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Arbre

Le Temps des Rêves

Avatar de Brumepin Brumepin Mode Lecture - Citer - 16/12/2016 13:03:08

Sans arrêter la guerre,
Ils parlent de faire la paix.

Ils ne connaissent
Ni les cris,
Ni les pleurs,
Ni les prières.

Alors,
Sans arrêter la guerre,
Ils parlent de faire la paix.

Ils s’indignent de mots hachés,
Ils en appellent à
L’histoire,
L’humanité,
L’honneur.

Personne ne se tait et tout le monde sait.

Sans arrêter la guerre,
Ils parlent de faire la paix.

Ils devinent
Les amas de moucharabiehs difformes,
Le glauque des arbres gris,
Les albâtres rougissants,
Les enfants… les enfants.

Ils sont pareils à
Ceux de Srebrenica,
Ceux de Sarajevo,
Ceux de Guernica.

Au-dessus d’eux, le ciel est blanc de poussière.

Ce n’est pas un blanc immaculé,
Ce n’est pas du lait,
Ce n’est pas du coton.

C’est un blanc cassé,
Telle leur ville,
Telle leur vie.

Ce ciel est un linceul.
Il emporte avec lui les rêves que l’on fait à l’aube, loin de la nuit.

Ce ciel est une page noire.
Il y est écrit que la victoire du feu sonne le glas des Hommes.

Ce ciel est un cri.
Il porte le nom de liberté, laissé à la merci de somnambules venus d’ailleurs.

Ceux-là même
Qui sans arrêter la guerre,
Parlent de faire la paix.

Licence Creative Commons

Avatar de naniquolas naniquolas Mode Lecture - Citer - 22/12/2016 08:37:05

Sur le fond... Ben ce qui se passe c'est juste horrible et bravo pour avoir réussi à écrire dessus.
Sur la forme, je le trouve réussi, il est poignant, mais il reste quelques passages que je trouve un peu "too much" et qui pourraient être allégés je pense :

"Vile bataille dans la ville blanche."
--> Je trouve que ce vers n'apporte pas grand chose et que "vile" est un adjectif trop ampoulé par rapport à la simplicité du poème. Je ne suis pas trop convaincu non plus par l'écho vile/ville

"Ils sont pareils à
Ceux de Srebrenica,
Ceux de Sarajevo,
Ceux de Guernica. "
--> Ce passage ne m'a pas vraiment touché et c'est un peu une longueur dans le texte je trouve

"C’est un blanc cassé,
Tel leur ville,
Telle leur vie."
--> J'ai un problème personnel avec "tel". Mais sinon, autant la strophe d'avant était magnifique, autant je trouve celle-ci un peu facile et lourde.

"Il emporte avec lui les rêves que l’on fait à l’aube, loin de la nuit."
--> En l'allégeant un peu je pense que ça pourrait être plus efficace

"Il y est écrit que la victoire du feu sonne le glas des Hommes."
--> Cela m'a paru trop mélodramatique

Avatar de MKL MKL Mode Lecture - Citer - 23/12/2016 20:09:19

Je rejoins Nani sur les points évoqués, surtout le "vile", et pour les "tel/telle", un comme pourrait-il convenir?
J'avoue mon inculture pour "Srebrenica" et ne sait pas comment le prononcer.
Pourquoi ne pas avoir mis de H à "histoire/humanité/honneur"?

Avatar de naniquolas naniquolas Mode Lecture - Citer - 23/12/2016 23:51:02

Ah non, histoire à la rigueur, mais en tout cas honneur n'a pas besoin de majuscule !

Avatar de MKL MKL Mode Lecture - Citer - 24/12/2016 11:11:31

Ben disons que si les deux premiers en ont un on pourrait en voir un sur le troisième.

Avatar de poulix poulix Mode Lecture - Citer - 03/01/2017 21:37:16

Ca fait plaisir, de lire un de tes poèmes.

Quelques remarques (j'ai pris le parti de ne pas lire celles de MKL et Nani, donc, y'aura peut-être des redites).

J'aime, beaucoup, beaucoup, le refrain de "Sans arrêter la guerre, / Ils parlent de faire la paix."
J'étais pleinement dans le poème jusqu'à ce qu'un vers m'en sorte : "Vile bataille dans la ville blanche."
Dans un premier temps, parce que j'ai cru que "vile" était une faute de frappe (en effet, je trouve que l'adjectif n'est pas du tout à sa place naturelle en terme de niveau de langue et de ton, d'où cette première réaction).
Dans un deuxième temps, parce que j'ai trouvé l'écho trop forcé (marrant, Nani m'avait fait un peu la même remarque dans un de mes poèmes : au début, j'avais voulu garder et finalement, après repos, j'avais arrêté de m'accrocher à ma trouvaille sonore).

"Les enfants… les enfants. "

Ca, c'est d'une puissance sans nom.

Ils sont pareils à
Ceux de Srebrenica,
Ceux de Sarajevo,
Ceux de Guernica.

Ca, par contre, ça m'est tout à fait étranger. Ca me met fasse à des références et ça m'éjecte de l'univers qui s'était créé en moi. Je pense que le poème gagnerait à se délester de ces trois vers.

Ce n’est pas un blanc immaculé,
Ce n’est pas du lait,
Ce n’est pas du coton.

Là, j'avoue que je me suis demandée ce que venaient faire l'immaculé, le lait et le coton. Pourquoi nous dire que ça n'en est pas alors qu'on n'a aucune raison de le penser ?


Ce ciel est un cri.
Il porte le nom de liberté, laissé à la merci de somnambules venus d’ailleurs.

--> hum... ça... j'ai trop l'impression de lire du Rémi dans le texte, sorry ;-).

Pour être honnête et si je réfléchis bien, je crois que toute la partie sur le ciel, après "Au-dessus d’eux, le ciel est blanc de poussière", m'a parue "en trop", comme le bout d'un autre poème, qui venait ajouter à ce qui n'avait pas besoin qu'on en ajoute. Tu vois ce que je veux dire ?


Bon, j'ai fait ici beaucoup de remarques à la volée. Il n'empêche que, jusqu'au ciel blanc de poussière, je trouve ton poème très fort. Poignant.
Je suis sûre qu'en le laissant mûrir un peu...

Avatar de Brumepin Brumepin Mode Lecture - Citer - 07/01/2017 11:04:52

Un rapide message pour vous dire merci pour vos commentaires.
J'avais moi aussi des doutes sur le vers "Vile bataille dans la ville blanche". Je l'ai donc supprimé.
Je garde le reste.
Mais bon comme dit poulix peut-être qu'avec un peu de maturité... qui sait ?