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Arbre

Le Temps des Rêves

Avatar de Brumepin Brumepin Mode Lecture - Citer - 15/05/2015 22:45:24

C’est dur.
Surtout quand tu frôles du bout des doigts
Ce qui aurait pu être vrai.

Je vois
Ton regard se rougir,
Ton esprit partir ailleurs,
Ton cœur battre à tort.

L’air de rien, rien ne s’éteint.
J’en suis sûr.

Il y a juste ton corps qui titube un peu,
A la recherche d’une béquille pour marcher.

Tu sens cette force qui jusque-là,
Te mouvait,
S’arrêter.

Qu’à cela ne tienne,
Tu tiens bon !

Tu continues de rire
Quand les minables se croient grands.
Tu continues de pleurer
Quand la fragilité des choses se révèle à toi.
Tu continues de rêver
Quand le jour naissant brave les couleurs de la nuit.

C’est dur.
Car tu as frôlé ces nourritures.
Tu en as peut-être goûté quelques unes ;
Elles ne sont plus là.

Je te crois,
Tes mains ont caressé les plus belles collines,
Tes cheveux se sont épris de bourrasques merveilleuses,
Tes joues ont goûté le ciel de tes larmes.

L’air de rien, rien ne s’éteint.
J’en suis sûr.

Il y a juste cette ombre qui te titille.
Ce grand cafard tente de t’ fiche la frousse.

Qu’à cela ne tienne,
Tu tiens bon !

Tu continues de rire
Quand les passants cessent de passer.
Tu continues de pleurer
Quand il n’y a plus de ciel d’été.
Tu continues de rêver
Même quand le jour vivant t’offre un ciel couvert.

C’est dur.
Et les romans qui s’achèvent, ne sont pas toujours joyeux.
Surtout quand on se dit que ça aurait pu être vrai.

Je sens
Ta voix creuser sa peine
Tes poumons se méprendre dans leur rythme
Tes yeux dériver à vau l’eau.

L’air de rien, rien ne s’éteint.
J’en suis sûr !

Tu parles aux étoiles comme si elles étaient tes voisines,
De belles dames à qui tu fais de l’œil dans la courtine.

Qu’à cela ne tienne,
Tu tiens bon !

Tu continues de rire,
Quand on parle des morts à la télé.
Tu continues de pleurer,
Quand la solitude s’invite au seuil de ta porte.
Tu continues de rêver,
Quand la radio t’offre une échappatoire imaginaire.

Tu continues d’aimer,
Quand le soir mouvant change les couleurs de la Terre.

Avatar de CatherineA CatherineA Mode Lecture - Citer - 16/05/2015 06:16:40

J'aime beaucoup mais je ne sais pas trop dire pourquoi. De nombreuses émotions m'ont traversées à la lecture du poème.
Les vers de longueurs et de styles différents me gênent généralement mais là pas du tout alors bravo.

Avatar de Zinzolin Zinzolin Mode Lecture - Citer - 01/06/2015 09:07:12

Je suis partagée : en fait, à quelques détails près, j'adore les mots que tu emploies, ton rythme, le ton de tout ça. J'ai été touchée par les sujets qui tu abordes, par tes images. Bref, jusqu'au bout, j'étais emballée.

Les détails en question :

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"Qu’à cela ne tienne, /Tu tiens bon !" => je trouve ce refrain maladroit, avec cette expression toute faite et le même verbe deux fois en deux vers.
"Quand la fragilité des choses se révèle à toi." => je trouve qu'il y a quelque chose de trop rythmiquement : j'enlèverais bien soit "des choses" soit "à toi" mais c'est vraiment une impression perso.


