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Arbre

Le Temps des Rêves

Poumons

Lever un pied après l'autre
Un muscle puis le suivant
Sentir leur douleur, la faire vôtre
Faire un pas tout en soufflant
Puis inspirer si fort
L'air si froid du dehors
Qu'il gonfle et brûle à la fois les poumons
Comme la vie gonfle et brûle nos horizons.

Ecouter les arbres qui bruissent, indifférents
Faire vôtre leur soupir, en attendant
Les feuilles mortes sont depuis longtemps
Perdues dans la terre ou le vent
Mais l'Homme ne s'y résout pas
Il rassure ses doigts engourdis ;
L'homme se terre dans le froid
La vie, elle, s'y réfugie.

La vie est dans le froid comme l'air dans les poumons
Elle le brûle et le ravit
Comme un enfant qui soudain se revoit
Lové au coin du feu quand il était petit.
Alors, un peu timide et un peu attendri
Le froid prend l'homme dans ses mains
Et souffle doucement sur lui
Tout comme on souffle une bougie.