Eh bien moi, j'aime le glas, dalle ne me gêne pas (par contre "du sol" après c'est limite redondant, c'est quand même sur le sol que les pas font résonner des dalles en général), ni le dédoublement de "vraiment" qui m'a surpris mais plutôt agréablement.
Je trouve qu'effectivement, il lui manque quelque chose. Mais c'est une belle idée et l'ambiance s'installe déjà, il est agréable à lire. Je pense que par endroit il est un peu long notamment au début :
"C'est un chemin bien connu
Une voie tant de fois parcourue
Par vous, par moi, par nous
Une foule"
J'ai un peu l'impression de lire trois fois la même chose, à mon avis trop de reformulation tue la reformulation. Ainsi si dès le premier vers je lis que le chemin est bien connu, je m'ennuie un peu sur la fin du second qui me dit qu'il a été souvent parcouru, le troisième change un peu mais c'est une énumération et ça exprime encore la même idée de ce chemin très familier, sans nous donner rien d'autre à nous mettre sous la dent comme image, du coup j'ai un peu de mal à décoller. Le quatrième, pareil, il ne fait que montrer que vous, moi et nous, ça fait beaucoup, mais ne nous donne rien de nouveau ni de "surprenant" à quoi se raccrocher. J'exagère un peu mais tout ça pour dire que je pense qu'à mon avis c'est en retravaillant le début que tu pourras lui donner un véritable dynamisme.
L'autre passage qui me fait cet effet c'est :
"C'est un chemin bordé de mémoire
Trajet pavé d'une matière minérale
Grise
Ni tout blanc ni tout noir
Neutre"
reformuler chemin en trajet c'est comme au départ chemin puis voie, ça n'apporte pas grand chose à l'image qui voudrait se former dans notre tête.
"C'était un chemin bordé de mémoire
pavé d'une matière minérale"
ça serait peut-être plus dynamique.
A ce sujet : pourquoi la périphrase "matière minérale" ? Je voterais plutôt pour "pavé de minéral" ou quelque chose de plus dense en tout cas.
J'aime bien l'effet des trois derniers vers de ce passage, mais vu qu'il vient après un certain nombre de reformulations ben c'en est une de plus et ça alourdit un peu.
"Souvenir impassible d'un passé présent
Perdu.
Ou d'un présent passé
Lancinant.
Chaque dalle du le sol fait raisonner
Mes pas
Comme les cloches sonnaient le glas
C'est ça."
J'adore ce passage !
PS : oulà, désolé pour le pavé !
