Le Temps des Rêves

Soir de novembre
De l'innocence
Une fumée d'ambre

Deux gamines au cœur mauve
Perchées au-dessus de la ville

L'univers se dessine sur les lèvres
Les yeux brillent, de lumière, d'amour ou de détresse
À vrai dire... on ne sait plus vraiment
L'eau de vie irrigue les âmes, inondant presque le regard
Alors on parle, pour conjurer l'absence, apprivoiser le monde en le nommant
On parle, on ne cesse de parler, on prend des mots dans sa poche et on les jette dans la nuit. Ils filent dans l'espace. Comme des perles de verre qui étoileraient le ciel.
On parle, on ne cesse de parler et, quand les mots ne sont plus là, on se regarde.
Alors, on se blottit tendrement dans les bras de l'enfance.

Rien n'a changé mais on est ensemble.
Dans quelques heures, la simplicité ressuscitera dans les bras de l'aube.





***
**
*



Ancienne version

J'aime bien l'ambiance, même si j'ai eu besoin de plusieurs lectures pour m'en créer une.
J'aime vraiment beaucoup les quatre premiers vers de la troisième strophe ! En revanche dans le cinquième "pour conjurer le temps" ne me parle pas trop, et si j'aime beaucoup l'idée du dernier je le trouve trop long. Est-ce voulu d'avoir mis "dans le centre de la présence même", qui est assez pesant je trouve, plutôt qu'une tournure plus simple style "au coeur de la présence" ?

Et le dernier vers ben... j'ai pas bien compris et dans ma tête il ne parvient pas à se raccrocher aux précédents. Je pense que le "finalement" me bloque un peu dans la mesure où ça me donne l'impression que ce que je vais lire est en cohérence avec ce qui précédait alors que je ne parviens pas à le relier directement. Je devine bien un truc du genre on se blottit au coeur de la présence-->on va vers quelque chose d'intime--> on y trouve de la simplicité, mais la manière dont c'est dit ne fait pas écho chez moi. Dommage parce que j'aimais vraiment bien le début !

Merci pour ces remarques Nani.
Tu as vu juste pour ce qui était de conjurer le temps. Ce n'est pas le temps qui est conjuré, c'est l'absence.
En me penchant un peu plus sur ce vers, je pense aussi qu'il est bon de remplacer "s'approprier le monde " par "apprivoiser le monde". Perso, ça me parle plus (je fais ma propre critique ^^)

Et je vais changer la fin, qui (mais comment as-tu fait pour deviner ??!), en effet, n'a pas coulé toute seule à l'écriture contrairement au reste du poème.

Je n'avais pas accroché à la première version (et à vrai dire j'attendais d'être inspirée pour donner mon opinion^^) mais cette fois-ci, tu m'as emportée du début à la fin. C'est fluide, il y a de très belles images et les derniers vers vont très bien avec le reste et donne une jolie note de fin.
Merci pour ce voyage tout simple ! (Il faudrait que j'aille lire tes poèmes plus souvent...)

*Zouzou se réveille*

Eh bien... No comment

Idem que Zinzo, je préfère cette nouvelle version. Je crois que j'ai du mal à accrocher en ce moment quand il y a trop de phrases immatérielle du genre "L'eau de vie irrigue les âmes, inondant presque le regard" ou "la simplicité ressuscitera dans les bras de l'aube", euh, enfin, je vois ce qu'elles veulent dire mais je n'arrive pas à les saisir et les ressentir, les voir dans ma tête. J'adore par contre "on prend des mots dans sa poche et on les jette dans la nuit. Ils filent dans l'espace."...Commentaire alambiqué bonjour ! ^^

Je vois ce poème comme un atome sous acide: un centre plutôt stable et des électrons qui tentent de se barrer mais qui n'y arrivent pas. Je n'arrive pas trop à savoir si cela me plaît ou non. Je reste assez perplexe car il y a des petits diamants à coté de petits charbons (les deux étant uniquement faits de carbone...)

J'aime beaucoup ton commentaire MIKL !

Le texte m'a paru fluide et j'ai eu plaisir à le lire, j'ai imaginée deux gamines accoudée à la ballustrade d'un pont au dessus de la Seine. Pourtant il me laisse un peu neutre :( peut-être que j'ai du mal avec les phrases "immatérielles" que j'avais l'impression de connaitre. J'aurais aimé un peu de nouveau et de surprises, d'épices ^^

"On parle, on ne cesse de parler et, quand les mots ne sont plus là, on se regarde.
Alors, on se blottit tendrement dans les bras de l'enfance. " a répétition de "on parle etc..." ici m'a cassé dans ma lecture parce que je ne m'attendais pas à la voir et j'aurais trouvé plus dynamique qu'elle ne soit pas là.

J'aime, alors que je le lis en mars. Donc, j'ose pas imaginé ce qu'il m'évoquerait de plus en novembre. Super!

Peut être que cela en est que plus fort justement parce que nous ne sommes pas en novembre et que ce texte réussit à en faire surgir les parfums !

Quelle est la signification des petites étoiles qui vont decrescendo en bas du texte (fort joli au demeurant) ?

Leur signification est... d'être "fort joli au demeurant" ^^
C'était juste histoire de ne pas avoir un spoiler moche juste après le texte ^^

Puisqu'on est là-dedans, si je puis oser une question indiscrète, que signifient les signes et le fameux "aezrata" que tu mets souvent en haut de tes textes ?

héhéhé mystèèèère !

Poulix under attack !! Révélera, révèlera pas ?