Le Temps des Rêves

Ecriture #1

Après tout c'est peut-être le seul moyen, écrire... encore et toujours, ne plus penser à rien d'autre que déposer ces mots les uns après les autres... petit à petit. Je n'avais jamais ressenti le besoin d'écrire à quelque chose, à défaut de parler à quelqu'un. Je n'avais jamais ressenti le désir de m'exprimer pas seulement avec mes mots... mais aussi avec mon coeur. Cette envie irrésistible de dire ce qu'on pense sans avoir à le garder, à l'enfouir le plus profondément possible. Je n'ai jamais demandé à personne de m'écouter, d'être là pour moi. Mais, j'ai toujours eu le besoin d'être là pour les autres. Et voilà où ça m'a mené... Je me retrouve assis ici, seul, à parler à un morceau de papier qui ne me répondra jamais.C'est la seule chose qui aujourd'hui daigne m'écouter. Et la seule chose à qui je m'autorise à demander: écoute moi, entend moi. S'il te plaît.

Ecriture #2

Je reprend ma plume pour que ma voix résonne. Je hurle de nouveau en silence. Après des années d'une errance maladive, j'inscris enfin les mots comme une source de vie. Plus de tragédie capricieuse, plus de comédie romantique: je laisse place à la mélancolie... la mélancolie de la vie. pas celle que la mort appelle, non ce serait trop facile, celle que la vie nourrie. Celle qui nous fera nous dire, lorsque tout sera fini, lorsque le glas sonnera pour nous: Ais-je bien choisi? Qu'en est il de l'héritage que je lègue? Est-il bon? Est-il misérable et sans envergure ni intérêt? Est-il trop grand pour être raisonnable?

Ecrire, partir, sourire. Tant de rires et pas même une oreille pour les entendre... tant de rires que seule une majorité sourde éclairera de sa loupe.

Ma parole se libère aussi facilement qu'un détenu dans sa cage lorsqu'un garde par mégarde laisse la clé sous la porte. Elle se dit: la voie est libre. Et elle court en tous sens; euphorique; idyllique de sa nouvelle vie tel un texte qu'un élan d'inspiration fait s'envoler sur les blanches copies d'un destin famélique.

J'ai repris la plume et ma voix s'en est allée. Mais d'une voie sans issue elle me revient toujours.

J'aime particulièrement le
" Je me retrouve assis ici, seul, à parler à un morceau de papier qui ne me répondra jamais." si seulement ils pouvaient parler, ces bouts de papiers!