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Arbre

Le Temps des Rêves

Avatar de poulix poulix Mode Lecture - Citer - 04/03/2013 17:19:21

Il était question d'un voyage autour du globe, d'un voyage et de fragments de vie disséminés, perdus, cachés, à retrouver.
Il était question d'amour, de vie, de paysages, de tous ces éléments qui balisent nos routes.

Il est des questions aux réponses lointaines.
Il est des réponses qui nous rapprochent de nous-mêmes.
Pour cela entamons un voyage aux confins des souvenirs et des sensations.
Quelques mots pour bagages et le coeur en bandouillère, un sourire dans une main et des larmes dans l'autre pour le faire briller.
Mais les phrases ne sont rien si elles ne mènent nulle part.

Si je te dis "désert", où m'emmèneras-tu ?
Sur le pacifique où seuls les sons nous guident vers nos ressentis abyssaux
J'ai vécu là-bas, pour de vrai, après tant d'années à faire semblant. J'ai adoré. J'ai aimé. La vie. Une fille.
J'ai compris l'étincelle dont on m'avait parlé, cet éclat qui anime et nous fait avancer. La goutte d'eau au milieu du désert.
Les grandes herbes rouges sous le soleil inconnu, les roches comme des forêts verticales. Et cette vie, ce microcosme au milieu de nul part. Ailleurs. Tout autour et à l'intérieur.
Découvrir que l'on vit à la fin de l'adolescence. Quand être un homme signifie abandonner l'enfant que l'on cache en soi.
Met-on jamais fin à son enfance ? Dans le désert ou dans la ville, sous l'ombre rocheuse ou sur les tapis de mousse, on avance à tâtons vers notre devenir, portant sur notre dos un sac de souvenirs.

Tant de mémoire créée cette année là, encore vivante, quel que soit le continent qui accueille le corps.
Pourtant, un jour, le continent ne suffit plus. Il faut partir de nouveau. Où aller ?
Contrastons avec la terre rouge, partons dans des vallées vertes.
On traverse l'océan, une fois de plus, et on arrive dans un pays qui sent bon le chocolat et les chalets suisses. Un tout petit pays. Pourtant, on ne s'y sentira pas à l'étroit.
Un cœur gourmand entouré de montagnes bienveillantes.
J'y devine des sourires, de la simplicité à laquelle on n'avait pas pensé, des étincelles, de la fatigue ressourçant, des battements de cœur, des éclats de rire et une demoiselle à la tendresse joyeuse.
Où le feu de la passion s'est fait connaitre.
Dévorant, grandissant, nécessaire pour vivre.
Et tellement tendre oui.

Puis quelque chose d'autre nous appelle. Ailleurs, toujours. Toujours plus vite.
New-York.
Rapidité, cosmopolisme, vie grouillante où l'insignifiant a son importance.
La folie des grandeurs. Ce n'était pas un rêve.
Fourmilière de sons, d'accents et de cultures. Tout bouillonne.
Tout bouge tellement qu'on s'en fait expulser par surplus d'énergie, qu'on trace dans le ciel vers le vieux continent.

Italie, tout le monde descend.

Passé et présent se mélangent, soupirs et amours ne font qu'un.
On prend de nouveau le temps de respirer, de flâner dans les rues à la peinture rougie qui s'écaille doucement.
Venise...
Où être masqué ne signifie pas être caché.
Où tous les coins de rue et tous les petits ponts se tiennent par la main.
On peste devant les pigeons, on s'émerveille de les voir retranscrire la vie dans un tableau.
Quand un enfant leur court après, ils s'envolent. Où vont-il ? En France, de nouveau ?
Pas tout de suite. Ils partent admirer l'aube naissante au loin.
Le Japon !
Civilisation de contraste entre hier et demain, temples et cités de verre.
Des accents qui font tintinnabuler les tympans.
Endroit où l'on se sent vraiment ailleurs sans se sentir tout à fait étranger
Et la vitesse, la vitesse qui nous pousse encore à repartir.
On n'a pas envie pourtant. On attend encore un peu et on pénètre le ciel.
Rien de tel pour cela que de plonger au cœur du pays, en altitude, au sommet du Fujiyama.
Le cœur se ressource, se rassasie de pureté et de beauté face au spectacle de la vie qui se lève à nouveau chaque jour.
Il est temps de retourner sur le vieux continent.

