
Que celle qui a perdu son nom et ses cheveux
Et jusqu'à la force de se souvenir,
Les yeux vides et le sein froid
Comme une grenouille en hiver.
N'oubliez pas que cela fut,
Non, ne l'oubliez pas :
Gravez ces paroles dans votre cœur,
Pensez-y chez vous, dans la rue,
En vous couchant, en vous levant ;
Répétez-les à vos enfants,3
Ou que votre maison s'écroule,
Que la maladie vous accable,
Que vos enfants se détournent de vous.
1947, Primo Levi
J'aime ton poème, Sequoïa (ravie de te lire!!). Mots simples, rythme prenant, ambiance aussi.
Un seul vers sur lequel j'ai buté :
"approchant cet amer précipice,
se perdent" -> je n'arrive pas du tout à faire suivre ces sonorités ...
Si c'est un homme!!!! c'est magnifique de voir qu'à travers nos cultures on a tous les mêmes références...
J'ai bien aimé ce poème, je l'ai trouvé délicat. Il ne m'a pas transporté, mais l'espace d'un instant il m'a apporté un peu de quiétude, ça c'est bien
au plaisir de te relire bientôt!
Merci pour vos compliments & critiques : )
Lune: effectivement le "se perdent" vient un peu comme un cheveu sur la soupe, mais justement, on est au bord du précipice... Il faut que ce soit au moins un peu perturbant je trouve ^^
Est-ce que tu as une suggestion pour mettre quelque chose de ce goût-là, mais dont la chute serait plus explicite peut-être ?
Le texte de Primo Lévi, assez poignant effectivement, c'est un peu un comble de l'avoir oublié.
Merci Wen : ) ravie pour ton moment de quiétude !!
Envie de faire remonter ce poème ! Je l'aime vraiment beaucoup, particulièrement le début, l'image du froid qui fait qu'un être se retire petit à petit de lui même et de ce qui l'entoure... La fin est très jolie aussi mais j'ai un peu plus de mal à l'interpréter.
J'ai des frissons partout... C'est magique !
Je ne saisis pas le vers Flamme Bleue, mais pour le reste, j'ai trouvé bien imagé cette façon de concevoir ce qui mène à la solitude
"Flamme bleue" --> chez moi ça évoque le côté nostalgique de la flamme associé à la "froideur" du bleu (même si oui, je sais, "le bleu est une couleur chaude"^^), comme les lèvres bleuies de froid...
ah, merci nani
(et depuis quand le bleu est une couleur chaude? )
Depuis une très jolie bande dessinée de Julie Maraud.