Omega - le Temps des Rêves

T.D.V.
Le Temps De l'avouer, la V---

Debout devant vous, il y a des mots que je trouve toujours trop durs à prononcer la première fois.
Mais qu’il me faudra bien dire.
A toi. Ou à toi. A vous quoi.

Comme…
Quand je ressens cette pulsion, une nécessité
De sentir sous mes mains la chaleur, cette caresse étrange
Quand ça me brûle, me dégoutte, mais que je dois…
Pour me calmer, laisser couler…
Là, maintenant je devrais, je dois ! Mais que ce n’est pas le moment… mes amis sont là

Il y a des mots… allez, juste quelques vers d’abord.

Tu penses que je le fais par habitude ? Mes mots sonnent faux, plats, éteints ?
Et pourtant.
Tu sais, je me sens tellement mieux quand j’ai le sourire. Je me sens propre.
Lorsque mes mots, ces mots, et mes actes, et puis mon cœur surtout, sont tous en accord.
Quand ces mots sont toute ma vie, que je les vis pleinement… je veux me mouiller.

Il y a des mots… je me gratte, je me gratte… Non, passons juste l’éponge.

Quand…
Quand je te sens distante, sèche peut être. Je ne peux plus glisser mes mains…
Tu accumules. Toujours. Plus. Ces vies qui se collent à toi…
Jusqu’à mon écœurement.
J’ai besoin de m’occuper de toi. Pour mon bien être. Ne pas le faire me tue.
Pourtant je te regarde. Je te laisse. Des fois je passe ma main, pour ressentir…
Et au final je me dégoutte.

Il y a des mots… Ou sinon le jetable serait une solution ? Non ?

Quand je n’ai vraiment pas envie de les prononcer, ces mots. Pas du tout. Pas maintenant.
Ca serait bien, oui… Ca serait normal, je crois.
Tous ils s’y attendent, croient le savoir que je…
(Soupir) J’ai bien envie, oui. Un peu. Mais pourquoi…
Non, pas aujourd’hui ! Pas ce soir, pas cette nuit.
Ce n’est pas ce que je ressens. Je ne peux pas. Je ne veux pas.

Il y a des mots … Non, lessivé, laissons couler…

Il y a des mots…
Comme : « Je dois faire la vaisselle »

Ou d’autres.

Bon, un petit PS?

Ce texte est né en un jet, le matin après l'A.G.
Ca m'étais pas arrivé depuis Plouf!!

Par conséquent... Tout le travail reste à faire!

La chute est monstrueusement inattendue, pour ma part ! Et le double sens (celui que j'ai compris en tout cas) est très audacieux et très destabilisant. Je ne sais pas trop qu'en penser mais en tout cas tu m'as bien eu et l'idée est vraiment osée mais amusante (et dérangeante à la fois) je trouve. Certains passages peut-être mériteraient de pouvoir s'adapter un peu plus naturellement à la vaisselle...

Aaaargh !
Ben j'avais compris (cru comprendre) le sujet, le sens des mots etc... J'ai lu la chute, j'ai cru que c'était une dérobade de plus du narrateur... Puis j'ai relu... et c'est abominable !
Je ne suis pas d'accord avec Nani : il ne faut pas adapter les passages qui semblent ne pas coller. Pour que ça reste dérangeant et qu'on ait pas trop d'indices avant la fin et surtout, cette même possibilité de choisir, de douter... Je ne sais pas laquelle de mes deux interprétations est la "bonne" mais l'association des deux est génialement rendue et... absolument révoltante. En fait, je crois que c'est cette association qui rend encore plus significatif tout le texte, qui en crée un troisième bien plus riche en sentiments (et c'est ce dernier qui est révoltant finalement).
Bref, j'adore ton style comme d'habitude et je trouve que tu as réussi là un tour de force tout en subtilité qui me laisse pantoise.

ah, voilà, c'est le mot que je cherchais : pantois.

Nani, par curiosité, quels sont les passages qui pourraient être adaptés (ou non... merci Zinzolin!!!).

Parce que comme je l'ai écrit... ben il est cru ce bout de texte, à peine mâché ^^

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"Quand ça me brûle, me dégoutte"

As-tu fait exprès d'écrire dégoutte au lieu de dégoûte ? Je ne l'avais pas vu à la première lecture. Avec le jeu de mots ça me va mais sinon par ailleurs la notion de dégoût n'est pas un truc que je peux difficilement associer à la vaisselle (mais c'est purement personnel^^). Quoique, une grosse marmitte pleine de mélasse...

"Mes mots sonnent faux, plats, éteints ?" Au fait, quels mots ? ils n'ont pas encore été prononcés d'après ce que j'ai compris...

"Jusqu’à mon écœurement." Là quand je cherche, à la deuxième lecture, à lire en mode vaisselle, je trouve que l'écoeurement c'est un peu exagéré.

"Ne pas le faire me tue." Là pareil en mode vaisselle un peu exagéré

Mais en fait l'exagération participe aussi à laisser le doute, donc je ne sais pas s'il faut changer...

"Des fois je passe ma main, pour ressentir…
Et au final je me dégoutte."

Passer la main dans une assiette sale ? Je propose "des fois, j'imagine, je passe ma main, pour ressentir" avec le j'imagine on peut voir quelqu'un qui se voit faire la vaisselle, et qui joue avec son assiette comme s'il la faisait. Et ça ne vient pas contredire l'autre sens...
Une nouvelle occurrence du dégoût, j'en enlèverai bien une ou deux quand même.

"Quand je n’ai vraiment pas envie de les prononcer, ces mots." petite remarque au passage : pourquoi commencer par "quand" ?

"Ce n’est pas ce que je ressens. Je ne peux pas. Je ne veux pas."
Pareil, en mode vaisselle j'ai un peu de mal... J'aurais plus dit "Ce n'est pas ce que je veux. Je ne peux pas..." ou quelque chose comme ça.

Au final, à aucun endroit on peut vraiment dire que ça ne marche pas. Même en cherchant bien, ton double sens est admirablement bien mené c'est diabolique...

Aaaah je me souviens avoir écrit un commentaire sur ce poème que j'ai perdu et pas eu le courage de réécrire. Mais en deux mots, je rejoins assez mes deux collègues sur leurs commentaires. J'ai bien aimé, le double sens m'a été évident dès le début - mais parce que n'importe où je vois TDV je pense "Temps de la Vaisselle" (un peu conditionnée la fille ^^). Cela dit, le double sens n'en a pas été moins fortiche et le tout réussit.

à la première lecture, j'étais un peu perdu, jusqu'à la chute ! Et après une seconde lecture plus attentive, tout s'illumine ! Trop fort, ce Bunny LOL

J'ai bien aimé cette lecture très agréable et sur laquelle je me questionnais au fur de ma lecture face aux images créées! Félicitations pour les divers sens possibles!

Le Temps des Rêves