Le Temps des Rêves

Le ciel
Le roulement des machines à laver
Une pièce vide
Quelqu’un qui perce un trou
Un film triste
Et…

La fumée
Le souffle des voitures
Des poumons transpercés
Des voix qui font danser
Des mots d’amour éparpillés
Et…

Moi.


Je prends le ciel et les poumons – laver séparément.
Je perce un trou dans les voitures, j’éparpille la fumée
Dans la pièce vide, le film triste tourne en boucle
Restent les voix qui font danser
Restent les mots d’amour, trop seuls

Dans la pièce vide la fumée tourne en rond
Quelqu’un a fait un trou dans la machine à laver
Poumons éparpillés cherchent mots qui font aimer
Le film triste tourne tout seul
Restent ces voix dans le ciel

La machine à laver fume
Les voitures dansent tristement
On a fait un trou dans le ciel
Les voix fredonnent des mots d’amour
Les poumons soupirent dans le vide

Reste moi.

J'ai pas tout compris au niveau littéral mais j'ai été immergée totalement dans tes images. Elles ne veulent rien dire mais elles parlent énormément et frappent juste, je trouve. Tu réussis à recréer en mots l'effet "boule dans la gorge", c'est vraiment bluffant.
Juste une petite remarque pour la chute : j'aurais enlevé le "moi" qui sonne bizarre et un peu "cliché romantique" après le ton décalé, plus "contemporain" (au sens architectural du terme, j'arrive pas à trouver un autre mot) de ce qui précède. Je verrais plus "reste" comme un ordre suppliant qui tombe, ou l'idée que c'est le mot inscrit en arrière-plan du cerveau de la voix poétique et en arrière-plan du poème.

Au départ j'avais mis le tiret, "reste-moi", mais "reste" permet de vraiment garder le double sens et c'est moins lourd, je suis d'accord avec toi. Je laisse encore un peu comme ça pour avoir d'autres avis mais je pense l'adopter d'ici peu !

C'est normal que le sens littéral t'échappe, il n'y en a pas^^. Si vous voulez le procédé de création, je le mets en spoiler :

C'est vrai que ça ne veut rien dire, mais j'aime bien le tourbillon d'images, le chaos qui s 'organise et se désorganise (si, c'est français ! enfin, peur-être). Moi, j'y vois une évolution, positive, mais j'imagine qu'on peut aussi y voir le contraire...
Pour le "reste", je ne sais pas quoi te dire... ^^

J'y vois aussi une évolution positive. Et je suis content que ce texte un peu expérimental vous plaise !

J'aime vraiment. Je le vois comme quelqu'un dans un pièce vide, avec juste une machine à laver et plein de fenêtres. Il observe le dehors, la machine, qui de son son entêtant et son mouvement rotatif, hypnotise le personnage qui sombre doucement dans un rêve ou une folie où tout se mélange. Je l'ai vu comme une pièce de théâtre moderne dans ma tête.

Ah oui, j'aime beaucoup.
Il m'a un peu fait penser à "on ne se verra pas" que j'avais écrit il y a quelques temps. Probablement à cause de l'histoire de la machine à laver qui prend un rôle tout symbolique.
Ca s'entremêle, ça nous mêle et ça nous porte dans un monde un peu triste, un peu fou, un peu loufoque et mélancolique.
Je vote pour finir par "reste".

Chaque strophe donne des sensations différentes. Je n'ai pas cherché à comprendre. J'ai eu des images, des flash, j'avais l'impression d'avoir déjà vu/vécu ce poème. La machine à laver, les voitures, le film qui tourne dans la vide... Ton poème est très réussi. Je me suis senti réinvesti d'instants vécus oubliés, merci.

Chaque strophe donne des sensations différentes. Je n'ai pas cherché à comprendre. J'ai eu des images, des flash, j'avais l'impression d'avoir déjà vu/vécu ce poème. La machine à laver, les voitures, le film qui tourne dans la vide... Ton poème est très réussi. Je me suis senti réinvesti d'instants vécus oubliés, merci.

De rien ! (cinq ans plus tard)