Le Temps des Rêves

Canal Saint-Martin
C'était l'été
Voici l'automne
Je refais la route que nous avons faite
Main dans la main
Me voilà seule
Et c'est sur mon vélo
Et c'est dans l'autre sens
Je pense à toi
Tu me manques
J'ai le ventre vide et je me souviens
Toi, nous, cet impromptu
Les flaques sous mes roues
Je suis en retard sur la nuit qui tombe
Tu me parlais d'ailleurs tu n'es pas si loin
Canal Saint-Martin
La route a tourné
Une nuit d'automne aux échos d'été

C'est un beau poème, on se l'imagine très facilement au fur et à mesure de la lecture, ca fait écho à quelque chose de connu tant au niveau de l'endroit que tu décris que du sentiment. Alors forcément c'est fort et réussi.

Quelques vers m'ont un peu sorti de la lecture:



Refaire la route qui a été faite c'est un peu redondant. Peut être simplement, "Je refais la route/Me voilà seule" (par déduction on peut imaginer qu'elle a, par le passé, été faite accompagné).



Et c'est à vélo ?



Vu que c'est le titre, répété au premier vers, je trouve que là Ça donne un effet nostalgique peut être trop forcé (le procédé m'a fait pensé à Barbara de Jacques Prévert). Et pour "Ma vie a changé", c'est ce que le texte raconte déjà pour moi, il le dit a chaque vers, et surtout juste après "La route a tournée", très belle image.

C'est bizarre j'ai lu le poème sans me rendre compte de ce que tu avais écris, je n'ai pas donné un sens propre aux vers: "J'ai le ventre vide et je me souviens", l'expression "ventre vide" est très connotée pour l'idée de la faim ne m'a même pas traversé l'esprit j'ai tout de suite imaginé une sensation de vide, de perte. Enfin c'était comme regarder un tableau en fait !

A première lecture, j'ai été perturbée par l'enchaînement très rapide de vers très simples, j'avais une impression de trop grande évidence. Mais en se mettant dans le bon état d'esprit, ça marche très bien et comme dit Dahij, cela fait appel à une expérience qu'on a tous. Je l'ai lu comme une sorte de ritournelle, un mélange de chanson pour enfant et d'Apollinaire (ça me rappelle un peu aussi les chansons dans les films de Christophe Honoré).
Je suis d'accord avec les remarques de Dahij sur "ma vie a changé" et j'ai un peu la même impression avec l'enchaînement "je pense à toi / tu me manques", que je ne m'attendais pas à trouver dans un poème aussi explicite. Mais j'ai l'impression que c'est fait exprès, que tu essayes de mettre les mots du quotidien et de tout le monde sur cette expérience. Je ne sais pas si c'est ça.

Et j'ai adoré ce vers, pour la double lecture possible : "Tu me parlais d'ailleurs tu n'es pas si loin"

J'ai un soucis avec ce texte pour des raisons personnelles car le canal St Martin évoque tout autre chose pour moi ( Ne regardez PAS avant de lire le texte https://www.youtube.com/watch?v=yA4QYBB97ts). J'y vois la poésie mais n'arrive pas à l'assembler au lieu.

Cette chanson est très belle et du coup, je comprends ton problème, MKL. Mais pour moi, j'ai l'impression que le canal St Martin est tellement plein de références différentes qu'elles ne se gênent pas entre elles.

Bonjour bonjour,
Merci pour vos commentaires. (sacré MKL, tes références de zik sont toujours bien présentes !)
Après réflexion, j'ai gardé "que nous avons faite" parce que j'aime bien cette expression et le caractère redondant. J'ai bougé quelques vers pour ce que soit davantage justifié.
Pour "ma vie à changé", en effet, avec du recul, il valait mieux l'enlever : voilà qui est fait !
Pour "je pense à toi, tu me manques" ; j'hésitais à le garder ou non et j'hésite encore. Je trouve que ça fait en quelques sortes une respiration vers les 2/3 du poème et que ce n'est pas si mal. Mais je peux comprendre le sentiment de "un peu bateau" qui affleure.

Pour moi il faut garder "je pense à toi. Tu me manques", tu nous a bien montré avant ça que tu savais dire les choses joliment, donc quand tu choisis de les dire si simplement ça fait un effet que j'aime beaucoup : j'y vois un mélange d'impuissance, d'enfance, et de sincérité (c'est livré sans chichis).

Je l'ai relu et il coule toujours bien ! Et c'est vrai qu'on peut facilement lire le "Je pense à toi /Tu me manques" comme un "écart" volontaire du poète.