Le Temps des Rêves

[ L'incandescente La truculente
La moribonde La vagabonde ]

J'aime ces femmes qui tremblent comme des hommes
Quand tout est à refaire
Et peut-être même que de cet enfer
Là où mes mots s'abandonnent
Rayonnent encore ces soirs de misère
Où trop ivre, trop fière
Tout à la fois folie et mystères
J'admirais danser vos ombres si chères

[ Et toi, toi!
Dis-moi
Où sont passés ces cimetières?
Ceux-là même que j'étais hier ]

Bon bah j'en profite pendant que j'en ai le temps,
encore quelques mots posés là que je n'ai pas eu
l'occasion de travailler.
J'ai hésité entre "quand" et "alors que" (vers 2)
idem entre "j'admirais" et "je regardais" (derniers vers)
je me suis rendue compte aussi qu'il y a quelques répétitions,
du genre "où", "même" etc.
Je ne sais pas si c'est gênant ou pas
donc voilou j'attends vos réactions avec impatience =)

Alors, alors...

Au vers 2, je préfère "Quand". C'est plus tranché, et comme tu n'as pas joué avec le nb de pieds. Ça donne un aspect plus "évènement" à "quand tout est à refaire". Mettre "alors que" me semblerait plus une action douce, ce qui n'irait pas dans le sens "femme à l'attitude ponctuellement masculine".

Pour le "j'admirais", je ne sais pas. Dans ce sens là, tu choisis délibérément ajouter une émotion (admiration) qui n'est pas du simple constat (regarder). Je ressens du coup un regard totalement différent, un laisser aller qui fait plus ressortir la petite fille candide que la femme blasée. Du coup je trouve ça plus juste dans ma lecture. Après, j'ai peur d'être traité de macho, donc...

Tes répétitions.
La répétition de "où" me semble juste. Ca donne un rythme, un début de rengaine. Il y a quasi la possibilité d'en rajouter un si tu souhaites ^^.
La répétition de "même" ne se voit quasiment pas, car elle embrasse ton "où". Par contre elle est moins nécessaire. Si tu veux tu peux les garder, ou en virer un au choix. Ton choix

Pour ma part, je pense préférer lorsque. Parce que justement, ça induit une notion de temps de plus longue durée, et lorsque tout est à refaire, cela prend du temps (en tout cas dans le sens de ton poème je trouve).

La répétition en même je ne l'avais pas sentie, celle en où non plus, ou plutôt si mais elle ne m'avais pas dérangée, au contraire.

Je pense qu'admirais est en effet plus juste, parce qu'il induit ce sentiment un peu enfantin qui colle au poème et à la nostalgie.


Il y a d'autres points que j'aimerais soulever: J'ai ADORE les deux premiers vers, avec les crochets, leur mise en forme etc... Ils sont un poème à eux seuls.
Par contre, je n'ai pas du tout compris la dernière strophe, elle m'a paru hors sujet, et je trouve qu'elle manque de force.

eh eh eh ça y est ma ptite violette semble marcher comme on danse sur les sentiers poétiques... Quel plaisir de faire ce petit voyage ensemble, de partager un bout de chemin !


J'aime beaucoup l'entrée en matière,
les premiers mots les premiers vers

Le premier d'entre eux, un peu "transgenre", n'est pas pour me déplaire.
J'aurai pour ma part ecrit l'inverse, la nature m'ayant arbitrairement doté du genre masculin que la société des hommes s'est fait, par la suite, un plaisir à normer, comme pour le reste d'ailleurs... Bref ce premier vers me parle bien...

Pour le second j'ai souvent tendance a préférer "lorsque" à "quand". Mais quand bien même, il y a un truc qui me gêne dans la rythmique ; on a comme l'impression que ça s'arrete net en le lisant, comme en calant en bagnole sans avoir eu le temps de passer la seconde : t'es pas allé suffisament vite pour te prendre le tabeau de bord dans la tronche, mais tu trouves quand même l'arrêt un peu brutal.
De même dans le sixième le simple fait de changer la virgule en un "et" améliore sensiblement la rythmique, dans mon ressenti en tout cas. (cela me renvoie d'ailleurs à relativiser la pertinence de l'écrit dans la communication d'un texte poétique )

j'ai l'impression que "je regardais danser" est préférable a "j'admirais",toujours pour des raisons de rythmique...

Après ce que je te dis là c'est un peu du chipotage, parce que dans l'ensemble les mots se balancent pas trop mal et j'ai des impressions de feux de joies dansant au milieu d'une nuit noire. Comme dans "Rayonner les soirs de misère" (j'aurai utilisé l'image telle quelle pour ma part) je trouve ça très évocateur.

