Le métal contre la chair.
Froid et humide.
Elle ne s'en soucie guère
Restant à l'écart, timide.
La ferronnerie couleur nuit
Reflète matement la lune
La lumière s'enfuit
Éclairant les callunes
Assise, les jambes ballantes
Des hétérocères dansent
Poursuivis par le regard grenat
De la petite korrigane
Elle n'a jamais été aussi vivante
Le temps passe avec prudence
Car avec le jour disparaîtra
Cette cousine de Morgane
Le 30 décembre 2012
Mickaël Landès
J'ai eu beaucoup de mal à saisir le sens réel du poème, notamment l'allusion de "Morgane" à la fin qui m'a un peu perdu. J'ai quand même fini par me faire une belle image de cette scène.
Cependant, ça ne m'a pas empêché de beaucoup apprécier les deux premières strophes (surtout la deuxième d'ailleurs parce qu'à la relecture j'ai du mal à saisir la première : elle se tient à l'écart du métal froid contre la chair parce qu'elle est timide et qu'elle s'en soucie peu ? Je ne parviens pas vraiment à m'en faire une image) : j'aime leur rythme, les rimes passent bien avec moi (j'en suis agréablement surpris), et "matement" et "callunes" enrichissent très bien la deuxième strophe je trouve, tant par leur sonorité que par leur rareté (merci pour "callunes" d'ailleurs, je ne connaissais pas, et aussi "hétérocères"
. La deuxième me plonge vraiment dans une ambiance nocturno-légendaire qui me plaît beaucoup.
La suite, par contre... j'aime assez les images et les sonorités de la troisième strophe, mais je trouve que la rime grenat/korrigane passe mal, vu que les premières strophes riment vraiment j'aurais aimé deux sons un peu plus proches (je viens de comprendre qu'en fait ça "rime" avec disparaîtra/Morgane mais avec moi le jeu d'écho n'a pas fonctionné...). Et puis "suivis par" je trouve ça un peu trop formel à mon goût. Un verbe un peu plus inattendu ("poursuivis par" ?) m'aurait fait plaisir et aurait mieux rendu dans ma tête le côté vivant de ces regards dans le sillage des papillons.
Quant à la dernière strophe je la trouve trop longue pour ce qu'elle exprime : le caractère éphémère
de la scène et du personnage. Le "car" est un peu trop explicatif à mon goût mais je sais que ça fait partie de ton style et avec un petit effort il ne me gêne pas. Par contre j'aurais bien aimé un peu plus de lien entre les deux premiers vers de cette strophe, et peut-être aussi une rime plus évidente (qui aurait peut-être atténué mon impression de coupure nette entre ces deux vers ?).
Désolé pour la longueur de ce commentaire, j'ai eu un peu de mal à exprimer ce que je pensais de ce poème. Au final j'en garde une bonne impression, mais la dernière strophe notamment m'a un peu déçu.
Voilà^^
Effectivement, "poursuivis" colle mieux. Pour le "car" je cherche encore. Il est vrai que la dernière strophe est celle qui m'a demandé le plus de fil à retordre à cause des rimes et d'une envie de finir cet instant. Vu que je vais reprendre TOUS mes textes en vue de préparation d'un recueil, je reviendrais dessus plus tard donc si idées... je prends !!!
je ne comprends pas la relation entre la korrigane et le métal, sinon j'ai bien aimé le poème, même si comme je ne ne suis pas rentrée dès les premières strophes je ne sens pas vraiment cette ambiance qu'il pourrait y avoir sur une telle scène.
Du coup je lis la première strophe comme un petit poème, la deuxième aussi, par contre les deux dernières vont bien ensemble.
J'adore cette ambiance de mythe et de métal, j'arrive voir des pierres nues, des peaux aussi rouge que le cuivre, des fumées qui s'élèvent dans les herbes rases... Je trouve que tes mots sont ici vraiment évocateurs...
Quelques remarques d'endroits qui m'ont dérangée :
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Elle ne s'en soucie guère
Restant à l'écart, timide.
Le premier vers est une expression toute faite à lui tout seul, ce que je trouve dommage compte tenu de l'originalité d'autres images autour. Pour le second, je remplacerais bien le (lourd) participe présent par un simple présent... simple suggestion.
Faute de frappe : Poursuivis par le regard grenat
Car avec le jour disparaîtra
Cette cousine de Morgane
Dans le premier vers, l'inversion me semble surfaite, d'autant plus que tu n'en a pas besoin pour la rime. Et le deuxième vers... ben je trouve ça dommage de finir comme ça. Peut-être les échanger, pour finir sur du mystère plutôt que sur une leçon de généalogie démoniaque ?