Laisse-moi vivre...
Je n'ai rien vu, rien compris de ce monde
Il pulse, à l'orée du mot
Que ma plume ne peut saisir
Il pulse, flou et vide
J'ai aveuglé ma chair et corrompu mes yeux
A sa poussière charbon, comme un oubli cruel
Moi qui crie et supplie
Oh, laisse-moi vivre encore...
Tu as vu d’abord la lumière des phares à travers la pluie
Tu refusais d’entendre
Son miaulement d’acier insoutenable, qui te roule
Sa mâchoire de ferraille qui claque et qui jubile
Mâchoire à broyer les rêves…
Les genoux sur le béton froid, les mains crispées aux oreilles
Moi qui crie et supplie
Laisse-moi vivre…
J’ai vu des perles accrochées à l’arbre-mémoire
Des rubans noués là que dévore le vent
Et l’aube immense…
Mais je n’ai rien vu, rien compris de ton monde
Seulement le froid et la peur
Seulement la vie, sans majuscule
Une prière faible, qui scintille
Oh reste,
Reste, quelques secondes encore…
J'adore Zinzo, j'adore ! Tes associations de mots, les émotions provoquées, les images, la mélodie ...
Pour le coup, c'est peut être loin de ton univers Che, mais alors proche du mien ! ^^
Merci à toutes les deux !
Je suis contente que vous n’ayez pas butté sur certains vers parce que le rythme m'a donné du fil à retordre. Je crois que je suis dans ma période refrain et dédoublement du je et du tu (Apollinaire, le retour^^).
@ Che : ce qui est drôle, c'est que ce poème doit atteindre le degré maximal d'amertume que je suis capable d'exprimer dans un écrit travaillé... Ce qui montre encore une fois le fossé entre nos deux univers mais personnellement, c'est ce que je trouve génial sur Oméga.
(pour omega : hiphiphip hourrra !)
Wa-hou ! Je suis sur le c** !
Magnifique texte. Rien à dire...
(et, Che, il y a du sang dans ce texte tu sais ^^. Simplement, il ne se lit pas, il se sent (heu... en tout cas, je l'ai senti))
J'adooore ce passage là...
Tu as vu d’abord la lumière des phares à travers la pluie
Tu refusais d’entendre
Son miaulement d’acier insoutenable, qui te roule
Sa mâchoire de ferraille qui claque et qui jubile
Mâchoire à broyer les rêves…
Les genoux sur le béton froid, les mains crispées aux oreilles
Moi qui crie et supplie
Laisse-moi vivre…
"Alors je me souviens
Ce froissement de tôle
Comme l'accordéoniste
Boulevard Vezenska."
Et les "perles accrochées à l'arbre mémoire" sont tout aussi sublimes...
C'est bien dit !
et on se rend compte que finalement, la poésie c'est tout ça... C'est des mots, des champs lexicaux différents, des émotions qui divaguent, certaines vers la joie, d'autres vers la mort... Et puis, ça fait UN monde.
Je lève mon verre à Oméga ! A la poésie ! Au monde !
"Les genoux sur le béton froid, les mains crispées aux oreilles
Moi qui crie et supplie
Laisse-moi vivre…"
J'adore ces vers aussi!
Après je suis moins enthousiaste que Lune ou poulix, j'ai trouvé ce poème beaucoup plus "difficile", non pas que j'ai eu du mal à le lire, et il est très bien! mais j'ai eu l'impression que tu avais eu du mal à l'écrire! (ce n'est peut-être qu'une impression) et je te voyais réécrire les vers un par un etc...
Un beau poème donc
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comme nous lisons et interprétons et ressentons les poèmes en fonction de nos états d'âme, je suppose aussi que c'est parce que je suis un peu étrange (triste heureuse dirait on en chinois ancien) sentimentalement parlant en ce moment. Donc je le relirais peut-être dans quelques mois, la joie au coeur
Le pire, c'est que tu as parfaitement raison. J'ai dû le réécrire plusieurs fois, changer des vers, faire des coupes, inverser des vers... J'avais essayé de gommer cela mais apparemment, c'est pas très réussi^^.
Désolée ^^''
(je voulais écrire plus et puis finalement je ne sais pas quoi dire ^^)
edit: ah si, et bien tout de même, c'est assez efficace pour les autres,pour l'instant je suis la seule à avoir ressentie cette "peine" ^^
Non mais t'inquiète, y'a pas de mal. En fait, c'est juste que c'est assez impressionnant de me faire percer à jour aussi facilement...^^
==' perspicacité tu me tueras :p
Zinzolin
Mode Lecture -
Citer - 07/01/2012 12:20:21
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