Le truc qui cloche pour moi, c'est qu'il me semble qu'il n'y a pas de chute. Tu nous tiens en haleine tout du long, comme si c'était la longue principale d'une subordonnée concessive qui devait arriver et concerner intimement le "tu", ce Yann qui est dans le titre et dont on imagine que la vie a été bouleversée par un truc énorme. Et du coup, la dernière phrase tombe un peu à plat parce qu'on se dit que c'est tout ça pour ça, alors que ce n'est qu'un aspect de plus de ta série de 'malgré tout'. Pour être honnête, je crois que je comprends ce qui a bouleversé sa vie, simplement le monde tel qu'il est, c'est ça ? Mais du coup, je pense vraiment qu'il faut retravailler la chute pour qu'on comprenne vraiment.
Je vois deux solutions : 1/ accentuer le côté "changement catastrophique et décevant du monde". Ta dernière phrase est trop "poétique" et pas assez concrète. L'image de la nuit reste ambiguë et on pourrait se dire tout simplement : ben oui, c'est le soir, il fait l'amour. J'aurais aimé une image plus forte.
2/ jouer sur la frustration du lecteur qui est aussi celle, à mon sens, du "personnage" et dans ce cas, finir sur une absence du chute qui s'assume. En gardant ton idée d'aimer malgré tout mais sans la suite. Juste un "Tu continues d'aimer, malgré tout" ou quelque chose dans ce genre.

Voilà ! J''espère que je n'ai pas été trop obscure dans mes explications.^^

Avatar de Brumepin Brumepin Mode Lecture - Citer - 03/06/2015 22:29:17

Je te réponds vite fait. En fait, ce texte est inspiré de la chanson "Les jours tristes" de Yann Tiersen. J'ai repris son refrain en français "It's hard". Je conseillerai de lire ce texte après avoir écouté cette chanson ou pendant en l'écoutant.

Voici une nouvelle proposition :

C’est dur.
Surtout quand tu frôles du bout des doigts
Ce qui aurait pu être vrai.

Je vois
Ton regard se rougir,
Ton esprit partir ailleurs,
Ton cœur battre à tort.

L’air de rien, rien ne s’éteint.
J’en suis sûr.

Il y a juste ton corps qui titube un peu,
A la recherche d’une béquille pour marcher.

Tu sens cette force qui jusque-là,
Te mouvait,
S’arrêter.

Qu’à cela ne tienne,

Tu continues de rire
Quand les minables se croient grands.
Tu continues de pleurer
Quand la fragilité des choses se révèle à toi.
Tu continues de rêver
Quand le jour naissant brave les couleurs de la nuit.

C’est dur.
Car tu as frôlé ces nourritures.
Tu en as peut-être goûté quelques unes ;
Elles ne sont plus là.

Je te crois,
Tes mains ont caressé les plus belles collines,
Tes cheveux se sont épris de bourrasques merveilleuses,
Tes joues ont goûté le ciel de tes larmes.

L’air de rien, rien ne s’éteint.
J’en suis sûr.

Il y a juste cette ombre qui te titille.
Ce grand cafard qui tente de t’ fiche la frousse.

Qu’à cela ne tienne,

Tu continues de rire
Quand les passants cessent de passer.
Tu continues de pleurer
Quand il n’y a plus de ciel d’été.
Tu continues de rêver
Même quand le jour vivant t’offre un ciel couvert.

C’est dur.
Et les romans qui s’achèvent, ne sont pas toujours joyeux.
Surtout quand on se dit que ça aurait pu être vrai.

Je sens
Ta voix creuser sa peine
Tes poumons se méprendre dans leur rythme
Tes yeux dériver à vau l’eau.

L’air de rien, rien ne s’éteint.
J’en suis sûr !

Tu parles aux étoiles comme si elles étaient tes voisines,
De belles dames à qui tu fais de l’œil dans la courtine.

Qu’à cela ne tienne,

Tu continues de rire,
Quand on parle des morts à la télé.
Tu continues de pleurer,
Quand la solitude s’invite au seuil de ta porte.
Tu continues d’aimer,
Quand le soir mouvant change les couleurs de la Terre.

Ca ressemble à tes échappatoires imaginaires,
Un champ de fleurs coloré d'espoir,
Ton jardin d'Ailleurs.