Le Temps des Rêves

Rue du Souvenir



C'est un chemin bien connu
Une voie tant de fois parcourue
Par vous, par moi, par nous
Une foule
Pourtant
Je suis seule à m'y voir
On ne nous y verra plus.

C'est un chemin bordé de mémoire
Trajet pavé d'une matière minérale
Grise
Ni tout blanc ni tout noir
Neutre
Souvenir impassible d'un passé présent
Perdu.
Ou d'un présent passé
Lancinant.
Chaque dalle du le sol fait raisonner
Mes pas
Comme les cloches sonnaient le glas
C'est ça.

C'est un chemin tant de fois parcouru
Par une voix bien connue
Mais dans la tête seulement
Pas vraiment
Vraiment, je ne l'ai foulé qu'une fois
Et c'était avec toi
Puis, je me suis perdue.

J'avais rendez-vous Rue du Souvenir.

Ce n'est qu'un premier jet, je précise, il faudra que je le retouche pas mal...

J'adore!!
C'est simple et élégant, bravo!

"Chaque dalle du le sol fait raisonner
Mes pas
Comme les cloches sonnaient le glas
C'est ça."

je trouve "dalle du" difficile, et le glas dommage car il y avait une légèreté avant qui devient lourde avec ce glas, qui fait planer une ombre sombre soudainement.

"Pas vraiment
Vraiment, je ne l'ai foulé qu'une fois"
j'enlèverais le deuxième vraiment

(et c'est tout ce que je ferais comme modifications ^^)

Tiens, tu trouves ? Mon impression est qu'il lui manque bien plus que ce que tu dis... Je n'ai pas assez creusé le sujet... Mais le problème est que si je le creuse comme je le veux, le poème va faire 20m de long.... J'hésite...
Quant aux dalles je suis moi meme quelque peu sceptique... Mais le dédoublement de "vraiment" est tout a fait voulu et désiré, par contre ;p
merci en tous cas, je suis contente que tu aimes ^^

c'est vrai que c'est peu "creusé " mais au final ça ne m'a pas manqué. Après tu peut faire le pendant à ce poème en en faisant un deuxième, où on sente le vécu, "les fumées et la crasse" comme disent mes profs de proejts ^^, bref, où tu creuses plus quoi.

J"aime beaucoup le "chemin bordé de mémoire" et l'ambiance générale du texte, son rythme (et ses rimes qui ne me gênent pas du tout <-- ceci est une victoire)
Quelques remarques cependant :

--> j'ai du mal avec le "Ne Nous" à l'oral.


--> résonner (on raisonne uniquement avec son cerveau, pas avec ses pieds ^^
--> "sur" le sol.

Je suis de même, assez d'accord avec le "glas" qui introduit une ambiance trop sinistre par rapport au reste qui garde sa douceur.

Eh bien moi, j'aime le glas, dalle ne me gêne pas (par contre "du sol" après c'est limite redondant, c'est quand même sur le sol que les pas font résonner des dalles en général), ni le dédoublement de "vraiment" qui m'a surpris mais plutôt agréablement.

Je trouve qu'effectivement, il lui manque quelque chose. Mais c'est une belle idée et l'ambiance s'installe déjà, il est agréable à lire. Je pense que par endroit il est un peu long notamment au début :

"C'est un chemin bien connu
Une voie tant de fois parcourue
Par vous, par moi, par nous
Une foule"

J'ai un peu l'impression de lire trois fois la même chose, à mon avis trop de reformulation tue la reformulation. Ainsi si dès le premier vers je lis que le chemin est bien connu, je m'ennuie un peu sur la fin du second qui me dit qu'il a été souvent parcouru, le troisième change un peu mais c'est une énumération et ça exprime encore la même idée de ce chemin très familier, sans nous donner rien d'autre à nous mettre sous la dent comme image, du coup j'ai un peu de mal à décoller. Le quatrième, pareil, il ne fait que montrer que vous, moi et nous, ça fait beaucoup, mais ne nous donne rien de nouveau ni de "surprenant" à quoi se raccrocher. J'exagère un peu mais tout ça pour dire que je pense qu'à mon avis c'est en retravaillant le début que tu pourras lui donner un véritable dynamisme.