Dans le même genre:

Ce coup -ci on le sait : c'est un campement de gitans. Enfin moi c'est l'image qui me vient, l'image de ceux qui dansent et jouent et vivent éclairés ensemble autour d'un feu, dans l'obscurité du monde...

Ma petite violette tu tiens quelquechose de chouette ;-) Et a mon avis, ça mérite d'etre développé un peu, je vois déjà venir de belles images...
Samedi soir je serai pres d'un feu avec ma guitare est des amies pour feter la pleine lune, ça me donnera peut etre des idées a te souffler, a moins que tu ne prennes les devants...

illusion d'optique : j'ai pas lu le début ! du coup n'ayant pas pris en compte ce qu'il y a entre crochet ça décale tout ce que je viens d'ecrire !

ces deux lignes là je les avais pas prises en compte, comme si ça devait etre le titre (oui bon ça va...)

La fin mes semble un peu strange, enfin ça me parle un peu moins, enfin, pas plus que la mort... ;-)

Marrant, je trouve que cet arrêt lié au "Quand" fait vraiment tout.

Vous voyez, par exemple, à la fin j'aurais mis "hier" tout seul sur son vers, à part. Pour la même raison de rythmique brusquement stoppée.

(Bwarf toujours pas le temps de commenter alors que ça fourmille par ici, ça me rend malade ! )

(courage Lune)

Et bien moi le Quand me gêne notamment parce qu'il stop la phrase et je n'aime pas les vers qui s'interrompent tout seul.
Mais je suis d'accord pour le hier, qui mérite d'être seul (même si je comprend pas la fin ^^)

(oui courage!)

Alors, alors, je vote pour "quand", je suis d'accord avec Le Lapin. Habituellement je suis fan de "lorsque" mais dans ce texte je le trouve trop "doux".

J'aime bien le "j'admirais" et ce qu'il induit. Effectivement après c'est à toi de voir, mais "regarder" change complètement le sens à mon avis.

Les répétitions ne m'ont pas gênées. Par contre dernier vers je ne trouve pas ça très heureux ...

Ensuite, pour le poème proprement dit (quand même!) j'ai beaucoup aimé l'introduction. Le cœur du texte est vif d'étincelles ! En ce qui concerne la fin, il y a cette sonorité qui me gène et qui du coup fait perdre de la force à une question finale qui pourrait au contraire être une "apothéose" ... Et je suis d'accord pour la proposition du Lapin, "Hier" à la ligne.

Au plaisir de te lire à nouveau !

Ben moi je ne suis pas d'accord pour le hier à la ligne, mais je suis d'accord pour dire que ce poème est génial et je vote aussi pour "quand".
D'ordinaire j'ai horreur des parenthèses ou crochets dans un poème : pourquoi ce qu'il y a à l'intérieur serait-il moins important que le reste ? Pourquoi ne le dire qu'à moitié ? Là je trouve que leur présence est justifiée, mais je préfère quand même quand on a pas besoin de les utiliser.

moi je me suis dit "zut c'est quoi ça encore" mais en fait les crochets sont justes géniaux (au moins pour la première strophe)

Alors j'ai voulu répondre à tes questions violettes, j'ai commencé mon pavé puis je me suis dit "et si je lisais ce que les autres ont dit?" ... et là j'ai réalisé qu'unautrelapin avait exprimé ce que j'étais en train d'écrire (certains trouveront cela normal). Après comme dans un autre texte il y a une virgule qui peux faire débat mais je ne le lancerais pas car j'aime bien cette seule et unique virgule, elle oblige le cerveau à relire et reconsidérer ses images. Au plaisir de te relire à nouveau!

Il a fallu que je le relise. Trois fois. Je ne rentrerais pas dans le débat de forme, dans l'absolu ce poème me plaît beaucoup tel quel. Un seul bémol, de taille : la dernière strophe reste sombre, j'ai du mal à savoir à quoi le faire correspondre...

disons que la dernière strophe englobe la totalité du poème;
ces femmes qui tremblent comme des hommes sont celles
énoncées dans la première strophe entre crochets;
la vision, la sensation de ces images féminines singulières
et peu ''régulières'' entraîne une prise de conscience,
une nouvelle façon de ressentir et de vivre la féminité;
les cimetières représentent du coup les anciennes images,
celles qui ont été amoindries, anéanties par la dite prise
de conscience