Au cœur de ce dernier existe une capitale où respire le théâtre, la poésie et la musique sous chaque pavé.
Et le froid qui s'accroche au nez et qui est pur, pur pur ! Qui sent bon les gâteaux de noël et le feu de cheminé bien caché sous les chapkas.
Prague s'en va le long de la Vltava et on se retrouve en Autriche, quel que soit le chemin qui y mène; le cœur y valse, et repart dare-dare. Yougoslavie. Quelque chose nous retient dans ces contrées disparues à cause de la folie humaine. Jamais je ne pourrais revoir ce que j'y ai vécu. Besoin d'air, de chaleur, d'une petite île bien loin. Puis besoin de blanc pour apaiser la valse des couleurs martiniquaises. Direction la Grèce. Les ruines, vestiges d'une grande civilisation aux Dieux immortels et immémoriaux. Hong Kong.
Bruit, odeurs, agitation, bambou et métal. Espagne. Portugal. Andore. Péninsule ibérique ou les vacances à portée de train. Belgique. Danemark. Route vers le nord et ses habitants au coeurs chauds et douillets.
Et puis tous les souvenirs, le sac pèse lourd de bonheur et on retourne de là où l'on vient.
On traîne ses savates d'est en ouest. On aime encore. À croire que l'on ne peut vivre et voyager sans aimer, sans s'éprendre de la vie, où que l'on se trouve. On fait son ptit bonhomme de chemin de ci de là, d'une région à l'autre. On récupère des cailloux et on en sème d'autres partout où l'on passe.
On se rassemble pour mieux se disperser.
On perd des fragments. On en trouve d'autres. C'est un joyeux mélange.
Pourtant, quelque chose nous pèse.
C'est cela grandir. On sème des petits bouts pour se souvenir où on les a laissés et en récupérer d'autres pour avancer. Certains trouveront nos morceau de souvenirs et avanceront avec, nous perdant encore un peu plus. Mais à force de se perdre, de prendre des détours, on reviendra à notre point de départ qui n'est autre que nous-même.
Tous les voyages ont la même destinations et aucun homme ne se rend au même endroit.

Et si je te demande où tu vas et ce que tu y trouves ? Que me répondras-tu ?
Je m'en vais là-bas pour nous (re)trouver.



Le 30 janvier 2013
Poulix et Mickaël Landès

Avatar de Zinzolin Zinzolin Mode Lecture - Citer - 06/03/2013 18:42:44

Au fil de la lecture :

Quelques problèmes de formulation qui m'ont gênée (je m'aperçois que ce sont surtout des expressions qui font "démonstration" et du coup cassent un peu la magie du texte :
- "Pour cela entamons un voyage aux confins des souvenirs et des sensations."
- "Rien de tel pour cela que de plonger au cœur du pays, en altitude, au sommet du Fujiyama."
- "Au cœur de ce dernier existe une capitale où respire le théâtre, la poésie et la musique sous chaque pavé."
- "On sème des petits bouts pour se souvenir où on les a laissés et en récupérer d'autres pour avancer." => C'est un peu long et explicatif... Peut-être serait-il possible d'en faire deux phrases ?
- "notre point de départ qui n'est autre que nous-même." => je verrais bien juste ":" pour remplacer. L'idée serait moins expliquée mais tout aussi belle...

Coups de coeur :
- "J'ai adoré. J'ai aimé. La vie. Une fille."
- "Met-on jamais fin à son enfance ? Dans le désert ou dans la ville, sous l'ombre rocheuse ou sur les tapis de mousse, on avance à tâtons vers notre devenir, portant sur notre dos un sac de souvenirs."
- "On se rassemble pour mieux se disperser."

Coquilles :

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- "bandouillère" => bandoulière
- "de la fatigue ressourçant," => est-ce une coquille où est-ce que je n'ai pas saisie le sens de la phrase ?
- "Au cœur de ce dernier existe une capitale où respirent le théâtre, la poésie et la musique sous chaque pavé."



J'ai vraiment adoré ce voyage autour du monde. Je suis impressionnée par la fusion de vos deux styles qui semblent si différents quand on vous lit chacun séparément. J'ai retrouvé çà et là quelques traces dont je suis presque sûre qu'elles sont de l'un ou de l'autre mais globalement, il n'y a aucun heurt, tout se fond et forme une nouvelle voix très agréable qu'on a envie d'écouter et de suivre jusqu'au bout.
Il y a de belles images, des pépites de sens un peu partout...j'adore la conclusion et cette idée de confondre le voyage et le passage à l'âge adulte et de l'enfant qui résiste, encore, quand même. Il y a une énergie formidable dans votre texte, de quoi me donner un grand sourire teinté d'une pointe mélancolique un peu diffuse. Merci pour ce tour du monde !!!

Avatar de naniquolas naniquolas Mode Lecture - Citer - 24/09/2013 21:54:05

J'ai lu (enfin !) et j'ai vraiment bien aimé ! J'ai eu un peu de mal à décoller, trouvant les mots jolis mais sans vraiment les retenir, puis je me suis envolé et c'était vraiment bien, mais ma concentration a traversé une zone de turbulence dans l'accélération finale ; heureusement l'atterrissage fut plutôt agréable^^. Je n'aime pas trop trop la toute dernière phrase.

Merci !

Avatar de CAMILLE CAMILLE Mode Lecture - Citer - 29/09/2013 16:57:30

Je trouve ce voyage merveilleux, même si parfois il est un peu trop rapide, mais les images sont belles et l'écriture est excellente, tout se suit et s'enchevêtre merveilleusement bien. Les petits défauts signalés par Zinzolin, je suis passé au-dessus, prise par la beauté du texte lui-même. De plus, c'est une belle leçon de quête de soi. Votre duo est magnifiquement réussi !

Avatar de MKL MKL Mode Lecture - Citer - 21/02/2015 17:08:36

J'avais complètement oublié ce texte là! j'ai voulu effectuer des corrections mais comme je ne suis pas le "posteur"... Je pense qu'il faudrait qu'on arrive à le reprendre un jour.