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Arbre

Le Temps des Rêves

Le soleil peine à percer la brume matinale.
Ils sont là. L’un en face de l’autre. Face à moi.
Sans me voir.
La tension est palpable, les regards fixes ne cillent pas.
Les armes sont prêtes. Les muscles sont tendus.
Ils ne me voient pas.
L’un avance, l’autre ne bouge pas. Les deux se toisent
Des sons me parviennent, étouffés par la distance.
Je n’existe pas.
Les rayons du soleil se posent sur eux.
Les yeux se plissent mais ne se détournent pas.
Je suis dans l’ombre.
Un bruit sourd. Un grondement. Un feulement.
Un coup. Net. Précis. Efficace. Sur le nez.
Je n’ose faire un pas.
Pas de riposte. Un visage qui se baisse.
Une honte palpable d’un côté. Une fierté de l’autre.
Je souris.
Puis c’est la fuite du perdant. Fluide et rapide.
En deux bonds il disparaît, par-dessus une barrière.
Mon spectacle du matin.

C’était mon premier duel de félidé.
Un western félin au petit matin.

Le 04/12/17
Mickaël Landès

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