Le Temps des Rêves

Le soleil peine à percer la brume matinale.
Ils sont là. L’un en face de l’autre. Face à moi.
Sans me voir.
La tension est palpable, les regards fixes ne cillent pas.
Les armes sont prêtes. Les muscles sont tendus.
Ils ne me voient pas.
L’un avance, l’autre ne bouge pas. Les deux se toisent
Des sons me parviennent, étouffés par la distance.
Je n’existe pas.
Les rayons du soleil se posent sur eux.
Les yeux se plissent mais ne se détournent pas.
Je suis dans l’ombre.
Un bruit sourd. Un grondement. Un feulement.
Un coup. Net. Précis. Efficace. Sur le nez.
Je n’ose faire un pas.
Pas de riposte. Un visage qui se baisse.
Une honte palpable d’un côté. Une fierté de l’autre.
Je souris.
Puis c’est la fuite du perdant. Fluide et rapide.
En deux bonds il disparaît, par-dessus une barrière.
Mon spectacle du matin.

C’était mon premier duel de félidé.
Un western félin au petit matin.

Le 04/12/17
Mickaël Landès

J'ai bien aimé !
Cependant je me demande si tu n'aurais pas pu ajuster un peu mieux la dose implicite/explicite/suspense : j'aurais aimé soit regarder un duel de chats et l'admirer en tant que tel (donc avec une description plus approfondie de la réalité concrète du duel), soit m'imaginer un western et ne découvrir qu'à la fin, ou par une discrète suggestion, qu'il s'agissait de félins ("en quelques bonds" pourrait suffir à nous faire deviner, par exemple).
A la limite y'a peut-être moyen de nous faire croire que tu utilises une métaphore féline pour décrire un western, alors qu'en fait c'est un duel félin avec des images de western... Tu vois ce que je veux dire ?

Je crois que comprendre...
Je reconnais avoir galéré à l'écrire celui-là sans trouver le juste milieu entre tout ce que tu dis justement.

J'ai l'impression que le narrateur qui revient à répétitions n'est pas nécessaire.
Et j'ai lu le commentaire de nani, et pour ma part, j'ai relu, et je n'ai pas vraiment ressenti le côté western.