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Arbre

Le Temps des Rêves

Avatar de Contraste Contraste Mode Lecture - Citer - 23/04/2012 01:13:58

Sur un lit de pupilles rouges ecstasiée, repose son corps doux et émacié
La salle est noire.
Seules les angles, comme sur un dessin, sont visibles : de fines lignes blanches.
Il n'y a rien d'autre que son corps et l'outil de son repos, à l'exception
A l'exception d'un vieux tableau.
Une peinture enlarmée, à vrai dire
Un regard semblant seul y reposer.
Il ne regarde rien, ne voit probablement rien.
Ce regard est bleu, fade, très laid.
Les larmes y sont vulgaires, le tout,
Impossible.
Le tableau brûle en une seconde et disparaît.
Il y a désormais un homme assis, les jambes croisées, courbé
Sur une feuille qu'il déchire en y écrivant avec un scalpel.
Tout le sublime en cette pièce n'est que le corps assoupi,
Ses mèches souples et pâles, ses paupières engourdies
Sa peau ferme et tendre, son cou désinhibé
Ses traits parfaits.
L'homme allume la télévision, qui prend place sur tous les murs, sol et plafond compris.
Des milliards de visages, de silhouettes se dessinent,
On les vois tour à tour manger, déféquer, dormir, baiser.
L'homme semble chercher quelque chose parmi les images.
Intensément. Avec une passion fébrile, concentrée, indifférente ou profondément sensible.
L'homme ne semble pas être stable, peut-être n'est-il pas physiquement là.
Sans doute, même, n'existe-t-il pas.
Il est vêtu tout de noir avec une chemise blanche.
La peau vivante et le rouge, à côté de lui, détonent.
Un visqueux tentacule noir sors lentement de l'arrière de son crâne,
Sans qu'il ne s'en rende compte.
Les images défilent. Il ne la trouve pas.
Soudain, lucidité fulgurante,
Tous les murs ne montrent plus que l'image
De son propre corps endormi
Sur un lit de pupilles, ecstasiées, bleues claires.
Ses yeux bruns deviennent bleus.
Laids, fades, comme le tableau brûlé.
La cécité le gagne
Les regards aux pupilles extrêmement dilatées se mettent à dévorer les deux corps
Des crocs surgissent de toutes parts
Il est aveugle, il est sourd et fou
Sa peau se fripe, ses poumons exaltent de la fumée,
Son visage se crispe, ses yeux grands ouverts,
Tout brûle en une seconde et disparaît.

- Je n'existe pas.
Telle est la parole du fœtus.

Avatar de naniquolas naniquolas Mode Lecture - Citer - 23/04/2012 09:58:08

C'est bien écrit.
Cette phrase ne vas pas, à mon avis : "Tout le sublime en cette pièce n'est que le corps assoupis" (déjà il y a un s en trop à assoupi, mais la construction de la phrase me gêne).
Je me suis laissé emporter, c'est sûr, même si le voyage n'est pas forcément des plus agréables, ce poème est plutôt cauchemardesque mais assez intéressant. Quant au titre, c'est parce que tu décris la vision d'un drogué ? (superman étant je crois le nom de deal d'un médoc qui à haute dose peut être hallucinogène...)
Je ne comprends pas trop l'intervention du foetus, à la fin, mais je ne sais pas s'il y a quelque chose à comprendre.

Avatar de Wensaïlie Wensaïlie Mode Lecture - Citer - 24/04/2012 11:33:32

la répétition de à l'exception est-elle voulu?

"son cou désinhibé" étrangement désinhibé passe mal je trouve, peut-être que le mot est trop long...

"On les vois tour à tour manger, déféquer, dormir, baiser"
je vois le style de ton poème, et je suppose que tu as réfléchis en écrivant ça, mais je trouve ça un peu gratuit, et un peu de subtilité aurait peut-être créé plus de tension avec le reste de ton texte, très cru ce qui est agréable et intéresse, et lui aurait donner plus de force. (mais ce n'est que mon avis)

j'ai du mal avec les pupilles qui changent de couleur (peut-être que j'ai rien pigé au poème), et je ne comprends pas le titre.
Il y a une grande qualité dans l'ambiance que tu créais.

Avatar de Contraste Contraste Mode Lecture - Citer - 01/05/2012 14:00:15

Nani : Tu as vu juste pour le titre. Il y a également les pupilles "ecstasiées". C'est en effet la vision d'un drogué mais c'est plus compliqué... Il y a pourtant une logique dans ce texte et même avec le fœtus. Qu'est-ce qui te gêne dans la phrase ?

Wen : La répétition est voulue, quant à désinhibé, c'est fait exprès. Je vais en revanche réfléchir à la phrase plus vulgaire, j'ai hésité. Remplacer par quoi, je ne vois pas...
Nani a trouvé l'explication du titre et non, tu n'as pas du tout comprendre ^^

Heureux que vous le trouviez intéressant. J'ai conscience de son étrangeté difficilement accessible, je pense toutefois avoir laissé assez de clés pour le saisir.

Avatar de naniquolas naniquolas Mode Lecture - Citer - 01/05/2012 14:30:52

Je ne comprends pas l'intervention du foetus parce que je n'avais pas l'impression d'en entendre parler avant, et que "tout brûle en une seconde et disparaît" me paraissait une bonne fin.

Avatar de Wensaïlie Wensaïlie Mode Lecture - Citer - 05/05/2012 19:36:01

(c'est noté pour le titre ^^)