Le Temps des Rêves

Poumons

Lever un pied après l'autre
Un muscle puis le suivant
Sentir leur douleur, la faire vôtre
Faire un pas tout en soufflant
Puis inspirer si fort
L'air si froid du dehors
Qu'il gonfle et brûle à la fois les poumons
Comme la vie gonfle et brûle nos horizons.

Ecouter les arbres qui bruissent, indifférents
Faire vôtre leur soupir, en attendant
Les feuilles mortes sont depuis longtemps
Perdues dans la terre ou le vent
Mais l'Homme ne s'y résout pas
Il rassure ses doigts engourdis ;
L'homme se terre dans le froid
La vie, elle, s'y réfugie.

La vie est dans le froid comme l'air dans les poumons
Elle le brûle et le ravit
Comme un enfant qui soudain se revoit
Lové au coin du feu quand il était petit.
Alors, un peu timide et un peu attendri
Le froid prend l'homme dans ses mains
Et souffle doucement sur lui
Tout comme on souffle une bougie.

J'ai beaucoup aimé, surtout la description au début qui fait bien rentrer dans le poème.

Par contre la première phrase de la dernière strophe je trouve le mot poumon parachuter (peut-être à cause du comme) qui fait presque justification du titre. C'est peut-être aussi une mauvaise impression, du fait qu'on a pas l'habitude de voir le mot poumon dans un poème: le titre est en soit très fort, du coup on cherche le mot dans le poème et cela rend son utilisation dangereuse....

(théorie que je m'en vais creuser en dormant...)

je comprends l'impression, mais je ne vois comme possibilité de correction que modifier le titre (qui a été donné après écriture du poème, je précise)... Des idées ?

peut-être plus jouer sur la respiration, le souffle (en faisant attention à ce qu'il y a déjà dans le texte). Une flamme qui s'éteint, qui vacille ou qui s'allume... Feu endormi: la respiration? qui contraste avec le froid?
(le poème est assez difficile à comprendre ^^' j'espère que je ne suis pas à côté de la plaque)

La première strophe est magnifique !

Mais il y a quelques répétitions qui m'ont gênées ...



Le troisième "brûle" dans la troisième strophe (les deux premiers sont parfaits)

Et puis aussi :


Pour "l'homme" et le "froid" notamment c'est gênant car tu les reprends une troisième froid à la fin du poème ...

En ce qui concerne le "poumon" le premier emploi ne m'a pas embêté, le second si ...

Bon, malgré ces chipotis, c'est doux, rythmé ... merci

J'entends tes critiques, mais j'y adhère moyennement. J'aime toutes ces répétitions, quand je le relis j'ai l'impression que cela efface les frontières, un peu comme si chaque vers était à la fois un complément et une reformulation de tous les précédents, j'ai l'impression que tout se confond et se répond et j'aime bien ça.

Plusieurs fois que je lis ce texte (avant et après les commentaires) et je me laisse toujours autant emporter. Il y a un rythme qui joue avec notre respiration, et les répétitions ne m'ont pas gêné, suite à ce jeu.

Je vois ce que tu veux dire, Nani, et ma foi, je comprends ...