L'autre passage qui me fait cet effet c'est :


"C'est un chemin bordé de mémoire
Trajet pavé d'une matière minérale
Grise
Ni tout blanc ni tout noir
Neutre"

reformuler chemin en trajet c'est comme au départ chemin puis voie, ça n'apporte pas grand chose à l'image qui voudrait se former dans notre tête.
"C'était un chemin bordé de mémoire
pavé d'une matière minérale"
ça serait peut-être plus dynamique.

A ce sujet : pourquoi la périphrase "matière minérale" ? Je voterais plutôt pour "pavé de minéral" ou quelque chose de plus dense en tout cas.
J'aime bien l'effet des trois derniers vers de ce passage, mais vu qu'il vient après un certain nombre de reformulations ben c'en est une de plus et ça alourdit un peu.

"Souvenir impassible d'un passé présent
Perdu.
Ou d'un présent passé
Lancinant.
Chaque dalle du le sol fait raisonner
Mes pas
Comme les cloches sonnaient le glas
C'est ça."

J'adore ce passage !



PS : oulà, désolé pour le pavé !

Pour lutter contre les pavés, utilisez le "secret"

ça m'arrive, mais là j'avais pas envie. Et puis la moitié du volume, c'est des citations.

20 m de long... pourquoi! avec une mise en poage stylisée ça peut le faire.
Ton texte me fait penser à une chanson des Ogres de Barback (rue du temps)
Dalle du ne gène pas selon moi, suivant le rythme employé pour lire le texte mais j'approuve que la répétition de vraiment bloque un peu. Si tu veux le retravailler avec d'autres mains je suis preneur!

Wen : il y a beaucoup de problème, je trouve, dans ce poème… d'où le fait que j'ai dit que c'était un premier jet…

Poulix : pour le "ne nous" après l'avoir lu plusieurs fois ça passe mieux…. par contre le "raisonner" est entièrement voulu héhéééé, outre le jeu de mots, si le "mes pas" est à la ligne ce n'est pas pour de la gnognotte, reprend ta lecture - il y en a plusieurs de possible

Nani : punaise… j'ai carrément droit à un roman !!! "pavé de manière minérale - grise" c'est un jeu de mot par rapport à la matière grise -> la cervelle -> par extension la mémoire. Et merci pour le pavé ^^

MKL : merci beaucoup Mika, mais j'ai déjà mentionné dans mon (seul…) autre poème posté sur Oméga que j'aimais être la seule à toucher à mes poèmes… :p

Le fait que ce soit un premier jet donne de la force à ce poème, et ça correspond bien, je trouve, aux circonstances qui ont fait naître ces vers en toi.
S'il y a un truc à retravailler, à mon sens, ce serait plus intéressant de faire un autre poème (de 20m de long, fais toi plaisir :P), et de garder cette authenticité de ce premier jet, qui lui confère son charme. Il y a un côté perdu, errant dans cette rue comme toi dans la langue, à chercher les bonnes images, la bonne formulation. Je suis tout à fait d'accord avec Nani, ce passage est d'une grande richesse et j'aime beaucoup :

"Souvenir impassible d'un passé présent
Perdu.
Ou d'un présent passé
Lancinant.
Chaque dalle du le sol fait raisonner
Mes pas
Comme les cloches sonnaient le glas
C'est ça."

Gnaaaaa mais arrêtez les compliments, j'ai pas l'habitude !!!! x$
(merci Lazuli ;p)

On est donc d'accord avec Lazuli, il faut que t'en fasse un autre, de 20m ^^

(et si tu n'aimes pas les compliments, on peut jouer les méchants aussi, préviens-nous qu'on s'entraîne ^^)

J'ai cru comprendre que tu n'aimais pas les compliments alors tentons les litotes : ton texte ne m'a pas déplu. Je ne dirai pas qu'il ne m'a pas enthousiasmée. Je ne le hais point (oups, elle est pas de moi celle là). Bref, tais-toi Zinzolin, on a compris.

Contrairement à Nani, même si je comprends son point de vue, les reformulations ne m'ont pas gênée. Cela formait plus une sorte de litanie qui correspond bien à cette image du souvenir ressassé.
La "dalle du" ne me gêne pas dans la mesure où je prononce tous les e muets de ton vers mais je rejoins Naniquolas pour la condensation du vers sur la matière minérale. Peut-être, si tu veux garder le jeu de mot avec "matière grise", simplement changer l'article : "faite d'une matière minérale" => "faite de matière minérale".
Et moi aussi j'adore le passage central que tout le monde cite (donc je m'abstiendrai) !